Les déplacements (2020)

La planification 

Le Schéma régional des infrastructures et des services des transports (SRIT)

 

Figure 40 : Démarches de planification et d'organisation de la mobilité

Inclu dans l'annexe 4 du PADDUC, ce schéma est appelé à développer l'intermodalité des transports intérieurs et extérieurs et à organiser le territoire de manière à optimiser les déplacements tout en respectant l'environnement.

Le SRIT décline les priorités suivantes :

 

  1. Pour les transports extérieurs :
  • renforcement des équipements de dimension régionale ;
  • maintien de l'acquis portuaire et aéroportuaire ;
  • recherche de complémentarité entre équipements ;
  • intégration de la Corse dans le réseau des ports et aéroports méditerranéens et européens.

 

  1. Pour les transports intérieurs :
  • mobilité entre les différents pôles urbains ;
  • rééquilibrage territorial par une politique routière;
  • politique ferroviaire visant à améliorer la performance et la sécurité des services ainsi que les déplacements périurbains et le transport de fret ;
  • développement de l'intermodalité ;
  • développement des modes doux ;
  • meilleure coordination entre acteurs des politiques de transport.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Planification Régionale de l'Intermodalité

L'élaboration du schéma régional de l'intermodalité qui est en cours de réalisation doit être aussi l'outil de la planification des transports dans une logique multimodale. Ce schéma fera des propositions de hiérarchisation des réseaux avec les lignes principales, secondaires, tertiaires, les niveaux de fréquence, la localisation des pôles d'échanges multimodaux. La phase de concertation avec les territoires pour présenter la démarche et recueillir les attentes est en cours de réalisation. Une fois achevé, le SRI devra faire l'objet d'un vote à l'Assemblée de Corse. Le diagnostic des réseaux de transport amène les enseignements suivants :

  • Difficultés à suivre la fréquentation de l'ensemble des lignes de manière précise alors même que la Collectivité est désormais en charge de la planification de l'ensemble de l'offre routière et ferroviaire et qu'elle verse une contribution annuelle importante; la capacité des cars est notamment dimensionnée en fonction d'une théorie (nombre de demande ou trafic estimé) et non de la réalité ce qui peut impliquer un surcoût des dépenses systématique ou à l'inverse, des doléances bien postérieures ce qui nuit à l'image et à la qualité de service;
  • Difficultés à émettre les cartes de transport pour les scolaires. Cette opération a lieu tous les ans et s'avère assez lourde; -Pas d'Interopérabilité des réseaux de la Collectivité entre eux et à terme avec ceux de la CAPA et de la CAB;
  • Difficultés dans la collecte des recettes en l'absence d'un système dématérialisé de paiement en ligne dans les trains ou dans les cars; la part de l'usage de devises est trop largement dominante et les lieux de vente d'abonnement insuffisants.

Les documents de planification locaux

En dehors des deux communautés d'agglomérations (ajacienne et bastiaise) ayant par leur statut la compétence mobilité, aucun Établissement Public de Coopération Intercommunal ne s'était vu transférer la compétence d'autorité organisatrice de la mobilité par ses communes en Corse. Ainsi, 96% du territoire corse soit 57% de la population pouvaient être considérées comme des "zones blanches" de la mobilité, sans service local.

Face à cette problématique nationale, la loi d'orientation sur les mobilités (LOM) votée en 178 décembre 2019 demandait aux communautés de communes si elles souhaitaient prendre la compétence avant le 31 mars 2021. En cas de refus, la Collectivité de Corse devenait Autorité Organisatrice de Mobilité par subsidiarité.

Afin de juger de la pertinence de prendre cette compétence ou pour élaborer un plan d'actions, les EPCI sont encouragés à élaborer des documents de planification locale de la mobilité devenus « plan de mobilité simplifié».

Financés par le CPER (AUE - ADEME), cinq études « multimodales » ont été réalisées (mais n'ont pas toutes été approuvées par l'organe délibérant) sur l'équivalent de 7 EPCI.

L'objectif est, à terme, que chaque EPCI soit couvert par un plan de mobilité simplifié. A ce titre, le projet de Programmation Pluriannuelle de l'Énergie prévoit que 14 des 18 EPCI aient porté une démarche de ce type d'ici 2028.

Le plan de mobilité inter-administrations (PMIA)

En l'état actuel, le plan, piloté par la DDTM 2A, fédère une vingtaine de partenaires institutionnels répartis sur une trentaine de sites. Un marché public devrait être lancé avant l'été 2021 pour l'élaboration de ce PMIA.

 

 

 

 

LA CONNAISSANCE DES PRATIQUES : ATTENTES ET BESOINS DE LA PART DES USAGERS

Au cours de l'élaboration du PADDUC, le manque de certaines données stratégiques a été souligné, notamment dans le domaine de la mobilité et des transports. Afin de remédier à cette carence, trois enquêtes ont été lancées entre 2016 et 2018. Leur objectif principal était de mieux quantifier les déplacements qui s'effectuent en Corse et de mieux connaître les pratiques de mobilité. Ce constat permet de fournir une base solide pour un aménagement des infrastructures de transport, et pour améliorer la vie quotidienne des Corses.

Enquête déplacements villes moyennes (EDVM)

« Où et comment se déplacent les Corses ? », l'analyse de la mobilité quotidienne des personnes, dite « Enquête Déplacements Ville Moyenne », réalisée pour la première fois en Corse entre novembre 2016 et mai 2017 a constitué une étape majeure pour la connaissance fine de la mobilité des personnes sur l'ensemble de notre région hors période estivale. Ce travail a été possible grâce à l'engagement de sept partenaires institutionnels : la Collectivité Territoriale de Corse, les Conseils Départementaux de Haute-Corse et de Corse-du-Sud, les Communautés d'Agglomération de Bastia et du Pays Ajaccien, l'État (DREAL Corse), sous maîtrise d'ouvrage de l'Agence d'Aménagement durable, d'Urbanisme et d'Energie de la Corse (AUE).

L'objectif a été de recueillir et de suivre l'évolution des pratiques de déplacements quotidiens (voiture, transports en commun, covoiturage, vélo, etc.), de connaître l'opinion des habitants sur leurs déplacements pour mieux organiser le système de transport (infrastructures, aménagement etc.).

Cette enquête a été conduite selon une méthodologie mise au point par le Centre d'Études et d'Expertise sur les Risques, l'Environnement, la Mobilité et l'Aménagement (CEREMA), pour répondre aux besoins de connaissance de la mobilité des personnes sur des territoires dont le pôle urbain compte au moins 100.000 habitants. Cette standardisation offre la possibilité de comparer les territoires entre eux de manière fiable.

Dans le respect de cette méthodologie, le territoire de l'île a été découpé en 53 secteurs de tirage, regroupés en 17 secteurs d'exploitation. Afin de préciser la répartition des secteurs de tirage, les principaux générateurs de trafic ont préalablement été identifiés. 60 sites d'importance ont ainsi été répertoriés : zones commerciales et de loisirs, entreprises et zones d'activité, établissements d'enseignement et de santé, services publics, secteur des transports (gares, ports, aérogares).

Au total, 8.522 personnes, correspondant à 7.450 ménages, ont été interrogées entre le 8 novembre 2016 et le 5 mai 2017, pour 29.560 déplacements recensés.

Les premiers résultats à l'échelle de la Corse sont les suivants :

Les déplacements

Un million de déplacements sont effectués un jour moyen de semaine pour 9.2 millions de kilomètres parcourus (soit près de 230 fois le tour de la terre).

Leur durée moyenne s'élève à 19 minutes soit cinq de plus que pour les territoires continentaux à population comparable.

Si chaque habitant réalise en moyenne 3,8 déplacements par jour pour une durée moyenne de 75 minutes, un tiers de la population en effectue cinq ou plus. A contrario, 12 % de la population ne se déplace pas dans la journée. Toutefois, d'une journée à l'autre, ces personnes immobiles peuvent être différentes.

Les motifs de déplacements

Les enquêtes déplacements caractérisent les motifs de déplacement en 38 motifs. Afin de produire une analyse compréhensible et représentative, il convient d'agréger ces modes en catégories.

