La connaissance

Gypaète barbu adulte
PNRC, Jean-François Seguin

Les inventaires
DREAL Corse, 2016

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Le niveau de connaissance de la biodiversité terrestre en Corse est considéré comme satisfaisant pour la flore vasculaire, la faune vertébrée et certaines espèces d’insectes (odonates et papillons rhopalocères en particulier). Cette connaissance qui reste lacunaire pour certains invertébrés, est en constante progression (araignées, mollusques…).
Si les inventaires des zones naturelles d’intérêt écologique faunistiques et floristiques (ZNIEFF) ainsi que leur modernisation initiée par le ministère chargé de l’Environnement depuis 90 ont jeté les bases de la connaissance nécessaire à la gestion du territoire, d’autres inventaires ont permis d’ajouter leur pierre à cet édifice: inventaire des zones humides mené par l’Office de l’environnement de la Corse (OEC), réseau Natura 2000, plans nationaux d’action, aménagements forestiers réalisés par l’Office national des forêts (ONF) et travaux du Conservatoire botanique national de Corse (en particulier cartographie au 1:25.000 de la végétation de la Corse dans le cadre du programme CARHAB et rédaction du cahier régional d’habitats).

Fin 2015, l’inventaire Corse du patrimoine géologique, paléontologique et minéralogique, comprenant 38 sites, a été validé au niveau national. Fin 2015, 37 % du territoire terrestre de la Corse est inscrit à l’inventaire modernisé des ZNIEFF (Source : Observatoire national de la biodiversité, avril 2016). Cette modernisation engagée depuis 2005 a conduit à créer 74 ZNIEFF de type 1 (total : 224) et deux de type 2 (total : 45). Elles englobent entre autres les plus récentes zones Natura 2000 créées pour une plus grande cohérence des politiques de conservation (recouvrement de 80 % des zones de protection spéciale [ZPS] terrestres par rapport aux ZNIEFF et de 81 % pour les zones spéciales de conservation [ZSC] terrestres (Source : DREAL, 2016).  Les ZNIEFF marines sont en cours d’élaboration et devraient être validées 2017.

Le réseau naturaliste est aussi à l’origine de nombreuses données relatives à la connaissance de la biodiversité et celle-ci notamment par la présence d’experts dans de nombreuses instances d’avis comme le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) ou par les travaux des chercheurs et étudiants des laboratoires de l’Université de Corse et d’ailleurs. Le réseau associatif est en revanche peu développé et faiblement structuré pour l’observation naturaliste malgré le développement des sciences participatives (Vigie-Nature…). Les atlas de biodiversité communale (ABC), portés par les communes, peuvent contribuer à l’amélioration de la connaissance de la biodiversité des villes et villages de manière à optimiser les outils d’aménagement du territoire comme les plans locaux d’urbanisme (PLU) et les schémas de cohérence territoriale (SCOT).

La production de connaissances scientifiques passe par une amélioration de la cohérence et de l’homogénéité des données, les données naturalistes étant produites par des acteurs d’une grande diversité, et parfois à titre bénévole. Pour cela, le renforcement du fonctionnement en réseau de ces multiples acteurs participant à l’acquisition de ces données, est toujours d’actualité via le Système d’information sur la nature et les paysages (SINP). Le SINP est un dispositif partenariat entre le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer (MEEM), les établissements publics, les associations, les collectivités locales intervenant dans la production, la validation, la gestion, le traitement, la valorisation et la diffusion des données naturalistes et des informations concernant les paysages.

Le Muséum national d’histoire naturel (MNHN) pilote l’inventaire national du patrimoine naturel où sont bancarisées les données naturalistes du SINP, mises à la disposition de tous les acteurs. Il publie les référentiels utiles pour l’interopérabilité des données du SINP (TAXREF, mailles, etc.) et favorise le développement d’outils de sciences participatives tel Vigie Nature.

