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La connaissance
Le niveau de connaissance de la biodiversité terrestre en Corse est considéré comme satisfaisant pour la flore vasculaire, la faune vertébrée et certaines espèces d’insectes (odonates et papillons rhopalocères en particulier). Cette connaissance qui reste lacunaire pour certains invertébrés, est en constante progression (araignées, mollusques…). Fin 2015, l’inventaire Corse du patrimoine géologique, paléontologique et minéralogique, comprenant 38 sites, a été validé au niveau national. Fin 2015, 37 % du territoire terrestre de la Corse est inscrit à l’inventaire modernisé des ZNIEFF (Source : Observatoire national de la biodiversité, avril 2016). Cette modernisation engagée depuis 2005 a conduit à créer 74 ZNIEFF de type 1 (total : 224) et deux de type 2 (total : 45). Elles englobent entre autres les plus récentes zones Natura 2000 créées pour une plus grande cohérence des politiques de conservation (recouvrement de 80 % des zones de protection spéciale [ZPS] terrestres par rapport aux ZNIEFF et de 81 % pour les zones spéciales de conservation [ZSC] terrestres (Source : DREAL, 2016). Les ZNIEFF marines sont en cours d’élaboration et devraient être validées 2017. Le réseau naturaliste est aussi à l’origine de nombreuses données relatives à la connaissance de la biodiversité et celle-ci notamment par la présence d’experts dans de nombreuses instances d’avis comme le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) ou par les travaux des chercheurs et étudiants des laboratoires de l’Université de Corse et d’ailleurs. Le réseau associatif est en revanche peu développé et faiblement structuré pour l’observation naturaliste malgré le développement des sciences participatives (Vigie-Nature…). Les atlas de biodiversité communale (ABC), portés par les communes, peuvent contribuer à l’amélioration de la connaissance de la biodiversité des villes et villages de manière à optimiser les outils d’aménagement du territoire comme les plans locaux d’urbanisme (PLU) et les schémas de cohérence territoriale (SCOT). La production de connaissances scientifiques passe par une amélioration de la cohérence et de l’homogénéité des données, les données naturalistes étant produites par des acteurs d’une grande diversité, et parfois à titre bénévole. Pour cela, le renforcement du fonctionnement en réseau de ces multiples acteurs participant à l’acquisition de ces données, est toujours d’actualité via le Système d’information sur la nature et les paysages (SINP). Le SINP est un dispositif partenariat entre le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer (MEEM), les établissements publics, les associations, les collectivités locales intervenant dans la production, la validation, la gestion, le traitement, la valorisation et la diffusion des données naturalistes et des informations concernant les paysages.
Le Muséum national d’histoire naturel (MNHN) pilote l’inventaire national du patrimoine naturel où sont bancarisées les données naturalistes du SINP, mises à la disposition de tous les acteurs. Il publie les référentiels utiles pour l’interopérabilité des données du SINP (TAXREF, mailles, etc.) et favorise le développement d’outils de sciences participatives tel Vigie Nature. La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages du 21 juillet 2016 renforce certains principes, avec entre autres l’obligation de transmettre les données brutes naturalistes issues des études d’impact au SINP.
Les politiques nationales et locales en faveur de la biodiversitéLes politiques de protections réglementaires
La Collectivité territoriale de Corse (CTC) dispose depuis la loi du 22 janvier 2002 d’outils spécifiques et réglementaires de protection de la nature : la création des réserves naturelles de Corse, des réserves temporaires de pêche, des réserves de chasse et de faune sauvage. Comme sur l’ensemble du territoire national, s’y ajoutent les arrêtés de protection de biotope (préfectoraux ou ministériels), les réserves biologiques et potentiellement les parcs nationaux. Les six réserves naturelles de Corse (RNC) représentent près de 83.426 ha, essentiellement en milieu marin :
L’étude concernant la mise en perspective stratégique de milieux à classer en réserves naturelles de Corse a été validée par délibération de l’Assemblée de Corse en juillet 2008. Par la suite, la stratégie de création des aires protégées terrestres (SCAP) pour le milieu terrestre, et l’analyse stratégique régionale (ASR) approuvée par l’Assemblée de Corse le 23 mars 2012, pour le milieu marin, encadrent pour partie la création ou l’extension des aires protégées réglementairement. Les enjeux de la biodiversité en Corse sont ainsi identifiés et hiérarchisés et les sites potentiels à classer sont définis. Le Plan d’aménagement et de développement durable de Corse (PADDUC), approuvé par l’Assemblée de Corse le 2 octobre 2015, reprend en partie ces orientations.
La création de plusieurs réserves naturelles en Corse est ainsi en cours d’étude :
Pour les réserves de chasse et de faune sauvage, plusieurs actions ont déjà été mises en place par la CTC : état des lieux, redéfinition de certaines réserves, principalement celles abritant le mouflon de Corse, rédaction de plans de gestion, réalisation d’une charte graphique pour les panneaux de balisage et d’information. Il existe, fin 2016, 37 arrêtés de protection de biotope (APPB ou AMPB) pour 1.771 ha, la majorité concerne des chauves-souris (9 APB), des plantes et oiseaux du littoral. En revanche, il n’existe qu’une réserve biologique forestière, à Moltifao. Les autres, eu égard au transfert des forêts de l’État vers la CTC, sont en cours d’analyse pour un éventuel renouvellement (Fangu, Funtanaccia…). |
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