Pour l'analyse par activités, sont exclus 38,4 % des déplacements à destination du domicile (404.100). 

Le classement par grandes catégories d'activités, est par ordre décroissant, le suivant :

Part Motif
30% Loisirs, visite ou démarche
27% Travail
21% Achats (13 % vers des commerces de proximité (petit et moyen commerce, drive-in et marché) et 8% vers des grands magasins)
16% L’accompagnement d’autres personnes (mais 80% des déplacements d’accompagnement ci-dessous sont liés à l’école)
6% Formation (l’enquête ne concerne que les 11 ans et plus)

 

Tableau 27 : Les motifs de déplacements (EDVM)

 Figure 41 : Les motifs de déplacements (EDVM)

 

 

Les modes de déplacements

 

Tous secteurs, tous profils et tous motifs confondus, la voiture est le principal mode de déplacement des Corses. Les jeunes sont les principaux utilisateurs des transports collectifs et la clientèle scolaire est prépondérante dans les transports collectifs interurbains. L'intermodalité correspond à une très faible part des déplacements et fait majoritairement appel à la voiture.

  • 67 % des déplacements sont réalisés en voiture
  • 28 % des déplacements sont réalisés en mode actif dont 27 % pour la marche
  • Les transports collectifs sont très faiblement représentés, avec seulement 3% des déplacements.

Plus globalement, 91.5 % des distances parcourues sont réalisées en modes motorisés.

  

Train corse AMG 800, (CdC DT)

  

la voiture

 

     Figure 44 : La part modale des déplacements en voiture par territoire

  • 700.000 déplacements réalisés quotidiennement en voiture dont 34 % concernent des distances inférieures à 3 km.
  • Elle est utilisée au moins une fois dans la journée par 70 % des habitants.
  • Près des trois quarts des déplacements en voiture sont effectués par un conducteur seul et le nombre moyen d'occupants par véhicule est de 1.35.
  • 28 % des kilomètres parcourus en voiture pour des déplacements domicile-travail
  • 56 % des Corses déclarent utiliser leur voiture presque tous les jours

A l'exception notable du secteur de Porto-Vecchio, les secteurs les plus urbanisés de Corse sont ceux pour lesquels la part modale de la voiture est la plus faible. A contrario, les secteurs périurbains sont ceux où l'on observe généralement les parts modales de la voiture les plus élevées.

Les catégories d'âges correspondant à la vie active sont celles pour lesquelles le taux de mobilité en voiture est le plus élevé (3,33 déplacements par jour).

 

 

 

Figure 43 : Fréquence d'utilisation de la voiture pour les conducteurs Loisirs

Cette utilisation importante est aussi corrélée à un taux d'équipements des ménages en voitures de 1,49, supérieur à la moyenne des territoires de poids démographique proche.

Nombre de véhicules par ménage (INSEE 2015) Corse France métropolitaine
Aucun 10% 7,1%
1 43% 48,4%
2 36% 29,4%
3 et plus 10% 5,1%

Tableau 28 : Nombre de véhicules par ménage (INSEE-RP 2015)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

A noter que chaque jour, 57.200 véhicules sont inutilisés.

 

La marche

 

  • 27 % des déplacements sont réalisés à pied (290.000 par jour) soit un déplacement par jour par habitant.
  • Si la distance moyenne d'un déplacement à pied est d'un kilomètre, les trajets de moins de 500 m représentent 45 % des cas.
  • Elle est surtout pratiquée dans les secteurs les plus denses de l'Île (Ajaccio et Bastia).
  • Les plus de 65 ans sont les personnes qui réalisent le plus de déplacements à pieds (part modale de près de 40%) suivis par les 11-17 ans (35,5 %).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les autres modes actifs restent anecdotiques avec moins d'1% des déplacements.

En particulier, la pratique du vélo est très limitée du fait :

  • du faible développement des infrastructures dédiées (voies vertes, pistes cyclables...).
  • que la majorité des ménages (70 %) ne possède aucun vélo (75 % ou plus pour les villes principales).

 

 

La part des déplacements effectués en transports en commun se répartissent entre 1,7% pour le réseau urbain (Ajaccio et Bastia) soit 17.900 déplacements quotidiens et 1,5% pour les autres transports en commun (15.900 déplacements/ hab/jr). Les scolaires sont à l'origine de 61 % des déplacements avec ce mode de transport, soit près de 21.500 déplacements. Les étudiants représentent moins de 3 % des déplacements en transports en commun.

 

Figure 46: La part modale des déplacements en transports urbains (EDVM)

 

Au cours de l'année 2019, d'autres données stratégiques sont venues compléter l'étude des déplacements en Corse. En effet, une enquête sur la mobilité estivale des touristes et des résidents a été conduite en 2018, sous maîtrise d'ouvrage de l'AUE, avec le concours de la Collectivité de Corse, de la CAPA et des deux Chambres de Commerce et d'Industrie d'Ajaccio et de Bastia. Grâce à ce travail collaboratif, un panorama complet de la mobilité en Corse sera disponible. Il constituera, tout au long de la prochaine décennie, une référence incontournable, ainsi qu'une aide décisive pour l'aménagement du territoire et l'amélioration de la vie quotidienne des Corses.

Enquête présentielle estivale 2018

La réalisation d'une enquête concernant la mobilité des personnes en Corse en été constituait le complément naturel à l'enquête sur la mobilité hors saison. Prévue elle aussi par le PADDUC, cette enquête visait à pallier l'absence de données objectives sur les pratiques estivales des déplacements des résidents mais aussi des touristes.

Cette enquête a été réalisée durant l'été 2018, entre le 15 juin et le 15 septembre. Elle visait à connaître les pratiques de mobilité des personnes présentes en Corse en été, résidents et touristes. Les partenaires étaient : l'AUE, la Collectivité de Corse, la CAPA et les deux chambres de commerce. Le CEREMA a apporté une assistance technique, notamment pour finaliser la méthodologie d'enquête. Celle-ci a été organisée en trois parties distinctes :

  • Une enquête en face à face sur 52 sites fréquentés par des résidents et des touristes. 8.700 personnes de plus de 11 ans ont été interrogées.
  • Une enquête téléphonique auprès de 1.000 résidents corses déjà interrogés lors de EDVM ;
  • Le suivi de traces GPS via une application sur smartphone auprès d'une centaine de personnes ayant accepté de la télécharger.

Pour rappel, la Corse a été découpée en 4 grands secteurs d'enquêtes. L'objectif lors de leur composition était de disposer de territoires homogènes avec :

  • Au moins un port et un aéroport,
  • Une interface maritime,
  • Une interface montagneuse,
  • Une ou plusieurs villes polarisantes,
  • Un nombre équivalent de sites d'enquête,
  • Une population équivalente, en lien avec le découpage de l'EDVM 2016-2017 Corse.

Les principaux résultats de cette enquête sont présentés ci-dessous:

1. Enquête en face à face

13,5% des enquêtés sont des résidents contre 86,5% de touristes, dont près de 21% d'étrangers. Parmi ces derniers, l'enquête a confirmé la prééminence des italiens, suivis des allemands et des ressortissants du Benelux.

Concernant la mobilité quotidienne, celle-ci s'élève à 3,61 déplacements en moyenne hors immobiles (personnes n'ayant déclaré aucun déplacement la veille de l'entretien), avec 3,21 déplacements pour les résidents et 3,67 pour les touristes. Par ailleurs, on ne constate aucune différence notable entre jours de semaine et week-end.

Concernant la durée moyenne de déplacement, celle-ci s'établit à 34,9 minutes (mn), mais elle varie de 25,8 mn pour les résidents à 35,8 mn pour les touristes français et 37,4 mn pour les étrangers.

Pour les modes de déplacement, ce sont les modes motorisés qui arrivent en tête, avec près de 56% des déplacements, suivis par les modes actifs (41%) et les transports en commun (3%).

Enfin, par motif de déplacement, les résultats sont assez nettement différents de l'EDVM, puisqu'en dehors des déplacements vers le domicile (33%), ce sont les loisirs (24%) et les achats (13%) qui arrivent en tête devant le travail (12%).

