Les ressources marines

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Depuis le 1er janvier 2007, l'accompagnement des filières pêche et aquaculture sont encadrés, par décision de l'Assemblée de Corse, par l'Office de l'environnement de la Corse à travers la mise en œuvre d'une politique de promotion du développement durable et de la préservation de la ressource.

L’état de la ressource

Il est relativement difficile de connaître l'état des ressources halieutiques en Corse, malgré les programmes scientifiques de la biodiversité et de la ressource halieutique mis en place depuis les années 1990 notamment dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio. Toutefois, des programmes de suivi scientifiques ont été mis en place pour le suivi du stock de langoustes rouges, d'oursins... Les données recueillies de la pêche professionnelle restent encore perfectible. L'état de la connaissance des prélèvements issus de la pêche de loisir reste embryonnaire.

La pêche professionnelle

La pêche professionnelle est pratiquée sur tout le littoral insulaire, soit une bande côtière longue de 1.043 kilomètres et comprise entre 0 et 12 milles nautiques, mais s'exerce à 80 % entre 0 à 3 milles pour des profondeurs variant de 0 à 600 mètres.

La flotte et les techniques de pêche

Répartition des métiers de la pêche
(Source : OEC, 2019)

La flottille insulaire est passée de 800 navires dans les années 60, à 320 navires au début des années 80. On comptait encore 200 unités en 2012. Aujourd'hui, il n'y a plus que 182 licences sur tout le territoire, tous segments confondus.

  • les « petits métiers côtiers et petits métiers du large », principalement des pointus de six à neuf mètres (les plus nombreux) : 168 licences ;
  • les chalutiers (5 licences de chalut de fonds et pélagiques), principalement sur la côte orientale ;
  • les corailleurs avec une autorisation annuelle limitée au maximum à neuf armements mais seules sept licences seront délivrées pour 2021.

Cette flotte, qui est restée très artisanale (embarcations de petit format) se caractérise par :

  • l'âge important des bateaux : malgré l'effort de modernisation de la profession soutenu par la CDC, l'État et l'Europe, seuls un quart des navires ont été renouvelés ou modernisés et la moyenne d'âge des bateaux est d'environ trente ans ;
  • l'inadaptation de la flottille à la diversification liée au contingentement de capacité de puissance motrice et de jauge pour renouveler et réorienter la flotte et ses activités. À cela s'ajoutent également des contraintes réglementaires européennes (par exemple nombre limité d'autorisations européennes de pêche (AEP), quotas, etc.).

Les engins de pêche utilisés (filets trémails, mailles à poissons, casiers ou palangres) fournissent une production très diversifiée estimée à 1.100 tonnes par an, toutes espèces confondues (poissons blancs, poissons de roches, langoustes rouges et autres crustacés, petits et grands pélagiques, céphalopodes, oursins, etc.). Les campagnes de pêche sont journalières, voire à la demi-journée.
La pêche concerne différentes espèces en fonction des saisons (cueillette des oursins en hiver, pêche de la langouste de mars à septembre) et n'est pratiquée qu'une partie de l'année par de nombreux bateaux. Les pêches aux filets trémail et mono-fils constituent la majorité des engins utilisés. Les chalutiers, quant à eux, opèrent toute l'année, principalement de Bastia jusqu'au sud de Porto-Vecchio, sur la côte orientale mais le nombre de bateaux reste très limité (5). Une tentative de redéploiement des efforts de pêche vers les espèces hauturières (thons, espadon, pélamides) a été limitée par les contraintes européennes (autorisation européenne de pêche, AEP) ainsi que par le renforcement des quotas de capture pour 92 le thon rouge et une période de fermeture élargie pour les espadons (trois mois).

