Les risques naturels (2020)

La Corse est principalement concernée par les inondations à caractère torrentiel, les incendies de forêt, les mouvements de terrains, les avalanches et les risques littoraux. À ces risques s'ajoutent les risques liés à la radioactivité et à l'amiante dans le milieu naturel. Les autres risques sont moins prioritaires sur le territoire corse car plus rares bien que non négligeables, comme les séismes, ou plus ponctuels comme le risque de retrait et de gonflement des argiles et les risques liés aux cavités souterraines.
Les communes de Corse soumises aux risques naturels majeurs sont recensées au travers des Dossiers départementaux des risques naturels majeurs (DDRM). Pour la Corse-du-Sud et la Haute-Corse, ils ont été actualisés, respectivement, en 2011 et 2015. Une nouvelle mise à jour est actuellement en cours dans les 2 départements qui sera finalisée respectivement en 2021 et 2022.

L'information du citoyen est assurée via les sites internet nationaux (portail interministériel de prévention des risques majeurs, site Géorisques, site Infoterre du Bureau de recherche géologique et minière), les sites régionaux (site de l'Observatoire du développement durable de Corse, site du Réseau d'observation du littoral corse), mais également via la diffusion des DDRM par les sites Internet des préfectures de département, et par les communes.

Selon l'article L. 125-2 du code de l'Environnement, c'est aux maires que revient, in fine, la responsabilité de mettre en œuvre tout une série d'actions d'information de leurs administrés sur les mesures de prévention, de protection, d'alerte et de sauvegarde répondant aux risques majeurs susceptibles d'affecter leur territoire. Ainsi les communes informent notamment leurs administrés sur les mesures de sauvegarde répondant aux risques naturels majeurs sur leur territoire via un document d'information communale sur les risques majeurs (DICRIM). Afin d'augmenter le nombre de DICRIM existants, il est nécessaire de poursuivre les efforts engagés pour inciter les communes à élaborer et diffuser ce document d'information préventive.

 

 

État d’avancement des procédures en 2020 (communes disposant d’au moins un PPR approuvé ou prescrit).
Source : DDTM 2A et 2B (BD GASPAR)

Le risque inondation

Présentation du territoire, données historiques, effets du changement climatique

De par son climat méditerranéen et ses caractéristiques géomorphologiques, la Corse est soumise, notamment à l'occasion des fortes pluviométries du printemps et de l'automne, à des risques d'inondation notables. Ces inondations sont souvent localisées mais parfois très intenses (jusqu'à plusieurs centaines voire milliers de m³/s en crue centennale). Elles sont dues soit à des débordements de cours d'eau (crues torrentielles ou lentes de plaines), soit à un ruissellement important. Le risque d'inondation est souvent amplifié par la hausse du niveau de la mer due à une dépression, à des vents violents et à une forte mer qui empêche ou ralentit au droit des embouchures le rejet des eaux pluviales par les cours d'eaux littoraux.

Plusieurs inondations marquantes ont touché la Corse au cours des dernières décennies :

  • En octobre-novembre 1993, les cumuls de précipitations les plus importants jamais observés en Corse entraînent le débordement de l'ensemble des fleuves de la Plaine orientale. Sur l'ensemble des zones touchées, sept victimes sont à déplorer. Cent-soixante communes sont sinistrées et les dégâts occasionnés sont considérables ;
  • le 29 mai 2008, un orage violent et localisé touche la ville d'Ajaccio. Ces précipitations intenses de période de retour centennal génèrent des crues et un nombre élevé de mouvements de terrain. Dans la nuit, 179 personnes sont évacuées de deux hôtels inondés. La voirie et le réseau pluvial connaissent des dommages très importants ;
  • les 1er et 2 octobre 2015, des intempéries exceptionnelles génèrent des inondations dans une partie du département de la Haute-Corse sur deux fleuves côtiers, le Golo et le Fium'alto. Des dommages importants sont recensés dans plusieurs endroits du département, et notamment sur les communes de Lucciana et Penta-di-Casinca ;
  • le 24 novembre 2016, de fortes intempéries s'abattent sur la Haute-Corse et entraînent le déclenchement d'une alerte rouge pluie- inondation. Des crues importantes se produisent sur plusieurs cours d'eau du département. Les dégâts occasionnés sont considérables : routes coupées, ponts détruits, logements ou locaux commerciaux inondés...
  • le 21 décembre 2019 : des crues historiques pour les fleuves de Corse-du-Sud sont enregistrées, la ville d'Ajaccio est isolée pendant 3 jours en raison de la coupure des axes routiers la desservant et l'aéroport est fermé durant une semaine.

Ces phénomènes sont également amplifiés par les effets du changement climatique. Ainsi, une altitude plus élevée de la limite pluie-neige lors d'un épisode de fortes intempéries a pour conséquence d'augmenter les cumuls de pluie. Dans d'autres cas, une brusque montée des températures après un épisode neigeux, associée à de fortes pluies, peut également causer des inondations importantes, comme cela s'est produit en février 2014 en Corse-du-Sud.
Enfin, d'autres facteurs aggravants d'origine anthropique sont également à considérer, tels que l'imperméabilisation des surfaces ou le mauvais entretien des berges des cours d'eau. Les ripisylves jouent un rôle déterminant dans le maintien des berges et dans la régularisation des débits d'eau. Leur préservation et leur entretien est donc indispensable et participe à la prévention des phénomènes de crues.

 

Inondations urbaines, Ajaccio 2008
(DDTm 2A D.Chargros, M. Cendres)

Inondations de plaine, Déc. 2019, bas Taravo

 

Le cadre global de la prévention : la directive « Inondation »

La directive européenne « Inondation » (DI), transposée par la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement (« Grenelle 2 »), constitue le cadre global de l'action de prévention des risques d'inondation. Elle incite à une vision stratégique du risque, en mettant en balance l'objectif de réduction des conséquences dommageables des inondations et les mesures nécessaires pour les atteindre. La DREAL Corse, avec l'intervention des DDTM, met en œuvre cette directive européenne sur l'évaluation de la gestion des risques d'inondation. Le premier cycle de cette démarche s'est déroulé sur la période 2010-2015, le second est en cours :

  • 16 décembre 2018 : approbation de l'addendum à l'Évaluation préliminaire des risques d'inondations (EPRI) sur l'ensemble de la Corse ;
  • décembre 2019 à juin 2020 : mise à disposition des cartographies des surfaces inondables et des risques d'inondation sur les trois territoires à risques d'inondations important (TRI) : Ajaccio, Grand Bastia (Bastia, Furiani et Ville-di-Pietrabugno) et la Marana (Biguglia, Borgo et Lucciana) ;
  • 1er mars au 1er septembre 2021 : consultation du public et des parties prenantes sur le projet de PGRI 2022-2027. L'approbation de ce document est prévue en mars 2022.

Le Plan de Gestion des Risques Inondation de Corse (PGRI)

Objectifs poursuivis et dispositions pour les atteindre

Le PGRI donne une vision stratégique des actions prioritaires à mettre en œuvre afin de réduire les conséquences dommageables des inondations. Il s'articule avec le SDAGE au travers de dispositions communes visant à réduire les risques d'inondation en tenant compte du fonctionnement naturel des milieux aquatiques.
6 grands objectifs sont ainsi définis, chacun d'entre eux étant décliné en dispositions :

  • mieux connaître pour agir,
  • prévenir et ne pas accroître le risque,
  • réduire la vulnérabilité
  • mieux préparer la gestion de crise,
  • réduire les risques d'inondation à l'échelle du bassin versant en tenant compte du fonctionnement naturel des milieux aquatiques (objectif commun avec le SDAGE),
  • suivre l'avancement des actions.

Ces objectifs sont ensuite déclinés par les parties prenantes, notamment à l'échelle des territoires à risque important d'inondation (TRI) au travers de « stratégies locales », intégrant les outils de gestion existants (plans de prévention des risques inondations (PPRI), programmes d'actions de prévention des inondations (PAPI), schémas de gestion, etc). Cette démarche est menée en Corse-du-Sud par la communauté d'agglomération du Pays ajaccien sur le TRI d'Ajaccio (stratégie locale de gestion des risques d'inondation (SLGRI) arrêtée le 15 décembre 2017), et en Haute-Corse par la communauté d'agglomération de Bastia (SLGRI arrêtée le 28 janvier 2019) et la communauté de communes de Marana-Golo (SLGRI arrêtée le 27 décembre 2019), avec l'appui technique des services de l'État.
 

Mieux connaitre pour agir

Les dispositions de ce chapitre portent principalement sur 2 thématiques :

  • la prise en compte des connaissances actuelles en matière de zones inondables ;
  • la valorisation de ces connaissances par la sensibilisation : pose de repères de crues, actions de sensibilisation...

Ainsi, il existe, sur la Corse, un atlas des zones inondables (AZI), cartographie qui délimite les emprises des phénomènes d'inondation par débordement des principaux cours d'eau du bassin. Il ne concerne pas les autres phénomènes d'inondation tels que le ruissellement pluvial et la submersion marine.

L'élaboration de l'AZI repose uniquement sur une approche hydrogéomorphologique des cours d'eau. Il n'a donc pas la précision d'une étude hydraulique, et ne comporte pas d'information caractérisant l'écoulement (hauteur d'eau, vitesse d'écoulement, cote des plus hautes eaux). Néanmoins, les secteurs identifiés par l'AZI sont susceptibles d'être impactées par un aléa d'inondation plus ou moins conséquent selon l'intensité d'une éventuelle crue.

A ce titre, lors de l'élaboration des projets d'urbanisme (actes d'urbanisme, gestion des droits du sol, document d'urbanisme...) et dans un objectif de sécurité des biens et des personnes, l'urbanisation sur ces territoires doit prendre en compte cette connaissance des zones inondables, notamment en l'absence de PPRi ou d'étude hydraulique disponible.

L'AZI n'est pas un document opposable, contrairement à un plan de prévention des risques naturels (servitude d'utilité publique). Cependant, par l'usage de l'article R.111-2 du Code de l'urbanisme1, des projets peuvent être interdits, ou acceptés sous réserve de l'observation de prescriptions spéciales, en raison de la dangerosité estimée du site.

Une doctrine d'application a ainsi été validée en janvier 2019 et transmise à l'ensemble des maires de Corse. Elle vise à harmoniser au niveau régional les principes généraux appliqués pour la prise en compte de l'AZI en matière d'urbanisme. Destinée à faciliter l'analyse des différents actes d'urbanisme par les instructeurs du droit des sols (en interne aux DDTM de la Haute-Corse et de la Corse-du-sud comme en externe pour les collectivités territoriales en charge de l'instruction des actes d'urbanisme), elle définit un premier niveau d'interprétation de l'AZI, et propose des prescriptions réglementaires appropriées à la plupart des cas rencontrés.

 

Prévenir et ne pas accroître le risque

La finalité est de ne pas créer de nouveaux enjeux et d'adapter ceux existants dans les zones d'aléa fort, par la prise en compte de l'AZI et l'élaboration de plans de prévention des risques d'inondation (PPRi).

Après les crues dévastatrices de 1993, dans le cadre du « programme de prévention contre les inondations liées au ruissellement pluvial urbain et aux crues torrentielles » lancé en 1994 par le Ministère de l'Environnement (Direction des Risques Majeurs), les deux départements de la Région Corse, comme 22 autres départements du sud de la France, ont fait l'objet d'une étude visant à recenser sur ces territoires les zones exposées à des inondations brutales (Etude BCEOM 1994).

Ce diagnostic a été établi par bassin versant, à partir d'événements constatés ou en fonction de fortes présomptions en raison de leur configuration topographique et de la présence d'enjeux à proximité des cours d'eau. Un document de synthèse a été restitué en 1994 identifiant, sur chacun des départements, les bassins versants prioritaires devant faire l'objet de PPRI.