Un autre enseignement est le fait qu'environ 10% des résidents interrogés ont déclaré un déplacement vers leur résidence secondaire, ce qui donne une idée de la pratique du « retour au village » durant l'été.

2. Enquête téléphonique

Cette partie visait à évaluer les éventuelles différences de pratiques de mobilité des résidents corses entre l'hiver et l'été.

Motifs : les achats et les loisirs arrivent en tête devant le travail.

Modes de déplacements : la voiture augmente sa part alors que la marche voit la sienne diminuer.

Une des raisons à cette évolution semble liée au fait que la marche est particulièrement présente dans les déplacements vers l'école, motif qui disparaît en été.

Cette évolution différenciée se confirme lorsque l'on croise ces résultats avec l'âge. Alors qu'hors saison, l'usage de la voiture diminue à partir de 45 ans et que la marche augmente, c'est à peu près le contraire que l'on constate en été.

 

Figure 47 : Les motifs des déplacements (EDVM 2016 et EPE 2018) Figure 48 : Les modes des déplacements (EDVM 2016 et EPE 2018)

3. Le suivi de traces GPS

Cette partie constituait une dimension réellement innovante de la méthodologie d'enquête. 104 personnes ont accepté de télécharger l'application sur leur smartphone, qui permettait de suivre leurs déplacements en Corse durant une période d'au moins 24 heures. La durée relativement brève de la plupart des traces relevées n'a pas permis d'obtenir de résultats quantitatifs. Néanmoins, un certain nombre d'éléments qualitatifs ont pu être mis en lumière (cf figure 50). 

 

Figure 50 : Points GPS des utilisateurs vacanciers (EPE 2018)

 

 

Enquête aux frontières

Avec la promotion de la destination, le développement de l'offre touristique, et la coordination des acteurs du secteur, l'Observation touristique est l'une des 4 missions principales de l'Agence du Tourisme de la Corse.

L'observatoire du tourisme de la Corse a donc pour objectif de suivre l'activité touristique et réalise régulièrement des études et travaux, tant quantitatifs que qualitatifs, pour mieux comprendre la fréquentation de l'île et anticiper les mutations de ce pilier de l'économie corse.

Cet outil constitue une aide au pilotage de l'activité, à l'attention des décideurs (politiques, institutionnels), mais aussi du grand public.

Ainsi, en 2017, l'ATC a réalisé en partenariat avec l'INSEE une grande enquête auprès des touristes, dite « Enquête aux frontières » qui visait de multiples objectifs :

  • Définir et caractériser les différentes typologies de touristes ;
  • Analyser la fréquentation dans les hébergements et sur les territoires ;
  • Connaître les comportements ;
  • Mesurer la satisfaction du séjour.

En effet, la dernière étude de fréquentation d'envergure ayant été réalisée en 2006 (20 .000 questionnaires), il était nécessaire de disposer de chiffres actualisés et fiables.

L'enquête a été réalisée du 1er mai au 5 novembre 2017 auprès de l'ensemble des passagers, résidents ou touristes, quittant la Corse, dans tous les ports et aéroports de l'île, à l'exception de Prupià.

Un questionnaire de 23 questions en 4 versions linguistiques (français, anglais, italien, et allemand) était soumis aux répondants, et auto-administré.

Cette enquête a nécessité l'emploi de 23 enquêteurs. Au total ce sont 2.634 rotations (406 bateaux et 2.228 avions) qui ont fait l'objet d'enquêtes, pour 6.000 heures de travail de terrain. Le résultat final est de 71.000 questionnaires recueillis représentant près de 250. 000 touristes.

Figure 49 : La part modale des de la marche et de la voiture suivant l'âge (EPE 2018)

 

L'exploitation de ce travail, inédit, et jamais réalisé à une telle échelle, a donné lieu à une publication disponible à cette adresse : https://www.corsica-pro.com/fr/observatoire/etudes/les-cahiers-de-lobservatoire Cahiers du tourisme n°1

 

Voici les résultats de cette enquête :

Entre le 1 mai et le 5 novembre 2017, la Corse a accueilli 2,6 millions de touristes, pour 30 millions de nuitées et 900.000 séjours. Les deux mois d'été concentrent la fréquentation avec 52 % des touristes et 57 % des nuitées. Le tourisme d'agrément est largement majoritaire (73 % des touristes) : les familles françaises y sont prépondérantes en été et les groupes d'adultes au printemps et à l'automne. Les étrangers représentent 34 % des touristes d'agrément. La clientèle touristique de la Corse est plutôt fidèle, la majorité connaissait déjà la destination. La plus grande partie des voyageurs vient en bateau, notamment via le port de Bastia. L'Extrême Sud est la première destination touristique de l'île avec 25 % des nuitées totales passées en Corse. Les touristes d'agrément privilégient les hébergements marchands professionnels. Les locations de particulier à particulier représentent toutefois 28 % de leurs nuitées, jusqu'à 32 % l'été. Au printemps, les jours fériés favorisent les séjours courts, même si le plus grand nombre reste centré sur la semaine. En été et en après saison, les durées de séjours s'allongent. Bien que les visiteurs soient largement motorisés, ils s'adonnent peu au tourisme itinérant. En outre, ils pratiquent modérément des activités payantes. Enfin, les touristes sont globalement satisfaits du rapport qualité/prix de leur séjour.

Les réseaux de transport collectif

Au 31 Décembre 2020, la Corse dispose de plusieurs réseaux de transport en commun :

  • le réseau ferré qui relie Ajaccio, Bastia et Calvi avec 67 gares et haltes sur 232 km. La fréquentation est en moyenne de 2.500 à 3.500 voyageurs par jour.
  • le réseau de lignes régulières d'autocars de Corse- du-Sud avec 10 lignes (9 lignes routières +1 ligne maritime). Les lignes routières mesurent 1.000 km et transportent 40.000 voyageurs par an.
  • le réseau de lignes régulières de la Haute-Corse
  • le réseau d'agglomération de la CAPA : réseau de bus : 10 lignes régulières, 1 navette Parc-Relais, 3 Transport à la demande dont 1 spécifique pour les personnes à mobilité réduite (PMR), 1 navette maritime et 3 navettes gratuites de centre- ville, une convention Train-Bus avec les CFC. Cela représente 1.140.000 km commerciaux et 2.200.000 voyages par an en 2019.
  • le réseau d'agglomération de la CAB :
    • 19 lignes urbaines dont 1 ligne PMR à la demande ;
    • 10 lots scolaires ;
    • Des services périscolaires (transports de groupes d'élèves vers les infrastructures sportives communautaires) ;
    • Une tarification sociale forte et certaines lignes gratuites ;
    • Production kilométrique totale annuelle de référence : 1.132.121 kilomètres ;
    • Fréquentation totale annuelle : 2.917.717 voyages.
  • Au 1er Mars 2021, la Communauté de communes Sud-Corse (CCSC) va lancer sur son territoire un réseau de transport en commun composé de trois lignes régulières de transport régulier, « A Berlina Da un paesi a l'altru », afin de mailler l'ensemble du territoire à destination du bourg centre, lien de vie et d'activités majeures du Sud Corse, qu'est la ville de Porto-Vecchio. Ce réseau fonctionnera six jours sur sept jours avec un aller-retour. La commune de Porto Vecchio comporte deux lignes de centre-ville (sans horaires et tournant en boucle). Par ailleurs, la CCSC va réaliser un diagnostic sur les transports existants sur le territoire et envisager les pistes de réflexion permettant d'optimiser les services aux usagers.
  • Le futur réseau de la communauté de communes de la Balagne est prévu pour la fin de l'année 2021. Il comportera 4 lignes régulières et 6 lignes de transport à la demande (TAD). La ligne principale sera opérationnelle le long du front de mer et desservira de manière quasi continue les communes de Monticellu, L'Île Rousse et Corbara. Les autres lignes régulières desserviront les centres des villages de Monticellu, Corbara et Santa-Reparata. Le TAD sous forme de ligne virtuelle est destiné aux villages les plus isolés et s'effectuera une fois par semaine sur l'ensemble du territoire de la Communauté de Communes. La flotte sera composée d'un bus de 23 places (expérimentation de quelques mois d'un bus électrique) affecté à la ligne 1 (front de mer) et de cinq vans 9 places dont un adapté aux personnes à mobilité réduites (PMR). Cette organisation de la mobilité est en évolution rapide avec la volonté de prise de compétence mobilité par une petite majorité des communautés de communes corses au printemps 2021. Certaines d'entre elles (comme L'Île Rousse Balagne et le Sud Corse) mettront en place des services avant la fin de l'année 2021.