La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages du 21 juillet 2016 renforce certains principes, avec entre autres l’obligation de transmettre les données brutes naturalistes issues des études d’impact au SINP.

 

Les politiques nationales et locales en faveur de la biodiversité

Les politiques de protections réglementaires

Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio [PMIBB]
OEC, Olivier Bonnenfant
Les protections réglementaires
DREAL Corse, 2016

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La Collectivité territoriale de Corse (CTC) dispose depuis la loi du 22 janvier 2002 d’outils spécifiques et réglementaires de protection de la nature : la création des réserves naturelles de Corse, des réserves temporaires de pêche, des réserves de chasse et de faune sauvage. Comme sur l’ensemble du territoire national, s’y ajoutent les arrêtés de protection de biotope (préfectoraux ou ministériels), les réserves biologiques et potentiellement les parcs nationaux.

Les six réserves naturelles de Corse (RNC) représentent près de 83.426 ha, essentiellement en milieu marin :

  • la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio (1999), la réserve naturelle des Îles Cerbicales (1981) et la réserve naturelle des Tre Padule de Suartone (2002) constituent la partie française du projet de Parc marin international établi entre la Corse et la Sardaigne, et sont gérées par l’Office de l’environnement de la Corse ;
  • la réserve naturelle de Scandola (1975) est gérée par le Parc naturel régional de Corse (PNRC) ;
  • la réserve naturelle de l’étang de Biguglia (1994) est gérée par le Département de la Haute-Corse ;
  • la réserve naturelle des îles du Cap Corse (2017) correspond à l’extension de la réserve naturelle des îles Finocchiarola jusque-là gérée par l’Association pour la gestion des espaces naturels de la Pointe du Cap Corse.

L’étude concernant la mise en perspective stratégique de milieux à classer en réserves naturelles de Corse a été validée par délibération de l’Assemblée de Corse en juillet 2008. Par la suite, la stratégie de création des aires protégées terrestres (SCAP) pour le milieu terrestre, et l’analyse stratégique régionale (ASR) approuvée par l’Assemblée de Corse le 23 mars 2012, pour le milieu marin, encadrent pour partie la création ou l’extension des aires protégées réglementairement. 

Les enjeux de la biodiversité en Corse sont ainsi identifiés et hiérarchisés et les sites potentiels à classer sont définis. Le Plan d’aménagement et de développement durable de Corse (PADDUC), approuvé par l’Assemblée de Corse le 2 octobre 2015, reprend en partie ces orientations.

La création de plusieurs réserves naturelles en Corse est ainsi en cours d’étude :

  • le projet de réserve naturelle du massif du Ritondu porté par l’OEC devrait être finalisé en 2017 ;
  • l’extension de la réserve naturelle de Scandola, actée par l’ASR en 2012 ;
  • le projet de création d’une aire protégée sur le Coscione, l’Alcudine et l’Asinao ;
  • le projet de création d’une réserve naturelle sur le Haut Fango et Bonifatu ;
  • le projet de réserve naturelle éclatée de mares temporaires méditerranéennes permettant de renforcer l’action sur la protection de cet habitat et de ses espèces ;
  • la création de réserves naturelles en mer en compensation de la création du grand port de Bastia.

Pour les réserves de chasse et de faune sauvage, plusieurs actions ont déjà été mises en place par la CTC : état des lieux, redéfinition de certaines réserves, principalement celles abritant le mouflon de Corse, rédaction de plans de gestion, réalisation d’une charte graphique pour les panneaux de balisage et d’information.

Il existe, fin 2016, 37 arrêtés de protection de biotope (APPB ou AMPB) pour 1.771 ha, la majorité concerne des chauves-souris (9 APB), des plantes et oiseaux du littoral. En revanche, il n’existe qu’une réserve biologique forestière, à Moltifao. Les autres, eu égard au transfert des forêts de l’État vers la CTC, sont en cours d’analyse pour un éventuel renouvellement (Fangu, Funtanaccia…).

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