La typologie simplifiée des milieux

Veuillez choisir le millésime de ce document :

Les îlots marins

 

La Corse est entourée de nombreux îlots satellites peu éloignés des côtes et de petite taille dont 111 sont colonisés par des plantes vasculaires. Plus de 80 % d'entre-eux ont des superficies comprises entre 0,1 et 5 ha. Les deux plus grandes îles, Cavallo et Lavezzu, atteignent seulement 113 ha et 66 ha. Ces îlots présentent le même substrat géologique que la Corse et n'en sont séparés que par d'assez faibles profondeurs. Ils abritent une végétation remarquable mais fragile qui a su composer avec des conditions de vie extrêmes (embruns marins) mais qui doit faire face aujourd'hui aux impacts des activités humaines. Malgré cela, certains îlots satellites conservent une grande valeur patrimoniale : 

  • deux espèces, non présentes en France continentale, ont leur unique station corse sur un îlot : l'ipomée sagittée (Ipomoea sagittata) sur l'île Lavezzu et le champignon de Malte (Cynomorium coccineum) sur l'île Ratino ; la nananthée de Corse (Nananthea perpusilla) est uniquement présente en France sur six îlots satellites et une station continentale ;
  • plusieurs îlots montrent des taxons endémiques rares, tel le silène velouté (Silene velutina), endémique corso-sarde. La faune est principalement constituée d'oiseaux marins nicheurs (goéland d'Audouin, puffin cendré, cormoran huppé de Méditerranée, etc.). Deux espèces d'amphibiens et six espèces de reptiles ont été observées sur 80 des îlots pourvus de plantes vasculaires. Les principales menaces pesant sur cette faune micro-insulaire concernent la nidification de certains oiseaux rares et menacés : dérangement des oiseaux lors des périodes de nidification et prédation des poussins par les rats. En Corse, les îlots marins bénéficient d'un statut fort de protection et de mesures de gestion dans les réserves naturelles : archipel des îles Lavezzi, archipel des îles Cerbicale, îles du Cap Corse... 

Le milieu marin

 

Figure 9 : Les milieux marins (Université de Corse, 2016)

 

Le pourtour de la Corse se caractérise par de nombreux éléments biologiques et biocénotiques liés aux caractéristiques physiques. Ainsi, le plateau continental est quasi absent sauf au nord du Cap Corse et dans une moindre mesure sur la façade orientale. 74 % du linéaire côtier est constitué de substrat dur, milieu très intéressant d'un point de vue écologique. Les connaissances concernant ces milieux ont fortement progressé au cours de la dernière décennie même si elles ne peuvent encore être considérées comme complètes. Ainsi le projet Carthamed en intégrant l'ensemble des données cartographiques existantes en privilégiant les plus pertinentes, a permis de produire une carte continue des peuplements benthiques de Corse, accompagnée d'une carte de fiabilité. Ce travail vise à permettre au gestionnaire d'identifier rapidement où se situent les lacunes et les faiblesses en termes de connaissances dans la distribution des peuplements benthiques de Corse et d'apprécier la confiance à porter aux données disponibles. Cependant, le milieu marin est soumis à un certain nombre d'aménagements, dont certains peuvent altérer les fonds riches ou sensibles (aménagements portuaires, mouillages sauvages, rejets d'effluents en mer, etc.) et déstabiliser les équilibres écologiques.

 

Plusieurs habitats marins présentent un intérêt majeur au niveau régional, il s'agit en particulier : 

  • des trottoirs à Lithophyllum, qui constituent, par leur ampleur, dans la réserve naturelle de Scandola notamment, de véritables monuments naturels;
  • des grottes sous-marines, partiellement ou totalement submergées ;
  • des forêts de cystoseires qui sont largement représentées sur les côtes rocheuses de l'île en particulier dans les zones les plus superficielles de l’étage infralittoral ;
  • des herbiers de posidonies qui occupent plus de 60 % de ces fonds infralittoraux et sont encore assez bien préservés du fait d’un aménagement contrôlé du littoral, comme l’atteste le réseau de suivi de cette espèce, initié en 2004, par l’OEC, la DREAL et l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse avec les scientifiques de l’université de Corse ;
  • des communautés coralligènes, qui représentent la deuxième biocénose marine clé de Méditerranée, caractéristique de l’étage circalittoral. Ces communautés comme les fonds à rhodolithes semblent présenter une extension importante en Corse.

En outre, les campagnes d’investigations récentes au niveau du Cap Corse (programmes Capcoral et Coralcorse) ont permis de mettre en évidence des structures uniques en Méditerranée vers moins 120 m : les atolls de coralligène. Ces atolls, dont la formation est évaluée à plus de 7 000 ans, résultent de mécanismes de bioconstructions et d’érosion, associés à la lente remontée des eaux depuis le dernier maximum glaciaire ; enfin, plus profondément, les campagnes Corseacan initiées par l’Agence des aires marines protégées a permis de mener une première investigation des têtes de canyons de la côte occidentale et de mettre en évidence la diversité biologique qui leur sont associées. 

 
Punta di l'Ogana, Serra-di-Ferro (G. Winterstein)
 
 
 
 
 
Pages du document :
4
  • _BACKTO

Espace privé

La Lettre