Les sports et loisirs liés à la nature (2020)
Figure 57 : Principaux sites (DRJSCS)

Bien que, contrairement à d'autres régions, les pressions touristiques les plus importantes soient limitées à quelques mois de l'année et en particulier à la saison estivale, la Corse connaît pour certaines activités une fréquentation annuelle des milieux naturels supérieure à la moyenne nationale. Quant aux infrastructures qui permettent le développement de ces activités (infrastructures de transport, pistes d'accès, installations portuaires, etc.), elles exercent également une pression sur les milieux naturels et nécessitent une meilleure structuration des acteurs, des espaces et des activités. Pour un développement économique durable, il sera nécessaire de maîtriser les conditions d'exercice des diverses activités économiques et le développement des infrastructures associées pour lesquelles une labellisation doit être envisagée.

 

Les pouvoirs publics et gestionnaires cherchent par la concertation à accompagner les pratiques tant existantes qu'en développement, au-delà du simple cadre des espaces protégés cela afin d'aboutir à l'élaboration d'outils efficaces comme les conventions d'usage ou les chartes.

Les professionnels diplômés qui organisent les activités ont dans l'ensemble pris conscience de la nécessité de préserver l'environnement et sont associés aux acteurs publics dès la phase de création de leur activité. Ils bénéficient de formations souvent locales et font découvrir l'environnement aux usagers. Tous sont dans l'attente d'informations environnementales et réglementaires.

 

Le développement des sports de pleine nature doit être maîtrisé, afin de respecter, notamment, le droit relatif à la propriété des Espaces, Sites et Itinéraires (ESI), d'être compatible avec les objectifs de préservation de l'environnement et les autres usages.

Par le jeu conjugué des ordonnances et des dispositions du code du Sport telles que modifiées par la loi NOTRe, la Collectivité de Corse est chargée de la mise en œuvre de la politique dédiée aux Espaces, Sites et Itinéraires de Pleine Nature. Celle-ci s'inscrit dans une démarche globale qui a pour objectif de répondre à l'ensemble des enjeux territoriaux : environnementaux, économiques, sociaux, touristiques, culturels, de santé, éducatifs et sportifs.

L'enjeu de cette politique est d'assurer un développement maîtrisé et harmonieux des activités exercées en milieu naturel, afin de concilier le développement touristique, l'accès de tous à la pratique de ces activités et la préservation des milieux naturels.

La démarche validée par l'Assemblée de Corse en date du 5 novembre 2020 s'articule autour des 5 axes stratégiques suivants :

  • Axe 1 : Structurer l'offre relative aux espaces, sites et itinéraires de pleine nature,
  • Axe 2 : Animer la concertation territoriale,
  • Axe 3 : Favoriser l'accès de tous aux espaces, sites et itinéraires de pleine nature,
  • Axe 4 : Accompagner un développement maîtrisé en respectant les espaces et milieux naturels par une démarche éco-responsable,
  • Axe 5 : Assurer le développement et la promotion d'une économie durable en lien avec les atouts, notamment touristiques, des territoires ;

Dans cet objectif, elle a la charge d'élaborer un Plan Territorial des Espaces, Sites et itinéraires (PTESI, art. L. 311-3 du Code du sport) relatif aux sports de nature qui inclut le Plan Territorial des Itinéraires de Promenade et de Randonnée (PTIPR, art. L. 361- 1 du Code de l'environnement).

Ce PTESI est élaboré sur la base d'une proposition de la Commission territoriale des espaces, sites et itinéraires relatifs aux sports de nature. Le schéma territorial des activités de nature recensant toutes les activités est en cours d'élaboration.

L'organisation de manifestations sportives (raids nature, trails, courses VTT, courses hors stade, raids équestres, etc.) est soumise à évaluation des incidences sur les zones Natura 2000 et à autorisation sur les terrains du Conservatoire du littoral. Elles font l'objet d'un état des lieux contradictoires avant et après l'opération avec les organisateurs et prévoient la remise en état du site si des dégradations sont constatées. En 2009, suite à une grande démarche de concertation, le Département de la Haute-Corse et le Conservatoire du littoral ont élaboré, et signé avec une trentaine d'usagers organisés, une « Charte des bons usages dans l'Agriate » destinée à valoriser les acteurs respectueux du site et présentant des gages de qualités. Le document est en cours de renouvellement.

A la suite des grenelles de l'environnement 1 et 2, il a été décidé que l'ensemble des fédérations françaises des sports devaient produire des guides d'aides à la mise en place d'épreuve sportive scolaires ou de loisir prenant en compte les contenus et documents environnementaux et intégrant des actions concrètes concernant les pratiques (gestions éco-responsables des déplacements des équipes, utilisation de produits biodégradables ou démontables en cas de marquage de parcours, limitation des équipements sportifs pour éviter des km de bouchons avec les voitures lors de grand rassemblement type championnat, gestion des poubelles sur les épreuves, ...) et les dispositions réglementaires (par exemple, au niveau des fédérations, disqualification les athlètes ou équipes ne respectant pas ces engagements ou polluant un cours d'eau ou une zone protégée)

Ces documents de production nationale ont un caractère obligatoire pour que chaque fédération française puisse demander des aides financières. L'obtention des aides est soumise à l'obligation de mettre ces guides à disposition des ligues, comités départementaux et clubs.

Un délai de 4 ans (correspondant à la durée d'une olympiade) a été laissé à chaque fédération française pour se mettre en conformité.

Par ailleurs, chaque éducateur diplômé d'État doit recevoir dans son cursus des contenus sur sports/ environnements.

 

 

La randonnée et les épreuves sportives pédestres

 DRJSCS, Thierry Olive

L'aménagement des sentiers de randonnée (sentier du littoral, « mare à mare », « mare à monte », GR20, stradi antichi, sentiers du patrimoine) constitue un atout majeur et structurant pour le développement de cette activité.

 

Le Plan Territorial d'Itinéraires de Promenade et de Randonnée a pour objectif de créer un réseau de sentiers de randonnée accessible à tous les types de pratiques tout en permettant la sauvegarde des chemins ruraux.

La réhabilitation et l'ouverture de sentiers, au-delà des grands sentiers d'itinérance, a permis de structurer l'offre et de permettre de mieux répartir la circulation des randonneurs sur l'ensemble de l'île.