Sur la base de ce document, une programmation pluriannuelle des Plans de Prévention des Risques inondation a été mise en œuvre en Corse au titre de la politique de prévention des inondations. Ainsi, pour maîtriser l'urbanisation dans les zones fortement exposées aux inondations et pour ne pas aggraver la vulnérabilité des enjeux face à ce risque, des PPRI ont donc été prescrits sur la quasi-totalité des bassins versants identifiés dans l'étude BCEOM de 1994 évoquée précédemment.

En 2019, 118 communes sont couvertes par un PPRI approuvé sur la région, ce qui couvre la totalité des communes à risque d'inondation important.

Au regard de la couverture actuelle des bassins versants à enjeux par des PPRi, il n'apparaît pas prioritaire de réaliser des PPRi sur de nouveaux territoires. Cependant, l'ancienneté de nombreux PPRi nécessite de s'interroger sur leur adéquation à la situation actuelle et donc l'efficacité de leur mise en œuvre et un certain nombre de révisions sont en cours.

 

Réduire la vulnérabilité

Cette réduction de la vulnérabilité concerne principalement deux thématiques :

  • l'urbanisme : La prise en compte des risques inondation, submersion marine et érosion littorale, dans l'aménagement s'effectue notamment à travers les documents d'urbanisme initiés par les collectivités. Si dans les zones d'aléas très fort et fort tout développement de l'urbanisation est exclu, dans les zones où le niveau d'aléa est qualifié de modéré, des possibilités de construction peuvent être admises sous prescriptions pour prendre en compte les enjeux de développement des territoires. La réduction de la vulnérabilité des biens et des personnes réside alors dans l'adaptation du bâti ;
  • les activités de pleine nature : certains usages des cours d'eau (baignade, canyoning, activités de pleine nature) peuvent être impactés par des fortes précipitations et induire des conséquences importantes sur les usagers. La réduction de la vulnérabilité passe par une information et une sensibilisation systématique auprès des usagers. 

Voir le chapitre « Les sports et loisirs liés à la nature »

 

Préparer la gestion de crise

Pour ce faire, 3 objectifs sont poursuivis :

1. développer les démarches d'accompagnement des élus pour les préparer à la gestion de crise, notamment en mettant en place des outils facilitant la rédaction des Plans Communaux de Sauvegarde ;
2. faire des retours d'expérience et exercices de gestion de crise ;
3. étendre et moderniser le réseau hydrométrique.

En effet, en Corse, les phénomènes liés aux inondations sont particulièrement rapides, laissant peu de marge à la prévision ou au déclenchement préalable de procédures de sauvegarde des personnes et des biens. L'une des premières priorités a donc été d'améliorer la connaissance de la pluviométrie et de l'hydrométrie en densifiant les réseaux de mesure, et de créer des systèmes d'alerte locaux (SDAL) et/ou d'anticipation des crues soudaines. L'amélioration de la prévision des précipitations en Corse repose notamment sur la récente implantation d'un radar météorologique à Ajaccio, qui permet de compléter la zone de couverture du radar d'Aléria.

En parallèle, le service de prévision des crues Méditerranée Est (SPC ME) assure une veille hydrologique sur un certain nombre de cours d'eau, dont la Gravona, le Rizzanese, le Golo et le Tavignano, de façon prioritaire. Cette veille hydrologique s'appuie sur une méthode d'analyse qui prend en compte les pluies prévues dans les 48h et l'humidité du sol et une carte de sensibilité hydrologique permettant d'estimer l'atteinte de seuils hydrologiques (débits de période de retour 2 ans, 5 ans...) en fonction des cumuls pluviométriques attendus. Par ailleurs, à partir du lancement de Vigicrues en Corse en septembre 2020, la procédure de vigilance crues sera active 7j/7, 24h/24 sur les tronçons Golo amont, Golo aval et Tavignano aval et reposera sur la mise à disposition d'infos au grand public sur le site Vigicrues, comme pour les autres territoires métropolitains.

 

Réduire les risques d'inondation à l'échelle du bassin versant en tenant compte du fonctionnement naturel des milieux aquatiques

Cette orientation est commune avec le SDAGE. La lutte contre les effets parfois dévastateurs des crues suppose l'application du principe de prévention et la mise en œuvre du principe de solidarité amont-aval s'appuyant sur le respect du fonctionnement naturel des milieux aquatiques : dans ce cadre, une articulation avec les objectifs environnementaux de la DCE et donc du SDAGE doit être recherchée. La préservation des zones d'expansion de crues, ou de l'espace de mobilité des cours d'eau, constitue en effet des dispositions dont les bénéfices multiples profitent à l'atteinte des objectifs environnementaux mais également à la réduction de l'aléa. Il apparaît alors important que les bénéfices environnementaux soient optimisés dans les différents scenarii de prévention des inondations.

Depuis le 1er janvier 2018, l'exercice de la compétence «Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations» (GEMAPI) par les intercommunalités permet de rechercher la protection des populations exposées et la réduction de l'aléa en poursuivant les objectifs suivants :

  • préservation de la dynamique naturelle des cours d'eau (préservation des zones d'expansion des crues, zones de divagation naturelle des cours d'eau...) et des zones humides ;
  • entretien des cours d'eau ;
  • maîtrise du ruissellement et de l'érosion ;
  • connaissance des aléas ;
  • gouvernance.

En effet, les actions entreprises par les intercommunalités dans le cadre de la GEMAPI sont définies ainsi par l'article L.211-7 du code de l'environnement :

  • L'aménagement des bassins versants ;
  • L'entretien et l'aménagement des cours d'eau, canaux, lacs et plans d'eau ;
  • La défense contre les inondations et contre la mer ;
  • La protection et la restauration des zones humides.

Le volet « prévention des inondations » de la GEMAPI est plus particulièrement constitué par les actions de type « aménagement de bassins versants » et bien sûr « défense contre les inondations et contre la mer », sans qu'il soit interdit de recourir aux autres actions. Ainsi, le bon entretien des cours d'eau contribue à ce que les conséquences d'une crue ne soient pas aggravées par la présence d'embâcles.

Cependant, comme c'était le cas jusqu'ici, l'entretien régulier des cours d'eau non domaniaux (ce qui est le cas de tous les cours d'eau en Corse) reste en premier lieu du ressort des propriétaires riverains. La collectivité n'a vocation à intervenir qu'en cas de défaillance du propriétaire, ou pour des opérations d'intérêt général ou d'urgence.

Un outil au service des territoires : le PAPI

Les programmes d'actions de prévention contre les inondations (PAPI), lancés en 2002, ont pour objet de promouvoir une gestion intégrée des risques d'inondation en vue de réduire leurs conséquences dommageables sur la santé humaine, les biens, les activités économiques et l'environnement. Outil de contractualisation entre l'État et les collectivités, le dispositif PAPI permet la mise en œuvre d'une politique globale, pensée à l'échelle du bassin de risque.

La commission mixte « Inondation » a labellisé en octobre 2012 le premier programme d'action de prévention des inondations en Corse qui concerne la ville d'Ajaccio. Des actions sont prévues dans le cadre de ce PAPI jusqu'en 2023 et portent sur différents axes de travail : amélioration de la connaissance du risque, prévision des inondations, ralentissement des écoulements, ouvrages de protection hydraulique...

Un PAPI d'intention est également en cours de validation sur le grand Bastia.

Enfin, sur le TRI Marana-Golo, la stratégie locale de gestion du risque inondation a également vocation à être déclinée opérationnellement via un PAPI.

 

1. « Le projet peut être refusé ou n’être accepté que sous réserve de l’observation de prescriptions spéciales s’il est de nature à porter atteinte à la salubrité ou à la sécurité publique du fait de sa situation, de ses caractéristiques, de son importance ou de son implantation à proximité d’autres installations. »

 

 

Les risques littoraux : la submersion marine et l’érosion littorale

Sur les mille kilomètres de côtes de la Corse, on peut différencier :

  • la côte basse orientale, quasi rectiligne entre Bastia et Solenzara ;
  • et un littoral rocheux sur le reste du pourtour de la Corse, à falaises abruptes sur certains secteurs (falaises calcaires de Bonifacio et falaises de la réserve naturelle de Scandola et du golfe de Porto), entrecoupé de plages dites de 'poche' sableuses ou à galets.

Des risques littoraux d'érosion et de submersion marine sont identifiés sur la Plaine orientale et en quelques points en fond de baie du littoral rocheux, notamment sur la façade occidentale. Ces risques font partie des thèmes abordés dans le cadre de la gestion intégrée des zones côtières (GIZC). Le principe de la GIZC est d'associer des acteurs multiples autour d'un projet commun dans le but de partager un diagnostic sur la situation d'un territoire, puis de définir de manière concertée les objectifs à atteindre et, enfin, de conduire les actions nécessaires. La gestion concertée a aussi pour objectif la réduction de l'artificialisation du littoral en lien avec les coûts d'entretien et de mise en protection.

Il semble important de rappeler que la submersion marine et l'érosion côtière sont deux phénomènes intimement liés : l'un amplifie l'autre et inversement. Cet aspect doit nécessairement être intégré dans les actions des services de l'État et des collectivités locales.

 

La submersion marine

La submersion marine désigne une inondation temporaire de la zone côtière par la mer dans des conditions météorologiques et océanographiques extrêmes. C'est un aléa d'inondation au même titre que le débordement de cours d'eau ou le ruissellement. La submersion marine est d'ailleurs traitée en tant que tel dans la directive européenne « inondation » dans le cadre de la compétence GEMAPI ou dans le PGRI.

La tempête du 27 et 28 novembre 2008 est un événement majeur qui a affecté la Plaine orientale de la Corse. Issus d'une dépression originaire du sud, des vents violents soufflent durant les deux journées et lèvent une mer importante. Les vagues sont maximales sur la partie nord de la côte orientale, et elles impactent fortement la ville et le port de Bastia où elles atteignent 8 m à 8,50 m. Les dégâts occasionnés par cette tempête sont très importants, en particulier sur les infrastructures portuaires de Bastia, mais aussi Erbalunga ou Solenzara. La capitainerie du vieux port de Bastia est envahie par 15 cm d'eau, des restaurants sont inondés et des pêcheurs sinistrés. Des installations touristiques en bordure littorale sont également touchées par les vagues déferlantes.
Par ailleurs, les conséquences dramatiques de la tempête Xynthia ont montré la nécessité d'améliorer la prévention du risque de submersion marine. Des plans de prévention des risques littoraux (PPRL) ont ainsi été prescrits sur les façades maritimes du pays afin notamment de mieux prendre ce risque dans l'aménagement du territoire.

En Corse, la prise en compte de ce risque est assez récente. Bien que les données nécessaires à une caractérisation précise de l'aléa submersion marine restent insuffisantes, avec notamment un manque de mesures houlographiques et marégraphiques, les premières actions initiées ont permis d'améliorer la connaissance de ce phénomène naturel.

Ainsi, sur le littoral de la Plaine orientale, de Bastia à Solenzara, une étude de caractérisation des impacts des tempêtes, notamment en termes de submersion marine, a été réalisée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), en partenariat avec l'OEC et l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée et Corse. Elle définit les phénomènes associés aux surcotes de tempêtes marines, et les secteurs les plus exposés à la submersion.

En partenariat avec la DDTM de Haute-Corse, cette étude a été étendue par la suite au reste du département, soit de Bastia à Galéria, en englobant ainsi les plages de poche caractéristiques de la côte rocheuse.

Un Atlas des Zones Submersibles (AZS) a également été élaboré en 2014 et permet d'identifier les zones du littoral corse soumises au risque de submersion marine du fait de leur faible cote altimétrique. Il a été conçu à l'échelle du 1/10.000ème par croisement entre des données topographiques précises, issues d'un relevé LIDAR, et des niveaux marins (ou aléas) de référence définies pour la façade méditerranéenne.

