Les risques naturels

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La radioactivité naturelle

La Corse exposée au risque radon

Comme toutes les régions granitiques, la Corse est exposée au risque radon et plus particulièrement la Corse-du Sud qui est le département dont l'activité en radon est la plus importante de France. Ce gaz inodore et incolore dont la densité est sept fois plus importante que l'air constitue la principale source de radioactivité naturelle en Corse. Le radon est présent partout : dans l'air, le sol, l'eau avec une concentration très variable d'un lieu à l'autre suivant de nombreux facteurs (pression, température, porosité, ventilation).

Dans l'air extérieur, le radon se dilue rapidement et sa concentration moyenne reste généralement très faible. Dans les espaces clos où l'air est confiné (caves, pièces d'habitation), le radon peut se concentrer plusieurs dizaines de fois plus qu'à l'air libre. Les concentrations varient également en fonction des caractéristiques de construction, de la ventilation et du mode de vie des habitants.

Grâce à un co-financement OEC et ARS, une cartographie géologique prédictive du risque radon en région a été réalisée par le BRGM. Elle repose sur l'interprétation croisée des données géologiques sur les différents faciès de granites et des cartes de fracturation. Ces travaux, corrélés aux résultats de campagnes de mesures, ont permis d'élaborer une carte de risque à l'exposition au radon. Une plaquette d'information et de sensibilisation intitulée « Le radon en Corse » a été éditée.

L'IRSN a défini et mis en œuvre une méthode permettant de cartographier le « potentiel radon » des formations géologiques du territoire français. En 2018, cette cartographie a permis de répartir les communes en 3 types de zones à potentiel radon : zone à potentiel radon faible (zone 1), zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent favoriser le transfert du radon vers les bâtiments (zone 2) et zone à potentiel radon significatif (zone 3).
 

Carte simplifiée du risque amiante et radon

Zones à potentiel radon

 

La gestion du risque radon reste une priorité au niveau national. En témoignent les nombreux plans dans lesquels la problématique a été inscrite : plan national Santé-environnement, plans nationaux d'action pour la gestion du risque lié au radon (adossés aux PNSE, dont le 4ème 2020-2024 vient d'être publié), plan Cancer et plan Santé-travail. Cette gestion s'appuie également sur des initiatives régionales prises notamment dans le cadre de l'élaboration de plans régionaux Santé-environnement (PRSE). A ce titre, en 2019 et 2020, des actions de sensibilisation des scolaires et des professionnels sur la qualité de l'air intérieur, avec un zoom sur le risque radon, ont été menées. Par ailleurs, durant ces mêmes années, en Corse-du-Sud, une remise gracieuse de capteurs de mesure à destination de plusieurs dizaines de propriétaires de logements projetant des travaux a été assurée.

Les risques pour la santé

L'Organisation mondiale de la santé reconnaît le radon comme un agent cancérigène pulmonaire.

En effet, le radon crée, en se désintégrant, des descendants solides radioactifs (polonium, bismuth, plomb) qui peuvent se fixer sur les aérosols de l'air et, une fois inhalés, se déposer le long des voies respiratoires en provoquant leur irradiation. Une exposition régulière, durant de nombreuses années, à des concentrations excessives de radon accroît le risque de développer un cancer du poumon. Il est admis que cet accroissement est proportionnel à la concentration de radon dans l'air inhalé et au cumul des expositions.

La Cellule interrégionale d'épidémiologie Sud (CIrE) et l'Institut national de veille sanitaire (INVS) ont étudié, à la demande de la Direction de la solidarité et de la santé de Corse, l'exposition au radon de la population insulaire. L'objectif de cette étude, dont les résultats ont été publiés en février 2006, était d'estimer le nombre de décès par cancer du poumon attribuables au radon en Corse. La caractérisation de l'exposition est basée sur une campagne de mesures, dans l'habitat, réalisée en 1995-1996. Le modèle de risque retenu a permis d'établir un risque relatif moyenné sur la vie entière pour l'ensemble de la population. La moyenne des mesures retenues est de 197 Bq/m³, le niveau moyen observé en France étant de 91 Bq/m³.

Après redressement sur la géologie, la saison de mesure et le type d'habitat, la moyenne est de 134 Bq/m³. L'évaluation de risque fait ressortir que 21,5 à 28,0 % des décès par cancer du poumon seraient attribuables au radon sur l'ensemble de la population (entre 33 et 44 décès par an). La part attribuable aux concentrations supérieures à 400 Bq/m³ serait comprise entre 30 % et 48 %.

