Les ressources agricoles (2016)

L’agriculture en Corse

Un territoire marqué par des contraintes naturelles fortes

Vignes en coteaux (Taravo)

Une importante partie du territoire de la Corse est inexploitable par l’agriculture en raison d’une altitude trop élevée ou d’une pente trop forte. Dans sa grande majorité, le territoire présente une pente supérieure à 15 % et des sols peu profonds, plus propices à l’élevage qu’aux grandes cultures. Viticulture, arboriculture et céréaliculture se situent donc préférentiellement dans les plaines alluviales et sur les coteaux, notamment dans la Plaine orientale. De ce fait, près de 80 % des surfaces cultivées de l’île se trouvent en Haute-Corse.

En 2014, la superficie agricole utilisée représente 163.205 ha soit environ 18 % de la surface de la Corse (Source : MAAF « Enquête de structure »). 84 % de la surface agricole utile (SAU) est déclarée en surface toujours en herbe (landes et parcours, prairies naturelles…), 9 % en cultures permanentes (vignes et vergers), 7 % en terres arables. Elle est fortement corrélée à la géographie de l’île qui présente plus de 45 % du territoire sur des pentes supérieures à 30 % et seulement 11 % cultivable.
L’espace pastoral utilisé comprend les surfaces toujours en herbe mais aussi les parcours strictement ligneux sans strate herbacée.

En 2015, la réforme de la Politique agricole commune (PAC) a induit des changements notables dans la détermination des surfaces éligibles aux aides, notamment les surfaces pastorales, qui ont conduit à une forte augmentation des surfaces déclarées en 2015/2014 (+ 26.200 ha). Pour autant les surfaces éligibles, dotées de primes, ont sensiblement moins progressé (+ 16.100 ha) en raison des règles de calcul qui excluent les éléments naturels non admissibles (affleurement rocheux, bosquets…) de taille conséquente et proratisent la surface restante en fonction de la présence d’éléments non agricoles résiduels (arbres dispersés, mares de petite taille).

Les potentialités et les activités agricoles et pastorales sont réparties sur tout le territoire. On trouve :

  • en plaine, des sols profonds, mécanisables et souvent desservis par le réseau d’irrigation ;
  • en coteaux, des terroirs viticoles de qualité et des vergers traditionnels d’oliviers ;
  • en moyenne montagne, des vergers traditionnels de châtaigniers ;
  • en haute-montagne, des pelouses d’altitude et des fruticées montagnardes (estives) ;
  • et sur l’ensemble du territoire, du littoral à la haute montagne, des espaces naturels présentant des potentialités fourragères intéressantes pour l’élevage et qui offrent une flore mellifère spécifique.

 

Peu d’actifs pour gérer de vastes territoires ruraux

Sur les 360 communes de Corse, 333 se trouvent classées en zone de montagne ou de haute montagne. 80 % du territoire régional peut être qualifié de rural faiblement peuplé : six habitants sur dix habitent en zone urbaine.

La population agricole s’élevait quant à elle à 4.700 personnes (hors saisonniers) en 2013, dont 2.446 responsables d’exploitation, gérant 2.626 exploitations sur tout le territoire, soit une baisse de 7 % par rapport à 2010. Corrélée de manière plus générale à la diminution des acteurs du monde rural, ce nombre avait déjà chuté de 21 % entre 2000 et 2010. Toutefois la baisse du nombre total d’exploitations restait inférieure à la baisse nationale (- 26 %).

 

 

2000

2010

2013

Petites

1.840

1.274

1.045

Moyennes et grandes

1.738

1.536

1.581

Total Corse

3.578

2.810

2.626

 

NB : La production brute standard (PBS) décrit un potentiel économique théorique de production des exploitations :
• petites exploitations : de 0 à 25.000 euros de PBS,
• moyennes exploitations : de 25.000 à 100.000 euros de PBS,
• grandes exploitations : plus de 100.000 euros de PBS.

Voir http://agreste.agriculture.gouv.fr/definitions/glossaire/article/189

 

Entre 2000 et 2013, on observe notamment une forte baisse des exploitations de petite dimension économique (Source : Agreste, Enquête SEA 2013). Les exploitations moyennes et grandes de moins de 20 hectares de SAU sont encore nombreuses : elles représentent presque un tiers des exploitations mais seulement 3 % de la surface agricole utile des exploitations (contre respectivement 20 % et 2 % en France métropolitaine).

La diminution des effectifs agricoles ne suit pas linéairement la diminution du nombre d’exploitation mais reste fortement impactée par le vieillissement de la population agricole. Préoccupation majeure, la population agricole se situe dans une tranche d’âge relativement élevée quel que soit le type d’exploitation. Chez les plus de cinquante ans, 68 % ne connaissent pas de successeurs pour leur exploitation (jusqu’à 75 % pour les petites exploitations; Source : DRAAF, Enquête structurelle annuelle, 2014.).
Le rythme des installations aidées de jeunes agriculteurs (JA), plus élevé que dans les autres régions, atteint trente-cinq par an en moyenne (sur la période 2008-2016) mais reste insuffisant pour maintenir la population agricole à son niveau actuel, notamment en filière ovine-caprine (diminution du nombre d’exploitations de 16 %). 

Les installations aidées des agriculteurs (Source : DRAAF)

Depuis 2010, la formation progresse notamment avec la structuration des filières qui favorise l’attractivité du secteur agricole en direction de personnes diplômées (en 2010, 34 % des jeunes agriculteurs sont issus de l’enseignement supérieur (BTS en majorité) contre 18 % seulement en 2000). En 2013, dans les moyennes et grandes exploitations, 60 % des exploitants et gestionnaires ont une formation agricole contre 52 % en 2010. Pour 40 % d’entre eux, il s’agit d’un niveau de formation supérieur ou égal au baccalauréat (Source : Agreste, Enquête SEA 2013). Ainsi, dans les moyennes et grandes exploitations, seulement 22 % des exploitants et gestionnaires ont un niveau de formation supérieur ou égal au baccalauréat contre 43 % en métropole en 2010 (Source : Agreste, Graph Agri 2014.).

L’intérieur de l’île connaît toutefois un certain renouveau lié à l’activité touristique. Un grand nombre d’agriculteurs s’est engagé dans une démarche agritouristique par le biais de différents réseaux tels que « Bienvenue à la ferme », et « Les marchés de producteurs de pays » gérés par les chambres d’agriculture, « La route des sens authentiques » gérée par l’ODARC, ou « La route des vins » gérée par le Comité intersyndical des vins de Corse. Ces agriculteurs diversifient leur offre, proposent des nuitées en chambres d’hôtes ou gîtes ruraux ; ils pratiquent parfois la vente directe de leurs produits. L’augmentation du nombre de fermes équestres illustre également la demande en activités de pleine nature.

 

Des productions à forte typicité

Des activités agricoles diversifiées essentiellement non intensives


L’agriculture est diversifiée : élevage, arboriculture, viticulture, maraîchage, grandes cultures. Elle est essentiellement non intensive : parcellaire plus ou moins morcelé, petite taille d’exploitation, faible densité des vergers, tradition pastorale et races animales locales qui valorisent les parcours y compris pentus et d’altitude.

