Les ressources marines

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Les organisations professionnelles du secteur de la pêche maritime et de l'aquaculture

Le comité régional des pêches maritimes et de l'aquaculture (CRPMEM)

Les professionnels sont fédérés au sein du Comité régional des pêches maritimes et élevages marins de Corse qui gère les aspects administratifs de la pêche, assure le lien entre l'État, les collectivités et les entreprises de pêche. Cette instance réalise l'interface entre le pêcheur et le reste du tissu économique. Ses missions sont de plusieurs ordres et énoncées à l'article L 912-7 du Code rural et de la pêche maritime :

  • Représenter et promouvoir les intérêts des professionnels par une participation active aux instances publiques nationales et régionales, aux diverses réunions du CNPMEM pour promouvoir les intérêts des pêcheurs corses, participer aux réglementations nationales, à la promotion des métiers, à la réalisation de nombreuses actions de promotion et de communication vers le grand public, ou encore contribuer au Fond Européen pour la Pêche et les Affaires Maritimes (FEAMP) sur différents projets ;
  • Participer à la gestion durable des ressources halieutiques corses notamment par la mise en place d'un système de licences (création de la licence oursins en 2021) ; animation de commissions professionnelles ; propositions de limitations de captures visant l'amélioration des ressources ; propositions de réglementations, etc.
  • Contribuer aux politiques environnementales en Corse : le CRPMEM de Corse est membre notamment du conseil de gestion du parc naturel marin du Cap Corse et de l'Agriate ;
  • Participer à l'appui technique et scientifique sur de nombreux projets.

Les prud'homies

En France, les premières traces de ce type de corporation remontent au Moyen Âge. C'est d'ailleurs sur le modèle des prud'homies de pêcheurs qu'ont été institués, au XIe siècle, les premiers "tribunaux des métiers" chargés de trancher les litiges entre artisans : ce sont les ancêtres des conseils des prud'hommes, tels qu'ils fonctionnent encore aujourd'hui. Officiellement entrées dans le droit français en 1481 (sous le règne de Louis XI) puis supprimées à la Révolution, les prud'homies ont retrouvé une reconnaissance juridique au XIXe siècle avec des pouvoirs visant à réglementer l'activité de pêche. De nos jours, bien qu'elles aient perdu de leurs prérogatives, les prud'homies restent omniprésentes sur la côte française méditerranéenne où on en dénombre 36. Dans l'île, les territoires de pêche sont répartis en quatre circonscriptions de pêche appelées prud'homies. La plus ancienne, celle de Bastia - Cap Corse, a été créée en 1801, celle d'Ajaccio (qui regroupe 45 % des effectifs) en 1869, et celles de Balagne et Bonifacio en 1971. Leurs contours ont été redéfinis en 1993.

 

Répartition des métiers de la pêche
Source : OEC, 2016

 

 

Les autres organisations professionnelles du secteur de la pêche maritime et de l'aquaculture

Les organisations de producteurs (OP) sont regroupées en 2 fédérations nationales, l'ANOP (Association Nationale des Organisations de Producteurs) et la FEDOPA (Fédération des Organisations de Producteurs de la Pêche Artisanale). Ces OP jouent un rôle dans la gestion de la ressource et la mise en marché des produits de la mer, en gérant, pour le compte de leurs adhérents, les sous-quotas de pêche (notamment de thon et d'espadon) qui leur sont attribués Petite pêche côtière (OEC, M.C. Santoni) 94 annuellement. Trois grandes organisations de producteurs sont présentes pour les pêcheurs en Méditerranée : l'OP du LEVANT créée en 2020, l'OP du Sud et l'OP de la SATHOAN (Société Coopérative des Pêcheurs Sète Mole). Il n'y a aucune obligation pour les pêcheurs de s'affilier à une OP et ceux qui le sont, sont affiliés indépendant à l'une ou l'autre des trois OP.

La filière

Le secteur de la commercialisation des produits de la mer, les circuits de distribution, d'importations et d'exportations

Petite pêche
(OEC-RNBB, M.CSantoni)

Les structures de commercialisation des produits sont très faiblement développées. La filière souffre en particulier de l'absence de criée, de marée, de structure coopérative, de groupement ou d'organisation de producteurs. Cette situation, frein aux potentialités du marché, ne permet pas à l'offre de s'adapter aux fluctuations de la demande notamment en période estivale et pour certaines espèces. Toutefois, le contexte de la crise sanitaire a fait sensiblement évoluer la filière de commercialisation directe par le biais des réseaux sociaux. Le CRPMEM de Corse a par ailleurs développé une application dédiée à l'offre de commercialisation directe et géo-localisable.

Les aménagements de nombreux ports sont inégaux en termes d'équipements professionnels destinés à faciliter la pratique ou à améliorer la qualité de conservation des prises (stations d'avitaillement, aires de carénage, chambre froide, box de rangement des filets, étal de vente) mais de nombreux efforts, financés par la CDC, l'État et l'UE, ont été réalisés ces dernières années à l'initiative des organisations socioprofessionnelles et de certains maîtres d'ouvrage ayant en charge la gestion des ports. La CDC via l'OEC en charge de la mise en œuvre des mesures du FEAMP régional a lancé l'actualisation de son Plan Régional d'Organisation et d'Equipements des Ports de Pêche, afin que le plus grand nombre de ports puissent se doter des infrastructures en carence.

Quant à la conchyliculture, les principaux débouchés sont avant tout local et régional. La pisciculture, quant à elle, abonde les marchés nationaux mais aussi internationaux (principalement en exportant en Italie).

La diversification des activités

La valorisation de l'image de la petite pêche est déjà présente dans les objectifs stratégiques concernant la diversification du métier de pêcheur et la valorisation des produits. La stratégie régionale concernant la transformation et la commercialisation des produits de la mer et de l'aquaculture se décline en 3 grands axes comme suit :

  1. Soutien à la création d'entreprises de transformation
  2. Valorisation et Excellence des produits
  3. Environnement et Durabilité

C'est dans ce cadre qu'ont émergé plusieurs projets à l'instar de l'exploitation d'un « Fish Truck », principalement dédié à la promotion des produits transformés par un des gérants. Ce projet s'inscrit dans la continuité du développement de l'activité de diversification déjà entreprise par le patron pêcheur au travers de la création d'un atelier de transformation (la conserverie) et du dépôt d'une marque « mare e gustu ». Il réaffirme le renforcement de la place des filières pêche et aquacole dans le développement des territoires littoraux, dans une perspective de croissance bleue durable.

Dans le même esprit, grâce au régime cadre exempté de notification de l'OEC ont pu être financés des projets, tels que la modernisation d'ateliers de transformation et d'ateliers de découpe ou bien l'acquisition de matériels pour la conservation.

Enfin, le pescatourisme et l'ittitourisme répondent à une double demande des professionnels qui souhaitent également diversifier leurs activités, et des habitants et touristes qui veulent mieux connaître le monde de la pêche. En effet, l'organisation de sorties en mer sur des bateaux de pêche (pescatourisme), initiative mise en œuvre dans le cadre du Fonds européen pour la pêche, permet d'une part de faire prendre conscience de la difficulté du métier de pêcheur mais surtout de valoriser leurs produits au sein de la restauration ou en vente directe.

L'ittitourisme peut être conçu comme une activité complémentaire au pescatourisme (c'est ainsi qu'il a été retenu dans le PADDUC), en permettant aux clients de déguster les produits de la pêche du jour, mais aussi comme une activité de diversification en tant que telle.

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