En 2015, cette cartographie régionale a fait l'objet d'un porter à connaissance à l'ensemble des maires concernés, et s'accompagne d'une doctrine de prise en compte du risque submersion marine dans les décisions d'urbanisme et d'aménagement. Cet atlas est en cours de révision par le BRGM sur plusieurs secteurs à enjeux du littoral afin d'affiner les niveaux marins de référence par secteurs homogènes du littoral. Il s'agit, dans un premier temps, d'une approche statique d'identification des zones basses potentiellement exposées aux submersions marines qui ne prend pas en compte la dynamique de propagation. Des analyses statistiques dites « de probabilité conjointes » permettent de calculer des scénarios centennaux au large. Des modèles numériques permettent ensuite de les propager au rivage et de calculer les niveaux marins résultants. La cartographie des zones basses est issue du scénario le plus défavorable (niveau marin le plus haut par tronçon homogène). En parallèle, l'exposition de certaines zones aux submersions marines par franchissement de paquets de mer est estimée par modélisation numérique. Dans un deuxième temps, les zones potentiellement exposées aux chocs mécaniques et projections liées aux vagues (phénomènes associés aux submersions marines) sont identifiées sur la base de la connaissance historique.

L'AZS repose sur la prise en compte de deux côtes altimétriques (ou niveaux marins statiques au rivage) :

  • une côte altimétrique correspondant à un événement centennal pouvant se produire actuellement. Ce « niveau marin de référence » intègre : une élévation du niveau de la mer de 20 cm pour une prise en compte de l'impact du changement climatique à court terme ;
  • une côte altimétrique correspondant à un événement centennal à l'horizon 2100. Ce « niveau marin 2100 » intègre une élévation de 40 cm supplémentaires (soit une marge de 60 cm au total 2) pour la prise en compte du changement climatique à plus long terme. Ce nouvel atlas devrait être terminé fin 2021 sur l'ensemble du littoral Corse. Sa diffusion s'accompagnera d'une doctrine d'application spécifique.

L’érosion littorale

Plage de Tenutella, Olmeto

Le littoral corse est sujet à des phénomènes d'érosion marine et un aléa recul du trait de côte dépendant du contexte géomorphologique, géologique et de l'exposition aux conditions hydrodynamiques : 

  • aléa potentiellement plus important sur les côtes sableuses et sur les côtes à falaises calcaires détritiques et/ou fortement fracturées ;
  • aléa potentiellement moins important sur les côtes à falaises granitiques.

La houle est un facteur déterminant dans l'évolution morphologique du littoral. Son action résulte dans la combinaison de plusieurs processus entraînant la mise en suspension et le déplacement des sédiments sur la plage émergée active, mais également sur la partie sous-marine située dans la zone d'action des vagues.
La connaissance de l'aléa érosion sur les côtes sableuses a fait l'objet d'études historiques menées par le BRGM afin de déterminer des tendances à l'échelle de plusieurs décennies. Elle est complétée par :

  • des projections de ces tendances dans le futur (2040 et 2100 par ex. pour l'étude en cours sur la Plaine orientale pour la DDTM 2B) ;
  • la prise en compte du recul du trait de côte induit par l'élévation du niveau de la mer sous l'effet du changement climatique ;
  • la prise en compte du recul maximal lié à l'impact d'un événement de tempête majeur.

La connaissance de cet aléa est aussi affinée à l'échelle annuelle grâce à la mise en œuvre par le BRGM, en partenariat avec l'OEC, et la Communauté d'agglomération du pays ajaccien (CAPA), d'un Réseau d'observation du littoral (ROL) de Corse. Mis en place depuis 2002, ce réseau permet le suivi de l'évolution morphologique des plages et de la position du trait de côte sur plusieurs sites répartis sur le pourtour littoral de la Corse (cf. site internet : www.littoral-corse.fr).

Cet observatoire s'étend à des sites « régionaux » (sites représentatifs de la géomorphologie littorale régionale) et des sites « sensibles » (sites en érosion chronique, sur lesquels des enjeux sont régulièrement exposés). Le réseau comprend dix-huit sites, dont 16 sites pour l'OEC et deux sites sur la côte ajaccienne, intégrés en 2012 dans le réseau qui répondent à une priorité spécifique de la CAPA. Chaque année, ces sites font l'objet de levés topo-bathymétriques du sommet de la dune jusqu'à 20 m de profondeur ainsi qu'un levé du trait de côte. Depuis 2014, toutes ces informations sont accessibles sur Internet.

Les évolutions inter-annuelles de la position du trait de côte dans le cadre du ROL montrent bien le caractère variable spatialement et temporellement du phénomène d'érosion marine, ainsi que l'importance du suivi régulier du trait de côte. La problématique vient notamment du fait de la présence d'enjeux fixes sur cette interface mobile. Au-delà des constats et des observations scientifiques, il est urgent et primordial d'envisager aujourd'hui une gouvernance dans ce domaine afin de prendre des décisions qui engageront les porteurs de projets sur le moyen et le long terme.

C'est pour répondre à cet objectif que la CDC a demandé à l'OEC de proposer les grandes orientations et une méthode afin de :

  1. Mettre en place une stratégie territoriale
  2. Décliner cette stratégie à l'échelle locale
  3. Mettre en place une ingénierie technique et financière

 

La première étape de cette démarche a consisté en la rédaction d'un document qui définit les grandes orientations et la méthodologie pour l'élaboration d'une stratégie territoriale Corse de gestion intégrée du trait de côte. Ce document a été validé par l'Assemblée de Corse en décembre 2019.

Actuellement l'OEC identifie sur tout le littoral de la Corse les typologies d'espaces littoraux ainsi que les classes « prioritaires qui les définissent ». Dans le cadre du partenariat entre l'OEC et le BRGM, un diagnostic géomorphologique des côtes meubles et rocheuses (côtes basses sables à galets, zones lagunaires, plages de poches et baies, falaises côtières) ainsi que de la caractérisation de la sensibilité à l'érosion côtière est en cours de réalisation à l'échelle de la Corse.

 

2. Circulaire du 27 juillet 2011 relative à la prise en compte du risque de submersion marine dans les plans de prévention des risques littoraux

 

 

 

Le risque de mouvements de terrain

Les mouvements de terrain se manifestent par un déplacement plus ou moins brutal du sol ou du sous-sol. Ils résultent d'une susceptibilité géologique, fréquemment aggravée par l'action de l'eau et de l'homme. Le risque de mouvements de terrain englobe les mouvements rapides (éboulements rocheux, coulées boueuses et glissements de terrain), présentant généralement des dangers pour les personnes, et les mouvements dits lents (retrait-gonflement des argiles). 

Typologie des phénomènes

La Corse, région très montagneuse, a une géomorphologie très favorable aux mouvements de terrain, ce qui est aggravé par l'action de l'eau. Des évènements récents, tels que l'éboulement de falaise en zone urbaine sur la commune de Ville di Pietrabugno en octobre 2015 ou les conséquences dramatiques des chutes de pierres survenues sur le cirque de la Solitude (GR20) en juin 2015, illustrent l'importance de connaître et de comprendre les phénomènes de mouvement de terrain afin d'améliorer la gestion des risques associés.

Autre illustration du risque de mouvements de terrain, les falaises côtières de Bonifacio sont concernés par un aléa de chute de blocs, mais également par des éboulements de grande masse. En 2014, un important effondrement de falaise s'est produit sur la côte sud-est dans un secteur non bâti, mais sur lequel un projet de création d'un sentier littoral était en cours.

En termes de connaissance et à des fins de prévention des risques de mouvements de terrain, plusieurs types d'information sont disponibles. 

 

Au niveau régional

Les données régionales sur les mouvements de terrain sont intégrées dans une banque nationale dont la gestion a été confiée au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) en partenariat avec le Laboratoire central des ponts et chaussées et les services de Restauration des terrains en montagne. Cette base recense les évènements connus et/ou observés et fournit une description du type d'événement (chutes de blocs, ampleur, etc.) et des dommages matériels et humains éventuellement engendrés.

Voir le site www.georisques.gouv.fr/donnees/bases-de-donnees/base-de-donnees-mouvements-de-terrain

 

Au niveau départemental

Les dossiers départementaux des risques majeurs présentent le niveau d'aléa synthétique par commune. La cartographie au 1 : 100 000 de l'aléa « mouvement de terrain » a été réalisée sur les deux départements dans le cadre d'un partenariat entre l'OEC et le BRGM. Cette cartographie caractérise la prédisposition des terrains à l'apparition des trois principaux types d'instabilité que l'on retrouve en Corse : les chutes de blocs, les glissements et les coulées. Les coulées (charriage torrentiel et ravinement), bien que peu fréquentes en Corse, peuvent en revanche être dévastatrices. Les nombreux ouvrages de rétention réalisés au franchissement de talwegs témoignent de la réalité de ce type de phénomène et de son impact sur les aménagements.

En outre, le recensement réalisé en 2008 par les DDTM des bassins versants prioritaires de risques de mouvement de terrain (et risques hydrauliques) permet de cibler, à partir de la cartographie au 1:100.000, les secteurs sensibles. Il aide à la décision pour l'établissement de programmes de cartographie préventive ou réglementaire (zonage PPR). Une mise à jour de ce recensement devrait démarrer en 2021 par les services de l'État (DDTM et DREAL), en partenariat avec le BRGM.

 

Au niveau communal

Une cartographie a été réalisée à l'échelle communale (1 : 5.000 à 1 : 10.000), notamment au fur et à mesure de l'élaboration des documents d'urbanisme, sur les secteurs jugés prioritaires. En effet, les données issues d'études d'aléa à petite échelle permettent d'identifier les secteurs les plus sensibles et de réaliser par la suite des cartographies préventives et réglementaires plus fines. L'estimation qualitative, et si possible quantitative, des enjeux (humains, structurels et économiques) permet alors de préciser la vulnérabilité des sites et de hiérarchiser le niveau de risque associé. Cette évaluation garantit à terme l'optimisation des investissements publics en matière de prévention et de protection contre ces risques et fournit des éléments objectifs pour la prise en compte de ceux-ci dans l'aménagement. La connaissance du risque mouvements de terrain et l'élaboration éventuelle de Plans de prévention des risques de mouvements de terrain (PPRMT) se poursuit selon cette méthodologie.

En l'état des connaissances et des informations disponibles pour l'évaluation du risque mouvement de terrain en Corse, le constat suivant peut être fait :

  • les données sur les évènements doivent être mises à jour (base de données nationale Mouvements de terrain);
  • la cartographie de synthèse réalisée par l'État permet d'identifier et de hiérarchiser les bassins prioritaires de risque pour la programmation des études d'aléas et de PPRMT en fonction des enjeux d'urbanisation. La connaissance du risque de mouvement de terrain (chutes de blocs et ravinements) a été améliorée grâce à la réalisation d'études d'aléas sur plusieurs communes de Corse. Sa prise en compte est d'ores et déjà assurée lors de l'élaboration des documents d'urbanisme. Pour les communes les plus à risques (Ajaccio, Bonifacio, et Afa-Apietto), des PPRMT ont été prescrits;
  • En dehors des zones urbaines, et néanmoins soumises à des enjeux (sites touristiques, infrastructures de transport par exemple), la caractérisation des aléas à grande échelle est relativement peu développée (cas des falaises côtières).

Retraits et gonflement des argiles

Les terrains argileux superficiels peuvent voir leur volume varier à la suite d'une modification de leur teneur en eau, en lien avec les conditions météorologiques.

Ils se « rétractent » lors des périodes de sécheresse (phénomène de « retrait ») et gonflent au retour des pluies lorsqu'ils sont de nouveau hydratés (phénomène de « gonflement »).