L’orientation technico-économique des exploitations (OTEX) reste majoritairement l’élevage (près de 60 % des exploitations en 2010). L’élevage de bovins viande domine avec 24 % des exploitations classées dans cette orientation technicoéconomique. Il occupe cependant la seconde position, après l’élevage ovin/caprin, lorsqu’on considère les moyennes et grandes exploitations. Parallèlement, les productions végétales, alors qu’elles n’occupent que 8 % de la SAU, forment près de 80 % de la valeur produite (en millions d’euros en 2014, Source : Agreste) par la « ferme Corse » avec la viticulture en première position (37 % de la production brute standard) suivie de l’arboriculture (21 %) de l’élevage des petits ruminants (13 %) et de l’élevage bovin (11 %).

Il convient de distinguer une agriculture de plaine et coteaux spécialisée, plutôt structurée et mécanisée, souvent irriguée en plaine mais faiblement utilisatrice d’espace, d’un élevage « pastoral » généralement extensif et fondé sur l’utilisation de grands espaces de parcours. Le premier cas concerne les grandes cultures annuelles ou pérennes et les cultures légumières, mais aussi des cultures fourragères utilisées pour l’élevage.

L’essor des filières apicole et plantes aromatiques est sensible, avec :

  • une production annuelle de miel qui, depuis l’obtention de l’appellation d’origine en 1998 a largement augmenté et se maintient autour de 340 tonnes/an en 2013 et 2014 (Source : Agreste, SAA 2010-2014). On observe aussi une augmentation (+ 22 %) du nombre de détenteurs de ruches sur la période 2011-2014. La production de miel en AOC-AOP « miel de Corse » représente 75 % de la production totale et concerne un apiculteur sur cinq ;
  •  l’augmentation très marquée des surfaces plantées en plantes aromatiques (notamment l’immortelle, Helicrisum italicum) entre 2000 et 2015, période durant laquelle ces surfaces passent de 24 hectares à 400 hectares (Source : Chiffres clef de l’agriculture 2015). En 2015, les surfaces en immortelle « bio » représentent 189 ha (Source : InterBio).

 

Productions principales des exploitations
Source : DAAF/SRAF 2016.

 

Des élevages principalement extensifs sur libre parcours

Troupeau de mouton dans l'Alta Rocca
Production fromagère traditionnelle

La Corse est marquée par la prépondérance d’un élevage pastoral. Il bénéficie de nombreux atouts : races rustiques adaptées au milieu, tradition pastorale forte, typicité et qualité des produits, ressources alimentaires abondantes, etc. Pour autant, l’élevage est confronté à de réelles difficultés : fermeture des milieux, perte de savoir-faire et de traditions locales, notamment concernant la transhumance, introduction de races exogènes plus productives, forte variabilité saisonnière de la ressource alimentaire, niveaux de complémentation parfois élevés, déficit de production laitière…

Les parcours occupent une place prépondérante dans la plupart des systèmes pastoraux et notamment dans le cas des élevages bovins et caprins. Les ressources alimentaires ligneuses offertes par les différents types de maquis (fruits, jeunes pousses, feuillage…) complètent utilement un fourrage herbacé dont le déficit est structurel en Corse. La production de concentrés et la production fourragère insulaire (foin commercialisé) apparaissent marginales malgré l’importance de la demande locale. C’est pourquoi une importante quantité de fourrage est achetée chaque année hors de Corse. On estime à plus de 14.000 tonnes / an les importations de fourrage (Source : Chambre régionale d’agriculture) en provenance essentiellement de la Crau. Ce tonnage varie en fonction des années et peut même atteindre 32.000 tonnes en année de sécheresse prononcée.

L’élevage pastoral ovin et caprin destiné à la production laitière pour la fabrication de fromages fermiers et semi-industriels, est traditionnel en Corse. Les deux tiers des exploitations se situent en Haute-Corse pour plus de 70 % des effectifs. Comme ailleurs en Méditerranée, certains espaces littoraux précédemment exploités par les troupeaux une partie de l’année (automne, hiver et printemps) ont été abandonnés au profit de l’urbanisation, du tourisme ou des cultures à forte valeur ajoutée. Les troupeaux se retrouvent le plus souvent cantonnés dans les terres où le foncier subit une pression moindre mais où les surfaces sont plus difficilement mécanisables.

Le régime alimentaire des ovins de race corse est basé très majoritairement sur l’utilisation de l’herbe avec une faible capacité à valoriser les ligneux. Mais la brebis corse se rencontre aussi bien dans les zones de l’intérieur, conduite selon des modalités d’élevage pastoral (utilisation de la ressource fourragère spontanée) que dans les zones de plaine sur des cultures fourragères plus intensives. L’irrigation, l’évolution des techniques culturales, l’introduction depuis une vingtaine d’années de matériel végétal d’origine méditerranéenne adapté aux conditions pédo-climatiques de l’île sont autant d’atouts pour permettre un développement de la filière.

Pour les caprins de race corse qui ont une forte capacité à valoriser les ressources ligneuses des parcours, les secteurs de pâturage sont principalement des milieux aux reliefs attractifs (fond de vallons, lignes de crêtes…), et présentant une offre alimentaire diversifiée, importante et accessible. Certaines unités d’élevage caprines, situées en zone de plaine, développent des systèmes mixtes basés sur la culture de l’herbe et sur l’exploitation directe de la végétation spontanée, herbacée et ligneuse.

Malgré un marché très porteur pour les fromages insulaires, les productions laitières ovines et caprines sont en diminution, en lien avec la diminution du cheptel, notamment ovin (– 8 % des effectifs de brebis laitières entre 2010 et 2014, Source : Agreste, SAA 2010-2014). De plus, on observe globalement une faible productivité laitière par brebis. La moyenne de production annuelle gravite autour de cent litres. Néanmoins il faut noter que le schéma de sélection de la race ovine corse poursuit sa structuration et autorise des gains de productivité pour les troupeaux inscrits au contrôle laitier (moyenne supérieure à 140 litres / brebis / an). Les industriels vont donc chercher en Sardaigne ou sur le continent une part croissante du lait de brebis qu’ils transforment (2,88 millions de litres importés en 2015 contre 1,5 millions en 2010, Source : ILOCC Interprofession laitière ovine et caprine corse, Observatoire interprofessionnel 2015). Une telle pratique n’est pas autorisée dans le cadre de l’AOP Brocciu, seule appellation d’origine aujourd’hui reconnue dans cette filière.
On observe aussi depuis 2012 une tendance à la diminution de la part des fromages fermiers sur le marché de la transformation du lait au profit des fromages industriels ou semi-industriels.

L’élevage bovin s’est surtout développé dans le dernier quart du XXe siècle concomitamment à la mise en place des dispositifs d’aides communautaires. 65 % des effectifs se situent en Haute-Corse, avec une progression dans ce département de près de 7 % sur la période 2000-2010 (Source : RGA 2000 et 2010). En Corsedu- Sud, sur la même période, on observe une stabilité. Au niveau régional, le nombre de bovins est donc en légère augmentation (de l’ordre de 5 %) en se concentrant dans un plus petit nombre d’exploitations, plus spécialisées. Par ailleurs, la trop fréquente absence de gestion des troupeaux bovins sur les parcours (absence de clôtures…) induit une divagation animale dont les conséquences peuvent être très préoccupantes (accidents de la circulation, dégradations diverses…).