Voir le site : https://www.rando-patrimoine.corsica/

Fin 2016, le PDIPR de Corse-du-Sud, comptait près de 2 000 km de sentiers de randonnée avec différents types de pratiques : familiale, promenade, itinérance, sportive, etc. Le Département de la Corse-du-Sud s'est engagé par cette démarche dans une politique de développement maîtrisé des activités de pleine nature d'une part par l'entretien et la gestion de plus 1 500 km de sentiers de randonnée par des agents départementaux (agents de protection de l'environnement) et d'autre part par la mise en œuvre de programmes d'aménagements de sentiers, des travaux de sécurisation (mise en place de passerelles et de signalétique directionnelle) ainsi que des opérations de valorisation (signalétique patrimoniale). Cette politique à présent compétence de la Collectivité de Corse a pour ambition d'enrichir encore le maillage de ces sentiers et d'étendre sur le territoire du cismonte, le travail qui a été initié dans le pumonte. Les sentiers inscrits au PTIPR bénéficient de ces aménagements et comportent un balisage homogène sur l'ensemble du territoire insulaire.

La randonnée connaît un développement croissant qui, lorsqu'elle est pratiquée dans les secteurs abritant des espèces faunistiques ou floristiques vulnérables, peut nuire à la préservation des équilibres biologiques si des mesures protectrices ne sont pas mises en œuvre. Par ailleurs, la réouverture des sentiers permet d'une part de restaurer des corridors biologiques disparus et d'autre part de garder le milieu naturel ouvert par un entretien maîtrisé.

Le développement des courses «hors-stade» nécessite une concertation préalable impliquant l'ensemble des acteurs concernés. En effet, ces événements induisent un nombre important de personnes sur des sites naturels et des procédures doivent être formalisées afin de prévenir des éventuels effets néfastes.

La randonnée naturaliste, activité bien développée ou en plein essor dans des régions riches en biodiversité, représente en Corse un pôle d'activité non négligeable grâce à sa faune et sa flore endémique (sittelle corse, orchidées, plantes de montagne, papillons, etc.) doublée d'une variété de paysages importante. Souvent pratiquée individuellement ou en petits groupes spécialisés, elle a tendance à se développer et présente un intérêt certain car pratiquée souvent hors saison estivale. Dans certains cas un minimum d'encadrement spécialisé serait nécessaire pour limiter les impacts potentiels.

Une première version d'un guide des bonnes pratiques a été élaborée et sera enrichie tout au long de la démarche. Il s'agit d'un vade-mecum de consignes et obligations à respecter en vue de maintenir la préservation des espaces naturels traversés. Il s'impose de fait aux associations organisatrice d'évènements dans la pleine nature et son application est une condition indispensable pour l'obtention d'un soutien financier auprès de la Collectivité de Corse.

Au-delà du PTIPR en cours de réactualisation et des travaux engagés par les commissions (CTESI), la Collectivité de Corse dans le cadre d'une (DRJSCS) convention avec le Conservatoire du littoral ouvre et entretient des sentiers de promenade et de randonnée pédestre ouverts aux publics. Sont ainsi concernés des parcours dans l'Agriate, en Balagne, dans le Cap et en Plaine orientale. L'ensemble des sentiers de randonnée situés sur les terrains du Conservatoire du littoral sera à terme inscrit au PTIPR.

La présence des gardes du littoral (une vingtaine en Haute-Corse et 27 en Corse-du-Sud) permet d'assurer une surveillance des sites, d'informer le public et de faire respecter les réglementations. Ces gardes ont également un rôle important en matière de sécurité (surveillance incendie, pouvoir de police au travers de leur assermentation notamment).

Sur certains sites sensibles ont été mises en place des zones d'interdiction temporaires ou permanentes d'accès aux randonneurs (pozzines de Melo et de Creno, zones de mise bas des mouflons de Tassinetta, zones de nidification des gypaètes). Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie de création des aires protégées, l'extension de zones de préservation est envisagée.

Le GR20 constitue l'itinéraire de randonnée le plus emblématique et donc le plus fréquenté de Corse. En 2019, l'assemblée de corse a souhaité qu'une mission d'étude et de gestion de la fréquentation sur la chaîne centrale de l'île ainsi que pour les sites à forte valeur patrimoniale soit menée. a cet effet l'OEC avec ses partenaires (PNRC, ATC, Université de Corse) a mis en œuvre la première phase de cette étude sur le GR2. : quantification et qualification de la fréquentation en 8 points particuliers (Calenzana, Carozzu, Petra Piana, Prati, Asinao, Paliri, Grotelle et Ninu).

Durant les 2 mois d'enquête, un total de 15.030 personnes sont entrées sur le sentier (Calenzana: 5.500, Petra Piana : 3.350, Prati : 2.440, Conca: 3.740).

L'étude a mis en évidence qu'il attire une clientèle internationale qui reste majoritairement européenne (95% de vacanciers). Dans le détail, 72 % des usagers viennent de France continentale, 5 % de Corse et 23 % de l'étranger.

Les randonneurs se distinguent de la population française sur plusieurs aspects :

  • davantage d'hommes que de femmes
  • davantage de directeur, cadre, profession intellectuelle (+44%)
  • 93% des randonneurs préparent leur séjour de manière autonome (équivalent France), 99% ne font pas appel à un guide ou accompagnateur professionnel, 57% envisagent ou ont réalisé le circuit dans sa globalité (avec une préférence pour le GR Nord).

Le GR20 est fortement associé à une image de la pratique sportive mais constitue une réponse à l'envie de découverte de la nature et des paysages. Les randonneurs « sportifs » représentent la moitié des randonneurs français mais 87% des randonneurs ne sont pas licenciés, seuls les randonneurs allemands semblent déroger à la règle (41%).

La moyenne de la taille du groupe est de 3,16 personnes et comprend en moyenne 3,21 adultes et 0,79 enfants.

Ce n'est donc pas une sortie familiale mais bien un parcours sportif.

De façon générale, l'étude menée en 2019, montre que le GR20 semble bénéficier d'une bonne image auprès des randonneurs. Les taux de satisfaction élevés sont assez surprenants compte tenu des retours de clientèle des agences (ce résultat général ne correspondant pas forcément aux résultats nationaux dans la mesure où la clientèle française critique l'information, l'accueil et le confort).

En 2020, sa gestion a dû être adaptée à la crise sanitaire : Les délégations de service public pour la gestion totale (le délégataire réalise la gestion totale du Refuge) ou mixte (des agents du PNRC sont en permanence sur place pour gérer la surveillance, l'encaissement des nuitées, la sensibilisation et le délégataire réalise la prestation de restauration) des refuges ont été effectuées entre le 20 juin 2020 et le 5 octobre 2020 pour cause de Covid 19. Préalablement, le PNRC, conjointement avec le sous Préfet de Corte et l'ARS Corse avaient partici-pé aux réunions nationales sur les questions sanitaires concernant les grands itinéraires (animées par le Préfet de Savoie) puis fait valider 12 protocoles sanitaires pour les 12 refuges (+ 1 protocole pour le refuge de la Sega à Corte hors GR20). Ces protocoles sanitaires qui ont permis l'ouverture des refuges et zones de bivouac en version limitée, avec obligation pour chaque randonneur de réserver préalablement sa ou ses nuitées via la centrale de réservation en ligne ont bien été respectés et aucun cas de Covid 19 n'a été décelé.