En France, le radon est la seconde cause de cancer du poumon (environ 3 000 morts par an), derrière le tabagisme. L'exposition à la fois au radon et au tabac augmente de façon majeure le risque de développer un cancer du poumon.

La réglementation

Les propriétaires ou exploitants de certaines catégories d'établissements recevant du public sont tenus de surveiller l'exposition au radon. Depuis le 1er juillet 2018, un niveau de référence a été fixé à 300 Bq/m³.

En 2018, les catégories d'établissements recevant du public concernés par la surveillance de l'exposition au radon correspondent à celles de 2004 (établissements d'enseignement, y compris les bâtiments d'internat, les établissements sanitaires et sociaux, les établissements thermaux et les établissements pénitentiaires) auxquelles ont été ajoutés les établissements d'accueil collectif d'enfants de moins de 6 ans.

Les communes du territoire français sont réparties en 3 types de zones à potentiel radon sur la base de critères géologiques : zone à potentiel radon faible (zone 1), zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent favoriser le transfert du radon vers les bâtiments (zone 2) et zone à potentiel radon significatif (zone 3). La liste des communes est définie dans l'arrêté du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français. 60 % des communes corses, soit 80 % de la superficie de l'île, sont classées en zone à potentiel radon significatif. Le dépistage du radon dans les catégories d'ERP précitées ci-dessus est obligatoire :

  • dans tous les ERP situés dans les communes situées en zone 3 ;
  • dans les ERP situés dans les communes des zones 1 et 2, lorsque les résultats de mesurage existants dépassent 300 Bq/m³.

Les mesures de l'activité volumique du radon sont effectuées par l'IRSN ou par des organismes agréés par l'ASN, définies par la décision de l'ASN 2015-DC-0506 du 9 avril 2015.

mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments significatif

Les résultats doivent être affichés de façon permanente, visible et lisible, près de l'entrée principale de l'établissement, dans un délai d'un mois suivant la réception du dernier rapport. Le modèle de bilan figure en annexe 2 de l'arrêté du 26 février 2019 relatif aux modalités de gestion du radon dans certains établissements recevant du public et de diffusion de l'information auprès des personnes qui fréquentent ces établissements.

Des actions doivent être entreprises par le propriétaire ou l'exploitant pour réduire la concentration en radon dans l'établissement recevant du public. Sous réserve de résultat d'activité volumique n'excédant pas 1000 Bq/ m³, ces actions doivent être mises en œuvre de manière progressive et adaptée à la situation rencontrée.

Si l'activité volumique moyenne du radon est comprise entre 300 et 1000 Bq/m³, des actions correctives doivent être mises en œuvre (article R. 1333-34 et arrêté du 26 février 2019 relatif aux modalités de gestion du radon dans certains établissements recevant du public et de diffusion de l'information auprès des personnes qui fréquentent ces établissements) :

  • ouvrir régulièrement les fenêtres ;
  • vérifier l'état de la ventilation ;
  • réaliser des étanchements de l'interface sol/ bâtiment ;
  • améliorer ou rétablir l'aération naturelle du soubassement lorsqu'il existe.

Un dépistage du radon est effectué pour vérifier l'efficacité des travaux réalisés.

Si, à l'issue de ces actions correctives, l'activité volumique moyenne du radon se maintient au-delà du niveau de référence de 300 Bq/m³ ou si l'activité volumique est supérieure à 1.000 Bq/m³, une expertise est nécessaire pour identifier les causes de la présence de radon. Il est conseillé de faire intervenir un professionnel compétent.

Des mesures supplémentaires peuvent être nécessaires pour identifier les sources ainsi que les voies d'entrée et de transfert du radon dans le bâtiment. Les travaux sont ensuite définis au cas par cas, sur la base de l'ensemble des résultats. Les solutions à mettre en œuvre font appel aux deux principes suivants : limiter l'entrée du radon et réduire sa concentration dans le bâtiment. Les solutions consistent souvent en une combinaison de ces deux principes. A partir de la réception des résultats du dépistage initial, le propriétaire ou l'exploitant dispose d'un délai maximum de 36 mois pour conduire les actions correctives simples ou l'expertise et les travaux et en vérifier l'efficacité par un nouveau mesurage.