Ces variations sont lentes, mais elles peuvent atteindre une amplitude assez importante pour endommager les bâtiments localisés sur ces terrains.

Le phénomène de retrait-gonflement des argiles, aussi appelé risque « sécheresse » engendre chaque année des dégâts considérables, indemnisables au titre des catastrophes naturelles. La grande majorité des sinistres concerne les maisons individuelles.

La Corse est peu soumise à ce risque. Seulement 5 % du territoire est en effet soumis à un aléa moyen 121 (dont 4,8 % pour la Haute-Corse). Le BRGM a réalisé une cartographie des zones sensibles à l'échelle 1 : 10.000 afin de permettre sa prise en compte pour l'urbanisation. Cette cartographie pourrait le cas échéant être valorisée pour des PPR associés à ce risque dans les zones les plus soumises. Ces PPR comprendraient notamment la prescription ou la recommandation de dispositions constructives adaptées.

 

 

 

Le risque d’incendie de forêts

 

(DREAL)

 Le risque d'incendie est un risque naturel majeur pour la Corse dont la puissance dépend étroitement des conditions météorologiques, ainsi que de la nature et du volume de la végétation. Il est susceptible de toucher l'intégralité du territoire. Il concerne la population dans son ensemble, les résidents en premier lieu, mais, aussi les visiteurs de passage.

Bien que l'île ait toujours connu des incendies de très grande ampleur, extrêmement dévastateurs pour les hommes, les milieux et les animaux, depuis plus d'une cinquantaine d'années, le contexte a beaucoup évolué. Désertification, abandon des pratiques pastorales (déprise agro-pastorale), engouement pour les activités de loisir en milieu naturel et changement climatique se conjuguent, rendant le phénomène incendie encore plus complexe et obligeant de manière accélérée à une optimisation des moyens tant humains que financiers. La sécurité humaine est maintenant en première ligne tout au long de l'année.

Dans le même temps, il est constaté une diminution progressive des départs de feux depuis 1990 et une réduction des surfaces incendiées depuis 2004.

Enfin, les mégas-feux qui dévastent depuis quelques années le Portugal, la Grèce, l'Australie et la Californie, nous montrent que la Corse peut aussi être touchée par ce type de catastrophe.

 

L'évolution de l'occupation du territoire

Le territoire corse, notamment dans les zones de piedmont et de montagne, est soumis, depuis la fin de la 2ème guerre mondiale, au phénomène de déprise rurale et agricole continue, résultant de la rupture du système agro-sylvo-pastoral qui prévalait autrefois et basé sur une agriculture vivrière et une population active importante dans les villages.

Cette déprise se caractérise par un abandon ou un trop faible niveau d'entretien des milieux. Elle favorise une dynamique spontanée et incontrôlée de la végétation qui, facilitée par des conditions pédo-climatiques favorables et un système d'élevage extensif, se traduit par un embroussaillement très important des milieux précédemment utilisés et gérés par les activités agro-pastorales. Cela entraîne inexorablement, au-delà de la perte de biodiversité et d'une homogénéisation des paysages, un risque d'incendies élevé, aux conséquences parfois catastrophiques sur les espaces naturels (forêts et maquis), mais aussi les espaces habités, menaçant les personnes et les biens. Ce phénomène tend à s'intensifier avec le changement climatique.

Aujourd'hui, la forêt occupe environ 500.000 ha soit 60% du territoire insulaire. En 150 ans, sa superficie a été multipliée par trois. Les milieux autrefois « ouverts » qui représentaient 80% du territoire ont donc régressé très fortement au profit de la forêt. Ils ne représentent plus qu'environ 40% du territoire dont 30% de zones de pacage ou de parcours et 10% de terres agricoles soit 340.000 ha (Carte d'état-major de la Corse (1864-1866) - Occupation du sol et première analyse des forêts anciennes, C. Panaiotis et Al, 2017).

Véritable fléau pour la végétation méditerranéenne, les incendies brûlent chaque année en corse plusieurs centaines voire même parfois plusieurs milliers d'hectares. C'est pourquoi, la problématique «feux de forêts et d'espaces naturels» est une des préoccupations environnementales majeures pour l'île. La fréquence de grands incendies sur certains secteurs de l'île (Balagne, Cap-Corse, Cortenais, Gravona, golfe de Lava....) ont eu des conséquences néfastes voire irréversibles sur les paysages, la faune et la flore, entraînant ainsi une perte progressive de biodiversité. Ces conséquences sont notamment :

  • l'homogénéisation des paysages ;
  • l'érosion et le lessivage des sols ;
  • la modification de certains biotopes (haies, bosquets; etc...) qui constituent des refuges pour la faune ;
  • la dévégétalisation des zones les plus fragiles (les crêtes, les terrains très pentus...) ;
  • la destruction des espèces animales présentes au moment des grands incendies (tortues, hérissons, petits reptiles, sittelles...) dont certaines sont déjà très menacées de disparition comme la tortue d'Hermann ;
  • l'émission de dioxyde de carbone.

De plus, la Corse, depuis plus de 4 décennies connaît une évolution exponentielle de l'urbanisation qui s'étend dans la continuité des villages mais aussi dans certaines zones naturelles, notamment dans les secteurs littoraux. La tâche urbaine a été multipliée par 2,7 entre 1980 et 2019.

Voir le chapitre « Logement et urbanisation durables »

 

Cette croissance urbaine qui s'est faite le plus souvent sous forme de mitage, complexifie l'action des moyens de lutte en raison de la multiplicité des points sensibles à défendre. D'autant plus que le débroussaillement réglementaire n'est pas toujours effectué, tant en habitat groupé, qu'en habitat isolé. Encore trop souvent les services de lutte sont mobilisés pour la protection des personnes et des constructions au détriment de celle du milieu naturel.

L'activité humaine

La cause principale d'incendies reste d'origine humaine, qu'elle soit volontaire ou involontaire. La population s'est concentrée autour des agglomérations et s'accroît notablement en juillet et août. Ainsi, le risque sur le littoral s'est accentué. Parallèlement, le fort développement de la pratique des sports de pleine nature (randonnées, escalade, canyoning,...) entraîne une sur fréquentation humaine du milieu naturel, y compris dans des secteurs peu accessibles. La protection des personnes contre les incendies dans le milieu naturel conduit les services de prévention et de lutte à adopter d'autres techniques d'information et de sensibilisation préventives.

Enfin, le savoir-faire en matière d'usage du feu à des fins de réouverture du milieu, pratiqué traditionnellement dans des cadres très précis, s'est perdu.

Les effets du changement climatique

Propice aux incendies de forêts, le climat méditerranéen se caractérise par des températures élevées, une forte sécheresse et des vents violents fréquents.. Ce climat induit une végétation adaptée mais extrêmement réactive au feu. En outre, une aggravation des événements climatiques violents, difficilement prévisibles et répétés est avérée. Sécheresses extrêmes, pics de chaleur, hygrométrie de l'air très faible, tempêtes de vent sont autant de facteurs favorisant le déclenchement et la propagation des incendies.

De plus, ces événements climatiques extrêmes débordent largement depuis quelques années la période considérée jusqu'à présent à risque. Des feux violents et de grande ampleur marquent dorénavant la saison hivernale (janvier à mars). A titre d'exemple on peut citer :

  • le feu de Bastelica le 24 mars 2017, 225 ha ;
  • les feux de St'Andria di u Cutone et Chiatra les 2 et 3 janvier 2018, avec respectivement 1.317 ha et 566 ha ;
  • le feu de Calenzana le 23 février 2019, avec 1.110 ha ;
  • le feu de Quenza du 4 février 2020, avec 3 139 ha.

Quelques chiffres sur les incendies en Corse

Une diminution des incendies et de leurs conséquences

 

Panache de fumée d'un incendie à Alata (DREAL)

L'analyse statistique du phénomène incendie en Corse sur la période 2006-2015 s'appuie sur la base de données Prométhée mise en place en 1973. C'est la base de données officielle pour les incendies de forêts Panache de fumée d'un incendie à Alata (DREAL) 123 des quinze départements du Sud-Est méditerranéen français. Dès 1973, l'État a décidé de se doter, pour cette zone très sensible, d'un outil permettant le recensement des feux de forêts au sein d'une base de données unique.

Le bilan définitif d'une année (chiffres consolidés) est arrêté au 31 janvier de l'année suivante. Des tris sont possibles selon la nature (feu de forêt et autres feux de l'espace rural et périurbain, autres feux de l'espace rural et périurbain), la zone géographique, la période, la nature de la cause, etc.

Les données sont consultables sur internet : www.promethee.com/

D'une année à l'autre, les départements de la Corse présentent d'importantes variations du nombre total d'incendies et de surfaces consumées. Les valeurs observées pour ses deux départements restent très importantes comparées à celles des autres départements continentaux de la zone de défense sud. Une première analyse peut être réalisée par décennie : La base Prométhée ne faisant pas la distinction entre les feux de forêt et les feux péri-urbain sur la période 1991-2000 pour la Corse-du-Sud (*), les chiffres de cette période doivent être examiné avec précaution. Néanmoins, on constate que :

  • La baisse régulière du nombre de départs de feux est avérée.
  • La pression incendiaire sur les 20 dernières années en terme de départs de feux est proche d'un département à l'autre. On comptabilise 6 159 départs de feux en Haute-Corse contre 5 624 en Corse-du-Sud. L'écart de 535 en nombre d'éclosions ne représente en fait qu'en moyenne 28 départs en plus par an en Haute-Corse.
  • Une disparité existe entre les 2 départements concernant les surfaces parcourues, La Haute-Corse subit presque 3 fois plus de dégâts que la Corse-du-Sud.
  • Une baisse régulière des surfaces parcourues est observée.
  Haute-Corse Corse du Sud Corse
Période Mises à feu Superficie parcourue (ha) Mises à feu Superficie parcourue (ha) Mises à feu Superficie parcourue (ha)
1991 - 2000 7.181 46.370 4.359 21.977 11.540 68.347
2001 - 2010 3.647 38.800 3.275 14.849 6.922 53.649
2011 - 2020 2.512 17.330 2.349 5.812 4.861 23.142
Total
1991 - 2020
13.340 102.500 9.983 42.638 23.323 145.138

Tableau 20 : Analyse des incendies par décennies (BD Prométhée)

 

Une seconde analyse sur des périodes plus courtes de 5 ans conforte cette première vision du phénomène sauf sur le dernier point. En effet, il apparaît une variabilité importante des surfaces consumées dans le temps, avec à nouveau, une augmentation pour la dernière période 2016-2020. Cette nette augmentation des surfaces sur cette période est liée exclusivement à des incendies qui se sont produits entre le mois de janvier et le mois de mars. Les feux entre les mois de juin à octobre ne représentent plus que 60 % des mises à feu et 52 % des surfaces concernées. Les superficies calcinées ne sont donc pas corrélées au nombre de mises à feux constatées. L'évolution favorable des chiffres, même en tenant compte de la variabilité inter-annuelle, est le résultat de la stratégie nationale de lutte contre les incendies basée sur l'extinction rapide des feux naissants. Ces actions doivent donc être poursuivies afin de continuer sur cette dynamique. Près de 96 % des feux entre 2016 et 2020 sont maîtrisés avant qu'ils ne dégénèrent et ne parcourent plus de dix hectares mais un petit nombre de feux engendre l'essentiel des surfaces brûlées (0,7 % du nombre total des feux parcourent 80 % de la superficie totale incendiée sur cette période). Ces incendies peuvent se développer dans une situation opérationnelle complexe (multiple départs de feux) mais aussi dans un contexte climatique extrême (chaleur, vent, faible taux d'hygrométrie), s'installant de manière brutale. Ces phases paroxysmiques sont de plus en plus à craindre du fait du changement climatique.

