Les sports et loisirs liés à la nature

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La randonnée et les épreuves sportives pédestres

 DRJSCS, Thierry Olive

L'aménagement des sentiers de randonnée (sentier du littoral, « mare à mare », « mare à monte », GR20, stradi antichi, sentiers du patrimoine) constitue un atout majeur et structurant pour le développement de cette activité.

 

Le Plan Territorial d'Itinéraires de Promenade et de Randonnée a pour objectif de créer un réseau de sentiers de randonnée accessible à tous les types de pratiques tout en permettant la sauvegarde des chemins ruraux.

La réhabilitation et l'ouverture de sentiers, au-delà des grands sentiers d'itinérance, a permis de structurer l'offre et de permettre de mieux répartir la circulation des randonneurs sur l'ensemble de l'île.

Voir le site : https://www.rando-patrimoine.corsica/

Fin 2016, le PDIPR de Corse-du-Sud, comptait près de 2 000 km de sentiers de randonnée avec différents types de pratiques : familiale, promenade, itinérance, sportive, etc. Le Département de la Corse-du-Sud s'est engagé par cette démarche dans une politique de développement maîtrisé des activités de pleine nature d'une part par l'entretien et la gestion de plus 1 500 km de sentiers de randonnée par des agents départementaux (agents de protection de l'environnement) et d'autre part par la mise en œuvre de programmes d'aménagements de sentiers, des travaux de sécurisation (mise en place de passerelles et de signalétique directionnelle) ainsi que des opérations de valorisation (signalétique patrimoniale). Cette politique à présent compétence de la Collectivité de Corse a pour ambition d'enrichir encore le maillage de ces sentiers et d'étendre sur le territoire du cismonte, le travail qui a été initié dans le pumonte. Les sentiers inscrits au PTIPR bénéficient de ces aménagements et comportent un balisage homogène sur l'ensemble du territoire insulaire.

La randonnée connaît un développement croissant qui, lorsqu'elle est pratiquée dans les secteurs abritant des espèces faunistiques ou floristiques vulnérables, peut nuire à la préservation des équilibres biologiques si des mesures protectrices ne sont pas mises en œuvre. Par ailleurs, la réouverture des sentiers permet d'une part de restaurer des corridors biologiques disparus et d'autre part de garder le milieu naturel ouvert par un entretien maîtrisé.

Le développement des courses «hors-stade» nécessite une concertation préalable impliquant l'ensemble des acteurs concernés. En effet, ces événements induisent un nombre important de personnes sur des sites naturels et des procédures doivent être formalisées afin de prévenir des éventuels effets néfastes.

La randonnée naturaliste, activité bien développée ou en plein essor dans des régions riches en biodiversité, représente en Corse un pôle d'activité non négligeable grâce à sa faune et sa flore endémique (sittelle corse, orchidées, plantes de montagne, papillons, etc.) doublée d'une variété de paysages importante. Souvent pratiquée individuellement ou en petits groupes spécialisés, elle a tendance à se développer et présente un intérêt certain car pratiquée souvent hors saison estivale. Dans certains cas un minimum d'encadrement spécialisé serait nécessaire pour limiter les impacts potentiels.

Une première version d'un guide des bonnes pratiques a été élaborée et sera enrichie tout au long de la démarche. Il s'agit d'un vade-mecum de consignes et obligations à respecter en vue de maintenir la préservation des espaces naturels traversés. Il s'impose de fait aux associations organisatrice d'évènements dans la pleine nature et son application est une condition indispensable pour l'obtention d'un soutien financier auprès de la Collectivité de Corse.

Au-delà du PTIPR en cours de réactualisation et des travaux engagés par les commissions (CTESI), la Collectivité de Corse dans le cadre d'une (DRJSCS) convention avec le Conservatoire du littoral ouvre et entretient des sentiers de promenade et de randonnée pédestre ouverts aux publics. Sont ainsi concernés des parcours dans l'Agriate, en Balagne, dans le Cap et en Plaine orientale. L'ensemble des sentiers de randonnée situés sur les terrains du Conservatoire du littoral sera à terme inscrit au PTIPR.

La présence des gardes du littoral (une vingtaine en Haute-Corse et 27 en Corse-du-Sud) permet d'assurer une surveillance des sites, d'informer le public et de faire respecter les réglementations. Ces gardes ont également un rôle important en matière de sécurité (surveillance incendie, pouvoir de police au travers de leur assermentation notamment).