En 2020, la fréquentation a été de 70.000 nuitées soit 85% de la fréquentation habituelle.


 

La randonnée équestre

Il existe en Corse 48 centres équestres assez également répartis sur le territoire et huit courses hors centre équestre (Source : DRJSCS d'après le site du Comité régional d'équitation (CRE) 2016) . Les impacts négatifs générés par cette activité sont négligeables à l'exception du passage sur des sols fragiles, comme les dunes.

 

Les randonnées équestres sur les plages nécessitent une concertation du fait de leur développement.

 

DREAL Corse

La randonnée motorisée

La circulation terrestre à moteur dans les espaces naturels est sauf exception interdite par la Loi (Article L. 362-1 du Code de l'environnement ). Sur certains sites protégés (terrains du Conservatoire du littoral, communes du PNRC, chemins de randonnée composant les PDIPR, forêts bénéficiant du régime forestier, espaces naturels des départements, etc.), cette réglementation est renforcée.

Sur les terrains du Conservatoire du littoral, des aménagements destinés à protéger les milieux les plus fragiles et à limiter les conflits d'usages ont été réalisés (ganivelles, dispositif anti-intrusion, etc.). Des pistes ont été cicatrisées et les plans de circulations redéfinis.

L'activité de découverte de la Corse par les circuits 4x4, quad et moto répond à une demande sociale forte. Elle est organisée par une douzaine d'entrepreneurs insulaires diplômés, dont les itinéraires et leur fréquentation ont été évalués. Toutefois, d'autres opérateurs non locaux échappent à la plupart des statistiques compte tenu de la clandestinité de leur présence. On constate sur internet notamment la diffusion d'images faisant la promotion de pratiques interdites en milieu naturel. Une cellule de veille est assurée par la DRJSCS pour enrayer cette fréquentation migrante, en partie due à des régimes de protection plus draconiens dans leurs régions d'origine.

La pratique sportive concerne une vingtaine de clubs, évoluant pour la plupart sur des terrains ou circuits privés. Une minorité de licenciés pratique la discipline d'enduro et s'entraîne sur des chemins. Très peu de manifestations sont organisées en Corse.

Les pratiques individuelles de loisirs (liées à la randonnée, à la chasse ou à la pêche) sont par contre particulièrement anarchiques et sont difficiles à maîtriser.

La circulation des véhicules à moteur, qui est interdite dans les espaces naturels sauf sur les voies ouvertes à circulation, peut générer dérangement de la faune, destruction de plantes rares ou endémiques, braconnage, dégradation des plages, pollution, bruit et conflits d'usage. Sur certains itinéraires, les comportements inadaptés induisent une dégradation des sites du fait des ravinements.

Une structuration des professionnels est nécessaire. À ce titre, la DRJSCS organise, en lien avec les partenaires régionaux, une concertation avec l'ensemble des professionnels en vue de finaliser une charte de bonnes pratiques. Cette charte, qui pourrait prévoir la communication des tracés et des dates d'usage pour l'ensemble des activités de randonnée motorisée, constituerait un label de re-connaissance des signataires.

Les Plans départementaux des itinéraires de randonnées motorisées, à l'image de ce qui se passe dans les autres régions, sont difficiles à réaliser. Une commission thématique sera mise en place dans le cadre des travaux de la CTESI afin de mener une réflexion commune avec l'ensemble des acteurs sur les moyens à mettre en œuvre pour préserver et concilier les usages en randonnée motorisée.

La pratique des taxis 4X4 se développe en Haute-Corse (Agriates par exemple) et doit être accompagnée.

 

Les voies vertes, le cyclotourisme et le vélo tout terrain

Il n'existe que très peu de linéaires de pistes cyclables et presque uniquement en site urbain.

Trois projets de voies vertes sont à l'étude :

  • le plus avancé concerne la ville de Bastia (traverse nord-sud en bord de mer entre Port Toga et la Marana, 4 km). Ce projet devrait être étendu pour permettre la liaison Bastia-Bonifacio dans le cadre de l'itinéraire EuroVélo n° 8 ;
  • le deuxième, porté par la CAPA et le Conseil départemental, consisterait en un itinéraire entre la Gravona et le site de la Parata par Saint-Antoine;
  • un dernier projet doit permettre de relier l'agglomération de Porticcio au site de la Parata par le bord de mer.

Le cyclotourisme est limité à des usagers avertis du fait de la topographie (fortes pentes). Le nombre de pratiquants et les manifestations sportives augmentent néanmoins fortement. Concernant le développement de l'offre « cyclotourisme », on peut noter les initiatives suivantes :

  • l'édition d'un guide du cyclotourisme pour la Corse (Agence du tourisme de la Corse, ATC) et d'un pour la Haute-Corse (Conseil départemental);
  • la participation de la CAPA et de la communauté de communes de l'Oriente à des appels à projets européens.

Compte tenu des évolutions techniques rapides des vélos à assistance électrique, la pratique de ces activités dans les années futures va sans doute progresser.

Voir paragraphe « Transports et déplacements durables » 

En ce qui concerne le VTT, le comité régional de cyclisme travaille activement sur l'enrichissement et l'organisation des parcours. D'importants travaux de labellisation et viabilisation ont été entrepris en haute Corse notamment permettant l'officialisation de plus de 200 Km de parcours (Castagniccia, Costa Verde, Nebbiu, Cap Corse etc.). On observe toutefois, tout comme pour les loisirs motorisés, un manque de parcours organisés sur une grande partie du territoire. Sur certains itinéraires, à dire d'experts, la situation se dégrade du fait des ravinements observés sur les sentiers. Un plan régional de développement des activités a cependant été proposé par le Comité régional de cyclisme.

À noter que les EPCI souhaitent développer cette offre et que de nombreux professionnels sollicitent des aides pour s'équiper en VTT.

Parallèlement, depuis 2014, ont été mis en place un « Espace Cyclo sport » qui a été labellisé FFC et, à titre d'expérimentation, deux « stations VTT » en milieu rural.

 

 

Les sports d’eau vive

 B. Recorbet

 

Le réseau hydrographique corse a pour caractéristique de grandes variations de niveau qui limitent la majorité des activités au printemps. La pratique de l'hydro-speed et du raft est très faible, celle du kayak se limite à des pratiquants de bon niveau, souvent étrangers, évoluant principalement sur des rivières d'altitude. Pour ces activités, on n'assiste pas à un tourisme de masse comme cela peut se pratiquer dans d'autres régions.

