Le milieu marin

Le pourtour de la Corse se caractérise par de nombreux éléments biologiques et biocénotiques liés aux caractéristiques physiques. Ainsi, le plateau continental est quasi absent sauf au nord du Cap Corse et dans une moindre mesure sur la façade orientale.

74 % du linéaire côtier sont constitués de substrat dur, milieu très intéressant d’un point de vue écologique. Les connaissances concernant ces milieux commencent à s’étoffer mais sont encore loin d’être exhaustives.

Cependant, le milieu marin est soumis à un certain nombre d’aménagements, dont certains peuvent altérer les fonds riches ou sensibles (aménagements portuaires, mouillages sauvages, rejets d’effluents en mer, etc.) et déstabiliser les équilibres écologiques. Un important programme d’études et de suivis de l’état du littoral marin (LIMA) est mené par le BRGM depuis 1999 pour le compte de l’OEC.

Herbier de posidonie et grande nacre

Plusieurs habitats marins présentent un intérêt majeur au niveau régional : les herbiers de posidonies qui sont encore assez bien préservés du fait d’un aménagement encore relativement faible du littoral (un réseau de suivi de cette espèce a été créé en 2004) ainsi que les communautés du coralligène, les forêts de cystoseires, les trottoirs de lithophyllum, les grottes sous-marines ou les têtes de canyons.

Les programmes d’acquisition des données de carto graphie d’habitats marins dans les zones Natura 2000 en mer, dont le rendu est attendu pour mi 2013, devraient permettre d’avoir une meilleure connaissance de leur répartition.

Pour préserver ces habitats emblématiques, un réseau d’aires marines protégées (AMP) a été mis en place à partir de la stratégie nationale de création et de gestion d’AMP de 2007. Les objectifs principaux sont l’extension du réseau Natura 2000 en mer, la création de huit parcs naturels marins et le soutien à l’intervention du Conservatoire du littoral sur le domaine public maritime. Ainsi, les sites Natura 2000 en mer ont été proposés à dire d’experts et à partir des données bibliographiques existantes puis une analyse stratégique régionale (ASR) s’est mise en place afin de définir les besoins en matière d’AMP.

Lithophyllum, algue rouge calcifiée

En Corse, menée par l’Office de l’environnement de Corse et l’Agence des aires marines protégées suite à la signature d’une convention cadre entre l’État et la Collectivité territoriale de Corse en octobre 2010, l’ASR oriente pour la prochaine décennie la mise en place d’un réseau d’AMP en cohérence avec les différentes directives européennes concernant la gestion du milieu marin (Natura 2000, directive cadre sur l’eau, directive cadre stratégie sur le milieu marin) et les objectifs nationaux issus des « Grenelles » et des stratégies marines. L’ASR, approuvée par l’Assemblée de Corse le 23 mars 2012, fixe des actions à court terme et des objectifs à moyen et long termes. Sont notamment envisagés l’extension de la réserve naturelle de Scandola et la création d’un parc naturel marin autour du Cap Corse.

La réserve naturelle des Bouches de Bonifacio constitue la plus grande réserve marine française avec une superficie de 80 000 hectares dont une zone de protection renforcée sur 12 000 ha et une zone de non-prélèvement de 1 200 ha.

Le Parc national de la Maddalena et l’Office de l’environnement de la Corse ont signé une convention portant création du Parc international marin des Bouches de Bonifacio (PIMBB) avec un statut de groupement européen de coopération territoriale (GECT). L’objet de ce groupement est de mettre en œuvre un plan de gestion commun, de proposer aux autorités compétentes des mesures adaptées en faveur d’un renforcement de la sécurité maritime dans le détroit international des Bouches de Bonifacio, de rechercher des financements régionaux, nationaux et communautaires et de mettre en œuvre des projets de coopération territoriale cofinancés par la communauté européenne.

Par ailleurs, l’accord entre la France, l’Italie et Monaco en 1999 a institué le sanctuaire Pelagos pour les mammifères marins qui couvre 87 500 km2, en englobant totalement la Corse, et interdit toute prise délibérée et toute perturbation intentionnelle de ceux-ci. Cet espace a été reconnu comme aire spécialement protégée d’intérêt méditerranéen (ASPIM) en 2001, ce qui signifie qu’il a été identifié officiellement par les pays méditerranéens comme une zone privilégiée.


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