Les plaines et collines exploitées

Anciennes terrasses du village de Nonza au Cap Corse

Située à l’étage mésoméditerranéen, l’entité « plaines et collines exploitées » comprend toutes les plaines alluviales et les collines qui les bordent. Les milieux rencontrés dans cette entité sont des prairies permanentes, des vergers et des oliveraies, et d’autres terres cultivées, en particulier le maraîchage et la viticulture.

La plus importante des plaines en superficie (12 % de la superficie insulaire) est la plaine orientale qui s’étend de Bastia à l’embouchure de la Solenzara.

Ces milieux modifiés, offrent d’importantes zones ouvertes, souvent en mosaïque, avec des milieux plus fermés. Ils capitalisent ainsi le double avantage des sites ouverts riches en plantes à fleurs (notamment prairies à orchidées sauvages), donc riches en insectes et par suite propices pour la petite faune insectivore, associés à des sites boisés assurant un nécessaire « refuge » pour de nombreuses espèces, notamment, de la petite faune sauvage. À titre d’exemple, ces milieux sont très favorables à la tortue d’Hermann, au guêpier d’Europe ainsi qu’au milan royal, ou encore, à l’œdicnème criard.

 

Les villes, villages et jardins

Compte tenu de la forte proximité avec les milieux naturels du tissu urbain insulaire, les espèces présentes dans ces espaces sont souvent originales et patrimoniales.

Les espèces communes sont par ailleurs souvent de bons indicateurs de l’état de la biodiversité dans les zones proches : pollinisateurs, coccinelles, papillons des jardins etc.

L’intégration de la nature en ville par les collectivités est donc une démarche nécessaire.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la Trame verte et bleue (TVB) en Corse des projets de type « nature en ville » voient le jour (création de jardins partagés, rénovation de jardins patrimoniaux, etc.).

Dans le but d’atteindre au mieux les objectifs du « Grenelle II », il parait ici important d’intégrer le particularisme du tissu urbain insulaire, des problématiques liées à l’urbanisation des espaces ainsi que la répartition des espèces végétales notamment. Une réflexion importante a lieu par ailleurs sur les espèces envahissantes : détermination, localisation, suivi et contention, et bien sûr, sensibilisation à la non-introduction d’espèces exogènes.

 

 Le milieux littoral, rocheux et sableux

Le milieu littoral rocheux

Îlot du Toro

Une grande partie des côtes de Corse est rocheuse, avec un relief plus ou moins accentué. En fonction de la morphologie (de la pente surtout) et du degré de compaction du substrat, on peut distinguer :

  • des falaises de pente et de roche variables ( falaises calcaires de Bonifacio, rhyolitiques de Scandola) ;
  • des plates-formes plus ou moins larges, dues à une érosion marine datant du quaternaire récent, recouvertes çà et là de dépôts détritiques (sables et graviers) plus ou moins épais (Testa Ventilegne, sud de Campomoro, etc)

Les végétaux liés à ces milieux doivent obligatoirement posséder des adaptations
physiologiques qui les rendent aptes à supporter des concentrations plus ou moins fortes en sels. Malgré ces conditions défavorables, le littoral rocheux accueille une diversité d’espèces floristiques présentant un fort endémisme, en particulier celles du genre Limonium. Le cormoran huppé, le balbuzard pêcheur et le faucon pèlerin constituent les espèces faunistiques les plus caractéristiques.

Le milieu littoral sableux (plages et arrière-plages)

Plage de Capu Larausu à Propriano

Les plages de sable constituent la majorité du littoral de la côte orientale entre Bastia et Solenzara et sont ponctuelles ailleurs. Dans les secteurs à vent dominant favorable se sont constituées des dunes dont certaines sont encore bien conservées.

Les plages et arrière-plages accueillent de nombreuses espèces et habitats rares et menacés comme les « dunes à genévriers », habitat prioritaire de la directive « Habitats » et l’escargot de Corse (Tyrrhenaria ceratina), connu dans une seule station au monde, le site de Campo dell’Oro prés d’Ajaccio.

Les principales menaces qui pèsent sur ces sites littoraux sont la fréquentation touristique très importante (piétinement), les installations de plage non maîtrisées, la pratique de sports motorisés (4x4, quad, etc.).

Voir le chapitre "Les sports et loisirs liés à la nature".

 

Les acquisitions du Conservatoire du littoral assurent une protection efficace de ces milieux mais ne représentent qu’une faible part des plages concernées.

Les îlots marins

La Corse est environnée de nombreux îlots satellites peu éloignés des côtes et de petite taille dont 111 sont colonisés par des plantes vasculaires. Plus de 80 % d’entre-eux ont des superficies comprises entre 0,1 et 5 ha. Les deux plus grandes îles, Cavallo et Lavezzu, atteignent seulement 113 ha et 66 ha. Ces îlots présentent le même substrat géologique que la Corse et n’en sont séparés que par d’assez faibles profondeurs.

Ils abritent une végétation remarquable mais fragile qui a su composer avec des conditions de vie extrêmes (embruns marins) mais qui doit faire face aujourd’hui aux impacts des activités humaines. Malgré cela, certains îlots satellites conservent une grande valeur patrimoniale :

  • deux espèces, non présentes en France continentale, ont leur unique station corse sur un îlot : l’ipomée sagittée (Ipomoea sagitatta) sur l’île Lavezzu et le champignon de Malte (Cynomorium coccineum) sur l’île Ratino ;
  • plusieurs îlots montrent des taxons endémiques rares, tel le silène velouté (Silene velutina), endémique corso-sarde.

La faune est principalement constituée d’oiseaux marins nicheurs (goéland d’Audouin, puffin cendré, cormoran huppé de Méditerranée, etc.). Deux espèces d’amphibiens et six espèces de reptiles ont été observées sur 80 des îlots pourvus de plantes vasculaires.

Les principales menaces pesant sur cette faune micro-insulaire concernent la nidification de certains oiseaux rares et menacés : dérangement des oiseaux lors des périodes de nidification et prédation des œufs par les rats.

En Corse, les îlots marins bénéficient d’un statut fort de protection et de mesures de gestion dans les réserves naturelles : archipel des îles Lavezzi, archipel des îles Cerbicale, îles Finocchiarrola, etc. 

 

Îlot rocheux au Capu Rossu

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