 

La pratique du canyonisme attire en revanche de plus en plus d'adeptes. On estime le nombre de pratiquants à 50.000 durant la saison estivale. Si les impacts environnementaux sont peu connus, une étude réalisée par l'université de Corse en 2013 indique qu'ils seraient limités (Étude de l'université de Corse, laboratoire d'hydrobiologie, 2013, financée par l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse.).

Le phénomène est néanmoins géographiquement contenu : seuls neuf ou dix canyons sur les 73 identifiés sur l'île font l'objet d'une commercialisation et d'un suivi via des études comportant des comptages (Étude fréquentation DRJSCS).

La gestion de la fréquentation est réalisée, sur terrains publics, par certaines communes en limitant le nombre de professionnels autorisés à exploiter le site. Pour les terrains privés, il n'existe pas de dispositif de régulation de la pratique (Pulischellu par exemple). Une ou deux communes ont pris des arrêtés d'interdiction pour des motifs de sécurité publique. Il n'y a pas de réglementation locale d'usage des canyons, mais des chartes de bonne conduite ont été élaborées par les professionnels.

La pratique du canyonisme demeure une activité dangereuse comme le rappelle le drame qui s'est produit au mois d'août 2018 dans le canyon de Zoicu à Soccia (Corse-du-Sud) lorsqu'une vague de plusieurs mètres causée par de violents orages en amont a emporté sept pratiquants de canyoning, dont cinq ont trouvé la mort.

Suite à cet accident, des groupes de travail ont été mis en place, sous l'impulsion de la préfecture de Corse. Les arrêtés préfectoraux relatifs à la pratique du canyonisme dans les deux départements corse, ont été réécrits permettant une harmonisation des pratiques.

L'augmentation des usagers liée au développement de la randonnée aquatique (sur le Vecchio ou le Tavignano par exemple) et du « ravinisme » (remontée de cours d'eau) pourraient avoir des impacts importants sur les poissons.

Des cartes des rivières autorisées à la pratique du kayak (mentionnant notamment les accès) sont en cours d'élaboration. Ces cartes, qui sont appelées à être relayées par les offices du tourisme, pourraient être généralisées à l'ensemble des activités de sport d'eau vive.

Au rang des activités de loisirs, la baignade estivale en eau douce impacte les milieux aquatiques à une période où les milieux sont fragilisés par le piétinement des fonds, la mise en suspension des sédiments, la diffusion de micropolluants issus des crèmes solaires...

 

 

 

Les activités aériennes

 Parapente sur le littoral corse

R. Pouliquen, Ligue corse de vol libre

 

Une réglementation restrictive s'applique au survol des réserves naturelles.

 

La pratique du parapente recèle des possibilités considérables, pour la plupart encore inexploitées, compte tenu de l'étendue et de la variété du relief montagneux et des paysages. Néanmoins, des interférences de la pratique de cette activité avec la reproduction des grands rapaces (aigle royal et gypaète barbu) ont déjà été notées en Corse et pourraient survenir sur certains territoires ou leur contrôle serait alors nécessaire (zones de sensibilité majeure pour le gypaète barbu, rayons proches des nids d'aigles).

Le « base jump », activité à sensation forte et encore très marginale, pourrait dans les prochaines années avoir des incidences sur des populations d'oiseaux si elle est pratiquée dans des secteurs à fort enjeu de conservation (Capu Rossu...).

Le développement des activités de découverte par hélicoptère peut engendrer des nuisances préjudiciables à la grande faune (mouflon, gypaète, aigle royal, avifaune des milieux humides). C'est particulièrement vrai sur le massif de Bavella pour le mouflon. Plus ponctuellement, les baptêmes de l'air peuvent aussi, selon l'itinéraire, poser problème (les services de l'État sont en général consultés pour avis). Dans le cadre de sa charte, le PNRC a un rôle important à jouer pour la concertation en amont de ses activités.

La pratique d'ULM et de para-moteurs est en train de se développer mais reste marginale.

Une activité nouvelle est aussi apparue, le survol par drones de divers milieux ; les arrêtés ministériels du 17 décembre 2015 encadrent leur conception et leurs conditions d'utilisation. En fort déve-loppement, cette activité peut ponctuellement interférer avec l'avifaune (attaque du drone par des rapaces comme l'aigle royal avec dommages mutuels, perturbation des nids des colonies de reproduction). Une partie de l'usage professionnel des drones est encadrée par voie de déclarations préfectorales après avis de la DGAC, DREAL, etc.

Hors réserves naturelles, il est difficile de cadrer les usages individuels qui sortent du cadre juridique des arrêtés du 17 décembre 2015 modifié par l'arrêté du 10 avril 2020. Une cartographie des zones soumises à interdictions ou à restrictions pour l'usage, à titre de loisir, d'aéronefs télé-pilotés (ou drones) basée sur l'arrêté « Espace » du 17 décembre 2015 et un guide à destination des particuliers et des professionnels ont été établis par les services de l'aviation civile.

 

 

Les activités de montagne

DRJSCS, Thierry Olive

 

Le ski et la randonnée en raquettes

La pratique du ski alpin est relativement stable même si elle reste tributaire d'un enneigement aléatoire et que le terrain s'y prête mal.

La pratique des randonnées hivernales en raquettes, qui a supplanté la pratique du ski de fond, est en nette progression dans tous les massifs montagneux de l'île, certains sites répertoriés (Coscione, Verdanèse, Val d'Ese, Camputile, Vergio) s'y prêtant particulièrement. Il convient néanmoins de noter un manque d'aménagement malgré la volonté des communes de développer cette activité dont les retombées économiques pourraient être importantes en matière de produits touristiques.

La pratique du ski de randonnée reste limitée à un nombre restreint de pratiquants aguerris en raison de la difficulté des itinéraires. Les raids de randonnée en ski se développent (Asco, Castel di Vergio...). Des questions d'impact environnementaux et de sécurité pourraient se poser si cette tendance se confirmait.

L'hiver 2020-2021 a connu un enneigement particulièrement important, tant dans la quantité de neige, que dans la durée de la période d'enneigement. Au vu des conditions sanitaires liées à la pandémie de COVID-19, une augmentation significative du nombre de pratiquants de raquettes et de ski de randonnée a été constatée sur l'ensemble des massifs.

A titre d'exemple, pour la station d'Asco, la fréquentation de ces dernières années est la suivante :

Hiver date d'ouverture date de fermeture nombre de skieur Observations
2016/2017 8 janvier 12 mars 5 640  
2017/2018 2 janvier 17 mars 4 105  
2018/2019 12 janvier 10 mars 3 839  
2019/2020 - -   Manque de neige
2020/2021 - -   Fermeture des remontées mécaniques pour cause de COVID mais fréquentation importante entre le 15 décembre et le 21 mars
 Tableau 29 : Sports et loisirs dans les espaces naturels - Fréquentation de la station de ski du Haut Asco

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À noter qu'un comptage de véhicules a été réalisé pendant la période des vacances de février 2021, soit en moyenne 350 véhicules, ce qui représente au minimum 800 à 900 personnes chaque jour sur le site.