L’élevage porcin poursuit son développement et se retrouve plus concentré dans des exploitations plus spécialisées. En 2014, on dénombre près de 400 détenteurs de porcins (Source : IPG 2A et 2B) dont les pratiques reposent le plus souvent sur une conduite en parcours, notamment sous chênaies et châtaigneraies en période de finition. La reconnaissance en 2006 de la race Nustrale a contribué à la mise en place de l’AOP sur les principales pièces de charcuterie (prisuttu, coppa et lonzu di Corsica); mais la filière souffre encore d’un déficit de production et de diffusion des reproducteurs.

Les exploitations équines corses détiennent également un nombre important d’équidés. En effet, plus de 400 exploitations sont détentrices d’équins pour plus de 2 000 équidés au total (chevaux, ânes, hybrides). Ils sont essentiellement destinés aux activités de loisirs mais une part non négligeable est également utilisée pour l’agriculture notamment comme substitution aux véhicules motorisés dans les zones peu praticables. La reconnaissance du cheval corse a été obtenue en 2012. Un schéma de gestion de la race est déployé (inscription des reproducteurs au livre généalogique).

 

 Des châtaigneraies de production affectées par le cynips

Traditionnellement prédominantes en Castagniccia, les châtaigneraies de production recouvrent environ 1 000 ha. La châtaigne, dont la culture est généralement conduite de façon très extensive, est valorisée quasi-intégralement sous forme de farine. On estime également que le châtaignier est présent sur près de 6 000 ha de parcours destinés aux animaux, en particulier les porcins.

Depuis 2010, où il a été détecté pour la première fois en Corse, le cynips (Dryocosmus kuriphilus), insecte ravageur du châtaignier, s’est répandu (232 communes recensées infestées en 2014 contre 132 en 2012 Source Fredon Corse)

Depuis 2011, une stratégie de lutte biologique s’est progressivement mise en place à l’aide d’un insecte auxiliaire parasitoïde, le Torymus sinensis negli.

En 2014, une campagne de lâchers massifs de Torymus a été effectuée (plus de 400 lâchers). Cette méthode reposant sur la régulation des populations, les bénéfices ne peuvent s’observer qu’au terme de plusieurs années.
Néanmoins, sur le terrain, des effets positifs sont déjà visibles.

Les pertes de vigueur des arbres et les mortalités ont conduit à une chute de production estimée entre 60 et 80 % (800 tonnes récoltées en 2010 contre 150 en 2014 et 172 en 2015, Source : Chiffres clés de l’Agriculture 2015).   

Une plus-value identitaire et environnementale à consolider et à faire valoir

Le terroir naturel, par son climat et son relief, oriente l’agriculture vers des productions qui ne sont pas des productions en volume. En Corse, c’est le terroir plus que le marché qui crée l’opportunité agricole. Ainsi, le modèle prédominant est inscrit dans une démarche qualité de valorisation des ressources locales. Il s’appuie sur la reconnaissance de variétés domestiques locales (cépages corses, variétés d’olives et de châtaignes, clémentine, races animales, abeille de Corse) adaptées aux terroirs naturels et sur les savoir faire traditionnels de transformation. Caractérisée par de petits volumes, des coûts de production et de transports élevés et affectée par des modes de consommation plus tournés vers une offre générique que vers une offre de produits de terroirs, l’agriculture corse reste compétitivement fragile.

Les efforts portés sur la qualité et la traçabilité doivent permettre de la consolider et de résorber la part d’agriculture informelle qui subsiste encore aujourd’hui (abattage clandestin, importationsde lait non conformes au cahier des charges du produit, etc).

En Corse, quatre exploitations sur dix sont engagées dans une production sous signe officiel de qualité : AOC/AOP, indication géographique protégée (IGP), Label rouge ou AB. La filière viticole, l’élevage de petits ruminants avec la fabrication de brocciu et l’agriculture biologique (AB) représentent à eux trois plus de 60 % des exploitations impliquées dans cette démarche (Source : Agreste Corse n°4, avril 2013).

Sur la période 2012-2015, trois nouvelles reconnaissances ont été obtenues : IGP noisette de Cervioni, IGP pomelo de Corse, Label rouge sur la clémentine. D’autres démarches de reconnaissance sont en cours : AOC pour les fromages et pour l’oignon du Cap Corse, IGP pour l’agneau et le cabri, Label rouge pour l’amande.

 

  AOC et AOP IGP Label Rouge
Vins

Vin de Corse (seul ou complété de Coteaux
du Cap Corse, Calvi, Sartène, Figari, Porto-Vecchio)
Patrimonio
Ajaccio
Muscat du Cap Corse

Île de Beauté  
Autres ptroduits
d'origine végétale
Huile d’olive de Corse, Oliu di Corsica (2004)
Farine de châtaigne de Corse, Farina castagnina
corsa (2006)
Clémentines de Corse (2007)
Noisette de Cervioni (2014)
Pomelo de Corse (2014)
Clémentine (2014)
Produits
d'origine animale
Miels de Corse, Mele di Corsica (1998)
Brocciu (fromage de lactosérum de brebis
ou de chèvre) (1998)
Prisuttu, Jambon sec de Corse (2012)
Coppa di Corsica, Coppa de Corse (2012)
Lonzu, Lonzo de Corse (2012)
  Poulet jaune fermier
Bar d’aquaculture marine (2012)
Daurade d’aquaculture marine (2012)
Maigre d’aquaculture marine (2012)

 

Par ailleurs, depuis 2007, une réelle dynamique de conversion vers l’agriculture biologique est observée, en particulier dans les filières fruits secs (châtaigne, amande, noisette) mais aussi en viticulture et en élevage bovin. 
En 2015, on dénombrait 292 exploitations agricoles certifiées « bio » ou en conversion, mettant en valeur 10 221 hectares sur l’ensemble de la région, soit 7,3 % de la SAU Corse.

 

  Nombre
d'exploitations
Surfaces
certifiées bio
Surfaces en conversion Total surfaces certifiées bio
+ surfaces en conversion
Transfor-
mation
Distri-
bution
C1 C2+C3 Total
2015 Evol. % 2015 Evol. % 2015 2015 2015 Evol. % 2015 Evol. % % SAU
Corse du Sud 106 0.0 5898 8,7 713 97 810 393,0 6708 20,0 10,5 16 6
Haute-Corse 186 3,3 4324 -3,1 575 316 891 38,0 5215 2,1 5,3 24 7
Corse 292 2,1 10221 3,4 1289 413 1701 110,0 11922 11,4 7,3 40 15

 

Surfaces concernées par département 
Source : Agence Bio
Evolution des surfaces certifiées Bio.
Source : Agence Bio

 

Plus d'informations sur le site de l'agence Bio http://www.agencebio.org/ 

et de l'Inter Bio Corse http://interbiocorse.org/index.php

 

D’une manière plus générale, la certification environnementale au sens large (diagnostic environnementaux, adoption de cahiers des charges, engagement carbone, etc.) constitue une réelle opportunité pour la production corse et une thématique de recherche et développement à conforter. On notera que l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) a défini quarante mesures agro-écologiques qui, après validation en comités nationaux au cours du premier semestre 2017, pourront être proposées aux porteurs de projets et introduites dans les cahiers des charges des productions sous signes officiels de qualité.