Ces mégas-feux qui concernent régulièrement le Portugal, l'Australie, la Californie, constituent des alertes dont il est nécessaire de tenir compte dès aujourd'hui. Des causes de départ de feux majoritairement d'origine humaine et souvent volontaire. Si la propagation des incendies de grande ampleur est due à des causes naturelles, à savoir une sécheresse combinée à des vents violents, les causes des départs de feux sont majoritairement d'origine humaine. Ainsi, sur la période 2011-2020 et en n'examinant que les feux renseignés sur leur cause 3 :

  • Les incendies d'origine humaine volontaire (incluant les feux liés à des conflits, intérêts et pyromanie) représentent 43% du nombre de feux ainsi comptabilisés.
  • Les incendies d'origine involontaire représentent 50% de ce même nombre dont 2% de causes liées à une ligne électrique, et 26% à l'emploi du feu.
  • Les incendies d'origine naturelle sont recensés dans 7,5 % des cas.

Par contre et sur la même période et en considérant non pas le nombre de feux mais la surface qu'ils ont incendiée, les données sont très différentes :

  • origine humaine volontaire : 64% ;
  • origine involontaire : 35,4% ;
  • origine naturelle : 0,6%.

La politique régionale de prévention

Depuis le début des années 1990, la prévention des incendies a fait l'objet de plan dans chaque département. Depuis 2006, une politique interdépartementale est menée à travers le Plan de protection des forêts et des espaces naturels contre les incendies (PPFENI). Le plan actuel fixe les priorités en matière de politique interdépartementale et inter-service jusqu'en 2022. Conforme aux orientations du Code forestier et s'appuyant sur le bilan positif de la politique conduite précédemment qui reposait sur la sensibilisation d'une part, l'équipement et la compartimentation du territoire d'autre part, les partenaires régionaux et départementaux impliqués dans la prévention et la lutte contre les incendies ont souhaité affirmer une politique claire, selon trois objectifs fondamentaux :

  • réduction du nombre de départ de feux ;
  • réduction des surfaces brûlées et limitation de leurs conséquences sur les personnes, les biens, les activités économiques et les milieux naturels ;
  • comprendre, communiquer et organiser.

Les vingt fiches-actions du plan organisent les rôles de chacun : de l'État, d'abord, dont c'est la responsabilité d'assurer la concertation départementale et régionale autant que de mener ses missions régaliennes (contrôle opérationnel des ouvrages, débroussaillement légal, etc.), mais aussi des services de lutte, des organismes socioprofessionnels concernés et de l'ensemble des collectivités territoriales qui sont au cœur de la logique territoriale du plan.

 

Réduire le nombre de feux

L'objectif 1 veut prévenir le risque d'incendies par la réduction du nombre de départs de feux : la Corse subit encore un nombre de départs de feux trop important, majoritairement issus des diverses activités humaines et le plus souvent involontaires. L'outil principal développé repose sur la communication et l'éducation au risque incendie. Réduire le nombre d'incendies imputés à des causes accidentelles serait une marge de progrès significative bien que certaines causes, en particulier naturelles, demeurent hors de ce champ d'intervention.

 

Réduire les surfaces brûlées et les dégâts

L'objectif 2 cherche à réduire les surfaces parcourues par les incendies et limiter leurs conséquences en protégeant les personnes, les biens, les activités économiques et sociales et les milieux naturels.

L'intervention sur feux naissants est la stratégie privilégiée par les forces de lutte. Mais, il est admis, au vu de la superficie de la Corse, que cela n'est pas toujours possible et que la lutte aérienne ne peut être la seule alternative. Si l'incendie a pris trop d'ampleur, il ne peut être traité que par la localisation raisonnée d'un réseau de coupures de combustible, les zones d'appui à la lutte (ZAL) de manière à permettre aux moyens de lutte de se positionner en sécurité pour stopper sa propagation. Pour arrêter véritablement un incendie puissant, la présence des forces de lutte est indispensable sur ces ouvrages débroussaillés et équipés de points d'eau.

L'équipement du territoire en ZAL, points d'eau et pistes de défense contre les incendies (DFCI) poursuit deux objectifs :

  • Réduire les temps d'intervention des moyens de lutte sur feux naissants, par la création raisonnée d'un réseau de pistes adaptées et de points d'eau régulièrement répartis sur le territoire ;
  • S'opposer à l'extension de feux par la création des ZAL et leur utilisation opérationnelle réfléchie.

La création de ces ouvrages est planifiée en Corse dans vingt Plans locaux de protection contre les incendies (PLPI). Elle n'est pas encore complètement finalisée.

D'autre part, une vingtaine de sites forestiers remarquables bénéficient d'une gestion préventive renforcée par le biais d'études PRMF (Protection rapprochée de massifs forestiers), accentuant notamment la protection des usagers fréquentant de plus en plus ces milieux pour des activités de pleine nature.

Dans ce type de configuration, l'information du public est essentielle. La carte du risque incendie de forêt répond en Corse à cette exigence : pendant la saison des feux de forêts, la préfecture de Corse communique sur l'intensité du risque d'incendie. Celui-ci est calculé chaque soir pour la journée du lendemain. Cela se traduit par l'élaboration quotidienne d'une carte du risque avec un niveau de risque affiché selon quatre couleurs et destinée à informer :

  • les personnes qui souhaitent prévoir des activités de pleine nature (randonnée, VTT, escalade, activités nautiques, loisirs motorisés, chasse, etc.) ;
  • les entrepreneurs et agents des services municipaux qui envisagent des travaux en extérieur (fauchage, goudronnage, gyrobroyage, soudure, meulage, etc.).

Cette carte est consultable sur le site de la préfecture de la Corse-du-Sud (http://www.corse-du-sud.gouv.fr) et de la Haute-Corse (http://www.haute-corse.gouv.fr). Elle est envoyée automatiquement chaque soir, de juin à fin septembre, à une liste de 1550 destinataires composée d’élus, de professionnels du tourisme (montagne, activités de pleine nature, hôtels, campings, etc.) et de particuliers soucieux d’être informés quotidiennement sur le risque. Elle permet également aux agents du PNRC et de l’ONF d’afficher chaque soir le niveau de risque du lendemain sur les panneaux placés dans les massifs faisant l’objet d’une protection rapprochée. Sur smartphone, une fonction de géolocalisation permet de voir la couleur du risque assignée à la zone dans laquelle on se trouve.

Trois niveaux de risque sont affichés :

  • Prudence, restez vigilants lorsque vous vous promenez dans ces espaces ;
  • Attention ! Limitez de préférence votre présence dans ces espaces après 11 h ;
  • Dangereux : ne vous engagez pas dans ces espaces.

En complément un signalement des massifs fermés par décision préfectorale apparaît en couleur noire.

Parallèlement à ce dispositif d'équipement du territoire, la population est dans l'obligation de procéder au débroussaillement légal autour des constructions, et les maires de contrôler la bonne application de la réglementation et de veiller à la densification de l'urbanisation.

 

Comprendre, communiquer et organiser

Le PPFENI, en plus des deux objectifs cités, comporte un troisième volet : comprendre, communiquer et organiser. Il consiste à mieux articuler, dans le contexte institutionnel existant, les responsabilités de chacun des acteurs susceptibles d'avoir un impact sur le phénomène d'incendies. Il vise, à ce titre, à une plus grande concertation entre chercheurs, opérationnels et responsables élus à l'échelle de la Corse. L'implication des élus constitue la clef de voûte du dispositif

 

3. Base Prométhée pour 47% des départs de feux et 87% des surfaces consumées

 

 

Le risque sismique

Depuis le 22 octobre 2010, la France dispose d'un nouveau zonage sismique divisant le territoire national en cinq zones de sismicité croissante en fonction de la probabilité d'occurrence des séismes :

  • une zone de sismicité 1 où il n'y a pas de prescription parasismique particulière pour les bâtiments à risque « normal » (l'aléa sismique associé à cette zone est qualifié de très faible) ;
  • quatre zones de sismicité 2 à 5, où les règles de construction parasismique sont applicables aux nouveaux bâtiments et aux bâtiments anciens dans des conditions particulières.

La Corse est intégralement située en zone 1. Le risque sismique y est classé comme « négligeable mais non nul » comme en témoigne le tremblement de terre de juillet 2011 qui s'est produit à une centaine de kilomètres à l'ouest d'Ajaccio et qui a été ressenti dans toute la Corse (en particulier sur la côte occidentale) sans pour autant engendrer de dommages.

La connaissance du risque sismique est axée autour de :

  • la connaissance de l'aléa régional qui comprend l'analyse de la sismicité historique (récurrence des séismes consultable sur le site sisfrance), le suivi de la sismicité instrumentale (RéNass, CSEM), l'identification des failles actives) et de l'aléa local (effets locaux amplifiant les vibrations du sol, effets induits tels que mouvements de terrain, liquéfaction ou tsunamis) ;
  • l'évaluation de la vulnérabilité des territoires soumis à l'aléa. En France, le Bureau central sismologique français (BCSF) coordonne, diffuse et archive les observations sismologiques (www.franceseisme.fr).

Le risque lié aux cavités souterraines

Qu'elles soient d'origine naturelle (creusées par l'eau en milieu soluble), ou anthropique (marnières, tunnels...), les cavités souterraines peuvent affecter la stabilité des sols. 

L'une des spécificités majeures de cette problématique relève de la dimension «cachée» de l'aléa souterrain, souvent invisible pour les populations et oublié de tous, surtout lorsque les cavités sont anciennes.

Sont exclues de cette catégorie, les cavités souterraines provenant de l'activité minière qui font l'objet d'un suivi particulier.

Du fait de la composition géologique des sols, le département de la Haute-Corse est le plus concerné. On dénombre 55 cavités connues en Corse-du-Sud et 176 en Haute-Corse. Ces cavités concernent 76 communes au total sur la région. Ce recensement n'est cependant pas exhaustif ; il est disponible sur le site du BRGM : infoterre.brgm.fr/page/cavites-souterraines.

Ces cavités peuvent présenter des dangers liés à leur instabilité, à la présence possible de « poches » de gaz ainsi qu'à la montée très rapide des eaux lorsqu'il s'agit de cavités naturelles. Y pénétrer, comme s'en approcher, peut avoir des conséquences graves.

 

Le risque d’avalanche

L'une des avalanches les plus meurtrières des massifs français a eu lieu en Corse à Ortiporio en février 1934 (37 victimes). 

On peut classer les avalanches en trois catégories de dangerosité :

Les avalanches occasionnant des victimes et des dégâts aux habitations

Elles sont peu fréquentes et se déclenchent lors de phénomènes météorologiques particulièrement graves l'hiver : fortes chutes de neige à basse altitude (au-dessus de 500 m) accompagnées de vent violent pendant deux ou trois jours. Ce fut le cas en février 1927, février 1934 et février 1969. Elles ont touché aussi bien la Haute-Corse que la Corse-du-Sud mais principalement la Castagniccia. Un plan des zones exposées aux avalanches a été réalisé sur la commune d'Asco en 1981.

Les avalanches touchant les voies de communication

Elles sont un peu plus fréquentes et concernent :

  • la voie ferrée Ajaccio-Bastia, plusieurs fois obstruée en 1927 et 1934 ;
  • la route d'accès à la haute vallée de la Restonica où les coulées de neige peuvent couper la route en cinq ou six endroits différents. Les avalanches y sont plus nombreuses depuis le grand incendie qui a frappé la vallée en 2000 sur ses deux versants ;
  • la route d'accès à la station de Ghisoni qui voit des avalanches ou coulées tous les trois ou quatre ans ;
  • la route d'accès au col de Sorba qui est concernée, depuis l'incendie de Vivario en 2000, sur ses deux versants.