 

L'escalade

La pratique de l'escalade en Corse revêt plusieurs formes.

L'escalade « sportive » pratiquée en école d'escalade ou voie aseptisée de plusieurs longueurs (l'équipement des sites est complet et permet une escalade sécurisée par des points d'assurages et des relais fixes). De nombreuses voies, dites de "terrain d'aventure" sont recensées dans les topos guides recensant les différents itinéraires. Cette pratique nécessite l'emploi de points d'assurance amovibles placés dans le rocher par le pratiquant. Plus respectueuses des sites, elle permet de maintenir le rocher dans son état initial.

Les parcours de via ferrata, réglementés par arrêtés préfectoraux, sont à la disposition des pratiquants équipés. Ils peuvent également être exploités par des socio-professionnels diplômés.

Le développement des « parcours acrobatiques en hauteur » après avoir connu un engouement important par le passé s'est stabilisé voire a légèrement régressé. Ce développement s'il n'est pas planifié ou maîtrisé peut nuire à la flore et à la faune rupestre (rapaces).

 

Les activités marines

ATC, Thibaud Assante

 

Soumise à des vents réguliers, la Corse est le terrain de jeu idéal pour les activités nautiques de loisir. Elle se prête volontiers à la pratique de jet ski, de ski nautique, de planche à voile, de kayak des mers, de wakeboard, de stand up paddle, de surf et de nombreuses autres disciplines... y compris celle de la pêche maritime de loisirs.

 

Plus particulièrement au sein des aires marines protégées, nombreuses en Corse, certains gestionnaires ou acteurs, ont organisés les activités de loisirs nautiques. Cette organisation spécifique s'est concrétisée, parfois, par la signature de charte de respect des espaces protégés. Ces chartes sont des outils non contraignants visant la promotion, l'information et la sensibilisation des usagers de la mer au respect environnemental.

Malheureusement, ces activités peuvent avoir des conséquences graves pour l'environnement. Les impacts de ces activités proviennent principalement de quatre facteurs :

  • les mouillages : les 22 ports de plaisance, 3 abris côtiers et 6 marines auxquels s'ajoutent les 19 Zones de mouillage et d'Équipements Légers cumulent environ 7.760 places permanentes et plus de 3.300 de passages (Etude relative à la plaisance et aux mouillages en Corse, Stareso pour l'Office de l'Environnement de la Corse 2019)
  • En saison estivale cette capacité s'avère insuffisante même si de nouveaux mouillages organisés ont vu le jour et qu'une réglementation spécifique a été mise en place pour les plus grosses unités. Les mouillages non organisés participent à la destruction de l'herbier de posidonies et coralligènes et à la dissémination d'espèces invasives (Caulerpa sp).
  • les rejets polluants : macro-déchets, hydrocarbures et produits chimiques, eaux noires et grises. La réglementation impose depuis 2015 l'absence de rejets des eaux usées par les navires ;
  • le bruit : les motorisations font l'objet de progrès continus qui limitent cette nuisance (moteurs quatre temps) ainsi que les rejets d'huile. L'usage bateau hybride (diesel/électrique) de promenade en mer reste confidentiel à Scandola ;
  • la sur-fréquentation qui peut provoquer le dérangement des espèces et accentuer les points précédents.

La plongée sous-marine

Destination française prisée pour cette discipline, la Corse dispose de nombreux sites réputés et structures professionnelles.

Les nombreux clubs de plongée sont presque tous affiliés à la fédération française d'études et de sports sous-marins (FFESSM) spécialisée dans le domaine des activités subaquatiques de loisir et de compétition comme la plongée sous-marine, l'apnée, la nage en eau vive, la nage avec palmes et la plongée souterraine. La FFESSM est délégataire du ministère chargé des sports.

 

La plongée en scaphandre autonome est une activité très pratiquée pendant la période estivale. Elle représente environ 178.000 plongées par an. Ce chiffre totalise le nombre de plongées (une plongée par jour et par personne) qu'effectuent les plongeurs, quel que soit leur niveau, sur une année (Delsaux Y., 2010. La plongée sous-marine - Enquête sur les retombées socio-économiques d'un loisir sportif de nature. Rapport de master Développement du tourisme durable - Université de Corse.).

Les acteurs locaux diffusent aux usagers de l'information environnementale et participent aussi à des travaux scientifiques (observations naturalistes et dans le cadre du réseau de surveillance de Caulerpa taxifolia, Caulerpa cylindracea, des espèces exotiques envahissantes).

Les principaux spots ont été équipés de mouillages fixes qui limitent les dégradations. La fréquentation de ces sites en période estivale induit sans doute des impacts conséquents mais limités géographiquement et permet aussi de mieux conserver les sites comparables inutilisés.

La plaisance et les promenades en mer

Depuis plusieurs années, la navigation de plaisance connaît une progression constante en Méditerranée. C'est une activité importante en Corse, notamment de mai à octobre, avec un pic de fréquentation en juillet et août, où cette activité passe du simple au double.

La flotte de plaisance corse est caractérisée par (PADDUC Annexe 6 : Chapitre individualisé valant Schéma de mise en valeur de la mer, 2015) :

  • la sur-représentation des navires à moteur par rapport aux voiliers, une tendance qui s'accentue depuis 2000 ;
  • la sur-représentation des petites unités (situation comparable au contexte national), mais une tendance à l'allongement progressif de la taille des bateaux neufs (qui confirme l'existence d'un renouvellement chez les propriétaires) ;
  • une augmentation de la taille des bateaux de 6 à 8 mètres à partir des années 2000 au détriment des unités plus petites.

Le marché de la plaisance, contrairement à celui de la France métropolitaine, en baisse, est stable à un niveau de transaction (neuf et occasion) de l'ordre de 4.100 unités.

Le nombre de permis côtiers délivrés annuellement, de l'ordre de 2.500, en hausse depuis 2008, témoigne aussi de l'engouement pour cette pratique ainsi que du développement du secteur de la location.

La certification européenne « Ports Propres » est la première et la seule démarche de gestion environnementale spécifique aux ports de plaisance, à l'échelle européenne. Elle traduit une volonté forte de la part des gestionnaires de port de plaisance de prendre des engagements concrets pour œuvrer en faveur de la préservation des milieux aquatiques et du développement durable des activités littorales et marines. Elle s'appuie sur une étude de diagnostic environnemental du port et de son bassin versant, des actions de lutte contre les pollutions chroniques (déchets solides et effluents) et les pollutions accidentelles, des actions de formation et de sensibilisation. L'OEC soutient ce dispositif en accompagnant les ports dans leur processus de certification tant techniquement que financièrement (en partenariat avec d'autres financeurs).