 

 

Un foncier difficilement mobilisable

L’installation d’agriculteurs constitue un enjeu majeur du secteur agricole. Elle est fortement pénalisée par un accès au foncier de plus en plus difficile :

  • conflits d’intérêts et spéculation foncière en zone péri-urbaine ;
  • morcellement, déficit de titres de propriétés et indivision en zone rurale profonde ;
  • étalement urbain qui réduit les espaces cultivables, déjà peu représentés en Corse, et les fragmente accélérant ainsi la déprise.

La pression d’urbanisation s’exerce en Corse sur les rares terres profondes et peu pentues dans les zones péri-urbaines, dans les plaines et les vallées. Les effets indirects de l’urbanisation sur l’agriculture sont nombreux et ont un impact probablement bien plus fort que la seule consommation des espaces agricoles (pression spéculative, refus d’octroi des baux agricoles, droits d’exploiter tacites sous réserve de ne pas déclarer à la PAC, etc.). Les zones périphériques d’Ajaccio et de Bastia ainsi que les zones littorales sont particulièrement touchées par le phénomène. Les cultures pérennes (vignes, oliveraies, vergers) y sont un peu moins sensibles que les prairies.

À l’inverse de ce qui se passe sur le littoral ou en périphérie des villes, voire des villages, un accès juridiquement sûr aux terrains agricoles de l’intérieur est rendu difficile par leur trop faible valeur. En effet, compte-tenu des moyens qu’il faut mettre en oeuvre pour résoudre les indivisions, les héritages, les difficultés de mutation propres aux biens non délimités, le « désordre » foncier perdure et les exploitants sont contraints d’exercer leur activité sans droit juridiquement établi sur les terrains qu’ils exploitent.

L’achat du minimum de terrain nécessaire à l’édification d’un bâtiment d’élevage permettant une capitalisation minimale est souvent difficile dans ces conditions. L’absence d’investissement même réduit sur les terrains (clôtures, points d’eau, etc.) maintiens les valeurs agricoles et par là leur prix à des niveaux trop faibles pour inciter les propriétaires à la reconstitution des titres de propriété. Il en résulte une insécurité juridique forte pour les éleveurs de montagne qui empêche les investissements nécessaires à une exploitation plus intensive (clôtures, démaquisage, piste d’accès) (Source : Note sur le foncier agricole, DRAAF, mai 2016).

Dans ces espaces, les associations foncières pastorales permettent de sécuriser, dans un cadre collectif, le lien juridique entre les exploitants et les terrains qu’ils exploitent malgré l’absence de titre de propriété et les indivisions non résolues. Elles permettent ainsi d’envisager des possibilités de mise en valeur durable par la mise à disposition de ce foncier auprès des agriculteurs.

 

Une nécessaire adaptation au changement climatique et aux crises sanitaire

Élevage de porcs en semi-liberté
DRAAF-SRISE

Le changement climatique est ressenti localement.
Il a une incidence directe sur la production en Corse (pertes fourragères liées à la sécheresse en 2014, pertes maraîchères et horticoles liées aux inondations en 2015 et 2016) et peut conduire à moyen et long termes à divers impacts négatifs pour l’ensemble des filières (baisse des rendements, modifications des calendriers, baisse de la qualité des produits, plus forte exposition aux risques naturels…).

Par ailleurs, la conjonction du changement climatique avec la mondialisation des échanges expose notre région à de nouveaux risques sanitaires.
Détectée en Corse en juillet 2015, la Xylella fastidiosa fait l’objet d’un plan de lutte renforcée et s’ajoute à la liste des nuisibles et des pathogènes déjà réglementés (notamment fièvre catarrhale ovine, peste porcine, tuberculose bovine et influenza aviaire s’agissant des cheptels, cynips du châtaignier, flavescence dorée de la vigne, charançon rouge des palmiers, capricorne asiatique s’agissant des végétaux). En cas de sécheresses et/ou d’épisodes venteux (plus fréquents, plus intenses ou d’une durée plus importante) le risque et l’incidence des incendies pourraient être démultipliés.
Les incendies peuvent entraîner une forte dégradation des sols, dans certains cas, leur stérilisation et une importante érosion dans les pentes.
Dans tous les cas c’est aussi le potentiel productif des agriculteurs qui est sévèrement endommagé, parfois de manière durable. L’analyse des interactions entre les activités agricoles et l’environnement permet d’établir un état des lieux de leur empreinte environnementale effective.

 

 

 

L’analyse des interactions entre agriculture et environnement permet d’établir un état des lieux de l’empreinte environnementale de l’agriculture sur l’environnement.

Un atout pour l’équilibre territorial

L’agriculture représente moins de 3 % du PIB mais constitue la principale activité consommatrice et utilisatrice d’espace en milieu rural. Elle permet de développer l’emploi dans l’espace rural et favorise la valorisation des ressources locales et les débouchés de proximité. Ainsi, le maintien et l’augmentation de l’activité agricole constituent une priorité régionale dans sa stratégie de développement durable. Pour la Corse, le Plan régional d’agriculture durable fait partie intégrante du PADDUC.

Un impact globalement positif sur la biodiversité et les paysages ruraux

Les différents types de productions agricoles et pastorales participent largement au maintien et à la création de milieux ouverts dont le rôle n’est plus à prouver pour la protection contre les incendies, la régulation des nappes, le maintien voir l’augmentation de la biodiversité et l’attractivité des paysages ruraux. Cependant, le déclin des pratiques agrosylvo- pastorales traditionnelles (transhumance, utilisation des estives d’altitude) contribue à une fermeture de ces milieux. Par ailleurs, la divagation animale constitue aussi un mode d’utilisation non maîtrisée de l’espace et des ressources souvent incompatible avec la gestion spécifique des espaces naturels et forestiers.

L’agriculture valorise les races et variétés domestiques locales et constitue une réelle opportunité de poursuivre et développer leur conservation, leur sélection et leur diffusion au bénéfice de la biodiversité.

Les incendies d’origine pastorale, largement dominants en Haute-Corse dans les années 1980, ont diminué de manière très significative et régulière depuis le milieu des années 1990. Leur nombre moyen a été divisé par près de sept entre 1996 et 2009 (Source : OEC) et est resté globalement stable depuis. Ces résultats traduisent l’impact très positif de la politique de prévention des incendies mise en oeuvre dans le département de la Haute- Corse depuis le début des années 1980 principalement axée sur le traitement des causes.