 

 

MOBILITÉ EXTÉRIEURE

La Corse dispose de sept ports et quatre aéroports totalisant près de 9 millions de passagers en moyenne annuelle (entrées et sorties), en comptant les croisières.

Les infrastructures aériennes et maritimes

Le transport maritime de passagers et de marchandises entre la Corse (5 ports) et le continent français est soumis à un dispositif d'obligations de service public (OSP), votées par l'Assemblée de Corse en 2019 pour une durée de 10 ans, et de conventions plus contraignantes de délégation de service public (DSP) pour chaque port de l'Île desservi.

Celles-ci s'achèveront le 31 décembre 2022 et un nouveau dispositif permettant une meilleure maîtrise du transport maritime par la Corse, conforme au vote de l'Assemblée de Corse, est à l'étude pour la période future, augmentant notamment les exigences en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

Compte tenu de l'importance de l'acheminement du fret, des études sont en cours quant à l'avenir des deux ports principaux de Bastia et Ajaccio afin d'optimiser les plateformes et réduire les impacts négatifs de la pollution acoustique, des eaux et de l'air. Principalement à Bastia où la création d'un nouveau port de commerce « Portu-Novu » permettra le désengorgement de la ville et une meilleure logistique du transport et de livraison des marchandises sur une plateforme sécurisée.

La réflexion en cours sur le transport multimodal des marchandises prendra en compte la possibilité de la connexion mer-fer-route.

Les flux : passagers et fret

La part de l'aérien reste relativement stable et représente en 2019 47,1 % des flux contre 47,5 % en 2016.

Les flux maritimes ont augmenté en 2019 et représentent environ 4,8 millions de passagers soit 52,9 % des trafics globaux.

Le port de Bastia accueille près de 44 % des passagers transportés et, avec Ajaccio, ils concentrent 79 % des flux. Les croisiéristes représentent 842.683 passagers en 2019 dont 90 % pour le seul port d'Ajaccio. Durant la période 2016-2019, le flux des croisiéristes avoisine les 900.000 passagers par an avec toutefois un pic observé en 2016 où le million de passagers a été dépassé (1.104.025). La taille de ces navires a augmentée et certaines unités transportent près de 6.000 personnes.

 

 

MOBILITÉ INTÉRIEURE

 

Figure 51 : Autorités organisatrices de mobilité (AUE)

Malgré les faibles distances pour se rendre au travail (50% des actifs corses font moins de 5 km, et 25% moins de 2 km, ce qui en fait la région dont les actifs sont les plus proches de leur lieu de travail, après PACA), le recours à la voiture est élevé avec 85,5% des actifs se rendant en voiture sur leur lieu de travail (3e région de France après la Bretagne et la Nouvelle Aquitaine).

Le transport de marchandises

Depuis la fin du fret ferroviaire, la route constitue le seul mode de transport des marchandises à l'intérieur de la Corse. Il s'agit donc d'un secteur d'importance majeur en termes de consommation d'énergie et d'émission de gaz à effet de serre et de polluant. La démarche nationale de la charte "Objectif CO2 », visant à améliorer les pratiques du transport de marchandises routier, est en cours d'appropriation par les professionnels locaux. Depuis 2014, huit entreprises corses de transport se sont engagées sur des périodes de trois années dans ce dispositif. Cinq d'entre elles ont renouvelé leur engagement pour la période 2020-2022 dont une entreprise de transport de voyageurs pour la première fois.

 

La voiture particulière (dont voitures de location)

En dehors des zones urbaines, le territoire est caractérisé par la lenteur des temps de parcours avec des vitesses moyennes de 60 km/h en voiture en raison du relief. Avec 8.000 km de voirie, (576 km de RT, ex- RN, 4.458 km de routes ex-départementales et 3.050 km de routes communales) le réseau routier est relativement dense, mais la forte saisonnalité des trafics l'amène ponctuellement à saturation.

Plus de 700.000 véhicules particuliers entrent chaque année en Corse. Ce chiffre varie en proportion des flux touristiques : 80% des touristes utilisent une voiture et la mobilité touristique est estimée à un quart de la mobilité totale.

Les chiffres d'importation de carburants montrent la forte saisonnalité des consommations : celles-ci doublent entre l'hiver et l'été. On peut ainsi attribuer près de 40% des consommations de carburants à l'activité touristique.

Le parc local compte 187.901 voitures particulières et commerciales. Il augmente lentement comparativement à la forte croissance de la population.

Globalement, les importations de carburants augmentent depuis 2007, même si un ralentissement est constaté depuis 2017 malgré une croissance soutenue de la population. Ceci s'explique par une réduction des consommations unitaires des véhicules, encouragée par les mesures nationales (TICPE, Primes à la casse, bonus-malus).

Depuis quinze ans, on constate une forte croissance des importations de gazole et une baisse de celles d'essence. Ces évolutions sont liées au soutien national au diesel qui prévalait jusqu'à peu, et qui a contribué à une conversion progressive du parc automobile essence vers le gazole.

Le rééquilibrage fiscal en faveur de l'essence mis en œuvre depuis 2016 se traduit par une inversion de tendance en Corse en 2017, avec une hausse du parc de véhicule essence et une légère baisse du diesel.

   
 Figure 52 : Motorisation de la Corse (OREGES)  Figure 53 : Motorisation des véhicules particuliers (OREGES)

 

Le transport ferroviaire

Le réseau ferré en Y, de 232 km, relie Ajaccio à Bastia mais aussi la Balagne, à partir de Ponte-Leccia prend une autre dimension en quittant une vocation majoritairement touristique par le passé pour se tourner vers un développement de l'offre de transport périurbain et favoriser les déplacements quotidiens tels que domicile-travail ou étude.

Le service de transport ferroviaire, qui est assuré par la société anonyme d'économie mixte locale Chemins de fer de la Corse détenue majoritairement par la CDC, ne concerne que le transport de passagers ; le service fret « wagon » a été interrompu en 2005, seul un service « messagerie » (petit colis) subsiste et doit être renforcé.

De 2012 à 2019, le flux de passagers a augmenté de 71 % sur l'ensemble du réseau ferré insulaire grâce en particulier à la fiabilisation de l'offre et le développement du périurbain (701.766 passagers en 2012 contre 1.200.959 en 2019).

Quelques chiffres en détail :

  • desserte périurbaine de Bastia : 262.838 passagers en 2012, 430.609 en 2019 (+64%) ;
  • desserte périurbaine d'Ajaccio : 24.214 passagers en 2012, 179.533 en 2019 (+641%) ;
  • desserte périurbaine de Balagne : 132.899 passagers en 2012, 207.790 en 2019 (+56%) ;
  • desserte dite « Grandes Lignes » : 281.815 passagers en 2012, 383.027 en 2019 (+ 35%).

C'est sur le périurbain d'Ajaccio, que l'augmentation a été la plus marquée grâce à la mise en service de navettes entre Mezzana et Ajaccio et la création de nouvelles haltes. Cette dynamique de croissance devrait se poursuivre dans les années à venir.

L'acquisition du nouveau matériel roulant a également permis une amélioration du service.

De plus, depuis 2019, la mise en place d'Unités Multiples (UM, désigne plusieurs engins moteurs commandés depuis un seul poste de conduite, remorquant ou non un ou plusieurs véhicules) sur l'ensemble du réseau ferré, permet l'augmentation de la capacité de voyageurs à bord.

Le potentiel du fret ferroviaire corse a été étudié en 2017 par les Chemins de Fer de la Corse et a montré que les flux les plus susceptibles d'être transportés par les trains seraient les déchets.