De façon générale, le dépistage du radon est renouvelé tous les 10 ans. Toutefois les dépistages sont effectués à fréquence inférieure dans les cas suivants :

  • si l'activité volumique moyenne du radon est supérieure à 300 Bq/m³, des actions correctives doivent être mises en œuvre et un dépistage du radon est effectué pour vérifier l'efficacité des travaux réalisés ;
  • si, à l'issue de ces travaux, l'activité volumique moyenne du radon se maintient au-delà du niveau de référence de 300 Bq/m³ ou si l'activité volumique est supérieure à 1000 Bq/m³, alors le propriétaire ou, le cas échéant, l'exploitant, fait réaliser toute expertise nécessaire pour identifier les causes de la présence de radon (mesurages supplémentaires, travaux). Là encore, un dépistage du radon est effectué pour vérifier l'efficacité des travaux réalisés le cas échéant ;
  • après la réalisation de travaux modifiant significativement la ventilation ou l'étanchéité du bâtiment.

Depuis 2018, le risque radon a été intégré à la démarche générale de prévention des risques professionnels. Les employeurs, dont l'activité est exercée au sous-sol ou au rez-de-chaussée de bâtiments ou bien dans certains lieux spécifiques de travail définis par arrêté, doivent prendre en compte ce risque dans le cadre de l'évaluation réglementaire des risques. Cette évaluation débute par une analyse documentaire complétée, si nécessaire, par du mesurage pouvant être réalisé par auto-mesurage. En cas de dépassement du niveau de référence de 300 Bq/m³, l'employeur met en œuvre des mesures de réduction de risque. Si malgré ces mesures, le dépassement du niveau de référence persiste, l'employeur doit mettre en œuvre un dispositif renforcé pour la protection des travailleurs. Un guide pratique pour la prévention du risque radon a été publié en 2020 par le Ministère du Travail et l'Autorité de Sûreté Nucléaire afin d'accompagner les employeurs.

L'habitat privé n'est pas, en l'état actuel de la réglementation, concerné par un dépistage radon. Cependant, dans les zones à risque, tous les propriétaires de bâtiments recevant du public de façon répétée et durable sont invités à procéder à des mesures de la concentration en radon. Il est également conseillé au public, habitant dans l'une des zones réputées à risque, de procéder à une mesure de la concentration en radon dans l'une des pièces habitables situées au-dessus du vide sanitaire ou de la cave grâce à la pose de dosimètres.

Information des acquéreurs et locataires de biens immobiliers sur le risque lié au radon

Pour les biens immobiliers situés dans les communes à potentiel radon significatif (zone 3), les acquéreurs ou locataires sont informés par le vendeur ou le bailleur de l'existence de ce risque. L'information est transmise à l'acquéreur ou au locataire au moyen de l'imprimé permettant d'établir l'état des risques naturels et technologiques, qui est disponible sur le site Géorisques. La réglementation n'impose pas la réalisation de mesure de la concentration de radon dans l'air intérieur des habitations au moment d'une vente ou d'une mise en location. Toutefois, la seule façon de connaître l'exposition au radon dans un bâtiment est de réaliser une mesure qui doit refléter l'exposition moyenne des occupants. En effet, la concentration est influencée non seulement par le potentiel radon du sol et la conception du bâtiment mais également par le mode de vie des occupants en matière de chauffage et d'aération.

Information donnée au public sur les risques majeurs :

Dans les zones à potentiel radon de niveau 2 ou 3, le risque radon est consigné :

  • dans un dossier départemental sur les risques majeurs disponible à la préfecture et à la mairie ;
  • dans un document d'information communal sur les risques majeurs consultable en mairie.

L’amiante dans le milieu naturel

 

Fibres d'amiante environnementale (BRGM Corse)

L'amiante peut être présente dans le milieu naturel dans les serpentinites qui constituent des roches ultrabasiques formant le manteau supérieur de la Terre. Soumises à l'érosion naturelle et aux activités humaines, ces serpentinites sont susceptibles de se désagréger et de libérer dans l'air les fibres d'amiante qu'elles renferment. La question du risque sanitaire lié à la potentielle mobilisation de fibres d'amiante dans l'air est alors posée.

Sur l'île, seul le département de la Haute-Corse est touché par ce risque : il compte sur son territoire de nombreux affleurements de serpentinites ou de gabbros se trouvant au contact de serpentinites. La probabilité de rencontrer de l'amiante dans les zones d'affleurement de ces roches est maximale dans les secteurs fracturés.

Plusieurs travaux et recherches sont effectués depuis 1997, avec pour objectif la prévention du risque sanitaire lié à l'amiante dans le milieu naturel par deux moyens : 

  • améliorer les connaissances en matière d'aléa, de risque et de conséquences sanitaires ;
  • inciter à la gestion du risque par une information régulièrement renouvelée à chaque avancée des connaissances.