La pêche professionnelle en Corse s'organise aujourd'hui autour de trois pôles essentiels :

  • une pratique dite « aux petits métiers, petits métiers côtiers et petits métiers du large » ou pêche artisanale, soumise à licence communautaire et licence de pêche corse attribuée par arrêté préfectoral, qui s'exerce sur la totalité du périmètre de l'île ;
  • une pêche au corail, soumise à autorisation par arrêté préfectoral, essentiellement pratiquée sur la côte occidentale de l'île, et mettant en œuvre des moyens très spécifiques avec une réglementation forte (aptitude médicale à l'hyperbarie et certificat d'aptitude à l'hyperbarie) ;
  • enfin, une pêche chalutière, également soumise à licence, mettant en œuvre des moyens plus lourds et s'exerçant essentiellement sur la côte orientale et dans le canal de Corse.

La conchyliculture et la pisciculture marine

Ces deux filières de production disposent d'un savoir-faire reconnu depuis plus de trente ans, mais sont confrontées à de nombreuses contraintes :

  • conflits d'usage et d'occupation de l'espace notamment sur la frange littorale ;
  • qualité des eaux notamment sur certains étangs littoraux et dans les golfes fermés ;
  • diversification de l'alimentation et maladies des espèces élevées.

L'aquaculture corse est organisée autour de sept entreprises de production réparties sur tout le littoral de l'île mais principalement dans le sud de la Corse. La profession est structurée et représentée par le CRPMEM et le Syndicat des aquaculteurs corses. Le secteur emploie environ 100 personnes, principalement de la main d'œuvre qualifiée :

  • La filière conchylicole est installée sur la côte orientale sur l'étang de Diana où sont réunies trois entreprises de production d'huîtres creuses, d'huîtres plates et de moules. L'étang est exploité depuis le début des années 60, le nom commercial des huîtres est « Nustrale di Diana » (les huîtres authentiques de Diane). Bénéficiant de conditions environnementales exceptionnelles, dans un milieu relativement préservé, la qualité de la production est reconnue au niveau national.
  • La filière piscicole est constituée de quatre entreprises qui produisent trois espèces, à savoir le loup (bar), la daurade royale et le maigre. Les principales fermes marines se situent dans le golfe d'Ajaccio (ferme marine des Sanguinaires du groupe Gloria Maris...) mais aussi en Haute-Corse (ferme marine de Spano Corbara).


Ferme marine des îles Sanguinaires
(J. Dornbusch)

 

La production aquacole actuelle est d'environ 2.250 tonnes par an, soit 1.200 tonnes de poisson (bar, daurade et maigre) et 1.000 tonnes de coquillages (moule et huître). 95 % de la production piscicole et 30 % des coquillages, qui s'inscrivent dans une démarche « qualité » forte, sont exportés vers le continent et les pays d'Europe. Cette démarche qualité est optimisée par diverses actions spécifiques :

 

  • veille quasi permanente du SAVU (Service d'assistance vétérinaire d'urgence) sur les exploitations corses ;
  • suivi environnemental des fermes piscicoles en mer ;
  • suivi Ifremer de la qualité des productions conchylicoles (phytoplacton toxique, microbiologie sanitaire) ;
  • suivi parasitaire avec l'Université de Corse ;
  • faible densité du cheptel dans les cages (quatre fois moins que dans les élevages grecs ou turcs) favorisant ainsi le bien-être de l'animal et la qualité du produit ;
  • obtention du Label rouge (le seul en France pour du poisson marin) pour les trois espèces de poissons élevés dans l'île.

L'aquaculture corse représente, après la viticulture et la clémentine, la principale activité exportatrice de l'île. Son chiffre d'affaires annuel est d'environ 13 millions d'euros. En termes d'emploi, la filière compte une centaine d'emplois directs.

Les entreprises

Les entreprises sont des entreprises artisanales, essentiellement constituées d'un seul salarié (deux au maximum) ou auto déclaré en artisan indépendant. L'effectif global est d'environ 300 emplois directs, soit 183 patrons et une petite centaine de marins. La moyenne d'âge est assez élevée (45 à 50 ans) et en augmentation même si quelques jeunes se tournent vers le métier.

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