Depuis 2018, une fois certifié « ports propres », les gestionnaires peuvent gravir un échelon supplémentaire vers l'exemplarité, via la certification (DRJSCS) 204 complémentaire « actif en biodiversité », en conciliant le fonctionnement du port de plaisance avec des actions en faveur de la préservation de la biodiver-sité.

Depuis 2019, l'OEC appartient au réseau national de formateurs « Ports Propres » et « actif en biodiversité ». A ce titre, il représente l'organisme référent privilégié pour les ports de Corse souhaitant un accompagnement dans le cadre de cette démarche.

A ce jour, le port de Bonifacio est certifié Ports propres et Ports Propres et Actif en Biodiversité et le port de Saint-Florent est certifié Ports propres. Une dizaine d'autres ports de Corse sont inscrits dans cette démarche et candidateront à cette certification très prochainement.

La grande plaisance (navires de longueur supérieure à 24 m) est un phénomène récent et en extension. La flotte mondiale est estimée à 6.000 unités et a doublé dans les dix dernières années. La Méditerranée occidentale concentre la majorité de la flotte mondiale de grande plaisance, localisée dans un arc allant du nord-ouest de l'Italie à la côte ouest espagnole16.

La Corse, peu pourvue en équipement propre à accueillir ces grosses unités, est devenue une escale secondaire et en particulier ses espaces protégés les plus emblématiques (réserve de Scandola, Bouches de Bonifacio).

La réglementation de la navigation et du mouillage relève de la compétence du préfet maritime de Méditerranée. Actuellement, la réglementation en vigueur ne saisit que partiellement les phénomènes de mouillage et d'arrêt des navires dans les eaux intérieures et territoriales françaises de Méditerranée.

L'arrêté préfectoral n° 155/2016 du 24 juin 2016 encadre le mouillage des navires de longueur supérieure ou égale à 45 mètres ou de jauge brute supérieure ou égale à 300 UMS en instaurant deux régimes : autorisation et déclaration. Sont soumis à autorisation de mouillage, tous les navires rele-vant de l'un des seuils précités, à l'exception des navires de plaisance qui doivent respecter cette procédure lorsque leur longueur est supérieure ou égale à 80 mètres. Lorsque leur longueur est inférieure à 80 mètres, les navires de plaisance doivent effectuer une déclaration de mouillage.

Le mouillage des navires de moins de 45 mètres est libre sauf réglementation locale particulière (zone d'attente portuaire, plan de balisage...).

L'arrêté préfectoral n° 123/2019 du 3 juin 2019 permet de remédier à ce manque en instaurant un cadre général pour le mouillage, applicable à tous 16 PADDUC Annexe 6 : Chapitre individualisé valant Schéma de mise en valeur de la mer, 2015. les navires, qui sera complété d'arrêtés d'application locale, à l'échelle d'un département ou d'un bassin de navigation pour préciser les zones de mouillage, pour les navires de 24 mètres et plus (ou 20 mètres et plus en fonction des enjeux locaux de protection).

Ce renforcement de la réglementation du mouillage et de l'arrêt des navires dans les eaux intérieures et territoriales françaises de Méditerranée a été initié par la nécessité de mieux encadrer ces activités, en raison de la très grande fréquentation du littoral méditerranéen, par l'augmentation importante de la taille des navires ces dernières années et la dégradation inquiétante des herbiers de posidonie présents par des fonds compris entre 0 à 40 mètres maximum. Ainsi que du renforcement nécessaire de la sécurité et de la sûreté maritimes.

Le Schéma de mise en valeur de la mer (SMVM) préconise de mailler le pourtour de l'île d'un réseau de bouées dédiées à la grande et très grande plaisance. Les sites potentiellement mobilisables sont nombreux, ils correspondent à des zones qui accueillent déjà ces unités sur ancre, ce qui confirme l'attractivité du site, et où l'environnement nautique permet ce type de développement.

A ce jour a été signé par le Préfet maritime de Méditerranée (PREMAR) :

  • Arrêté préfectoral n°206/2020 du 14 octobre 2020 réglementant le mouillage des navires de plus de 24m et plus au droit du département de la Corse-du-Sud dans le périmètre de la réserve naturelle des bouches de Bonifacio;
  • Arrêté préfectoral n° 21/2017 du 10 février 2017 réglementant la navigation au droit inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, golfe de Porto : calanche de Piana, golfe de Girolata, réserve de Scandola;

et en cours de préparation ou de consultation du public, les arrêtés préfectoraux réglementant le mouillage des navires de plus de 24m dans le périmètre du parc naturel marin du cap Corse et de l'Agriate, dans le département de la Haute-Corse et dans le département de la Corse-du-Sud.

 

Le développement des « taxis boat » est en plein essor en Haute-Corse, notamment dans le golfe de Saint-Florent. L'impact des débarquements de passagers sur les plages de l'Agriate peut s'avérer néfaste si cette pratique n'est pas encadrée : conflits d'usage avec les baigneurs, sur fréquentation, impacts environnementaux, etc. Cette activité commerciale doit être soumise au paiement de la taxe «Barnier» dont les produits sont reversés au Conservatoire du littoral en faveur de la gestion des espaces naturels. Il conviendrait de mener un recensement des acteurs.

Plus répandues et plus anciennes, les promenades en mer sont également un moyen prisé de découvrir les espaces naturels et d'y débarquer. Toutefois, la concentration de bateaux de ce type dans des espaces fragiles, leur navigation proche des côtes peuvent avoir des impacts sur le milieu et les espèces tels que le balbuzard pêcheur.

 

Le jet ski

C'est une activité en fort développement. Une évolution sensible des pratiques est notée ces dernières années : à la simple location, les professionnels préfèrent proposer des randonnées accom-pagnées par des moniteurs hors de la bande des 300 m, là où ils peuvent faire découvrir tant les paysages que la biodiversité. Les compétiteurs réalisent leurs entraînements à distance de la côte. Les nuisances sonores ont diminué du fait des nouvelles motorisations.

 

Le kayak de mer

Nouvelle activité en expansion, le kayak représente un mode de transport doux pour la découverte des rivages. L'impact est plus important pour les sorties de plusieurs jours avec des bivouacs sauvages.