Les avalanches en haute montagne

Elles sont fréquentes et se produisent chaque année avec plus ou moins d'intensité suivant les conditions de neige de l'hiver. Elles concernent toutes les communes de Corse intégrant des massifs au-dessus de 1 800 m d'altitude. L'essor des activités sportives de haute montagne, et l'aménagement de stations de montagne, pourrait accroître la vulnérabilité.

La prévision du risque d'avalanches est une des missions de Météo-France de protection des personnes et des biens et fait partie intégrante de la procédure vigilance. Des bulletins départementaux d'estimation du risque d'avalanche sur les massifs corses sont élaborés quotidiennement du 15 décembre au 30 avril. Une version simplifiée est également réalisée deux fois par semaine du 1er novembre au 14 décembre, et du 1er mai au 15 juin. Reposant sur des données fournies par un réseau d'observation du manteau neigeux, ils décrivent les conditions de neige et le risque d'avalanche pour les massifs de Corse (Cinto-Rotondo et Renoso-Incudine).

 

 Verghellu (DREAL-SBEP)

 

 

La radioactivité naturelle

La Corse exposée au risque radon

Comme toutes les régions granitiques, la Corse est exposée au risque radon et plus particulièrement la Corse-du Sud qui est le département dont l'activité en radon est la plus importante de France. Ce gaz inodore et incolore dont la densité est sept fois plus importante que l'air constitue la principale source de radioactivité naturelle en Corse. Le radon est présent partout : dans l'air, le sol, l'eau avec une concentration très variable d'un lieu à l'autre suivant de nombreux facteurs (pression, température, porosité, ventilation).

Dans l'air extérieur, le radon se dilue rapidement et sa concentration moyenne reste généralement très faible. Dans les espaces clos où l'air est confiné (caves, pièces d'habitation), le radon peut se concentrer plusieurs dizaines de fois plus qu'à l'air libre. Les concentrations varient également en fonction des caractéristiques de construction, de la ventilation et du mode de vie des habitants.

Grâce à un co-financement OEC et ARS, une cartographie géologique prédictive du risque radon en région a été réalisée par le BRGM. Elle repose sur l'interprétation croisée des données géologiques sur les différents faciès de granites et des cartes de fracturation. Ces travaux, corrélés aux résultats de campagnes de mesures, ont permis d'élaborer une carte de risque à l'exposition au radon. Une plaquette d'information et de sensibilisation intitulée « Le radon en Corse » a été éditée.

L'IRSN a défini et mis en œuvre une méthode permettant de cartographier le « potentiel radon » des formations géologiques du territoire français. En 2018, cette cartographie a permis de répartir les communes en 3 types de zones à potentiel radon : zone à potentiel radon faible (zone 1), zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent favoriser le transfert du radon vers les bâtiments (zone 2) et zone à potentiel radon significatif (zone 3).
 

Carte simplifiée du risque amiante et radon

Zones à potentiel radon

 

La gestion du risque radon reste une priorité au niveau national. En témoignent les nombreux plans dans lesquels la problématique a été inscrite : plan national Santé-environnement, plans nationaux d'action pour la gestion du risque lié au radon (adossés aux PNSE, dont le 4ème 2020-2024 vient d'être publié), plan Cancer et plan Santé-travail. Cette gestion s'appuie également sur des initiatives régionales prises notamment dans le cadre de l'élaboration de plans régionaux Santé-environnement (PRSE). A ce titre, en 2019 et 2020, des actions de sensibilisation des scolaires et des professionnels sur la qualité de l'air intérieur, avec un zoom sur le risque radon, ont été menées. Par ailleurs, durant ces mêmes années, en Corse-du-Sud, une remise gracieuse de capteurs de mesure à destination de plusieurs dizaines de propriétaires de logements projetant des travaux a été assurée.

Les risques pour la santé

L'Organisation mondiale de la santé reconnaît le radon comme un agent cancérigène pulmonaire.

En effet, le radon crée, en se désintégrant, des descendants solides radioactifs (polonium, bismuth, plomb) qui peuvent se fixer sur les aérosols de l'air et, une fois inhalés, se déposer le long des voies respiratoires en provoquant leur irradiation. Une exposition régulière, durant de nombreuses années, à des concentrations excessives de radon accroît le risque de développer un cancer du poumon. Il est admis que cet accroissement est proportionnel à la concentration de radon dans l'air inhalé et au cumul des expositions.

La Cellule interrégionale d'épidémiologie Sud (CIrE) et l'Institut national de veille sanitaire (INVS) ont étudié, à la demande de la Direction de la solidarité et de la santé de Corse, l'exposition au radon de la population insulaire. L'objectif de cette étude, dont les résultats ont été publiés en février 2006, était d'estimer le nombre de décès par cancer du poumon attribuables au radon en Corse. La caractérisation de l'exposition est basée sur une campagne de mesures, dans l'habitat, réalisée en 1995-1996. Le modèle de risque retenu a permis d'établir un risque relatif moyenné sur la vie entière pour l'ensemble de la population. La moyenne des mesures retenues est de 197 Bq/m³, le niveau moyen observé en France étant de 91 Bq/m³.

Après redressement sur la géologie, la saison de mesure et le type d'habitat, la moyenne est de 134 Bq/m³. L'évaluation de risque fait ressortir que 21,5 à 28,0 % des décès par cancer du poumon seraient attribuables au radon sur l'ensemble de la population (entre 33 et 44 décès par an). La part attribuable aux concentrations supérieures à 400 Bq/m³ serait comprise entre 30 % et 48 %.

En France, le radon est la seconde cause de cancer du poumon (environ 3 000 morts par an), derrière le tabagisme. L'exposition à la fois au radon et au tabac augmente de façon majeure le risque de développer un cancer du poumon.

La réglementation

Les propriétaires ou exploitants de certaines catégories d'établissements recevant du public sont tenus de surveiller l'exposition au radon. Depuis le 1er juillet 2018, un niveau de référence a été fixé à 300 Bq/m³.

En 2018, les catégories d'établissements recevant du public concernés par la surveillance de l'exposition au radon correspondent à celles de 2004 (établissements d'enseignement, y compris les bâtiments d'internat, les établissements sanitaires et sociaux, les établissements thermaux et les établissements pénitentiaires) auxquelles ont été ajoutés les établissements d'accueil collectif d'enfants de moins de 6 ans.

Les communes du territoire français sont réparties en 3 types de zones à potentiel radon sur la base de critères géologiques : zone à potentiel radon faible (zone 1), zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent favoriser le transfert du radon vers les bâtiments (zone 2) et zone à potentiel radon significatif (zone 3). La liste des communes est définie dans l'arrêté du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français. 60 % des communes corses, soit 80 % de la superficie de l'île, sont classées en zone à potentiel radon significatif. Le dépistage du radon dans les catégories d'ERP précitées ci-dessus est obligatoire :

  • dans tous les ERP situés dans les communes situées en zone 3 ;
  • dans les ERP situés dans les communes des zones 1 et 2, lorsque les résultats de mesurage existants dépassent 300 Bq/m³.

Les mesures de l'activité volumique du radon sont effectuées par l'IRSN ou par des organismes agréés par l'ASN, définies par la décision de l'ASN 2015-DC-0506 du 9 avril 2015.

mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments significatif

Les résultats doivent être affichés de façon permanente, visible et lisible, près de l'entrée principale de l'établissement, dans un délai d'un mois suivant la réception du dernier rapport. Le modèle de bilan figure en annexe 2 de l'arrêté du 26 février 2019 relatif aux modalités de gestion du radon dans certains établissements recevant du public et de diffusion de l'information auprès des personnes qui fréquentent ces établissements.

Des actions doivent être entreprises par le propriétaire ou l'exploitant pour réduire la concentration en radon dans l'établissement recevant du public. Sous réserve de résultat d'activité volumique n'excédant pas 1000 Bq/ m³, ces actions doivent être mises en œuvre de manière progressive et adaptée à la situation rencontrée.

Si l'activité volumique moyenne du radon est comprise entre 300 et 1000 Bq/m³, des actions correctives doivent être mises en œuvre (article R. 1333-34 et arrêté du 26 février 2019 relatif aux modalités de gestion du radon dans certains établissements recevant du public et de diffusion de l'information auprès des personnes qui fréquentent ces établissements) :

  • ouvrir régulièrement les fenêtres ;
  • vérifier l'état de la ventilation ;
  • réaliser des étanchements de l'interface sol/ bâtiment ;
  • améliorer ou rétablir l'aération naturelle du soubassement lorsqu'il existe.

Un dépistage du radon est effectué pour vérifier l'efficacité des travaux réalisés.

Si, à l'issue de ces actions correctives, l'activité volumique moyenne du radon se maintient au-delà du niveau de référence de 300 Bq/m³ ou si l'activité volumique est supérieure à 1.000 Bq/m³, une expertise est nécessaire pour identifier les causes de la présence de radon. Il est conseillé de faire intervenir un professionnel compétent.

Des mesures supplémentaires peuvent être nécessaires pour identifier les sources ainsi que les voies d'entrée et de transfert du radon dans le bâtiment. Les travaux sont ensuite définis au cas par cas, sur la base de l'ensemble des résultats. Les solutions à mettre en œuvre font appel aux deux principes suivants : limiter l'entrée du radon et réduire sa concentration dans le bâtiment. Les solutions consistent souvent en une combinaison de ces deux principes. A partir de la réception des résultats du dépistage initial, le propriétaire ou l'exploitant dispose d'un délai maximum de 36 mois pour conduire les actions correctives simples ou l'expertise et les travaux et en vérifier l'efficacité par un nouveau mesurage.

De façon générale, le dépistage du radon est renouvelé tous les 10 ans. Toutefois les dépistages sont effectués à fréquence inférieure dans les cas suivants :

  • si l'activité volumique moyenne du radon est supérieure à 300 Bq/m³, des actions correctives doivent être mises en œuvre et un dépistage du radon est effectué pour vérifier l'efficacité des travaux réalisés ;
  • si, à l'issue de ces travaux, l'activité volumique moyenne du radon se maintient au-delà du niveau de référence de 300 Bq/m³ ou si l'activité volumique est supérieure à 1000 Bq/m³, alors le propriétaire ou, le cas échéant, l'exploitant, fait réaliser toute expertise nécessaire pour identifier les causes de la présence de radon (mesurages supplémentaires, travaux). Là encore, un dépistage du radon est effectué pour vérifier l'efficacité des travaux réalisés le cas échéant ;
  • après la réalisation de travaux modifiant significativement la ventilation ou l'étanchéité du bâtiment.

Depuis 2018, le risque radon a été intégré à la démarche générale de prévention des risques professionnels. Les employeurs, dont l'activité est exercée au sous-sol ou au rez-de-chaussée de bâtiments ou bien dans certains lieux spécifiques de travail définis par arrêté, doivent prendre en compte ce risque dans le cadre de l'évaluation réglementaire des risques. Cette évaluation débute par une analyse documentaire complétée, si nécessaire, par du mesurage pouvant être réalisé par auto-mesurage. En cas de dépassement du niveau de référence de 300 Bq/m³, l'employeur met en œuvre des mesures de réduction de risque. Si malgré ces mesures, le dépassement du niveau de référence persiste, l'employeur doit mettre en œuvre un dispositif renforcé pour la protection des travailleurs. Un guide pratique pour la prévention du risque radon a été publié en 2020 par le Ministère du Travail et l'Autorité de Sûreté Nucléaire afin d'accompagner les employeurs.

L'habitat privé n'est pas, en l'état actuel de la réglementation, concerné par un dépistage radon. Cependant, dans les zones à risque, tous les propriétaires de bâtiments recevant du public de façon répétée et durable sont invités à procéder à des mesures de la concentration en radon. Il est également conseillé au public, habitant dans l'une des zones réputées à risque, de procéder à une mesure de la concentration en radon dans l'une des pièces habitables situées au-dessus du vide sanitaire ou de la cave grâce à la pose de dosimètres.