Ces actions se poursuivent dans le cadre d'un plan interministériel initié en 2010-2012 relatif à l'amiante naturel en Corse. Ce plan résulte d'un travail collectif entre les ministères chargés de la santé, de l'environnement et du travail à l'échelon local sous l'égide de la préfecture de Haute-Corse avec la participation de l'Office de l'environnement de la Corse. 

 

L'atlas de l'aléa amiante

En 1997, une cartographie des affleurements de serpentinite présentant une forte probabilité de présence d'amiante avait été réalisée dans le cadre du partenariat OEC - BRGM et OEC - DSS et largement diffusée, notamment via le site internet régional du ministère de la santé.

En 2006, on commence à compléter cette carte pour l'ensemble des minéraux asbestiformes. Avec le financement du ministère du développement durable, le BRGM complète cette cartographie sur les zones à probabilité moins élevée de présence de roches amiantifères (zones d'éboulis, zones de mélange lithologique). Cette cartographie (1 : 50.000) 4 s'appuie sur des analyses en laboratoires d'échantillons représentatifs des faciès potentiellement amiantifères (150 analyses).

Sur les 236 communes de Haute-Corse, 139 possèdent sur leur territoire au moins une zone d'affleurement de serpentinite. Afin de caractériser l'exposition de la population aux fibres d'amiante dans le milieu naturel, les services de santé de Corse (DDASS, puis ARS) ont effectué de 2001 à 2010 des mesures de la concentration en fibres d'amiante dans l'air, avec une évolution sensible de la méthodologie entre 2005 et 2009.

Ainsi, 21 communes, dans lesquelles la probabilité de la présence d'amiante dans l'air semblait devoir être la plus forte, ont fait l'objet de mesures dans différents lieux de vie (extérieur, domiciles et établissements recevant du public).

Ces mesures sont complétées par une campagne de plus grande ampleur de 2010 à 2014. Ces nouvelles mesures ont porté sur un échantillon d'une trentaine d'agglomérations, dont plusieurs à risque moindre et deux communes en tant que communes témoins, de façon à obtenir une bonne représentativité de l'exposition de la population départementale. Une information des populations concernées a été réalisée et des dispositions préventives ont été prises ou sont en train de l'être dans certaines communes.

 

Le plan interministériel d'action amiante en Haute-Corse

Le plan interministériel d'action amiante intègre les recommandations émises par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans son rapport du 2 novembre 2010 sur les « Affleurements naturels d'amiante ». Celui-ci dresse l'état des connaissances sur les expositions, les risques sanitaires et les pratiques de gestion en France et à l'étranger.

Parmi les mesures importantes on peut citer celles qui ont contribué à mettre en place une méthodologie d'identification des zones à risque d'exposition potentielle ou avérée. Les premières études réalisées par l'OEC, la DREAL et le BRGM ont porté sur les communes de Murato, Bustanico et Corte. Il s'agit dans un premier temps de réaliser une cartographie au 1 : 10.000 des zones naturelles amiantifères (en identifiant en particulier les roches à nu) ainsi que des dépôts de terres et cailloux amiantifères de nature anthropique sur ces communes, d'étudier la faisabilité d'un recouvrement, d'analyser les types d'aménagement possibles, leur coût et leur efficacité.

Dans un second temps, une cartographie au 1 : 5.000 de l'aléa amiante sur les principaux secteurs de Haute-Corse concernés par la présence d'amiante dans le milieu naturel a été lancée toujours sous pilotage de l'OEC de la DREAL et du BRGM. Une étude sur les zones amiantifères et potentiellement amiantifères sur les communes du Cap Corse et de la région de Ponte Leccia a été finalisée au cours de l'année 2020.

26 communes ont fait l'objet d'une telle cartographie:

  1. Secteur 1 : Ponte Leccia (14 communes): Castineta, Morosaglia, Valle di Rostino, Castello di Rostino, Canavaggia, Bisinchi, Campile, Lento, Bigorno, Campitello, Volpajola, Scolca, Vignale et Murato (Murato est déjà réalisé, la cartographie sur cette commune sera mise à jour et homogénéisée avec les levés récents).
  2. Secteur 2 : Centre du Cap Corse (12 communes) : Pino, Barrettali, Canari, Ogliastro, Olcani, Nonza, Olmeta di Capocorso, Farinole, Luri, Cagnano, Pietracorbara, Sisco.