Cette politique, initiée par le PNRC, reprise en 1996 par l’ODARC et poursuivie depuis 2006 par l’OEC, est menée en collaboration avec l’ensemble des partenaires institutionnels de ce département, oeuvrant dans le domaine de la prévention et de la lutte (services de l’État et services départementaux)

 

Des impacts globalement faibles sur la qualité environnementale des masses d’eau

Les volumes d’eau prélevés en eau souterraine et superficielle
Source : AE RMC, tableau de bord du SDAGE
du bassin de Corse – 2016

Les prélèvements annuels actuels d’environ cent millions de mètres cubes, se répartissent entre l’alimentation en eau potable (46 %) et l’utilisation d’eau brute (54 %) notamment pour l’agriculture (Source : SDAGE 2016-2021).

Bien que caractérisés par une variabilité interannuelle marquée les volumes prélevés pour l’irrigation se situent dans un intervalle relativement stable. La variabilité interannuelle est liée à l’évolution des surfaces irriguées (– 20 % sur la période 2000-2010), de la disponibilité de la ressource (pluviométrie, températures) et indirectement à la gestion inter-saisonnière des retenues d’eau.

Le SDAGE 2016-2021 s’appuie sur un nouvel état des lieux des masses d’eau (données de surveillance 2011-2012-2013) et met en évidence :

  • un bon état général des masses d’eau ; Voir le chapitre " La qualité des eaux "
  • un impact des activités agricoles diffus et peu significatif sur la contamination des eaux mais plus important sur la plaine orientale qu’ailleurs tant par rapport aux prélèvements que par rapport aux effluents liés à l’activité ;
  • des masses d’eau en déséquilibre quantitatif lié aux prélèvements tous usages confondus (Rizzanese, le Reginu, les ruisseaux de Luri et de l’Ercu et la masse d’eau souterraine de la plaine Marana-Casinca, très sollicitée par les prélèvements AEP) qui appellent des actions d’économie d’eau (amélioration du rendement des réseaux), de partage de la ressource, de recherche de ressources complémentaires et/ou de substitution ;
  • localement, des masses d’eau en déséquilibre qualitatif ou à risques qui réclament prioritairement un programme d’actions.

Un peu moins de 10 % des mesures territorialisées du SDAGE concernent les pressions liées aux activités agricoles et de transformation agro-alimentaire. Il s’agit en particulier :

  • des pollutions diffuses agricoles par les nutriments (notamment liées à la fréquentation des berges par les animaux (porcins et/ou bovins selon les cas) : ruisseau de Chiova, partie haute du Prunelli (Taravo), plan d’eau de Codole (Balagne),
  • des pollutions diffuses et ponctuelles liées à l’utilisation de pesticides : étangs de Biguglia, Diana, Urbino (et Palo à étudier),
  • des pollutions liées aux effluents des unités de transformation agro-alimentaire (caves, fromageries et moulins à huile),
  • certaines pressions pastorales portant atteinte à la conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire (bas Tavignano, plateau du Cuscione)

Le suivi global de l’utilisation des pesticides, tous usagers confondus, à partir des volumes vendus dans le bassin de Corse (Source : SDAGE, Données BNV-D Banque nationale des ventes de distributeurs) met en évidence une multiplication des ventes par 2,7 entre 2009 et 2014. Si cette hausse concerne essentiellement des produits non classés (soufre, produits de biocontrôle…), les ventes de produits très toxiques, cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques augmentent de 15 % entre 2009 et 2014. L’augmentation des ventes des produits non classés traduit un report d’achat des usagers suite à l’interdiction des produits plus dangereux historiquement utilisés mais s’explique aussi par l’apparition de résistance des ravageurs aux substances actives communément employées (cas de la résistance du champignon oïdium contourné par l’utilisation de soufre). Le triplement des surfaces converties en agriculture biologique participe aussi à cette hausse de vente des produits non classés, ces produits étant majoritairement autorisées pour ce mode de production. Les ventes de produits dangereux pour l’environnement (comme certaines substances du cuivre) ont diminué puis sont revenues à la valeur de 2009. Parmi ces produits, les produits minéraux ont diminué au profit des produits organiques.

Les pesticides sont classés dans la Banque nationale des ventes de distributeurs en quatre catégories :

  • les produits toxiques, très toxiques, cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques présentants des risques élevés pour la santé (T, T+, CMR), comme le zirame (contre la cloque du pêcher ou sur amandiers) ;
  • les produits minéraux dangereux pour l’environnement (N minéral), comme certaines substances du cuivre ;
  • les produits organiques dangereux pour l’environnement (N organique), dont le glyphosate ;
  • les produits non classés parmi les catégories citées (autres), dont le souffre, les produits de biocontrôle (micro-organismes, phéromones, substances naturelles). Ces produits sont considérés à faible risque.

 

Une tendance à l’amélioration de l’impact sur l’érosion des sols

Sur terrains pentus, sur substrats fragiles et sur sols peu profonds, les passages répétés d’engins agricoles, les opérations de dessouchage, de nivellement, de gros travaux du sol, peuvent conduire au décapage du sol avec un impact important sur les pertes de matière organique et une augmentation des risques d’érosion. De la même façon, la surconcentration animale peut localement conduire à une importante érosion des sols. Durant les périodes de forte pluie, ces sols nus sont particulièrement vulnérables.

Cependant, depuis le début des années 2000, de nombreux essais de techniques culturales simplifiées (TCS) de type semis direct ont été mis en place dans l’île notamment par le service « pastoralisme » de l’OEC. Cette technique, qui nécessite l’utilisation d’un semoir spécialisé (semoir direct), permet d’éviter d’avoir recours au labour ce qui évite toute perturbation aux sols. Aujourd’hui, cette technique rencontre un intérêt toujours plus croissant surtout auprès des éleveurs à qui, au-delà delà de ses avantages sur les sols, elle apporte notamment un gain de temps indéniable et permet des économies de carburant, pour une production fourragère intéressante, bien que légèrement plus faible que celle qui aurait été obtenue par la technique traditionnelle du labour. À titre d’exemple, sur les 250 ha de cultures fourragères semées à l’automne 2016 dans la région ajaccienne, 185 ha (soit près de 75 %) l’ont été par semis direct avec sept semoirs de ce type (Source : OEC 2016).

Pour l’entretien des vergers, la tendance actuelle est à la pratique d’engrais vert semé entre les rangs ou au maintien d’une couverture végétale spontanée de graminées. Une érosion en nappe sur les interlignes peut s’observer y compris sous vergers relativement plats lorsque ce couvert n’est pas encore installé. Des érosions très importantes sous vieilles vignes conduites avec désherbage total peuvent être constatées. La destruction des terrasses anthropiques à la faveur de terrassements contribue à l’accélération du ruissellement et de l’érosion. La tendance actuelle est plutôt à la conservation des terrasses y compris en viticulture.

Une faible participation aux émissions de gaz à effet de serre

En Corse, l’agriculture contribue à environ 10 % des émissions globales de GES (Source : Bilan énergie et inventaire des émissions de gaz à effet de serre de la Corse 2008, ADEME-OEC) avec :

  • des émissions de CH4 et N2O liées à la fermentation entérique et aux déjections animales de 206 300 teq CO2 et un ratio par tête de bétail inférieur à la moyenne nationale ;
  • des émissions de N2O liées à l’utilisation d’engrais de seulement 45 100 teq CO2 en relation avec une quantité d’azote totale épandue de 109 kg/ha contre 130 kg/ha au niveau national. (calculée sur la SAU hors surface toujours en herbe).