 

Les activités de plage

Les activités de plage et de baignade se concentrent, au moins sur la côte occidentale, sur peu de sites qui, pour certains, bénéficient d'espaces remarquables (arrières plages, milieux dunaires) qu'il conviendrait de mieux protéger. Cette pratique génère indirectement des activités de prestations de services (location d'engins nautiques motorisés) et de restauration saisonnières à but lucratif qui se développent fortement, engendrant par contre coup une fréquentation des abords des plages et entraînant des impacts non négligeables sur les milieux dunaires par nature fragiles et abritant des espèces sensibles. Les aménagements réalisés pour protéger les milieux et prévenir les conflits d'usages (ganivelles, emmarchements, chenaux d'accès à la plage, zones de baignade) sont, sur certains sites, régulièrement dégradés et nécessitent l'intervention fréquente des gestionnaires lors-qu'il s'agit de sites protégés.

Il est à noter que, durant le printemps 2020, l'accès aux plages de Corse a été interdit pendant plusieurs semaines par arrêtés préfectoraux en date du 15 avril 2020 dans le cadre de la crise sanitaire liée au coronavirus.

 

 

La spéléologie

La pratique de la spéléologie constitue une activité relativement confidentielle en Corse en raison du nombre restreint de réseaux karstiques, mais il existe cependant un comité régional de la fédération française de spéléologie (FFS) et deux clubs.

 

De nouvelles activités dans le milieu naturel

Les premiers « jeux de rôle grandeur nature » et les « muds days » (courses dans la boue par équipe) se développent en Corse, se traduisant parfois par des rassemblements importants de pratiquants en milieu naturel.
L’évolution de ces manifestations nécessite une vigilance accrue pour mieux connaître et encadrer ces pratiques.
 

 

Les activités avec prélèvements sur la faune

Ces activités traditionnelles sont elles aussi confrontées au développement d'un tourisme spécifique qui pour la chasse et la pêche intéresse les communes de l'intérieur et se déroule hors saison estivale. Ces formes de tourismes sont peu évaluées que ce soit pour leurs impacts que d'un point de vue économique.

 

La chasse

 

Activité traditionnelle, le nombre de validation de permis de chasser en Corse pour mille habitants était le plus élevé de France en 2013: 49 devançant l'Aquitaine (35) et le Limousin(34) (Chiffres ONCFS rapportés à la population (INSEE)).

 

Pour la saison 2018/2019, les données nationales ne sont pas connues mais le ratio pour la Corse est inchangé. La baisse des validations départementales pour la saison 2019/20 pourrait correspondre à la baisse du tarif de la validation nationale moins onéreuse qu'une validation bi-départementale.

 
Figure 58 : Validation du permis de chasse
 

La pêche en rivière

 
La pêche en rivière constitue une activité traditionnelle, encadrée par la fédération et réglementée. On note l'apparition, encore limitée, d'un tourisme halieutique proposant des séjours de pêche organisés (il existe quatre guides de pêche professionnels). Par ailleurs, une étude innovante réalisée par la Collectivité de Corse a monétarisée un certain nombre de services rendus gratuitement par le fleuve Taravo à la population locale. Cette dernière a permis d'évaluer à 516.000 euros/an de chiffre d'affaires l'activité pêche de loisir sur son bassin versant (Evaluation économique des services écosystémiques du Taravo).
 
 
La pratique du no-kill (remise à l'eau systématique des poissons capturés) est encore peu répandue mais pourrait se développer sous réserve d'un encadrement spécifique. Pour favoriser cette pratique, la fédération de pêche avec l'appui de la collectivité de Corse, des communes concernées et des acteurs locaux a mis en place 4 parcours depuis 2017 :
  • Restonica et Tavignano sur un linéaire d'un peu plus de 2 km
  • Gravona : 2 km
  • Taravo : 2 tronçons 1 km + 1,5 km
La pratique de la pêche en rivières ou en lacs est également doublée par un braconnage en partie responsable d'une raréfaction des effectifs de truites dans de nombreux torrents secondaires de l'île.
 

La pêche en mer

 
 
 
Au sens du Code rural et de la pêche maritime (Livre IX - Titre II - Chapitre 1er - Section 5 - Art R921-83) relatif à l'exercice de la pêche maritime de loisir, « est considérée comme pêche maritime de loisir la pêche dont le produit est destiné à la consommation exclusive du pêcheur et de sa famille et ne peut être colporté, exposé ou vendu. Elle est exercée soit à partir de navires ou embarcations autres que ceux titulaires d'un rôle d'équipage de pêche, soit en action de nage ou de plongée, soit à pied sur le domaine public maritime ».
 
Elle comprend des activités très diverses qui ciblent des espèces différentes : pêche du bord, petite pêche en bateau, pêche au gros, chasse sous-marine, cueillette des oursins.
 
Suite au Grenelle de la Mer, une « Charte d'engagement et d'objectifs pour une pêche maritime de loisir éco-responsable » (appelée aussi charte nationale de la pêche de loisir dans ce rapport) a été signée le 7 juillet 2010 en présence des associations et fédérations de pêcheurs de loisir en mer ainsi que des associations engagées (Corse), Cerema - École Centrale de Paris - 2018 dans la protection de l'environnement. Pour réviser l'encadrement de cette pratique, des propositions ont été faites pour la mise en place de mesures spécifiques par rapport à des thèmes définis : gestion de la ressource, marquage du poisson, lutte contre la fraude, repos biologique, respect des mailles biologiques des espèces, déclaration de l'activité...
 
Cette charte s'est concrétisée par la mise en place en 2011 de réglementations spécifiques nationales pour la pêche de loisir, notamment le marquage des captures de certaines espèces effectuées dans le cadre de la pêche maritime de loisir. Une grande partie de la réglementation des pêches est prise en région par le préfet et s'applique sur la taille, le quota, les périodes, les modes de pêche et les espèces autorisées à la pêche.
 
Les différents dispositifs de gouvernance prévus dans le cadre des dispositifs AMP et Natura 2000 sont complétés par la mise en place de réglementations spécifiques (arrêtés préfectoraux de réglementation des pêches sur certaines espèces (Holoturies, mérous, corbs, oursins...) ou par le biais d'instances de concertation interrégionale (Conseil maritime de façade - Art L219-6-1 du Code de l'environnement) et à travers notamment le plan d'action pour le milieu marin coordonnée par la DIRM Méditerranée (Art L 919- 9 du Code de l'environnement). Le plan d'action pour le milieu marin est élaboré sur la base d'une large concertation avec les acteurs maritimes et littoraux. Elle est suivie d'une consultation du public, à laquelle chaque citoyen peut participer. Les programmes de mesures prévoient, en autres, des actions visant la limitation des impacts des ancrages des navires de plaisance sur les herbiers de posidonie, l'amélioration des opérations de dragage, la mise au point d'outils et de méthodes innovants permettant la restauration de la biodiversité marine côtière, des programmes de mesure et de données de fréquentation des sites de plongée...
 
