Les objectifs de la Collectivité territoriale de Corse

Immeubles en construction à Ajaccio

Les propositions de la Collectivité territoriale de Corse concernant le développement durable de l’île visent à garantir un aménagement équilibré et harmonieux, la cohésion territoriale, l’équité sociale, la préservation de l’environnement ainsi qu’un véritable développement économique.

Par sa politique du foncier et du logement, la Collectivité territoriale de Corse s’engage à mettre en œuvre, d’une part, les mesures nécessaires pour favoriser l’accès au logement pour tous par l’accroissement et la diversification de l’offre selon une répartition territoriale équilibrée et, d’autre part, une stratégie foncière permettant de lutter contre la spéculation et de maîtriser l’espace au service d’un projet de développement économique et social.

Les documents de planification


 

Les quatre principales orientations de l’État en matière d’aménagement (la prise en compte des risques naturels et technologiques étant bien évidement un préalable) sont les suivantes :

  • assurer la prise en compte et la conciliation des objectifs de production de logements et de préservation des ressources naturelles dans les documents de planification et d’urbanisme (objectif « Grenelle ») ;
  • promouvoir des documents d’urbanisme volontaristes à des échelles plus larges (SCoT sur les bassins de vie et PLU intercommunaux);
  • mettre en œuvre l’urbanisme de projet et promouvoir les formes urbaines denses et de qualité, économes de l’espace et des ressources;
  • impulser l’émergence de nouveaux projets de type « éco-quartiers ».

En Corse, les documents de planification se sont essentiellement développés à l’échelle communale : plan d’occupation des sols (POS), plan local d’urbanisme (PLU) et carte communale.

Au niveau intercommunal, un schéma de cohérence territoriale (SCoT) a été prescrit en Balagne et le territoire du pays ajaccien (CAPA), souhaite également se diriger vers ce type de démarche.

II existe un POS intercommunal au niveau du Cap Corse (1989) qui devrait être remplacé par un PLU intercommunal à terme.

Près de 39 % des communes, représentant près de 81 % de la population, disposent d’un document de planification opposable.

À terme, au vu des procédures en cours, 223 communes (sur 360 en Corse, soit près de 62 %) disposeront d’un document de planification :

  • 140 communes disposent déjà d’un document de planification opposable (PLU, POS, carte communale);
  • 22 communes ne disposant pas de document d’urbanisme se sont lancées dans l’élaboration d’un PLU;
  • 61 communes ne disposant pas de document d’urbanisme se sont lancées dans l’élaboration d’une carte communale.

Enfin, il convient de noter l’annulation de plusieurs documents d’urbanisme pendant l’année 2011, principalement en raison du non-respect de la loi « Littoral ».

Le parc de logements

L’INSEE a dénombré en 2008, en Corse, 208 602 logements dont 127 711 résidences principales et 73 142 résidences secondaires. La très forte proportion de résidences secondaires est la caractéristique principale du parc de logements de la Corse (35 % du total des résidences).

Les logements individuels sont majoritaires (51,7 %) mais relativement moins nombreux que dans l’ensemble de la France métropolitaine.

La répartition des logements par tranche d’âge sur l’ensemble de la Corse ne fait pas apparaître de différence notable par rapport à la moyenne nationale.

Le littoral et l’intérieur

Il existe de fortes différences structurelles entre les communes des deux agglomérations principales, les autres communes littorales et celles de l’intérieur (celles qui n’ont pas de façade maritime), mais il serait exagéré de considérer que le littoral se développe alors que l’intérieur régresse.
Sur la période 1982-2008 la population de la Corse a augmenté, de 21 % dans les deux communautés d’agglomération, de 40 % dans les communes littorales (hors communautés d’agglomération) et de 15 % dans les communes de l’intérieur. La croissance du nombre de résidences principales est liée à celle de la population et au phénomène de desserrement des ménages dont la taille diminue. Ainsi, le nombre de résidences principales s’est accru de 50 % dans les communautés d’agglomération, de 86 % sur le littoral et de 32 % dans l’intérieur. Ces écarts sont amplifiés par rapport à l’évolution de la population du fait de la forte décroissance de la taille des ménages dans les communes littorales et dans les agglomérations, alors que cette taille était déjà faible dans l’intérieur et qu’elle a assez peu évolué depuis.

Dans les communes littorales, mises à part les deux agglomérations, le taux de résidences secondaires est de 48 % et il a tendance à s’accroître. La proportion de résidences secondaires reste extrêmement élevée dans les communes de l’intérieur, elle se maintient autour de 44 %. Il y a 7 % de résidences secondaires dans la communauté d’agglomération de Bastia et 13 % dans celle d’Ajaccio.

Le paramètre identifiant de la façon la plus nette le parc de logements des communes de l’intérieur de la Corse est la part des logements anciens : 57 % d’entre eux ont été construits avant 1949, cette part n’étant que de 18 % dans les communes littorales et dans les communautés d’agglomération .

La qualité du patrimoine ancien

Nonza, village classé du Cap Corse

La Corse conserve un patrimoine exceptionnel d’architecture rurale. Ces réalisations, qui ont vu le jour dans des temps difficiles, participent d’une volonté collective aujourd’hui disparue et sans laquelle il sera difficile de satisfaire aux objectifs optimistes de l’aménagement durable. Elles sont menacées par l’exode rural, l’indivision et la méconnaissance de leur valeur.

Voir le chapitre "Les paysages et le patrimoine bâti".

 

Les qualités thermiques du bâti ancien sont inégales, mais certains éléments techniques méritent d’être relevés : fenêtres avec contre-volets intérieurs et volets extérieurs, toitures doublées d’un platelage et isolées par des éléments végétaux. En outre, la production des matériaux de construction ne nécessitait que très peu d’énergie. Devant la dégradation de ce patrimoine traditionnel dont l’exemplarité pourrait éclairer l’urbanisation future de la Corse, il serait nécessaire de prendre des mesures conservatoires et de multiplier des actions éducatives :

  • assurer des formations à l’aménagement urbain et au patrimoine pour les décideurs et pour les entreprises.;
  • poursuivre la sensibilisation dès le plus jeune âge et l’élargir aux différentes classes d’âge dans un processus intergénérationnel (dans le cursus scolaire) ;
  • ouvrir au public des maisons témoin comme il en existe encore (mais pour combien de temps ?) dans les diverses micro-régions;
  • poursuivre le développement de parcours de découverte patrimoniale comme par exemple les sentiers du patrimoine.

La construction neuve

Lotissement en construction à Santa-Lucia-di-Moriani

La construction de logements neufs est très active. Actuellement 6 000 logements sont accordés annuellement par les services instructeurs. Rapporté à la population ce chiffre place la Corse très largement en tête des régions françaises.
Les logements collectifs représentent 52 % des logements ordinaires autorisés en Corse, ce taux est supérieur à celui que l’on observe pour la France métropolitaine (46 %). Le type de construction adopté actuellement de façon majoritaire en Corse est donc celui des régions fortement urbanisées. Cette caractéristique découle de l’expression d’une demande localisée dans les secteurs urbains et péri-urbains et du renchérissement des terrains à bâtir. Selon les chiffres recueillis pour l’année 2010, les logements individuels construits en Corse sont établis sur de grandes parcelles (1 600 m2). Les énergies renouvelables, seules ou associées à un autre mode, équipaient, en Corse, 43 % des maisons individuelles construites en 2010.

 

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