Information des acquéreurs et locataires de biens immobiliers sur le risque lié au radon

Pour les biens immobiliers situés dans les communes à potentiel radon significatif (zone 3), les acquéreurs ou locataires sont informés par le vendeur ou le bailleur de l'existence de ce risque. L'information est transmise à l'acquéreur ou au locataire au moyen de l'imprimé permettant d'établir l'état des risques naturels et technologiques, qui est disponible sur le site Géorisques. La réglementation n'impose pas la réalisation de mesure de la concentration de radon dans l'air intérieur des habitations au moment d'une vente ou d'une mise en location. Toutefois, la seule façon de connaître l'exposition au radon dans un bâtiment est de réaliser une mesure qui doit refléter l'exposition moyenne des occupants. En effet, la concentration est influencée non seulement par le potentiel radon du sol et la conception du bâtiment mais également par le mode de vie des occupants en matière de chauffage et d'aération.

Information donnée au public sur les risques majeurs :

Dans les zones à potentiel radon de niveau 2 ou 3, le risque radon est consigné :

  • dans un dossier départemental sur les risques majeurs disponible à la préfecture et à la mairie ;
  • dans un document d'information communal sur les risques majeurs consultable en mairie.

L’amiante dans le milieu naturel

 

Fibres d'amiante environnementale (BRGM Corse)

L'amiante peut être présente dans le milieu naturel dans les serpentinites qui constituent des roches ultrabasiques formant le manteau supérieur de la Terre. Soumises à l'érosion naturelle et aux activités humaines, ces serpentinites sont susceptibles de se désagréger et de libérer dans l'air les fibres d'amiante qu'elles renferment. La question du risque sanitaire lié à la potentielle mobilisation de fibres d'amiante dans l'air est alors posée.

Sur l'île, seul le département de la Haute-Corse est touché par ce risque : il compte sur son territoire de nombreux affleurements de serpentinites ou de gabbros se trouvant au contact de serpentinites. La probabilité de rencontrer de l'amiante dans les zones d'affleurement de ces roches est maximale dans les secteurs fracturés.

Plusieurs travaux et recherches sont effectués depuis 1997, avec pour objectif la prévention du risque sanitaire lié à l'amiante dans le milieu naturel par deux moyens : 

  • améliorer les connaissances en matière d'aléa, de risque et de conséquences sanitaires ;
  • inciter à la gestion du risque par une information régulièrement renouvelée à chaque avancée des connaissances.

Ces actions se poursuivent dans le cadre d'un plan interministériel initié en 2010-2012 relatif à l'amiante naturel en Corse. Ce plan résulte d'un travail collectif entre les ministères chargés de la santé, de l'environnement et du travail à l'échelon local sous l'égide de la préfecture de Haute-Corse avec la participation de l'Office de l'environnement de la Corse. 

 

L'atlas de l'aléa amiante

En 1997, une cartographie des affleurements de serpentinite présentant une forte probabilité de présence d'amiante avait été réalisée dans le cadre du partenariat OEC - BRGM et OEC - DSS et largement diffusée, notamment via le site internet régional du ministère de la santé.

En 2006, on commence à compléter cette carte pour l'ensemble des minéraux asbestiformes. Avec le financement du ministère du développement durable, le BRGM complète cette cartographie sur les zones à probabilité moins élevée de présence de roches amiantifères (zones d'éboulis, zones de mélange lithologique). Cette cartographie (1 : 50.000) 4 s'appuie sur des analyses en laboratoires d'échantillons représentatifs des faciès potentiellement amiantifères (150 analyses).

Sur les 236 communes de Haute-Corse, 139 possèdent sur leur territoire au moins une zone d'affleurement de serpentinite. Afin de caractériser l'exposition de la population aux fibres d'amiante dans le milieu naturel, les services de santé de Corse (DDASS, puis ARS) ont effectué de 2001 à 2010 des mesures de la concentration en fibres d'amiante dans l'air, avec une évolution sensible de la méthodologie entre 2005 et 2009.

Ainsi, 21 communes, dans lesquelles la probabilité de la présence d'amiante dans l'air semblait devoir être la plus forte, ont fait l'objet de mesures dans différents lieux de vie (extérieur, domiciles et établissements recevant du public).

Ces mesures sont complétées par une campagne de plus grande ampleur de 2010 à 2014. Ces nouvelles mesures ont porté sur un échantillon d'une trentaine d'agglomérations, dont plusieurs à risque moindre et deux communes en tant que communes témoins, de façon à obtenir une bonne représentativité de l'exposition de la population départementale. Une information des populations concernées a été réalisée et des dispositions préventives ont été prises ou sont en train de l'être dans certaines communes.

 

Le plan interministériel d'action amiante en Haute-Corse

Le plan interministériel d'action amiante intègre les recommandations émises par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans son rapport du 2 novembre 2010 sur les « Affleurements naturels d'amiante ». Celui-ci dresse l'état des connaissances sur les expositions, les risques sanitaires et les pratiques de gestion en France et à l'étranger.

Parmi les mesures importantes on peut citer celles qui ont contribué à mettre en place une méthodologie d'identification des zones à risque d'exposition potentielle ou avérée. Les premières études réalisées par l'OEC, la DREAL et le BRGM ont porté sur les communes de Murato, Bustanico et Corte. Il s'agit dans un premier temps de réaliser une cartographie au 1 : 10.000 des zones naturelles amiantifères (en identifiant en particulier les roches à nu) ainsi que des dépôts de terres et cailloux amiantifères de nature anthropique sur ces communes, d'étudier la faisabilité d'un recouvrement, d'analyser les types d'aménagement possibles, leur coût et leur efficacité.

Dans un second temps, une cartographie au 1 : 5.000 de l'aléa amiante sur les principaux secteurs de Haute-Corse concernés par la présence d'amiante dans le milieu naturel a été lancée toujours sous pilotage de l'OEC de la DREAL et du BRGM. Une étude sur les zones amiantifères et potentiellement amiantifères sur les communes du Cap Corse et de la région de Ponte Leccia a été finalisée au cours de l'année 2020.

26 communes ont fait l'objet d'une telle cartographie:

  1. Secteur 1 : Ponte Leccia (14 communes): Castineta, Morosaglia, Valle di Rostino, Castello di Rostino, Canavaggia, Bisinchi, Campile, Lento, Bigorno, Campitello, Volpajola, Scolca, Vignale et Murato (Murato est déjà réalisé, la cartographie sur cette commune sera mise à jour et homogénéisée avec les levés récents).
  2. Secteur 2 : Centre du Cap Corse (12 communes) : Pino, Barrettali, Canari, Ogliastro, Olcani, Nonza, Olmeta di Capocorso, Farinole, Luri, Cagnano, Pietracorbara, Sisco.

Cette étude fait suite aux études déjà réalisées sur les communes du « Grand Bastia » et de la région du Nebbiu.

L'amélioration de la connaissance sur ce risque, dont les conséquences peuvent être significatives sur la santé humaine, est un véritable outil d'aide à la décision pour les politiques publiques. En effet, cette cartographie permettra aux élus, de mieux prendre en compte ce risque qui peut être accentué dans certaines zones lors de travaux d'aménagement du territoire (BTP, remblais, déblais...) et de définir des actions de gestion du risque proportionnées et ciblées.

Une définition des Zones d'Intérêts Prioritaires (ZIP) ainsi qu'une phase de levé cartographique des ZIP, de prélèvement d'échantillons sur le terrain et d'analyse de ces échantillons a été réalisée pour l'ensemble des communes précitées. L'ensemble de ces résultats a fait l'objet d'un rapport définitif.

A ce jour, les territoires cartographiés sur les 46 communes concernées représentent une surface totale de 8.309 hectares. Cependant, de nombreuses communes de Haute-Corse doivent encore faire l'objet de cartographies détaillées à l'échelle 1/5.000 du fait de la présence de terrains amiantifères ou susceptibles de contenir des occurrences localisées d'amiante. Une cartographie l'échelle 1/5.000 représentant une superficie prévisionnelle d'environ 6.000 ha est en cours de réalisation et sera finalisée d'ici la fin 2023.

En Haute-Corse, plusieurs actions d'information et de communication ont été entreprises, le public visé correspondant à la population, aux maires des communes concernées, aux entreprises du BTP et aux maîtres d'ouvrage. En particulier, la plaquette d'information éditée et diffusée par l'ARS de Haute-Corse en 2005, ainsi que la réalisation d'un porter à connaissance à destination des élus, régulièrement mis à jour depuis 1998, constituent des vecteurs importants de cette action d'Information/ communication. Pour autant, en dépit du nombre très élevé et de l'importance des occurrences naturelles de roches amiantifères à travers tout le département de la Haute Corse, il n'existe pas aujourd'hui de support documentaire unique permettant au grand public d'accéder facilement et rapidement à des informations précises et didactiques sur ces occurrences. L'objectif de cette étude est d'établir 52 fiches descriptives pour les principales occurrences naturelles de roches amiantifères du département de la Haute-Corse. Élaborées à l'usage d'un public le plus large possible, ces fiches intègrent des informations pratiques telles que :

  • des informations générales (nom de la commune, coordonnées GPS en WGS84);
  • des informations sur l'environnement géologique;
  • des informations sur le niveau d'aléa (3 classes d'aléa) des formations géologiques concernées, et des descriptions techniques (nom et numéro de la carte géologique à 1/50.000, type d'affleurement, lithologies principale et subordonnée, typologie des occurrences, types d'amiante identifiés).

Ces fiches descriptives sont illustrées à différentes échelles (depuis l'affleurement jusqu'à l'échelle centimétrique), permettant ainsi de visualiser l'ensemble des sites ainsi que les principales structures amiantifères. Ces fiches ont été élaborées à partir de cibles réparties sur tout le territoire du département et sont représentatives à la fois des différentes lithologies amiantifères reconnues, indépendamment de leur niveau d'aléa, et des différents types d'affleurement (talus routier, carrière, affleurement naturel, etc.). 47 fiches concernent des sites remarquables pour l'occurrence d'amiante naturel, 4 fiches illustrent l'aspect de l'amiante rencontré dans les 4 principales lithologies potentiellement amiantifères (les serpentinites, les métabasaltes, les métagabbros et les tallcschistes), et une fiche traite en particulier de l'ancienne carrière d'amiante de Canari (document réf : BRGM/RP-64565-FR).

Des actions pour assurer la prévention du risque

La prévention du risque sanitaire lié à l'amiante dans le milieu naturel est l'un des objectifs des pouvoirs publics en Corse. Les mesures attendues par les collectivités se situent sur trois plans : des dispositions réglementaires pour clarifier l'application des dispositions existantes et, si besoin, les faire évoluer de façon à renforcer les moyens de prévention à visées environnementale et sanitaire déjà existants ; l'acquisition des connaissances permettant aux élus de définir des actions de gestion du risque proportionnées et ciblées ; l'attribution d'aides au financement des actions le cas échéant.


 

4. Cartographie de l'aléa amiante environnemental dans le département de la Haute-Corse (Rapport final BRGM/RP-58847-FR, novembre 2010).