Pour mémoire, le poids économique de cette activité a été chiffrée à 385 millions d'euros en 2009 dont 80 pour la sous-région marine méditerranéenne.
 
Par-delà son aspect financier, la pêche de loisir est avant tout une occupation à dimension sociale pour la population résidente des zones ur-baines et du littoral. Elle contribue aussi à l'engouement des habitants pour le nautisme.
 
Le nombre de pratiquants et le nombre et la nature des prises n'est pas connu précisément à l'échelle de l'île. En France métropolitaine, la pêche maritime de loisir, appelée aussi pêche récréative, était pratiquée par 5,1 % de la population française âgée de plus de quinze ans en 2005. À ce chiffre les touristes pratiquant la pêche, en général en période estivale, doivent être ajoutés. Environ 8 % des touristes pratiqueraient cette activité en Corse. Des informations plus précises sont disponibles à l'échelle de la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio qui a mis en place un suivi de l'activité :
 
  • environ 3.400 pêcheurs déclarent pratiquer une activité de pêche maritime de loisir sur les espaces autorisés à cet effet de la réserve en 2015 ;
  • sur les trois dernières années du suivi de l'activité, les résultats montrent une grande diversité des techniques utilisées. La diversité des fonds qu'offre ce territoire permet en effet de pratiquer aussi bien la traîne (27 %) que la palangrotte (32 %) ou la chasse-sous marine (21 %) ;
  • la pêche au bord est une activité déclarée par 17 % des pêcheurs. Cette pratique regroupant différentes techniques comme le rockfishing, le surf casting ou encore tout simplement la pêche à la ligne est une activité qui s'exerce le long des côtes de la réserve (hormis les zones de non prélèvement) ;
  • les cinq espèces les plus représentées dans les captures, en termes de biomasse sont : le denti (Dentex dentex), la sériole couronnée (Seriola dumerili), les serrans (Serranus sp.), le pagre (Pagrus pagrus), la dorade grise ou cathare (Spondyliosoma cantharus).
L'échantillonnage de l'ensemble des 80.000 ha de la réserve reste complexe. En couplant les sciences participatives aux suivis scientifiques, il serait possible d'obtenir une estimation des productions de pêches à une plus grande échelle.
 
Le Parc naturel marin du Cap Corse et de l'Agriate a validé son plan de gestion en juillet 2019. Au sein de ce document, une évolution de la réglementation à destination de la pêche de loisir a été évoquée. Depuis, plusieurs séances de concertation lors de commissions halieutiques ont conduit le Conseil de gestion du Parc à adopter une proposition d'arrêté visant à amener une nouvelle régle-mentation. Ainsi, les pêcheurs de loisir souhaitant pratiquer une activité de pêche dans le périmètre du Parc devront alors obtenir une autorisation de pêche. En parallèle, le Parc a lancé en 2020 une étude sur le terrain permettant de caractériser au sens large la pêche de loisir pratiquée sur son territoire (sociologie des pêcheurs, poids économique, espèces pêchées, etc.).
 
Les différents dispositifs de gouvernance prévus dans le cadre des dispositifs AMP et Natura 2000 sont complétés par la mise en place de réglementations spécifiques (arrêtés préfectoraux 208 de régle-mentation des pêches sur certaines espèces (Holoturies, mérous, corbs, oursins...) ou par le biais d'instances de concertation interrégionale (Conseil maritime de façade - Art L219-6-1 du Code de l'environnement) et à travers notamment le plan d'action pour le milieu marin (Art L 919-9 du Code de l'environnement). Le plan d'action pour le milieu marin est élaboré sur la base d'une large concertation avec les acteurs maritimes et littoraux. Elle est suivie d'une consultation du public, à laquelle chaque citoyen peut participer. Les programmes de mesures prévoient, en autres, des actions visant la limitation des impacts des ancrages des navires de plaisance sur les herbiers de posidonie ; l'amélioration des opérations de dragage ; la mise au point d'outils et de méthodes innovants permettant la restauration de la biodiversité marine côtière ; des programmes de mesure et de données de fréquentation des sites de plongée...
 
Enfin, on dénombre neuf sociétés corses proposant une activité commerciale d'embarquement de passagers (navires de plaisance à utilisation commerciale - NUC), titulaires d'un permis d'armement (catégorie d'armement commerce). Ces sociétés proposent des sorties de pêche à titre payant accompagné d'un moniteur-guide de pêche en mer, détenteur d'un diplôme d'État (BPJEPS pêche de loisirs).

 

 

Les sports et loisir liés à la nature

  • Caractéristiques principales
  •  Patrimoine naturel extrêmement riche et diversifié favorisant le développement des activités de nature
  •   Importance des espaces naturels à proximités des zones urbaines et des espaces gérés
  •  Prise en compte de l'environnement par les acteurs professionnels et associatifs
  •   Concertation importante entre les acteurs locaux et les pouvoirs publics (hors pêche de loisir en mer)
  •  Signature de la Charte pour les loisirs nautiques en Corse
  •   Hétérogénéité en matière de balisage et de signalétique.
  •  Forte pratique saisonnière notamment littorale et maritime
  •   Manque de parcours organisés (cyclotourisme, VTT, loisirs motorisés)
  •  Difficultés de mise en place des contrôles sur un territoire très étendu
  •   Développement des loisirs motorisés et non-respect de la réglementation
  • Tendances évolutives
  •   Poursuite de la réalisation du sentier du littoral
  •   Aménagement à des fins conservatoires et d’accueil du public des plages et arrière-plages
  •   Mise en oeuvre des Plans départementaux des espaces, sites et itinéraires
  •   Mise en oeuvre du Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée (PDIPR) de la Haute Corse
  •   Étude préalables à la mise en place d'une labellisation des structures « vertueuses » en terme d'environnement
  •   Moyens de maîtrise insuffisants par les services chargés de l’environnement des procédures d’instruction liées à la création de structures de pratique des activités de nature

 

  Point positif   Point négatif

 

 

Pour aller plus loin

 

Titre Organisme Année
Le nautisme : trois types d’activités aux conditions d’emploi différentes INSEE, DIRECCTE, ADEC/Corsica statistica 2019
Étude relative à la plaisance et aux mouillages en Corse OEC, STARESO 2019
La valeur économique de la conservation des écosystèmes : Application au Taravo, rivière sauvage Corse.
Atelier thématique annuel 2019 du Réseau EcoSD "Monétarisation - Quels enjeux pour l'écoconception ?".
Pascal da Costa, Patricia Detry, Daniel Hernandez, Charles Chipponi. Oct 2019, Cachan, France. 2019

 

 

 

Cet article provient du site de Observatoire du Développement Durable de Corse
http://www.oddc.fr