Sur certains sites sensibles ont été mises en place des zones d'interdiction temporaires ou permanentes d'accès aux randonneurs (pozzines de Melo et de Creno, zones de mise bas des mouflons de Tassinetta, zones de nidification des gypaètes). Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie de création des aires protégées, l'extension de zones de préservation est envisagée.

Le GR20 constitue l'itinéraire de randonnée le plus emblématique et donc le plus fréquenté de Corse. En 2019, l'assemblée de corse a souhaité qu'une mission d'étude et de gestion de la fréquentation sur la chaîne centrale de l'île ainsi que pour les sites à forte valeur patrimoniale soit menée. a cet effet l'OEC avec ses partenaires (PNRC, ATC, Université de Corse) a mis en œuvre la première phase de cette étude sur le GR2. : quantification et qualification de la fréquentation en 8 points particuliers (Calenzana, Carozzu, Petra Piana, Prati, Asinao, Paliri, Grotelle et Ninu).

Durant les 2 mois d'enquête, un total de 15.030 personnes sont entrées sur le sentier (Calenzana: 5.500, Petra Piana : 3.350, Prati : 2.440, Conca: 3.740).

L'étude a mis en évidence qu'il attire une clientèle internationale qui reste majoritairement européenne (95% de vacanciers). Dans le détail, 72 % des usagers viennent de France continentale, 5 % de Corse et 23 % de l'étranger.

Les randonneurs se distinguent de la population française sur plusieurs aspects :

  • davantage d'hommes que de femmes
  • davantage de directeur, cadre, profession intellectuelle (+44%)
  • 93% des randonneurs préparent leur séjour de manière autonome (équivalent France), 99% ne font pas appel à un guide ou accompagnateur professionnel, 57% envisagent ou ont réalisé le circuit dans sa globalité (avec une préférence pour le GR Nord).

Le GR20 est fortement associé à une image de la pratique sportive mais constitue une réponse à l'envie de découverte de la nature et des paysages. Les randonneurs « sportifs » représentent la moitié des randonneurs français mais 87% des randonneurs ne sont pas licenciés, seuls les randonneurs allemands semblent déroger à la règle (41%).

La moyenne de la taille du groupe est de 3,16 personnes et comprend en moyenne 3,21 adultes et 0,79 enfants.

Ce n'est donc pas une sortie familiale mais bien un parcours sportif.

De façon générale, l'étude menée en 2019, montre que le GR20 semble bénéficier d'une bonne image auprès des randonneurs. Les taux de satisfaction élevés sont assez surprenants compte tenu des retours de clientèle des agences (ce résultat général ne correspondant pas forcément aux résultats nationaux dans la mesure où la clientèle française critique l'information, l'accueil et le confort).

En 2020, sa gestion a dû être adaptée à la crise sanitaire : Les délégations de service public pour la gestion totale (le délégataire réalise la gestion totale du Refuge) ou mixte (des agents du PNRC sont en permanence sur place pour gérer la surveillance, l'encaissement des nuitées, la sensibilisation et le délégataire réalise la prestation de restauration) des refuges ont été effectuées entre le 20 juin 2020 et le 5 octobre 2020 pour cause de Covid 19. Préalablement, le PNRC, conjointement avec le sous Préfet de Corte et l'ARS Corse avaient partici-pé aux réunions nationales sur les questions sanitaires concernant les grands itinéraires (animées par le Préfet de Savoie) puis fait valider 12 protocoles sanitaires pour les 12 refuges (+ 1 protocole pour le refuge de la Sega à Corte hors GR20). Ces protocoles sanitaires qui ont permis l'ouverture des refuges et zones de bivouac en version limitée, avec obligation pour chaque randonneur de réserver préalablement sa ou ses nuitées via la centrale de réservation en ligne ont bien été respectés et aucun cas de Covid 19 n'a été décelé.

En 2020, la fréquentation a été de 70.000 nuitées soit 85% de la fréquentation habituelle.


 

La randonnée équestre

Il existe en Corse 48 centres équestres assez également répartis sur le territoire et huit courses hors centre équestre (Source : DRJSCS d'après le site du Comité régional d'équitation (CRE) 2016) . Les impacts négatifs générés par cette activité sont négligeables à l'exception du passage sur des sols fragiles, comme les dunes.