Au niveau de la capacité de stockage, l’analyse des facteurs de contrôle de la distribution des teneurs en carbone du sol montre le rôle prépondérant du climat qui induit un stockage régional important en relation avec les zones d’altitude supérieure à 500 mètres occupées en forêt, maquis et prairies et des valeurs plus faibles en zone agricole de basse altitude où la pluviométrie plus faible et les températures plus élevées contribuent à une minéralisation plus rapide. Compte tenu du climat et des types de sols, les pertes de carbone lorsque le sol est travaillé peuvent s’élever à 4 %/ha/an (pourcentage supérieur à la moyenne nationale et variable en fonction de la nature des sols). Ainsi sur certains vignobles adultes, on peut observer des teneurs moyennes voisines de seulement 1 %.

À travers certaines pratiques, l’agriculture a un potentiel d’action local positif sur le stockage additionnel du carbone :

  • les teneurs en carbone voisines de 2 % sous clémentiniers peuvent doubler si l’on pratique l’enherbement permanent des inter-rangs ;
  • le non-labour par l’utilisation de techniques culturales simplifiées (TCS, voir ci-avant « Érosion des sols ») lorsqu’il n’engendre pas de désherbages additionnels ;
  • la pratique d’engrais verts en inter-culture ;
  • l’élevage sur libre parcours par sa contribution au maintien de surfaces en herbe; et d’une manière plus générale toutes les pratiques respectueuses de l’environnement qui diminuent les risques d’érosion (TCS).

 

 

Focus sur les orientations agro-environnementales du PADDUC

En matière de développement des activités agricoles et forestières, le Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC) affirme des objectifs de préservation et de mobilisation effective des terres dans la perspective d’un développement durable et intégré (gestion des ressources, auto-approvisionnement en circuit court, soutenabilité sociale, etc.) [Orientation stratégique n° 4 « Développer les activités agricoles et sylvicoles et reconquérir les marchés locaux »].
 

Une orientation forte sur la préservation des terres

L’objectif de préservation des terres (Orientation stratégique n° 14 « Préserver les espaces nécessaires au maintien et au développement des activités agricoles, pastorales et sylvicoles ») répond à celui de doubler la production agricole et sylvicole à trente ans et de préserver le potentiel productif au vu de la rareté du foncier agricole (notamment le foncier cultivable), au vu des évolutions de l’étalement urbain, entre pression foncière et sous mobilisation.

Il est décliné de la manière suivante :

  • « Protéger et maintenir les terres cultivables et à potentialité agropastorale, ainsi que les terres cultivables équipées d’un équipement public d’irrigation ou en projet d’équipement, au titre des espaces stratégiques, soit a minima 105.000 ha d’espaces stratégiques agricoles » ;
  • « Maintenir et favoriser la reconquête des espaces pastoraux, complémentaires du capital agricole productif, au titre des lois Montagne et Littoral » :
  • « Protéger les espaces naturels et forestiers, au titre des lois Montagne et Littoral ».
  • Pour ce faire, le PADDUC introduit une typologie des espaces de production avec des règles qui leur sont attachées : les espaces stratégiques agricoles à forte potentialité (ESA), constitués des espaces cultivables et mécanisables à potentialité agronomique, des espaces pastoraux à forte potentialité et des espaces équipés ou en projet d’un équipement structurant d’irrigation.

Des objectifs quantitatifs de maintien de ces espaces sont fixés à l’échelle communale ;

  • les espaces « ressources » pour le pastoralisme et l’arboriculture traditionnelle (ERPAT), centrés sur les espaces à vocation pastorale reconnus d’intérêt général comme activités de base de la vie montagnarde et comme gestionnaires centraux de l’espace montagnard ;
  • les espaces naturels, sylvicoles et pastoraux (ENSP), centrés sur les espaces naturels, forestiers, arborés, agro-pastoraux ou en friche.

 Les collectivités locales ont la charge de traduire et mettre en oeuvre ces éléments prescriptifs dans leurs documents d’urbanisme.

Un objectif de mobilisation effective des terres agricoles

Le PADDUC intègre la proposition formulée dans les Orientations stratégiques « Agriculture, développement rural et forêt » (Délibération AC n° 13/233 de novembre 2013) visant à ce que l’objectif de préservation des terres agricoles soit assorti d’un objectif de mobilisation effective du foncier. Le retour d’expérience issu d’exemples dans l’Europe entière (Voir Gestion économe des terres agricoles dans les pays limitrophes,
CGAAER - Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux, 2012
) montre en effet que les zonages et les processus de compensations ou les commissions prévues à cet effet n’ont pas été en mesure d’enrayer à eux seuls l’urbanisation excessive des espaces agricoles.

Pour ce faire, les orientations réglementaires du PADDUC (Livret IV) précisent que « le principe de compatibilité du PADDUC avec les documents d’urbanisme d’échelon inférieur s’appréciera en contrepartie de la réalisation d’une démarche pour l’agriculture au travers de la réalisation d’initiatives prévues par un document d’objectif agricole et sylvicole (DOCOBAS) prioritairement de dimension intercommunale ou micro-régionale […] ».

Des objectifs au service d’une valorisation durable des ressources agricoles et forestières

S’agissant des stratégies d’intervention visant à développer les productions, le PADDUC intègre la plupart des propositions issues des Orientations stratégiques « Agriculture, développement rural et forêt » (Délibération AC n° 13/233 de novembre 2013) telles que :

  • un objectif d’installation et de formation ;
  • un objectif île « zéro OGM » (principe éthique de l’action préventive), la Corse faisant partie du Réseau européen des régions européennes depuis 2006 ;
  • un objectif île « zéro pesticides » dans les pratiques des collectivités territoriales, ainsi que dans l’agriculture ;
  • préserver la ressource en eau en favorisant l’augmentation des réserves de stockage décentralisées (augmentation de capacité des réservoirs par des retenues d’eau hors lit de rivière, stockages d’eau dans des retenues collinaires dans chaque micro territoire pour la consommation humaine et l’agriculture) (Cf. § 2.4 Objectif opérationnel : gérer durablement la ressource en eau) ;
  • valoriser l’agriculture et les forêts corses en tant qu’éléments constitutifs du patrimoine ;
  • développer la filière bois pour augmenter les activités notamment sur les territoires ruraux ;
  • considérer l’agriculture, non seulement comme une activité de production, mais aussi comme un élément essentiel d’attractivité et de stimulation des activités touristiques et de loisirs (Cf. Orientation stratégique 12 – Valoriser les ressources naturelles).

 

Pour un territoire régional équilibré

 La protection du foncier agricole 

Différents outils réglementaires sont mis en oeuvre pour préserver le foncier agricole :

  • la Loi d’orientation agricole de 1999 permet le classement en zones agricoles protégées (ZAP) des surfaces agricoles dont la préservation présente un intérêt général en raison soit de la qualité de leur production, soit de leur situation géographique ;
  • la procédure de classement de site, utilisée par exemple pour la Conca d’Oru et le vignoble de Patrimonio ;
  • la Loi sur le développement des territoires ruraux du 23 février 2005 a permis aux départements de délimiter des périmètres de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains ;
  • la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAF) du 13 octobre 2014 élargi le champ d’intervention des Commissions départementales de consommation des espaces agricoles (CDCEA) aux espaces forestiers et naturels. Pour la Corse, elle crée une commission territoriale unique, commune aux deux départements (CTPENAF) et présidée conjointement par le préfet de Corse et le président du Conseil exécutif de Corse.