Après consultation de plusieurs entreprises Corses, le fret pourrait être envisageable grâce à service comprenant plusieurs rotations de nuit, ainsi qu'un investissement en matériel roulant.

De plus cela pourrait avoir un impact sociétal notamment sur la réduction des accidents routiers, la congestion routière, le coût de l'entretien de routes mais aussi sur l'environnement (pollution atmosphérique et gaz à effet de serre).

Voir le chapitre « Les déchets ».

Les transports scolaires

Conformément aux articles 15 et 30 - IV de la loi 2015-991 du 7 août 2015 dite loi NOTRe, la responsabilité de l'organisation et du fonctionnement des transports scolaires a été transférée à la Collectivité de Corse à compter du 1er janvier 2018. La Collectivité de Corse est donc l'autorité compétente en matière d'organisation des transports scolaires sur le territoire insulaire à l'exclusion du ressort territorial des autorités organisatrices de la mobilité (AOM). Sur l'île, la CAPA et la CAB assurent le transport des élèves sur leur territoire. En Corse, 380 circuits de transports scolaires organisés par la CDC transportent environ 7.500 élèves quotidiennement de l'école primaire au lycée. 700 élèves bénéficient d'une carte délivrée par la CDC sur le tronçon Casamozza-Bastia afin de développer l'usage du train.

Les élèves internes empruntent également les lignes régulières. Afin de pallier le déficit de transport en commun à destination de l'université, une ligne supplémentaire reliant l'extrême-sud et la plaine orientale à Corte a été mise en place par la CDC en 2020.

Le système de billettique déjà déployé en Corse-du-Sud va être étendu en Haute-Corse à compter de septembre 2021. A terme, il doit permettre de développer l'intermodalité en permettant aux usagers de prendre plusieurs types de transport avec un billet unique.

Lorsque la CDC n'organise pas de transport scolaire, sa compétence peut être déléguée à des AO2. 17 autorités organisatrices de second rang sont ainsi subventionnées à hauteur de 50% de leurs dépenses. La CDC prend également en charge le transport des élèves en situation de handicap de leur domicile à leur établissement d'enseignement.

  1. Le transport scolaire de la CAPA

La CAPA est chargée de l'organisation des transports scolaires sur son territoire. Cette compétence se traduit en 2020 par :

  • 1.790 élèves inscrits chaque année;
  • 44 lignes;
  • 21 établissements scolaires desservis : 13 groupes scolaires, 4 collèges et 5 lycées;
  • 6 entreprises de transport (marchés publics);
  • Budget annuel : 2.300.000 € soit environ 1.313 € (1.400€ en 2018) par élève transporté

Huit circuits sont effectués en partenariat avec les Chemins de Fer de la Corse et la Collectivité de Corse qui, en collaboration étroite avec la CAPA, a mis en place le doublement de la capacité des liaisons Ajaccio-Mezzana aux heures de pointe.

Les élèves peuvent bénéficier d'un abonnement mixte Scolaire-Urbain qui leur permet de bénéficier des deux réseaux de transport pour le prix d'un seul : en effet, la possession d'un abonnement urbain permet de s'inscrire gratuitement aux transports scolaires. Ce titre de transport permet aux enfants de bénéficier d'un trajet plus confortable et plus rapide. Ils sont donc de retour chez eux plus tôt, notamment lorsque les cours finissent plus tôt.

Le développement du réseau de transport scolaire a continué en 2020 par le déploiement d'une solution numérique qui alliera la gestion en temps réel et la dématérialisation des inscriptions :

  • Cartes sans contact individuelles ;
  • Suivi d'exploitation et temps réel ;
  • Intégration de la géolocalisation à « CAPA MOVE ».

Le site Internet et l'application mobile « CAPA Move » constituent une première étape d'un projet plus vaste qui vise à bâtir progressivement une véritable plate-forme numérique de mobilité pour le Pays Ajaccien, regroupant en un même outil toutes les informations nécessaires aux déplacements : info trafic, transports en communs (« Muvistrada », « Aiaccina »), navette maritime, covoiturage, etc. L'amélioration des conditions de déplacements en Pays Ajaccien est une priorité pour la CAPA.

  1. Le transport scolaire à la CAB

La Communauté d'agglomération bastiaise (CAB) a 188 la charge de la gestion des transports scolaires des 5 communes de Furiani, Bastia, Ville di Pietrabugno, San Martino di Lota et Santa Maria di Lota. C'est la société d'autobus bastiais (SAB) qui est délégataire de la CAB pour le transport scolaire.

Cette compétence se traduit en 2020 par :

  • entre 800 et 1.000 élèves qui empruntent le réseau chaque jour.
  • 8 lignes qui desservent 26 établissements (15 pour le primaire et 11 pour le secondaire).
  • le transport scolaire est gratuit pour les élèves des écoles primaires et propose un abonnement mensuel à 11 € ou hebdomadaire à 3 € pour les collégiens et lycéens. Cela représente un budget annuel de 600.000 € soit un coût d'environ 600 € par élève.

Les autres offres de transport en commun

L'offre de transport en commun de voyageurs souffre d'un déficit d'image lié à ses défaillances ; pour autant, elle se structure et progresse en Corse-du-Sud. Ainsi la CDC a renouvelé en 2020 les marchés liés aux lignes régulières. Par ailleurs une ligne a été créée entre Bonifacio et Corte pour répondre aux demandes des étudiants d'avoir un lien avec la plaine Orientale. Enfin un système de billettique a été déployé sur ces lignes de même que sur toutes les lignes scolaires. La CDC propose depuis 2020 la possibilité d'acheter les billets en ligne via l'application isula.mobus.mobi. Toutefois ce mode d'achat est surtout utilisé en période estivale par les touristes essentiellement.

En Haute Corse, en revanche, les lignes restent exploitées par des exploitants privés hors cadre de conventionnement avec la Collectivité. Cette situation rend la communication difficile avec une offre peu pérenne répartie sur de multiples petites structures concurrentes.

Sur Ajaccio, l'agglomération ajaccienne a été le premier territoire à tester l'information en temps réel ainsi que la billettique. La CAPA propose une offre riche mais dont la fiabilité est perfectible. Pour le train et les cars du département de Corse- du-Sud, c'est la situation inverse : le mode de déplacement est fiable mais l'offre est limitée pour des raisons d'infrastructure et de densité de population.

À Bastia, le Plan global de déplacements (PGD, équivalent à un Plan de Mobilité volontaire) doit être l'occasion de moderniser le réseau de transport urbain notamment en termes d'information et de tracé des lignes tout en améliorant l'intermodalité avec le train.

A la suite de la numérisation du réseau de transports urbain (création de la base de données GTFS), la CAB expérimente depuis début 2019, un système d'aide à l'exploitation (SAE) permettant notamment (en plus du recueil de données d'exploitation) d'assurer un suivi temps réel des véhicules, et de restituer l'information aux usagers. Ceci est un prérequis pour le déploiement d'une billettique, prévue dans le cadre du renouvellement du contrat de DSP transports dont l'échéance est le 31 décembre 2021.

La future DSP Transports 2022 (transports urbains, scolaires et périscolaires) prévoit :

  • Une offre qui se veut plus adaptée à des déplacements quotidiens et visant à mieux capter les actifs.
  • la restructuration totale du réseau, hiérarchisation des lignes, de leur emprise, de leur vocation, de la tarification, du mode de paiement (billettique), des outils d'information aux voyageurs.
  • l'intégration d'un service de location VAE longue durée (à confirmer suite appel d'offre car optionnel).

Les modes actifs

 Schéma régional des infrastructures de transport

La qualité des itinéraires piétons est souvent critiquable avec des ruptures de continuité des cheminements, du stationnement illicite et des terrasses sur les trottoirs déjà étroits ou encore l'absence de passages inter-quartiers. Pour autant, la marche est le mode de déplacement le plus efficace en centre-ville et représente 74% des déplacements de moins d'1 km en Corse (EDVM 2016). A titre de comparaison, la marche représente 27% des déplacements en Corse (EDVM 2016), contre 22% au niveau national (ENTD 2008).