 

Les randonnées équestres sur les plages nécessitent une concertation du fait de leur développement.

 

DREAL Corse

La randonnée motorisée

La circulation terrestre à moteur dans les espaces naturels est sauf exception interdite par la Loi (Article L. 362-1 du Code de l'environnement ). Sur certains sites protégés (terrains du Conservatoire du littoral, communes du PNRC, chemins de randonnée composant les PDIPR, forêts bénéficiant du régime forestier, espaces naturels des départements, etc.), cette réglementation est renforcée.

Sur les terrains du Conservatoire du littoral, des aménagements destinés à protéger les milieux les plus fragiles et à limiter les conflits d'usages ont été réalisés (ganivelles, dispositif anti-intrusion, etc.). Des pistes ont été cicatrisées et les plans de circulations redéfinis.

L'activité de découverte de la Corse par les circuits 4x4, quad et moto répond à une demande sociale forte. Elle est organisée par une douzaine d'entrepreneurs insulaires diplômés, dont les itinéraires et leur fréquentation ont été évalués. Toutefois, d'autres opérateurs non locaux échappent à la plupart des statistiques compte tenu de la clandestinité de leur présence. On constate sur internet notamment la diffusion d'images faisant la promotion de pratiques interdites en milieu naturel. Une cellule de veille est assurée par la DRJSCS pour enrayer cette fréquentation migrante, en partie due à des régimes de protection plus draconiens dans leurs régions d'origine.

La pratique sportive concerne une vingtaine de clubs, évoluant pour la plupart sur des terrains ou circuits privés. Une minorité de licenciés pratique la discipline d'enduro et s'entraîne sur des chemins. Très peu de manifestations sont organisées en Corse.

Les pratiques individuelles de loisirs (liées à la randonnée, à la chasse ou à la pêche) sont par contre particulièrement anarchiques et sont difficiles à maîtriser.

La circulation des véhicules à moteur, qui est interdite dans les espaces naturels sauf sur les voies ouvertes à circulation, peut générer dérangement de la faune, destruction de plantes rares ou endémiques, braconnage, dégradation des plages, pollution, bruit et conflits d'usage. Sur certains itinéraires, les comportements inadaptés induisent une dégradation des sites du fait des ravinements.

Une structuration des professionnels est nécessaire. À ce titre, la DRJSCS organise, en lien avec les partenaires régionaux, une concertation avec l'ensemble des professionnels en vue de finaliser une charte de bonnes pratiques. Cette charte, qui pourrait prévoir la communication des tracés et des dates d'usage pour l'ensemble des activités de randonnée motorisée, constituerait un label de re-connaissance des signataires.

Les Plans départementaux des itinéraires de randonnées motorisées, à l'image de ce qui se passe dans les autres régions, sont difficiles à réaliser. Une commission thématique sera mise en place dans le cadre des travaux de la CTESI afin de mener une réflexion commune avec l'ensemble des acteurs sur les moyens à mettre en œuvre pour préserver et concilier les usages en randonnée motorisée.

La pratique des taxis 4X4 se développe en Haute-Corse (Agriates par exemple) et doit être accompagnée.

 

Les voies vertes, le cyclotourisme et le vélo tout terrain

Il n'existe que très peu de linéaires de pistes cyclables et presque uniquement en site urbain.

Trois projets de voies vertes sont à l'étude :

  • le plus avancé concerne la ville de Bastia (traverse nord-sud en bord de mer entre Port Toga et la Marana, 4 km). Ce projet devrait être étendu pour permettre la liaison Bastia-Bonifacio dans le cadre de l'itinéraire EuroVélo n° 8 ;
  • le deuxième, porté par la CAPA et le Conseil départemental, consisterait en un itinéraire entre la Gravona et le site de la Parata par Saint-Antoine;
  • un dernier projet doit permettre de relier l'agglomération de Porticcio au site de la Parata par le bord de mer.

Le cyclotourisme est limité à des usagers avertis du fait de la topographie (fortes pentes). Le nombre de pratiquants et les manifestations sportives augmentent néanmoins fortement. Concernant le développement de l'offre « cyclotourisme », on peut noter les initiatives suivantes :

  • l'édition d'un guide du cyclotourisme pour la Corse (Agence du tourisme de la Corse, ATC) et d'un pour la Haute-Corse (Conseil départemental);
  • la participation de la CAPA et de la communauté de communes de l'Oriente à des appels à projets européens.