Cette étude fait suite aux études déjà réalisées sur les communes du « Grand Bastia » et de la région du Nebbiu.

L'amélioration de la connaissance sur ce risque, dont les conséquences peuvent être significatives sur la santé humaine, est un véritable outil d'aide à la décision pour les politiques publiques. En effet, cette cartographie permettra aux élus, de mieux prendre en compte ce risque qui peut être accentué dans certaines zones lors de travaux d'aménagement du territoire (BTP, remblais, déblais...) et de définir des actions de gestion du risque proportionnées et ciblées.

Une définition des Zones d'Intérêts Prioritaires (ZIP) ainsi qu'une phase de levé cartographique des ZIP, de prélèvement d'échantillons sur le terrain et d'analyse de ces échantillons a été réalisée pour l'ensemble des communes précitées. L'ensemble de ces résultats a fait l'objet d'un rapport définitif.

A ce jour, les territoires cartographiés sur les 46 communes concernées représentent une surface totale de 8.309 hectares. Cependant, de nombreuses communes de Haute-Corse doivent encore faire l'objet de cartographies détaillées à l'échelle 1/5.000 du fait de la présence de terrains amiantifères ou susceptibles de contenir des occurrences localisées d'amiante. Une cartographie l'échelle 1/5.000 représentant une superficie prévisionnelle d'environ 6.000 ha est en cours de réalisation et sera finalisée d'ici la fin 2023.

En Haute-Corse, plusieurs actions d'information et de communication ont été entreprises, le public visé correspondant à la population, aux maires des communes concernées, aux entreprises du BTP et aux maîtres d'ouvrage. En particulier, la plaquette d'information éditée et diffusée par l'ARS de Haute-Corse en 2005, ainsi que la réalisation d'un porter à connaissance à destination des élus, régulièrement mis à jour depuis 1998, constituent des vecteurs importants de cette action d'Information/ communication. Pour autant, en dépit du nombre très élevé et de l'importance des occurrences naturelles de roches amiantifères à travers tout le département de la Haute Corse, il n'existe pas aujourd'hui de support documentaire unique permettant au grand public d'accéder facilement et rapidement à des informations précises et didactiques sur ces occurrences. L'objectif de cette étude est d'établir 52 fiches descriptives pour les principales occurrences naturelles de roches amiantifères du département de la Haute-Corse. Élaborées à l'usage d'un public le plus large possible, ces fiches intègrent des informations pratiques telles que :

  • des informations générales (nom de la commune, coordonnées GPS en WGS84);
  • des informations sur l'environnement géologique;
  • des informations sur le niveau d'aléa (3 classes d'aléa) des formations géologiques concernées, et des descriptions techniques (nom et numéro de la carte géologique à 1/50.000, type d'affleurement, lithologies principale et subordonnée, typologie des occurrences, types d'amiante identifiés).

Ces fiches descriptives sont illustrées à différentes échelles (depuis l'affleurement jusqu'à l'échelle centimétrique), permettant ainsi de visualiser l'ensemble des sites ainsi que les principales structures amiantifères. Ces fiches ont été élaborées à partir de cibles réparties sur tout le territoire du département et sont représentatives à la fois des différentes lithologies amiantifères reconnues, indépendamment de leur niveau d'aléa, et des différents types d'affleurement (talus routier, carrière, affleurement naturel, etc.). 47 fiches concernent des sites remarquables pour l'occurrence d'amiante naturel, 4 fiches illustrent l'aspect de l'amiante rencontré dans les 4 principales lithologies potentiellement amiantifères (les serpentinites, les métabasaltes, les métagabbros et les tallcschistes), et une fiche traite en particulier de l'ancienne carrière d'amiante de Canari (document réf : BRGM/RP-64565-FR).

Des actions pour assurer la prévention du risque

La prévention du risque sanitaire lié à l'amiante dans le milieu naturel est l'un des objectifs des pouvoirs publics en Corse. Les mesures attendues par les collectivités se situent sur trois plans : des dispositions réglementaires pour clarifier l'application des dispositions existantes et, si besoin, les faire évoluer de façon à renforcer les moyens de prévention à visées environnementale et sanitaire déjà existants ; l'acquisition des connaissances permettant aux élus de définir des actions de gestion du risque proportionnées et ciblées ; l'attribution d'aides au financement des actions le cas échéant.


 

4. Cartographie de l'aléa amiante environnemental dans le département de la Haute-Corse (Rapport final BRGM/RP-58847-FR, novembre 2010).

 

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