 

 

Tableau de synthèse

  • Caractéristiques principales
  •   Inondation : PPR approuvé sur la majorité des communes concernées.
  •  Érosion littorale : existence d’un réseau d’observation du littoral.
  •   Incendie : élaboration et mise en oeuvre du PPFENI (Plan de protection des forêts et des espaces naturels contre les incendies).
  •  Amiante environnemental : amélioration des cartographies de susceptibilité de présence d’amiante dans le milieu naturel. Identification des zones émettrices et préconisations de réduction du risque d’émission.
  •   Incendie : coordination régionale grâce au PPFENI.
  •  Incendie : présence d’une urbanisation diffuse et débroussaillement légal des zones urbanisées trop lacunaire entraînant une exposition importante des populations.
  •   Ensemble des risques : information préventive, DICRIM (documents d’information communale sur les risques majeurs) et plans communaux de sauvegarde à développer.
  •  Ensemble des risques : méconnaissance de la conjonction des risques.
  •   Ensemble des risques : insuffisances dans l’entretien du territoire en partie en raison des difficultés d’accès de certaines zones.
  •  Inondation : insuffisance des actions d'information à destination des particuliers
  •   Inondation : difficulté d’émergence de projet PAPI.
  •  Inondation : absence d’outils d’anticipation des crues
  •   Inondation : insuffisance de plans de secours et d'intervention et de préparation à la gestion de crise.
  •  Érosion littorale : difficultés financières du réseau d’observation.
  •   Incendie : pression incendiaire importante surtout en été.
  •   Incendie : présence d’une biomasse combustible importante et continuité de celle-ci.
  •   Incendie : présence d’une urbanisation diffuse et débroussaillement légal des zones urbanisées trop lacunaire entraînant une exposition importante des populations.
  •   Mouvement de terrain : existence d’un contexte géologique et géomorphologique défavorable.
  •   Radioactivité : contexte géologique.
  •   Amiante environnemental : proximité de l’affleurement de roche amiantifère vis à vis des zones urbanisées, joint à une éventuelle mise à nu de la roche ou du sol et/ou aux contraintes exercées sur eux.
  • Tendances évolutives
  •   Ensemble des risques : création d’un groupe de travail inter-services (SIDPC, DDTM, etc.) sur les plans communaux de sauvegarde.
  •   Ensemble des risques : développement des outils de connaissance et de diffusion de l’information.
  •   Ensemble des risques : élaboration des dossiers communaux d’information à destination des acquéreurs et des locataires de biens immobiliers sur les risques naturels et technologiques.
  •   Inondation : révision de PPR en cours
  •   Mouvement de terrain et incendie de forêt : élaboration en cours de plans de prévention des risques (PPRMT et PPRIF).
  •   Inondation : développement des outils de connaissance du risque.
  •   Inondation : mise en oeuvre d’une cellule de veille hydrométéorologique et déploiement de Vigicrues.
  •   Inondation et submersion marine : élaboration de stratégies locales de gestion du risque inondation et prise de compétence GEMAPI par les communes en janvier 2018.
  •   Érosion littorale : présence dans le PADDUC (Plan de développement durable de la Corse) d’un chapitre spécifique valant SMVM (Schéma de mise en valeur de la mer).
  •   Incendie : implication croissante de collectivités supra-communales au titre de la protection des massifs au travers des PRMF.
  •   Incendie : généralisation des études de planification et mise en oeuvre effective des ouvrages d’appui à la lutte.
  •   Radioactivité et amiante environnemental : mise en oeuvre des plans national et régional Santé et environnement.
  •   Amiante environnemental : poursuite de l’amélioration de la connaissance.
  •   Incendie : actions visant à réduire la biomasse combustible (SRB, filière bois énergie, mise en oeuvre des obligations légales de débroussaillement).
  •   Incendie : déprise agricole
  •   Incendie : fréquentation croissante des milieux naturels même hors massifs forestiers.

 

  Point positif ou évolution favorable   Point négatif ou évolution défavorable

 

 

 

Pour aller plus loin :

 

Titre Organisme Année
Caractérisation des zones basses potentiellement exposées aux submersions marines - Secteurs de Sant’Amanza (Bonifacio) à Zonza BRGM pour la DDTM (RP-68934-FR) 2019
Réseau d’Observation du Littoral de la Corse - Compte-rendu de la campagne 2017 - Rapport intermédiaire BRGM pour l’OEC (RP-68373) 2018
Contribution du BRGM au projet AD’APTO pour une gestion souple du trait de côte sur le littoral nord de la Casinca et de la Marana (Haute-Corse), BRGM pour le CdL(RP-67389-FR) 2017
Réseau d’Observation du Littoral de la Corse – Valorisation des données de la Base de Données des Houles Corses BRGM pour l’OEC (RP-67257-FR) 2017
Compte rendu d’activités DPSM (Département Prévention et Sécurité Minière) – Année 2016 BRGM pour la DREAL (RP-66713-FR) 2017
Etude de l’érosion des sols dans le vignoble de la Corse, Année 1 - AOP de Patrimonio. Rapport final. 2017 BRGM (RP-67915-FR) pour le CRVI (Centre recherche viticole) 2017
Cartographie de l’aléa chute de blocs depuis les falaises du Gozzi, communes d’Appietto, Afa et Sarrola-Carcopino (2A), BRGM pour la Préfecture de la Corse-du-Sud (RP-66819-FR) 2017
Mise en sécurité du site de Casevecchie - Zones A et B - rapport d’expertise BRGM pour la DDTM (RP-66830 -FR) 2017
Chantier de Corte (2B) : Repérage des roches et des sols amiantifères, Rapport final. BRGM (RP-66896-FR) pour la commune de Corte 2017
Cartographie de l’aléa chute de blocs, Commune de Balogna (2A). BRGM pour la Préfecture de la Corse-du-Sud (RP-66965-FR) 2017
Impact des incendies de l’été 2017 en Haute-Corse sur les phénomènes de mouvements de terrain : Phase 1 BRGM pour la DDTM (RP-67411-FR) 2018
Diagnostic de risque ponctuel sur la commune de Bisinchi (Haute-Corse) BRGM pour la DDTM (RP-67452-FR) 2017
Réhabilitation du Feeder du Fium’Orbu : Localisation et caractérisation des zones amiantifères BRGM (RP-67932-FR) pour CDC 2017
Diagnostic de risque ponctuel Sur la commune de Zilia (Haute-Corse) BRGM pour la Sous-Préfecture de Calvi (RP-67943-FR) 2018
Diagnostic de risque ponctuel Sur la commune de Calenzana (Haute-Corse) BRGM pour la DDTM (RP-67974-FR) 2017
Compte rendu d’activités DPSM (Département Prévention et Sécurité Minière) – Année 2018 BRGM pour la DREAL (RP-68836-FR) 2019
Analyse sur dossier : reconnaissance des risques géologiques sur la carrière de Brando (Haute-Corse) BRGM pour la DREAL (RP-68980-FR) 2019
Mise à jour de l’inventaire des mouvements de terrain en Corse, BRGM pour le MTES (RP-68557-FR) 2018
Chantier de Corte (2B) : Etude complémentaire au repérage des roches et des sols amiantifères rue du Colonel Feracci et rue du Professeur Santiaggi, BRGM (RP-68931-FR) pour la commune de Corte 2019
Compte rendu d’activités DPSM (Département Prévention et Sécurité Minière) – Année 2017 BRGM pour la DREAL (RP-68181-FR) 2018
Mise à jour de l’inventaire des mouvements de terrain en Corse, BRGM pour le MTES (RP-68557-FR) 2018
Chantier de Corte (2B), Etude complémentaire au repérage des roches et sols amiantifères avenue Jean Nicoli, Rapport final. BRGM (RP-68132-FR) pour la commune de Corte 2018
Reconnaissances géotechniques par sondages et mise en place d’une instrumentation en forage BRGM pour la Préfecture de la Corse-du-Sud (RP-68377-FR) 2018
Impact des incendies sur les phénomènes de mouvements de terrain - Feu d’Olmeta (été 2017) BRGM pour la DDTM (RP-67841-FR) 2018
Impact des incendies sur les phénomènes de mouvements de terrain - Feu d’Ogliastro (été 2017) BRGM pour la DDTM (RP-67842-FR) 2018
Impact des incendies sur les phénomènes de mouvements de terrain, Feu de Chiatra (hiver 2017-2018). BRGM pour la DDTM (RP-67996-FR) 2018
Impact des incendies sur les phénomènes de mouvements de terrain, Feu de Cervione (hiver 2017-2018) BRGM pour la DDTM (RP-67997-FR) 2018
Diagnostic de risque ponctuel Sur la commune de Zilia (Haute-Corse) BRGM pour la Sous-Préfecture de Calvi (RP-68022-FR) 2018
Reconnaissances géotechniques par sondages et mise en place d’une instrumentation en forage BRGM pour la Préfecture de la Corse-du-Sud (RP-68377-FR) 2018
Réalisation d’un complément hydraulique au droit du site - étude des solutions de maîtrise de l’impact hydraulique - HydroPraxis Vazzio et Salive Ajaccio CEREMA Méditerranée pour la DDTM 2018
Plan de Prévention du Risque inondation (PPRi) : communes de Ghisonaccia, Prunelli di Fiumorbo et Serra di Fiumorbo, PPRi Ghisonaccia, Prunelli di Fiumorbo, Serra di Fiumorbo CEREMA Méditerranée pour la DDTM 2018
Diagnostic hydraulique des inondations du 24 au 25 novembre 2016 à Borgo CEREMA Méditerranée pour la DDTM 2018
Plan de prévention des risques Mouvement de terrain (PPRN - MT) en Corse du Sud : Ajaccio CEREMA Méditerranée pour la DDTM 2019
Plan de prévention des risques Mouvement de terrain (PPRN - MT) en Corse du Sud : Gozzi Afa, Appietto, Sarrola-Carcopino CEREMA Méditerranée pour la DDTM 2018
Plan de prévention des risques Mouvement de terrain (PPRN - MT) en Corse du Sud : Bonifacio CEREMA Méditerranée pour la DDTM 2015
PPRT d’Antargaz à Ajaccio ; Etude de la vulnérabilité des enjeux Rapport d’étude, CEREMA Méditerranée pour la DREAL 2019
Audit de la mise en œuvre de la politique de prévention des risques naturels et technologiques en région Corse CGEDD, CGAAER, CGEIET 2016
Audit de suivi de la mise en œuvre de la politique de prévention des risques naturels et technologiques dans la région Corse CGAAER, CGEIET 2019
Atlas des Zones Inondables (AZI) DREAL et les DDTM 2019
Plan de prévention des risques technologiques prescrit sur les communes de Ventiseri et de Solaro, autour des installations du dépôt de munitions de Ventiseri DDTM 2B 2017
PPRI des communes de Rogliano et Tomino, DDTM 2B 2016
État d’avancement du projet de cartographie 1/5 000 de la susceptibilité de présence d’amiante dans le milieu naturel sur 26 communes des secteurs de Ponte-Leccia et du centre du Cap-Corse, Rapport intermédiaire BRGM, OEC, DREAL 2019
Évaluation des risques résiduels suite au passage de la tempête Fabien Ocana et Tolla (Corse du Sud) BRGM pour la DDTM 2020
Diagnostic de risque ponctuel sur le Campo Romanello - Commune de Bonifacio (Corse du Sud) BRGM pour la DDTM 2020
Suivi complémentaire au Réseau d’Observation du Littoral de la Corse 2019 : plages de Lava et Ricanto - Rapport final BRGM 2020
Diagnostic des risques suite à une chute de blocs lors du passage de la tempête Fabien Ocana (Corse du Sud) BRGM pour la DDTM 2020
Courbe de tarage de la station de Zoza sur le Rizzanese, Corse CEREMA Méditerranée pour DDTM 2019
Définition des seuils de vigilance crues Tronçon Golo aval CEREMA Méditerranée pour DDTM 2019
Courbe de tarage de la station de Gavignano sur la Casaluna, mise à jour suite aux crues d’octobre 2015 et novembre 2016 CEREMA Méditerranée pour DDTM 2019
Calage de modèles de prévision des crues sur le bassin du Tavignano CEREMA Méditerranée pour DDTM 2019
Etude sur le risque inondation en Corse : perception expérience et informations Opinion of Corsica pour OEC 2018

 

 

 

Cet article provient du site de Observatoire du Développement Durable de Corse
http://www.oddc.fr