Sur la consommation d’eau

Les prélèvements agricoles d’eau brute, principalement à partir des eaux superficielles, ont été estimés à 54 millions de mètres cubes en 2010.

L’OEHC a livré 20 millions de mètres cubes à la filière en 2011 19. Sur la période 2005-2011, la consommation annuelle moyenne s’élève à 19,7 millions de m3 avec une variété interannuelle qui peut être très marquée en année climatique exceptionnelle (en 2010, consommation de 16 millions de m3 à corréler avec une pluviométrie plus élevée).

L’amélioration des connaissances sur les prélèvements est indispensable pour mieux quantifier dans le cadre du prochain SDAGE les pressions des différents secteurs d’activité.

Voir le chapitre "Les ressources en eau".

Sur l’érosion des sols

Ancien moulin et jardins en tarrasse à Vescovato

Sur terrains pentus, les passages répétés d’engins, les opérations de dessouchage, de nivellement, de gros travaux du sol peuvent conduire au décapage du sol avec un impact important sur les pertes de matière organique et une augmentation des risques d’érosion. Le surpâturage et les sols nus en période hivernale sont également des facteurs importants. Pour l’entretien des vergers, la tendance actuelle est à la pratique d’engrais vert semé entre les rangs ou au maintien d’une couverture végétale spontanée de graminées. Une érosion en nappe sur les interlignes peu s’observer y compris sous vergers relativement plats lorsque ce couvert n’est pas encore installé. Des érosions très importantes sous vieilles vignes conduites avec désherbage total peuvent être constatées. La destruction des terrasses anthropiques à la faveur de terrassements contribue à l’accélération du ruissellement et de l’érosion. La tendance actuelle est plutôt à la conservation des terrasses y compris en viticulture.

Sur les gaz à effet de serre

En Corse, l’agriculture contribue à environ 10 % des émissions globales de GES 20 avec :

  • des émissions de CH4 et N2O liées à la fermentation entérique et aux déjections animales de 206 300 teq CO2 et un ratio par tête de bétail inférieur à la moyenne nationale;
  • des émissions de N2O liées à l’utilisation d’engrais de seulement 45 100 teq CO2 en relation avec une quantité d’azote totale épandue de 109 kg/ha contre 130 kg/ha au niveau national.

Au niveau de la capacité de stockage, l’analyse des facteurs de contrôle de la distribution des teneurs en carbone du sol 21 montre le rôle prépondérant du climat qui induit un stockage régional important en relation avec les zones d’altitude supérieure à 500 mètres occupées en forêt, maquis et prairies et des valeurs plus faibles en zone agricole de basse altitude où la pluviométrie plus faible et les températures plus élevées contribuent à une minéralisation plus rapide. Compte-tenu du climat et des types de sols, les pertes de carbone lorsque le sol est travaillé peuvent s’élever à 4 %/ha/an (pourcentage supérieur à la moyenne nationale et variable en fonction de la nature des sols 22). Ainsi sur certains vignobles adultes, on peut observer des teneurs moyennes voisines de seulement 1 %.

À travers certaines pratiques, l’agriculture a un potentiel d’action local positif sur le stockage additionnel du carbone :

  • les teneurs en carbone voisines de 2% sous clémentiniers peuvent doubler si l’on pratique l’enherbement permanent des inter-rangs 23;
  • le non-labour lorsqu’il n’engendre pas de désherbages additionnels;
  • la pratique d’engrais verts en interculture ;
  • l’élevage sur libre parcours par sa contribution au maintien de surfaces en herbe;et d’une manière plus générale toutes les pratiques qui diminuent les risques d’érosion.

Sur les organismes génétiquement modifiés (OGM)

Collines exploitées à Saint-Florent

En 2006, la région Corse a intégré le Réseau européen des régions sans OGM. Ce réseau a été créé le 4 novembre 2003, lorsque dix autorités régionales européennes ont signé une déclaration conjointe visant à sauvegarder leurs productions locales ou régionales de qualité, menacées par l’introduction des OGM. En 2005, le réseau a adopté la Charte de Florence qui fixe pour objectifs de « protéger l’agriculture traditionnelle et biologique contre les OGM », « certifier des approvisionnement de matières première sans OGM » en s’engageant à promouvoir au niveau régional des plans spécifiques et/ou des normes techniques. La mise en place d’un périmètre « OGM-Free » comme caractérisé dans la charte de Florence qui fixe pour objectifs de « protéger l’agriculture traditionnelle et biologique contre les OGM », « certifier des approvisionnements de matières premières sans OGM » en s’engageant à promouvoir au niveau régional des plans spécifiques et/ou des normes techniques. La mise en place d’un périmètre « OGM-Free » comme caractérisé dans la charte nécessite de réaliser une étude de faisabilité. Les premiers travaux sur la thématique de l’autonomie fourragère des élevages permettront d’alimenter la réflexion sur la protection de l’agriculture traditionelle.