Bien qu'une croissance de l'usage du vélo soit empiriquement constatée, l'absence d'aménagement cyclable en milieu urbain ne facilite pas le développement de ce mode de transport encore peu utilisé (0,5% des déplacements d'après l'EDVM de 2016 et 0,6% des trajets domicile-travail (INSEE 2017) de moins de 5 km. De trop nombreux projets d'aménagements routiers se font encore au mépris de la loi « Laure » de 1996, renforcée depuis la loi LOM, de créer un itinéraire cyclable pour toute création ou réaménagement de voirie urbaine.

Progressivement, les élus et les techniciens se rendent compte de l'attrait (pour l'instant touristique) du développement d'itinéraires cyclables et des projets sont en cours de réalisation dans plusieurs villes comme les voies vertes littorales de la région bastiaise, de la plaine orientale, de Balagne et du Golfe d'Ajaccio. Ces itinéraires sont des déclinaisons opérationnelles du PADDUC (annexe 4 - Schéma Régional des Infrastructures de Transport) :

Afin d'encourager cette évolution des mentalités, la Collectivité de Corse (via l'Agence d'urbanisme et d'énergie de la Corse) octroie depuis 2016 une aide à l'achat pour les vélos à assistance 189 électrique (VAE) à destination des particuliers, des collectivités et des entreprises. L'aide est un "coup de pouce" visant à réduire l'un des principaux freins à l'usage que constitue le coût d'achat de ce mode particulièrement adapté au territoire.

 

 

L'évolution constante des espaces urbains pousse à une réflexion prospective sur nos modes de déplacements quotidiens. À ce titre, la Capa a fait du développement des mobilités actives un objectif stratégique. En ce sens, sa candidature a été retenue en 2019 à un ambitieux appel à projets « vélo et territoire » de l'Agence du Développement de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME).

Recrutée en septembre 2020, une chargée de mission « mobilités actives » s'est vu confier, pour une durée de 3 ans, la réalisation de l'axe 3 « Ingénierie territoriale ». Celui-ci dispose un certain nombre d'objectifs :

  • Améliorer, sécuriser et développer l'usage du vélo sur le territoire ;
  • Mettre en place de nouvelles offres de services pour les modes actifs ;
  • Actualiser et mettre en œuvre les actions du Schéma Directeur des Liaisons Douces en lien avec le nouveau PDU ;
  • Promouvoir l'écosystème des mobilités actives avec la Direction de la Communication de la CAPA » (annexe technique au contrat du chargé de mission)

La CAPA soutient et accompagne les concrètes initiatives sur son territoire par l'intermédiaire de sa chargée de mission :

  • La rénovation de la piste cyclable bidirectionnelle du fond de baie pour faciliter et améliorer le parcours à vélo ;
  • La création de 4 sas vélo au carrefour à feux du diamant pour faciliter le départ au feu vert pour le cycliste et anticiper son tourne à gauche ;
  • La création d'une piste cyclable en montée de l'avenue Maréchal Juin pour sécuriser le parcours du cycliste sur un dénivelé important ;
  • La réflexion sur la sécurisation des traversées de la RT21 pour les piétons et cyclistes au niveau du parc relais de Saint-Joseph et à Maréchal Juin ; La réflexion sur la création d'un boulevard urbain sur la RT22 ;
  • La réalisation de la voie verte sur la route des Sanguinaires pour les balades familiales à pied et à vélo
  • La construction du boulevard urbain à la Rocade avec un couloir partagé bus-vélo ;

 

 

Le partage d'une cartographie des aménagements cyclables, équipements et services présents sur le territoire a de suite été considéré comme un outil principal de suivi technique et de communication.

La base de données a été mise à jour et intègre désormais les aménagements cyclables ouverts, en cours de travaux et ceux en projet. Elle inclut la signalétique cycliste, les différents stationnements dédiés aux vélos et les acteurs du cyclisme présents sur le territoire.

Ces données seront intégrées à l'pplication « CAPAMOVE » au cours de l'année 2021 pour permettre aux habitants et aux visiteurs d'en profiter à l'instar des installations et structures mises en place au travers du projet Intense.

Le Projet européen «Intense» (itinéraires touristiques durables - programme Marittimo Interreg) a permis à la Ville d'Ajaccio et à la Capa de développer un certain nombre de ressources liées au cyclotourisme ; telles qu'une étude à la création d'un itinéraire cyclable autour des sites patrimoniaux, l'installation de stationnements dédiés aux vélos (arceaux et abris sécurisés), la création d'une application «Aiacciu Bellu» de découverte patrimoniale.

La CAB a décidé d'adosser à la prochaine Concession de Service Public de gestion et d'exploitation du réseau de transports collectifs de voyageurs, un service de location longue durée de vélos à assistance électrique (VAE). L'objectif est de développer des pratiques vertueuses sur le territoire, en favorisant les modes de déplacement alternatifs (à l'automobile) et en particulier les modes actifs.

 

Le service de location VAE permettra aux usagers de tester pendant quelques mois ce type de matériel (dont le coût d'achat peut-être dissuasif) en espérant, à la fin de l'essai, déclencher un achat individuel (soutenu par l'aide de l'AUE - CDC) et une utilisation pérenne.

Après que l'autorité concédante ait financé et mis à disposition du concessionnaire une flotte de l'ordre de 100 VAE, ce dernier prendra en charge ce service de location longue durée et le mettra en œuvre en considérant qu'il fait partie intégrante de la Concession de Service Public qui lui sera attribuée.

La communauté de communes Sud-Corse élabore une étude sur le schéma des liaisons douces qui permettra de déterminer les actions possibles pouvant être entreprises pour développer les mobilités actives sur l'ensemble du territoire. Par ailleurs, elle a installé 4 bornes de recharges de véhicules électriques et une flotte de vélos électriques en location sur Porto-Vecchio.

 

 

 

DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LES TRANSPORTS

Aspects sociaux, environnementaux et économiques

La population n'a pas conscience de l'impact de sa mobilité sur son environnement et pense souvent ne « pas avoir d'autre solution pour se déplacer » que d'utiliser son véhicule individuel alors que de très nombreux trajets en voiture pourraient être faits à pied. 25% des trajets de moins d'1 km sont encore faits en voiture d'après l'EDVM 2016.

Il existe donc un besoin de sensibiliser le grand public à travers des campagnes de communication, comme celles menées à l'occasion de la Semaine européenne de la mobilité (tous les ans, du 16 au 22 septembre) par l'AUE et ses partenaires, comme les espaces Info Énergie de Corse.

Par ailleurs, les démarches de « plans de mobilité », qu'elles concernent des entreprises, des administrations ou des établissements scolaires, sont de formidables processus au cours desquels les modes de déplacements durables sont mis en avant. Une vraie prise de conscience de la population sur le sujet de l'écoconduite pourrait permettre une économie globale annuelle de 20 % des consommations de carburant liées au transport routier d'après l'ADEME.

D'après l'EDVM, le taux de remplissage moyen en Corse est de 1,35 personnes / voiture (contre 1,4 en France). Si, sur le continent, les pratiques ont fortement évolué depuis l'apparition de Blablacar, seuls 10 à 20% des covoitureurs utilisent les plateformes de mise en relation. En Corse, les pratiques demeurent davantage informelles, avec des groupes de mise en relation sur les réseaux sociaux.

D'après le rapport pour le développement du covoiturage voté en Assemblée de Corse en juillet 2017, le premier outil de communication devrait être les lieux de rencontre des covoitureurs, qui sont parfois aménagés, mais rarement labellisés (sauf en Balagne). Ainsi, la défaillance de signalétique ne concourt pas à leur identification par les usagers potentiels.

Avec deux personnes au lieu d'une par véhicule, on divise en effet par deux la pollution, la consommation d'énergie, l'émission de gaz à effet de serre, les nuisances sonores, etc.

La solution covoiturage présente donc un rapport coût / efficacité remarquable compte-tenu des investissements limités.