 

 

La mobilisation du foncier agricole

Chèvre dans une oliveraie

Les associations foncières constituent en Corse un outil d’aménagement pertinent pour faciliter l’accès à la ressource foncière. Elles apportent des éléments de réponse à la problématique du foncier rural en permettant de mobiliser du foncier morcelé et indivis sans transfert de propriété. D’autres éléments vont également dans ce sens : l’activité du GIRTEC (Groupement d’intérêt public pour la reconstitution des titres de propriété en Corse) et le fonds foncier agricole confié à la SAFER. Le PDRC 2014-2020 soutient la réalisation de plans de développement liés à la valorisation du foncier agricole et forestier (mesure 7.1.1) pour la mise en place d’associations foncières ainsi que pour la réalisation de DOCOBAS. Cette dernière action consiste, pour une commune ou une intercommunalité, à élaborer un plan de développement agricole et sylvicole sur son territoire. Il s’agit d’une démarche participative, visant à :

  • inventorier les ressources et les potentialités du territoire ;
  • localiser les zones présentant des enjeux pour le développement de ces activités ;
  • proposer un plan d’action concourant à la mise en oeuvre des interventions foncières et des aménagements dans ces secteurs ;

La réalisation d’un DOCOBAS est encadrée par une méthodologie stricte validée par le Conseil exécutif de Corse (Délibération CE n° 1600835) qui prévoit la mobilisation des acteurs et la recherche de candidats pour développer des activités agricoles et sylvicoles, la réalisation d’un diagnostic, la proposition d’un projet (l’élaboration d’une stratégie qui répond aux attentes du territoire, la définition de périmètres de projet et d’un plan d’action).

Les mesures agro-environnementales (mesure 10 du PDRC)

Pour mieux prendre en compte et diminuer les effets négatifs de l’agriculture sur l’environnement et le climat, l’Europe, à travers sa Politique agricole commune (PAC) a, dès le milieu des années 1980, commencé à soutenir financièrement des actions en faveur d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Le poids relatif de ces mesures va croître avec la montée des préoccupations environnementales dans toute l’Europe.

Aujourd’hui, dans le cadre du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) 2014-2020, ces mesures, intitulées « Mesures agro-environnement et climat » (MAEC), ont pour priorités de :

  • restaurer, préserver et renforcer la biodiversité, les zones agricoles à haute valeur naturelle ainsi que les paysages européens ;
  • améliorer la gestion de l’eau, y compris la gestion des engrais et des pesticides ;
  • prévenir l’érosion des sols et en améliorer la gestion ;

Les MAEC ont pour objectifs de :

  • maintenir les pratiques agricoles favorables à l’environnement et au climat ;
  • encourager les changements de pratiques nécessaires à la réduction des pressions sur l’environnement.

Pour la Corse, ces mesures sont déclinées dans le PDRC 2014-2020 (mesure 10). Elles ont été élaborées localement et comprennent 39 « opérations » :

 

MAEC du PDRC Corse 2014-2020

Opérations concernent les problématiques liées à l’élevage

 24

Opérations concernent les problématiques liées aux productions végétales et à la préservation de la qualité des eaux et des sols

13

Opération pour la protection des races menacées

1

Opération pour l’amélioration du potentiel pollinisateur des abeilles

1

 

        
Cette programmation ayant réellement débuté en 2015, il n’est pas possible en 2016 d’apporter des données chiffrées concernant l’impact de ce dispositif. En revanche, sur la programmation précédente (PDRC 2007-2013), ces mesures, intitulées alors « Mesures agro-environnementales territorialisées » (MAET) ont déjà eu un impact intéressant qui peut se mesurer à partir des résultats suivants :

MAET du PDRC Corse 2007-2013

Nombres de bénéficiaires d’un contrat MAET

516

Surface engagée (ha)

13.635

Montant sur cinq ans (en millions d’euros)

12

 

Le plan Écophyto

Le plan Ecophyto II (2015-2025) et a été adopté fin 2015. Il réaffirme un objectif de diminution du recours aux produits phytopharmaceutiques de 50 % selon une trajectoire en deux temps : une réduction de 25 % d’ici à 2020 reposant sur l’optimisation des systèmes de production et une réduction de 25 % supplémentaires à l’horizon 2025, qui sera atteinte grâce à des mutations plus profondes. 

Ses principes sont :

  • de maîtriser l’ensemble des risques liés aux produits phytopharmaceutiques,
  • d’inscrire le plan au coeur du projet agro-écologique pour la France 58 - Délibération CE n° 1600835 ,
  • de réorienter les évolutions au niveau des entreprises agricoles dans une dynamique collective, territorialisée et positive tant pour les producteurs que pour les citoyens.

En Corse, ce nouveau plan se met en place et le pilotage en est assuré par la DRAAF en coordination avec la chambre régionale d’agriculture. Il repose sur un réseau d’observateurs de surveillance biologique du territoire. Le but étant de sensibiliser les acteurs aux solutions alternatives et aux traitements précoces afin de prévenir les éventuels risques pour la santé et l’environnement. Des appels à projets de communication sont lancés chaque année et permettent d’informer sur ces actions.

De plus, le réseau Dephy « Fermes clémentines » est en place depuis 2013. Ces fermes « pilotes » développent, mutualisent et diffusent leurs expériences en termes de changement de pratiques et de mise en place de système de culture réduisant l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.

Les projets réalisés et envisagés dans le cadre du plan Écophyto II permettent d’instaurer progressivement des pratiques plus respectueuses et d’attirer l’attention sur les problématiques environnementales.

La modernisation, la professionnalisation des exploitations et l’augmentation du niveau de formation des acteurs du monde agricole contribuent aussi à la sensibilisation aux problématiques environnementales.

Les GIEE, outils de la transition agro-écologique

Dispositif issu de la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAAF) du 13 octobre 2014, le GIEE (groupement d’intérêt économique et environnemental) est également intégré dans le projet agro-écologique du MAAF lancé en 2012. Ce projet vise à concilier les performances économiques, environnementales et sociales des exploitations agricoles. Il a pour objectif de produire plus et mieux en :

  • repensant les systèmes de production par une utilisation optimale des ressources et des mécanismes naturels ;
  • préservant les ressources (sol, eau, énergie, biodiversité…) sur lesquelles s’appuie la production agricole ;
  • engageant l’agriculture vers de nouveaux modèles de croissance en s’appuyant sur des projets développés à l’échelon local.

Les GIEE sont des collectifs d’agriculteurs reconnus par l’État, qui s’engagent dans un projet de modification ou de consolidation de leurs pratiques à l’échelle d’un territoire. Ces actions doivent relever de l’agro-écologie et contribuer à améliorer la compétitivité des exploitations agricoles de façon pérenne, tout en utilisant et préservant les écosystèmes. Un volet social doit également être intégré au projet, avec comme objectif d’améliorer les conditions de travail des membres du groupement et de ses salariés, de favoriser l’emploi, de lutter contre l’isolement rural.

