Les ressources énergétiques

Veuillez choisir le millésime de ce document :

Les ressources locales et la consommation énergétique

Figure 27 : Bilan des consommations d'énergie primaire en 2018 (OREGES de Corse)

L'insularité et le manque de ressources énergétiques locales induit une forte dépendance en matière d'approvisionnement énergétique. Ainsi, bien que le mix électrique de la Corse se caractérise par un taux très important d'énergies renouvelables (EnR), l'île reste dépendante des approvisionnements extérieurs pour plus de 86 % de sa consommation totale d'énergie primaire en 2018 (carburants pour les transports, gaz de pétrole liquéfié pour le chauffage notamment, combustibles pour la production d'électricité, importations d'électricité via les liaisons électriques avec l'Italie et la Sardaigne...).

Le mix énergétique désigne l'ensemble des différentes sources d'énergie primaire utilisées pour la consommation finale d'une zone géographique donnée. En Corse, il inclut les énergies fossiles (produits pétroliers ou d'origine pétrolière comme le gaz de pétrole liquéfié - GPL) et des énergies renouvelables (hydraulique, solaire, éolien, biomasse). Il comptabilise toutes les énergies primaires, notamment celles consommées pour la production d'électricité, les transports, le chauffage des bâtiments, etc. Le mix énergétique de la Corse intègre également les importations d'électricité via les liaisons avec l'Italie continentale et la Sardaigne. 

La part des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie primaire s'élève à 16,2% en 2018, si l'on intègre dans ce bilan la part des biocarburants incorporés dans le gazole et l'essence, respectivement 5 % et 7 % à destination des transports routiers. Ramenée en énergie finale, cette part augmente à 17 % pour l'année 2018. La consommation primaire est de 7.828 GWh en 2018.

 

On constate que ces quinze dernières années ont été marquées :

  • par une augmentation des consommations énergétiques de l'île jusqu'en 2011 suivie d'une stabilisation due notamment à l'effet positif des actions de maîtrise de la demande en énergie portées conjointement par la Collectivité de Corse, via l'Agence d'Aménagement durable, d'Urbanisme et d'Energie de la Corse (AUE), l'État, l'ADEME, EDF et l'Union Européenne au travers des fonds FEDER ;

  • par une hausse continue de la part des énergies renouvelables ;

  • par l'augmentation des importations d'électricité depuis la Sardaigne traduisant la mise en œuvre du Plan énergétique de la Corse qui prévoyait la réalisation de la liaison électrique « SARCO » ainsi que l'augmentation progressive de sa puissance. Cette liaison a été mise en service en 2006 et a atteint une puissance de 100 MW en 2010 ;

  • par une forte fluctuation de la production d'électricité d'origine renouvelable due à la prépondérance de l'hydroélectricité dépendante des variations annuelles des apports hydriques. Toutefois, la part des énergies renouvelables a été renforcée ces dernières années suites à la mise en service de la centrale hydroélectrique du Rizzanese (50 MW) ainsi qu'à un développement soutenu du photovoltaïque (+ 150 MW entre 2010 et 2018) ;

  • par une baisse continue des importations de GPL, de l'ordre de 32 % et une baisse de 55 % de la consommation de fioul depuis 2013 (hors correction climatique).

En 2020, les effets de la crise COVID19 sur l'économie et les modes de vie ont impacté les consommations énergétiques :

- Pour les produits pétroliers :

Comme l'indique le tableau suivant, pour l'ensemble des carburants issus du pétrole, la consommation a diminué de 19% entre 2019 et 2020 en Corse.
 

Mois 2019 2020 Evolution
2019/2021
janvier 24 750 23 853  -15,28% 
février 22 773 21 233 -9,87% 
mars 23 708 17 484  4,20% 
avril 30 292 10 403  -24,67% 
mai 32 466 17 727   
juin 36 520 25 515   
juillet 48 475 42 228   
aout 51 282 46 004   
septembre 33 301  32 631   
octobre  29 475  25 784   
novembre 21 175 18 675   
décembre  22 646 22 890   
TOTAL  376 865  304 408    
Tableau 14 : Consommation tous carburants en Corse, par mois en m3 (source : DPLC)

 

Un examen des consommations mensuelles montre que si, pour janvier et février 2020, la diminution de consommation mensuelle en glissement sur 12 mois est limitée à moins de 10% par rapport à janvier et février 2019, elle atteint 26% en mars, 66% en avril (minima historique de consommation de produits pétroliers en Corse pour une période récente : juste au dessus de 10.000 m³), 45% en mai et 30% en juin. Ensuite à partir de juillet 2020, cette consommation reste plus faible que celle du même mois de 2019, mais dans des proportions plus faibles. 

Par type de produit, on observe une baisse de la consommation d'essence et de gazole de 17 et 16% entre 2019 et 2020, avec un minima historique de consommation en avril pour ces deux produits : 1 932 m3 pour l'essence et 5 826 m3 pour le gazole. 

Pour le JET A1 (carburéacteurs, aviation civile), la diminution de consommation annuelle entre 2020 et 2019 est de 57% avec une diminution de 98,5% et 95,7% en avril et mai 2020 en glissement sur 12 mois. Le gazole non routier (BTP, agriculture, etc.) voit sa consommation diminuer de 19% de 2019 à 2020, avec une très forte diminution en glissement sur 12 mois sur les 6 premiers mois de l'année 2020, avec même une diminution de plus de moitié entre mai 2019 et mai 2020. Pour le fuel domestique, la baisse de consommation annuelle entre 2019 et 2020 a été limitée : 12,5%.
 

- Pour les consommations électriques :

 
 
Figure 28 : - Production hebdomadaire d'électricité en Corse (y compris importations) en GWh.
(DREAL d'après open-data EDF Corse)
 

Le graphique indique que la production d'électricité (y compris les importations) a été analogue à celles des années précédentes sauf entre les semaines 18 et 26, où elle a été nettement inférieure. L'examen hebdomadaire de la production électrique 2020, montre qu'entre les semaines 18 et 25 la production électrique 2020 se situe entre 80% et 89% de celle de la production moyenne de la même semaine pour les années 2016-2019. Pour quasiment toutes les autres semaines de 2020, la production moyenne se situe entre 90% et 110% de la production moyenne sur 4 années. Sur l'ensemble de l'année 2020, la baisse de production par rapport aux années 2016-2019 est de 2,7% et en dehors de la période comprise entre les semaines 18 à 25 de 0,78%, soit une quasi-égalité.

Pages du document :
1
  • _BACKTO

Espace privé

La Lettre