Vulnérabilité énergétique liée aux déplacements

En Corse, 28 % des ménages consacrent au moins un demi-mois de leur revenu annuel pour honorer leur facture de carburant, ce qui fait d'elle la première région en termes de vulnérabilité énergétique liée aux déplacements. Ces chiffres peuvent s'expliquer par les temps de parcours longs sur l'île ainsi qu'une plus grande dépendance à la voiture par manque d'alternative. Ceci est particulièrement vrai dans l'espace rural et à la périphérie des agglomérations où les ménages consacrent environ 1.600 € par an à l'achat de carburant. Pour rappel, les estimations du coût annuel moyen d'un véhicule varient entre 4 000 et 8.000 € pour son propriétaire dont plus de 1.000€ pour les seuls carburants. De nombreux ménages habitent en périphérie pour des raisons financières mais subissent la double peine du transport quotidien associant fatigue et coût important, d'où des taux de vulnérabilité énergétique inquiétants dans les périphéries ajacciennes (44 %) et surtout bastiaise (58 %).

Il est donc important de sensibiliser la population sur le coût de l'automobile et l'impact du choix du lieu d'habitation et de démystifier le rêve de la maison individuelle avec jardin, tout en développant des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle.

La part de population vulnérable croit alors que la part budgétaire du carburant est relativement stable depuis les années 1970 : la vulnérabilité n'est donc pas la conséquence directe d'une hausse des prix de l'énergie mais d'un fonctionnement urbain générant une dépendance à la voiture et des distances parcourues à la hausse.

La Corse compte aujourd'hui 20.000 ménages en situation de précarité énergétique et est surtout touchée par un important phénomène de vulnérabilité énergétique.

Afin de répondre aux difficultés de la population, des associations intervenant dans le champ de la mobilité inclusive se sont créées spontanément qu'il s'agisse d'activités de transport à la demande, de la réparation et mise à disposition de véhicules (vélo, deux-roues motorisé, voiture), etc. Elles se sont réunies au sein du réseau « Mob'In Corsica » en 2017, antenne régionale du réseau national Mob'In France, dont les principaux administrateurs sont issus du réseau FARE (créé au début des années 2000). Ce réseau couvre les principales micro-régions de Corse tout en ayant des expertises multiples dans le champ de la mobilité : diagnostic mobilité, atelier vélo, garage solidaire, auto-école sociale, vélo-école, location solidaire...

Ce réseau ainsi que d'autres acteurs a été associé par le groupe de travail de la Collectivité de Corse sur "L'Economie Sociale et Solidaire en faveur d'une mobilité plus durable et inclusive". Le plan d'actions doit être approuvé par l'Assemblée de Corse en 2021.

Perspectives de développement durable en termes de mobilité

Le désengorgement des pôles urbains est une nécessité ; il constitue un enjeu en matière d'amélioration de la qualité de l'air et de la qualité de vie.

En termes de planification (PDM)

Des actions planifiées dans le domaine de l'urbanisme et des transports (plans de circulation, développement des transports en commun et des modes actifs, création d'aménagements cyclables) commencent à émerger au niveau des communautés d'agglomérations et de communes.

 

La CAPA a validé, en mars 2019, un nouveau plan de déplacements urbains (PDU) pour la période 2019-2029. Celui-ci vient dans la lignée du PDU adopté en 2006 visant à diminuer le nombre de véhicules et à développer l'offre de transport public et les liaisons douces.

 

Du côté de la CAB, plusieurs planifications sont en cours ou à l'étude :

  • Révision de l'Agenda d'Accessibilité Programmé (ADAP) des transports
  • (2019)
  • Schéma Communautaire des liaisons douces (2020)
  • Révision et approbation d'un Plan Global des Déplacements (prévu pour Avril 2021)
  • Projet de Plan de Mobilité d'Administration (2022)
  • Mise en place du comité des partenaires, notamment pour suivi des plans de mobilité des entreprises

 

La communauté de communes Sud Corse (CCSC) doit délibérer fin mars 2021 sur sa volonté à prendre la compétence mobilité. À ce stade, la CCSC doit fédérer les acteurs publics et privés qui contribueront à la mise en œuvre d'actions de mobilité sur le territoire de l'AOM. Cette stratégie est en phase de construction et de diagnostic. Elle dispose d'un Plan de mobilité simplifié permettant de tracer une feuille de route pour la période 2020-2025 tout en incluant les prestations déjà effectives sur le territoire Sud Corse et répondant à la demande globale de Mobilité. Pour ce faire différents axes ont été identifiés :

  • Rendre visible et accessibles les offres de mobilités sur et en relation avec le territoire.
  • Faire du transport en commun un mode durable et attractif à la voiture particulière sur le territoire.
  • Faire des modes actifs une solution de mobilité alternative crédible pour tous les publics.
  • Favoriser les déplacements des publics Jeunes et des publics captifs.
  • Promouvoir les pratiques altermodales (électromobilité, covoiturage, tiers-lieux,...)

La politique de la CCSC est de dérouler l'ensemble des stratégies définies. Elle va réaliser un diagnostic sur les transports existants sur le territoire et envisager les pistes de réflexion permettant d'optimiser les services aux usagers.

 

 

Figure 55 : Réseau Mob'in Corsica

En termes d'infrastructures

Une liaison maritime interne au golfe d'Ajaccio (Porticcio - centre ville d'Ajaccio) a été mise en place en 2015. Elle permet de relier les deux rives du golfe selon deux tarifications : 20 euros par mois pour les abonnés et 8 euros l'aller retour pour les passagers occasionnels. Une tarification inter-modale est à l'étude et devrait voir le jour en septembre 2022. Ce service de la CAPA transporte environ 120.000 voyageurs par an.

 

A Ajaccio, les transports en commun prennent de la hauteur, avec le projet de liaison par câble Saint- Joseph - Mezzavia, nommé "Angelo". C'est un mode de transport collectif dans lequel les passagers voyagent dans des cabines suspendues à des câbles aériens. Très efficace, lorsqu'il s'agit de franchir des obstacles, il connaît en zone urbaine un essor depuis quelques années et serait la première installation de ce type en Corse. Ainsi, la CAPA prévoit-elle de relier les deux principales entrées de la ville d'Ajaccio (Mezzavia et St Joseph) et de desservir la zone du Stiletto qui accueillera en 2021 le nouvel hôpital et accueille un nouveau collège depuis 2019.

 

En matière de transport ferroviaire, les perspectives d'amélioration sont les suivantes :

  • levée des ralentissements grâce aux travaux de modernisation de l'infrastructure (ouvrages d'art, passages à niveaux, sécurisation des parois rocheuses) ;
  • déploiement de la commande centralisée sur tout le réseau, première phase de Bastia à Ajaccio, deuxième phase le tronçon de Ponte Leccia à Calvi ;
  • création de points de croisements supplémentaires entre autre sur Bastia (Bassanese) et Ajaccio (Caldaniccia) ;
  • création de nouvelles haltes dans les périurbains (Les Cannes, Fornaccina) ;
  • modernisation de l'ensemble des gares et haltes du réseau avec une priorité sur l'axe Bastia- Casamozza ;
  • mise en conformité des gares principales pour l'accessibilité des personnes à mobilité réduite.

En termes d'information des voyageurs et billettiques

Des données concernant les horaires des transports ferroviaires et autocars sont disponibles à partir de l'open data de la Collectivité de Corse.

La CAPA a équipé ses autobus d'un système d'aide à l'exploitation et d'information voyageur (SAEIV) qui permet le suivi en temps réel des véhicules pour le gestionnaire mais aussi pour les usagers. Les usagers ont accès à cette information par plusieurs moyens : bornes d'Informations Voyageurs aux arrêts (50 BIV solaires), site internet dédié, application mobilité "CAPA MOVE". Les données temps réelles seront disponibles en Open Data en 2021 dans le format GTFS-RT.

Une billettique sans contact sera installée en 2021 dans le cadre d'une action coordonnée avec la CDC. Pour autant, la CAPA met déjà en œuvre les moyens d'acquisition de titres de transport dématérialisés (tickets SMS, achat de titre unitaire ou multiple et abonnement via une application et internet.