Quatre GIEE ont été labellisés en Corse par arrêté préfectoral de septembre 2015 suites au premier appel à projet lancé par la DRAAF :

  • « Cuma di Piaghjia » : création d’une coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) par quatre agriculteurs pour pérenniser une agriculture rémunératrice et durable pourvoyeuse de productions de proximité et de qualité : atelier de transformation pour alimentation animale produite sur place (céréales et oléoprotéagineux), élaboration de farines et d’huile pour la consommation humaine (restauration) ;
  • « Biopruvenda » : relocalisation pour l’autonomie de l’approvisionnement en céréales, protéagineux et fourrages biologiques des éleveurs certifiés en AB membres de l’association (sept éleveurs bovins et porcins bio) ; accompagnement par InterBioCorse ;
  • « i Campagnoli di San Lurenzu » : cinq éleveurs porcins et bovins pour la gestion collective des déchets et des moyens d’élevage et de transformation carnée (stockage réfrigéré avant traitement par l’abattoir de Ponte-Leccia) et entretien des surfaces pastorales difficile d’accès ;
  • « Association régionale pour le développement de projets agro-écologiques en Corse » (Ardaec) : projet porté par onze agriculteurs pour la création d’un atelier de finition des veaux et valorisation environnementale des déchets agricoles par la méthanisation avec production d’électricité et de chaleur.

Ces groupements développent des thématiques autour de l’autonomie alimentaire des troupeaux, la mutualisation des outils de production mais aussi sur la reconquête foncière, la gestion des déchets organiques issus de l’agriculture, la production d’énergie verte, la conservation des sols, ou la mise en place de circuits courts.

 

Pour améliorer, mutualiser et partager la connaissance

Un référentiel pédologique et agronomique

Pour minimiser l’impact environnemental en optimisant les choix culturaux, la conduite et l’irrigation, la région s’est doté d’un référentiel pédologique 1 : 25 000 dans les principales plaines cultivées (le Référentiel pédologique approfondi) et a développé un outil interactif d’aide à la décision sur les potentialités agricoles.

Le réseau Agro Météo

En complément des bulletins de santé du végétal,la Chambre d’agriculture développe en partenariat avec la région un outil d’aide pour permettre l’irrigation dans des conditions compatibles avec la préservation des ressources. Ce projet initié en 2010 est en phase de test.

Le Plan d’action pastoral et le Réseau expérimental des fermes de référence

Ces deux dispositifs mis en oeuvre par la Chambre d’agriculture en partenariat avec la région visent à acquérir des références techniques sur les systèmes d’élevages, afin d’améliorer les pratiques et promouvoir des itinéraires agronomiques durables.

Deux pôles de compétence agronomiques

La région soutient la constitution de deux platesformes de recherche et de développement regroupant chercheurs et professionnels agricoles (Corsic’Agropôle pour les filières végétales et le Pôle agronomique d’Altiani pour les filières animales). Les projets portés par ces deux pôles de compétences contribuent à renforcer la compétitivité, la qualité, l’identité et l’excellence environnementale de l’agriculture. Ils jouent un rôle régional important dans l’incubation et le transfert de bonnes pratiques.


Pour une meilleure prise en compte des équilibres dans les dispositifs d’aide à l’agriculture

L’enveloppe du premier pilier allouée à la Corse a été considérablement augmentée pour assurer aux agriculteurs une aide PAC réévaluée. Cette enveloppe passe ainsi de 13,9 M€ en 2014 à plus de 36 M€/an pour les cinq années à venir et permet notamment une dotation des droits de paiement de base (DPB) sur la base de la moyenne nationale pour tous les agriculteurs de Corse, dès 2015. La moyenne à l’hectare des aides découplées PAC 2015 passe donc de 90 à plus de 240 euros/ha éligible. Parallèlement certaines surfaces à vocation pastorale propres au territoire deviennent éligibles aux aides en s’appuyant sur le « Guide national d’aides à la déclaration de l’admissibilité des surfaces pastorales » qui prend également en compte les spécificités corses concernant les porcins (châtaigneraies et chênaies). Pour le second pilier, le montant des indemnités compensatoires de handicap naturel (ICHN) représente douze millions d’euros à lui seul. Les aides pour lesquelles la gouvernance est exercée localement en région, constituent un levier dont la pertinence mérite d’être réexaminée au travers du prisme environnemental.

 

Les ressources agricoles

Troupeau de bovins et zone humide de l’embouchure Prunelli-Gravona
DREAL-SBEP Bernard Recorbet

 

 
  • Caractéristiques principales
  •  Diversité de l’agriculture (potentialités et ressources diverses : plaines irriguées, terroirs, parcours).
  •   Caractère non intensif de l’agriculture (taille des parcelles, densité, conduite) n'impactant pas la qualité des eaux superficielles et souterraines.
  •  Contribution forte à la production d'aménités, à l'équilibre territorial, aux paysages et à la biodiversité.
  •   Biodiversité remarquable au niveau des semences et espèces domestiques locales, adaptées aux conditions d'exploitation et à leur milieu et sources de valeur-ajoutée.
  •  Valorisation de la qualité et de la typicité (structuration de filières, appellation d’origine, productions typiques) sur une offre de produits diversifiés.
  •   Importance de la part de la SAU en landes et parcours : conservation des sols et stockage du carbone.
  •  Faible nombre d'acteurs ruraux et agricoles.
  •   Difficultés d'accès aux ressources foncières : maîtrise (indivis) et pression urbaine (spéculation).
  •  Offre de produits agricoles inférieure à la demande.
  •   Dépendance au continent (fourrages, intrants, compléments alimentaires), des coûts de transports élevés.
  •  Existence de marges de progrès en matière de formation.
  •   Sensibilisation et formation insuffisante aux questions environnementales (érosion entre autre).
  •  Divagation animale : utilisation non maîtrisée des ressources et conflits d'usage.
  • Tendances évolutives
  •   Structuration des filières de production, organisation des producteurs et démarches de certification de la qualité.
  •   Existence d’un marché porteur pour les produits corses.
  •   Essor de l'agriculture biologique et raisonnée.
  •   Diminution des mises à feux d'origine pastorale.
  •   Mise en place de la Commission départementale de consommation des espaces agricoles (CDCEA).
  •   Mise en oeuvre du PADDUC valant Plan régional de l'agriculture durable.
  •   Potentialités productives importantes mobilisables.
  •   Diminution des acteurs ruraux et agricoles : fermeture du milieu (risques d’incendies, perte de biodiversité, etc.).
  •   Étalement urbain, spéculation foncière, consommation des espaces à fortes potentialités par des usages immobiliers d'agrément, d'habitation ou de production.
  •   Désaffection pour la production de certaines spéculations demandées au niveau du marché local (maraîchage).
  •   Risques sanitaires et espèces invasives (cynips par exemple) demandant contrôles et anticipation.

 

  Point positif   Point négatif

Cet article provient du site de Observatoire du Développement Durable de Corse
http://www.oddc.fr