Compte tenu des évolutions techniques rapides des vélos à assistance électrique, la pratique de ces activités dans les années futures va sans doute progresser.

Voir paragraphe « Transports et déplacements durables » 

En ce qui concerne le VTT, le comité régional de cyclisme travaille activement sur l'enrichissement et l'organisation des parcours. D'importants travaux de labellisation et viabilisation ont été entrepris en haute Corse notamment permettant l'officialisation de plus de 200 Km de parcours (Castagniccia, Costa Verde, Nebbiu, Cap Corse etc.). On observe toutefois, tout comme pour les loisirs motorisés, un manque de parcours organisés sur une grande partie du territoire. Sur certains itinéraires, à dire d'experts, la situation se dégrade du fait des ravinements observés sur les sentiers. Un plan régional de développement des activités a cependant été proposé par le Comité régional de cyclisme.

À noter que les EPCI souhaitent développer cette offre et que de nombreux professionnels sollicitent des aides pour s'équiper en VTT.

Parallèlement, depuis 2014, ont été mis en place un « Espace Cyclo sport » qui a été labellisé FFC et, à titre d'expérimentation, deux « stations VTT » en milieu rural.

 

 

Les sports d’eau vive

 B. Recorbet

 

Le réseau hydrographique corse a pour caractéristique de grandes variations de niveau qui limitent la majorité des activités au printemps. La pratique de l'hydro-speed et du raft est très faible, celle du kayak se limite à des pratiquants de bon niveau, souvent étrangers, évoluant principalement sur des rivières d'altitude. Pour ces activités, on n'assiste pas à un tourisme de masse comme cela peut se pratiquer dans d'autres régions.

 

La pratique du canyonisme attire en revanche de plus en plus d'adeptes. On estime le nombre de pratiquants à 50.000 durant la saison estivale. Si les impacts environnementaux sont peu connus, une étude réalisée par l'université de Corse en 2013 indique qu'ils seraient limités (Étude de l'université de Corse, laboratoire d'hydrobiologie, 2013, financée par l'Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse.).

Le phénomène est néanmoins géographiquement contenu : seuls neuf ou dix canyons sur les 73 identifiés sur l'île font l'objet d'une commercialisation et d'un suivi via des études comportant des comptages (Étude fréquentation DRJSCS).

La gestion de la fréquentation est réalisée, sur terrains publics, par certaines communes en limitant le nombre de professionnels autorisés à exploiter le site. Pour les terrains privés, il n'existe pas de dispositif de régulation de la pratique (Pulischellu par exemple). Une ou deux communes ont pris des arrêtés d'interdiction pour des motifs de sécurité publique. Il n'y a pas de réglementation locale d'usage des canyons, mais des chartes de bonne conduite ont été élaborées par les professionnels.

La pratique du canyonisme demeure une activité dangereuse comme le rappelle le drame qui s'est produit au mois d'août 2018 dans le canyon de Zoicu à Soccia (Corse-du-Sud) lorsqu'une vague de plusieurs mètres causée par de violents orages en amont a emporté sept pratiquants de canyoning, dont cinq ont trouvé la mort.

Suite à cet accident, des groupes de travail ont été mis en place, sous l'impulsion de la préfecture de Corse. Les arrêtés préfectoraux relatifs à la pratique du canyonisme dans les deux départements corse, ont été réécrits permettant une harmonisation des pratiques.

L'augmentation des usagers liée au développement de la randonnée aquatique (sur le Vecchio ou le Tavignano par exemple) et du « ravinisme » (remontée de cours d'eau) pourraient avoir des impacts importants sur les poissons.

Des cartes des rivières autorisées à la pratique du kayak (mentionnant notamment les accès) sont en cours d'élaboration. Ces cartes, qui sont appelées à être relayées par les offices du tourisme, pourraient être généralisées à l'ensemble des activités de sport d'eau vive.

Au rang des activités de loisirs, la baignade estivale en eau douce impacte les milieux aquatiques à une période où les milieux sont fragilisés par le piétinement des fonds, la mise en suspension des sédiments, la diffusion de micropolluants issus des crèmes solaires...

 

 

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