Les ressources forestières

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LA STRATÉGIE DE RELANCE DE LA FILIÈRE BOIS DE CORSE

Trois années concomitamment à la signature à l'échelle nationale du contrat stratégique de filière en décembre 2014, l'État et la Collectivité territoriale de Corse se sont engagés dans la définition d'une stratégie territoriale de relance de la filière.

Tout au long de l'année 2015, l'ensemble des 70 acteurs économiques et socioprofessionnels de la filière, ainsi que des élus, ont contribué à la définition d'une stratégie de relance sur dix ans. Cadre de référence et socle d'une politique régionale globale, cohérente et partagée, cette stratégie s'articule autour de quatre grands axes de développement :

  • développer la production par une gestion durable de la forêt ;
  • renforcer et moderniser le tissu des entreprises de la filière ;
  • valoriser, diversifier l'industrie du bois et innover en favorisant les solutions à plus forte valeur ajoutée ;
  • dynamiser, animer et conforter la filière. En particuliers en visant l'utilisation du bois local dans la construction publique, grâce à la qualification du pin Laricio et la marque Lignum Corsica.

L'assemblée de Corse a adopté, le 30 septembre 2016, les délibérations n° 16/211 et n° 16/212 approuvant respectivement la politique territoriale pour la forêt et le bois et la stratégie territoriale pour la filière forêt-bois de Corse.

Le PFBC 2021-2030 en cours d'élaboration, nouvelle version des orientations régionales forestières (ORF) de 2000, a repris ces orientations en les associant à celles du PNFB et du contrat de filière. Il cadre les documents opérationnels comme le schéma régional pour la gestion sylvicole (SRGS) du CRPF (en cours de révision) et le schéma régional d'aménagement (SRA) pour les forêts publiques.

Le PFBC se donne également comme objectif de développer la valeur ajoutée de la forêt et ses emplois à travers ses autres usages, en adaptant les modes de sylviculture à chaque usage. La « forêt paysanne », pâturée convenablement, peut dégager des revenus partagés tout en contribuant à petite échelle à la prévention contre les incendies. La valeur ajoutée de la fréquentation touristique, de la cueillette ou de la chasse en forêt, si elle est captée opportunément, peut être substantielle pour les collectivités. Les produits non ligneux, dont certains pouvaient être exploités par le passé, s'ils peuvent être valorisés par la recherche, permettraient de rassembler des propriétaires forestiers autour d'un objectif commun peu perturbant pour le milieu forestier.

Il affirme qu'il n'existe pas de protection efficace de la forêt sans gestion forestière, qu'il s'agisse de prévention incendie, de préservation de la biodiversité ou des paysages. La prise en compte des enjeux environnementaux en Corse s'intègre dans le rétablissement d'une forêt-mosaïque moins fermée et moins vulnérable, dont il convient d'accompagner la régénération au gré des changements climatiques. L'ensemble des stratégies ne pourra toutefois se mettre en œuvre réellement que si l'ensemble des partenaires parvient à se fédérer autour de ce projet. La recomposition d'une interprofession à moyen ou long terme est également nécessaire pour former des prix rémunérateurs pour les acteurs de la filière. Le projet de l'Université de Corse « d'académie du bois » qui vise à établir un véritable pôle de compétitivité de la filière bois est à encourager et à relier à la gouvernance attendue via la Commission pour la forêt et le bois (CRFB) de Corse, coprésidée CDC/État.

LA CERTIFICATION DE GESTION DURABLE DES FORÊTS

La certification de gestion durable des forêts en Corse, portée par l'association Pan European Forest Certification (PEFC) Corsica (agrément en 2010 auprès de PEFC France), couvre 12 % des forêts de Corse, soit 58 606 ha de forêts publiques (essentiellement) et de forêts privées.

Trois entreprises locales d'exploitation et de transformation du bois se sont aussi engagées pour mettre en place des techniques d'exploitation respectueuses de la forêt (cahier des charges d'exploitation forestière PEFC) ainsi qu'un système de traçabilité du bois (chaîne de contrôle PEFC).

LES MENACES PESANT SUR LES FORÊTS CORSES

Le risque d'incendies

Il constitue la principale menace pesant sur le patrimoine forestier insulaire. Même si les incendies se déclenchent prioritairement dans les milieux de type maquis, il existe des risques de débordement des grands incendies vers les milieux plus forestiers. Une gestion durable permet de minimiser l'impact du feu sur les peuplements. SRGS et SRA en tiennent compte, respectivement pour la rédaction des DGD et des aménagements forestiers. Un guide de sylviculture en forêt méditerranéenne est en cours de rédaction par l'ONF pour traiter cet enjeu. Plus largement, forêt et urbanisme sont étroitement imbriqués et rendent indispensable la stricte application de la procédure de débroussaillement légal (rayon de 50 m débroussaillé autour de sa maison hors PLU).

Voir le chapitre « Les risques naturels » 

Les risques sanitaires ou liés à la faune

Un insecte ravageur, Matsucoccus feytaudi, apparu en Corse en 1994, représente également un risque important pour les peuplements de pin maritime. En Corse la présence du pin Laricio s'accompagne de la présence de la punaise Elatophilus nigricornis qui est un prédateur naturel de la cochenille, ce qui peut expliquer une progression plus lente et des dégâts plus limités en Corse.

Xylella fastidiosa, bactérie découverte en Corse en 2015, bien que sa présence soit certainement plus ancienne, puis en PACA, a fait l'objet d'une mission d'expertise établissant que la sous-espèce multiplex trouvée en Corse ne semble pas attaquer les espèces de Citrus. Les atteintes sur la forêt et le dépérissement en milieu naturel font l'objet d'une vigilance et d'un suivi mais ne sont pas établis. Pour autant des mesures de restriction à la circulation des végétaux ont été prises en Corse. Ainsi certains végétaux sont strictement interdits de sortie de Corse, et l'introduction par les voyageurs de certains végétaux est interdite.

Quelques espèces sauvages (sanglier notamment et plus récemment cerfs) et certaines espèces domestiques peuvent poser, assez ponctuellement, un problème de régénération forestière.

Voir le chapitre sur les « La biodiversité » 

Le changement climatique

Le changement climatique provoque dépérissement et sécheresse de la végétation, ce qui peut avoir différentes incidences sur la forêt :

  • mortalité plus importante y compris quelques années après une sécheresse ;
  • sensibilité exacerbée aux agresseurs ;
  • aggravation du risque d'incendie sur une végétation plus sèche.

La question est appréhendée en Corse depuis 2016 et le séminaire « la forêt corse face au changement climatique » organisé par le CRPF. Le réseau DSF en particulier est mobilisé pour le suivi de placettes en forêt (12 en Corse). Il mobilise en Corse ONF, CRPF, DDCSPP et DDTM.

La forêt est, parallèlement, un facteur d'atténuation majeur des effets du changement climatique.

Voir le chapitre sur « Le changement climatique » 

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