En termes de nouvelles alimentations énergétiques

La Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) co-élaborée par la CDC et l'État prévoyait le développement d'infrastructures de recharge électrique estimé à 700 points de charge d'ici 2023. Le développement de la mobilité électrique doit être encadrée du fait de la spécificité insulaire de la Corse : en effet, une croissance incontrôlée pourrait mener à un bilan environnemental moins bon qu'en ayant recours à des véhicules thermiques récents. Par ailleurs, la PPE envisage le déploiement de sept stations de recharge à hydrogène d'ici 2020.

 

 

 

Zoom sur la période de pandémie

Figure 56 : Variations mensuelles entre 2019 et 2020 des trafics passagers

En 2020, les deux confinements instaurés au niveau national dans le cadre de la crise sanitaire de Covid-19 du 16 mars au 3 juin puis du 2 novembre au 15 décembre ont considérablement impacté les transports maritimes et aériens de passagers.

Le nombre de passagers des ports et aéroports de Corse est ainsi passé de plus de 9 millions de voyageurs en 2019, à 4,7 millions en 2020 (-48 % sur un an ). Les baisses de trafic passagers ont été les plus marquées lors des mois d'avril, mai et juin 2020 pour lesquels les mesures de confinement ont été les plus contraignantes. Le début du mois de juillet 2020 a connu un redémarrage progressif des trafics aériens et maritimes marquant le début tardif de la saison estivale qui a concentré plus des deux tiers du trafic annuel ( le trafic passager durant la saison estivale 2020 ne représentant néanmoins entre juillet et septembre que la moitié du trafic de l'année 2019 ). Le trafic aérien de passagers, avec 2,4 millions de voyageurs, a baissé en 2020 de 43,2 % par rapport à 2019. Sur les lignes françaises, le trafic aérien s'est élevé à 2,2 millions de passagers, en recul de 38 % par rapport à 2019. Parmi les quatre aéroports insulaires, Ajaccio et Figari ont vu leur fréquentation reculer de 42 % et 36 %. La situation a été plus défavorable encore pour les aéroports de Bastia et Calvi (respectivement de - 48 % et - 45 %).

Les échanges avec l'étranger n'ont représenté qu'à peine un quart de ce qu'ils étaient en 2019 (- 75 %), 193 soit 164.000 voyageurs. Ils ne représentaient plus que 7 % des flux aériens insulaires, contre 15 % en 2019.

Les liaisons les plus impactées ont concerné la Grande-Bretagne (- 96 %) et l'Allemagne (- 86 %). Les compagnies low cost ont été encore plus impactées que les compagnies régulières. Avec 858.000 voyageurs transportés, ces compagnies ont enregistré une chute annuelle de 48 % du nombre de passagers (ce qui représente encore 36 % du trafic aérien en 2020, concentré à 90 % sur la saison estivale).

Le trafic maritime, avec 2,29 millions de voyageurs sur les lignes régulières, a également régressé fortement en 2020 (- 42 %) concernant les échanges avec la France (- 32 %), mais plus encore avec l'Italie (- 61 %). Cette baisse a affecté plus particulièrement les ports de Bonifacio (baisse de 73 % par rapport à 2019) et de Bastia (- 46 %, ce qui représente 1 million de passagers en moins) qui ont souffert de l'interruption des liaisons avec l'Italie et la Sardaigne. Le recul s'élève à 31 % pour Ajaccio et 35 % pour l'Île Rousse.

La situation a été moins dégradée à Propriano (- 24 %) et à Porto-Vecchio (- 18 %).

Le « trafic croisière », à l'arrêt dès le mois de mars, a été pratiquement nul durant l'année 2020 (25.300 croisiéristes ayant débarqué ou embarqué en Corse de Janvier à Mars).

Le transport maritime de marchandises, comme le montre le tableau suivant, a également été impacté (mais dans des proportions plus limitées que le transport de passagers) par la crise sanitaire durant l'année 2020.

Les impacts sur les transports intérieurs peuvent aussi être approchés par l'analyse des volumes de vente des carburants :

voir le chapitre « Les ressources énergétiques »

 

 

 

Le port de Bastia, second port de France pour le trafic passager
CCI de la Haute-Corse

 

 

Tableau de synthèse :

  • Caractéristiques principales
  •  Forte implication de la CTC sur le ferroviaire.
  •   Document de planification du territoire approuvé (PADDUC).
  •  Connaissance lacunaire sur la mobilité interne.
  •   Saisonnalité du tourisme.
  •  Offre de transports collectifs insuffisante.
  •   Étalement urbain non maîtrisé handicapant l'essor des transports collectifs.
  •  Insularité.
  •   Faible densité du territoire.
  •  Interruption du service fret ferroviaire.
  •   Modes doux systématiquement oubliés lors des aménagements routiers.
  • Tendances évolutives
  •   Dynamisme démographique des deux principales agglomérations favorisant l’essor des transports collectifs.
  •   Mise en oeuvre du Schéma régional climat air énergie.
  •   Réalisation des enquêtes sur la mobilité.
  •   Mise en place d’une seule Autorité organisatrice de transport interurbain à l’échelle de la Corse.
  •   Travail en cours sur l’information transport et une meilleure gouvernance des transports en Corse.
  •   Poursuite de la périurbanisation

 

  Point positif   Point négatif

 

 

 

Pour aller plus loin :

 

Titre Organisme Année
Conception d’un itinéraire cyclable régional multimodal dans le cadre du projet européen INTENSE ATC 2018
Enquête déplacements estivale (2018) AUE 2018
Plan d’actions pour le développement du covoiturage en Corse, rapport N°2017/200 AUE 2017
Enquête Déplacement Villes Moyennes (EDVM) de novembre 2016 à mai 2017, CEREMA Méditerranée pour CDC, AUE, CAB, CAPA, DREAL 2016
Schéma de la mobilité électrique en Corse, 2018, avec ADEME AUE, ADEME 2018
Étude sur la RD 81 (Calanques de Piana) visant à régler les conflits d’usage et améliorer l’existant, tout en respectant la qualité paysagère du site, CEREMA Méditerranée pour CD 2A 2016
Enquête déplacements ; Premiers résultats Avril 2019 CDC, AUE 2019
Enquête déplacements ; Analyse thématiques et territoriales CEREMA Méditerranée pour CDC, AUE, CAB, CAPA, DREAL 2020
Corse-du-sud : Bilan annuel sécurité routière et statistiques mensuelles DDTM 2A et Préfecture de la Corse-du-Sud En continu
Haute-Corse : Bilan annuel sécurité routière et statistiques mensuelles DDTM 2B et Préfecture de la haute-Corse En continu
Sécurité routière : Document Général d’Orientation du Département de la Corse du Sud 2018-2022 CEREMA Méditerranée pour la DDTM 2A 2017
Accidentalité des deux-roues motorisés en Corse ; Approfondissement d’enjeux CEREMA Méditerranée pour les DDTM 2020
Les entreprises de transport public routier de la Corse : tableau de Bord 2016 DREAL 2017
Systèmes de vélos à assistance électrique et développement de l’usage du vélo DREAL, ADEME, AUE 2017
Une logistique davantage orientée vers la circulation de marchandises que sur le stockage Insee Analyses Corse No 20 INSEE 2018
Transport de voyageurs : un rôle dans l’emploi plus important qu’en province Insee, Flash Corse n°35 INSEE 2018
Exploitation du transport maritime de passagers et de marchandises au titre de la continuité territoriale entre les ports de Corse et le continent Étude relative à l’identification d’un besoin de service public pour la desserte maritime entre la Corse et le continent OTC 2018
Etude relative à l’état des lieux de la desserte entre les quatre aéroports corses et Paris Orly, Marseille et Nice entre 2013 et 2017, OTC 2018
Rapport de l’article l, 1411-4 du code général des collectivités territoriales relatif à l’organisation de la desserte aérienne de la Corse novembre 2018 OTC 2018
Plan de mobilité rural, phase n°1 Diagnostic territorial, entre attractivité du littoral et vie rurale dans la montagne PETR de l’Ornano – Sartenais – Valinco – Taravo 2020
La tumultueuse histoire de la desserte maritime de service public de la Corse SALINI (Patrice) - Édition : L’HARMATTAN – 2018 ISBN 9782343130934 2018

 

 
Cet article provient du site de Observatoire du Développement Durable de Corse
http://www.oddc.fr