 

Les actions environnementales

Pour un territoire régional équilibré

La protection du foncier agricole

Différents outils réglementaires sont mis en œuvre pour préserver le foncier agricole :

  • la loi d’orientation agricole de 1999 permet le classement en zones agricoles protégées (ZPA) des surfaces agricoles dont la préservation présente un intérêt général en raison soit de la qualité de leur production, soit de leur situation géographique. Cette procédure de classement est en cours sur le périmètre étendu autour du vignoble de Patrimonio et de la Conca d’Oru ;
  • la loi sur le développement des territoires ruraux du 23 février 2005 a permis aux départements de délimiter des périmètres de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains;
  • le PADDUC en cours de réalisation sera articulé avec les ZAP et les périmètres de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels péri-urbains. Il prévoit une cartographie des espaces agricoles et des dispositifs associés de protection qui prévaudront pour tous les documents de planification infra-régionaux.

La mobilisation du foncier agricole

Les associations foncières constituent en Corse un outil d’aménagement pertinent pour faciliter l’accès à la ressource foncière. Elles apportent des éléments de réponse à la problématique du foncier rural en permettant de mobiliser du foncier morcelé et indivis sans transfert de propriété. D’autres éléments vont également dans ce sens : l’activité du GIRTEC (Groupement d’intérêt public pour la reconstitution des titres de propriété en Corse) et le fonds foncier agricole confié à la SAFER.

Pour une agriculture raisonnée

Les mesures agro-environnementales

En 2012, 8 424 ha sont sous contrat Prime herbagères agro-environnementale garantissant leur maintien en herbe et une gestion extensive. Près de 2 700 ha sont sous contrat Bio. Près de 8 240 ha font l’objet de mesures de gestion plus ciblées par le biais des mesures agro-environnementales territorialisées. Les mesures les plus actives aujourd’hui ont trait à la gestion raisonnée des traitements phytosanitaires, à l’enherbement sous culture ligneuse pérenne, à la protection des paysages agro-pastoraux.

Le plan Écophyto

Élaboré suite au « Grenelle de l’environnement », il vise à réduire progressivement l’utilisation de produits phytosanitaires si possible de 50 % au niveau de l’échelle nationale, dans un délai de dix ans. Depuis 2009, ce plan est décliné en Corse : le pilotage en est assuré par la DRAAF en coordination avec la Chambre régionale d’agriculture. Ainsi, les volets « Surveillance biologique du territoire», « Formation des utilisateurs, distributeurs et conseillers », « Expérimentation et démonstration de systèmes économes en phytos » sont opérationnels.

Le plan Écophyto prolonge également l’acquisition de connaissances sur la pollution des eaux par les pesticides initiée en 2006 par les services de l’État. Un suivi particulier est mené au niveau des éventuelles pollutions des eaux par les produits phytopharmaceutiques au travers du GRAP (Groupe régional d’actions phytos), co-piloté par la DRAAF et la DREAL : un plan de neuf actions est en cours de validation.

La modernisation, la professionnalisation des exploitations et l’augmentation du niveau de formation des acteurs du monde agricole contribuent ainsi à la sensibilisation aux problématiques environnementales.

Pour améliorer, mutualiser, partager la connaissance

Un référentiel pédologique et agronomique

Pour minimiser l’impact environnemental en optimisant les choix culturaux, la conduite et l’irrigation, la région s’est doté d’un référentiel pédologique 1:25 000 dans les principales plaines cultivées (le Référentiel pédologique approfondi) et a développé un outil d’aide à la décision interactif sur les potentialités agricoles.

Voir le site : http://www.odarc.fr/geodarc

Le réseau Agro Météo

En complément des bulletins de santé du végétal, la Chambre d’agriculture développe en partenariat avec la région un outil d’aide pour permettre l’irrigation dans des conditions compatibles avec la préservation des ressources. Ce projet initié en 2010 est aujourd’hui en phase de test.

Le Plan d’action pastoral et le Réseau expérimental des fermes de référence

Ces deux dispositifs mis en œuvre par la Chambre d’agriculture en partenariat avec la région visent à acquérir des références techniques sur les systèmes d’élevages, afin d’améliorer les pratiques et promouvoir des itinéraires agronomiques durables.

Deux pôles de compétence agronomiques

La région soutient la constitution de deux plates-formes de recherche et de développement regroupant chercheurs et professionnels agricoles (Corsic’Agropôle pour les filières végétales et le Pôle agronomique d’Altiani pour les filières animales). Les projets portés par ces deux pôles de compétences contribuent à renforcer la compétitivité, la qualité, l’identité et l’excellence environnementale de l’agriculture. Ils jouent un rôle régional important dans l’incubation et le transfert de bonnes pratiques.

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