L’éco-construction : une nécessité pour s’adapter aux changements climatiques

Le secteur du bâtiment représente en Corse 42 % des émissions de gaz à effet de serre et 41 % de la consommation énergétique. Diviser par quatre les émissions françaises de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 est un objectif ambitieux et volontariste engagé par la France, mêlant un ensemble de considérations sociétales, techniques, technologiques et économiques avec en toile de fond des enjeux majeurs pour les pouvoirs publics.

Accompagnement et formation

Une étude de la Cellule économique régionale Corse pour le BTP réalisée pour les deux Maisons de l’emploi d’Ajaccio Pays Ajaccien et Sud Corse fait apparaître que le dispositif d’offre de formation est complet et adapté aux exigences du « Grenelle » tant au niveau de la formation initiale que continue. Cette étude a aussi permis de mesurer la prise en compte par les entreprises de la nécessité de se former sur les thématiques « Grenelle ». Ainsi, parmi les thèmes de formation proposés, les plus prisés sont ceux qui touchent aux normes et réglementations (RT 2012) et aux énergies renouvelables.

L’accompagnement par l’Office d’environnement de la Corse des deux premiers agendas 21 micro-régionaux a permis de constater que les collectivités locales qui développaient des démarches coordonnées en matière d’amélioration de logement (cela a été le cas sur Bonifacio et sur le Pays de Balagne), disposaient d’un cadre favorable à la rénovation énergétique de parcs de logements existants et ce sur plusieurs années, à partir du moment où existait une équipe d’animation en charge du diagnostic et de la programmation des travaux. De la même façon, peut être engagé le regroupement des artisans locaux pour une formation sur les matériaux et les économies d’énergie. Les partenariats organisés au niveau des agendas 21 entre les collectivités locales volontaires porteuses de la démarche, le PACT Corse, les points Info Énergie, les chambres consulaires et la Direction déléguée à l’énergie permettent de coordonner les actions d’information, de formation et le financement groupé des travaux.

Estimation du coût des travaux de rénovation du parc

Immeubles en construction à Aleria

Une étude de la Fédération française du bâtiment FB et du COSTIC a défini les différentes interventions à mener sur les logements et a permis de recenser les travaux à réaliser pour chaque type de logement, que ce soit pour la structure du bâtiment ou les systèmes énergétiques. Le montant cumulé des travaux possibles est légèrement supérieur à deux milliards d’euros. Les travaux de rénovation dans les résidences secondaires représentent un potentiel de 860 millions d’euros contre 1,1 milliard d’euros dans les résidences principales. Toutefois, il peut sembler légitime de penser que les résidences secondaires seront moins sujettes à rénovation car moins utilisées ou utilisées en période estivale.

Les éco-matériaux

Immeubles en construction à Ajaccio

La rénovation écologique du parc de logements en Corse, suite aux renforcements des législations en matière énergétique (RT 2012), pose aussi la question de l’accessibilité aux éco-matériaux. Cette rénovation écologique peut être coordonnée au niveau local dans le cadre de programmes concertés de type OPAH Énergie ou agendas 21. Le potentiel de la filière bois locale a été remis très récemment au cœur de la problématique environnementale, et notamment en vertu de la loi « Grenelle » qui favorise l’emploi du bois comme matériau et combustible.
On constate également, d’après plusieurs études micro-régionales menées par l’OEC et le BRGM, une disparition des carrières d’extraction des matériaux locaux et le recours de plus en plus fréquents à des matériaux exogènes. Cette situation a conduit le ministère de la Culture à envisager de nouvelles possibilités d’extraction prévoyant les prélèvements temporaires dans le cas de restauration de bâtiments anciens dont l’intérêt patrimonial ou architectural justifie que celle-ci soit effectuée avec leurs matériaux d’origine.

 

  • Caractéristiques principales
  •  Beaucoup d’espaces préservés et une meilleure prise en compte des enjeux par les politiques
  •   81 % de la population et 39 % des communes disposent d’un document de planification opposable
  •  Entrée en vigueur de la Réglementation thermique 2012
  •   Importance d’un patrimoine ancien de qualité, mais gravement menacé par l’indivision, l’exode rural et la perte des repères architecturaux qui s’imposaient au moment de leur construction, la perte des savoir-faire et l’absence de matériaux locaux
  •  Urbanisation rapide, consommatrice d’espace et non maîtrisée
  •   Forte pression spéculative sur le littoral au détriment de l’agriculture, des espaces naturels et de la biodiversité
  •  Implantation diffuse génératrice de surcoûts, sans cohérence avec le réseau routier et la desserte par les transports en commun
  •   Architecture contemporaine, dans l’ensemble, sans spécificité ni recherche de continuité avec l’existant
  •  Neutralisation de l’action de la puissance publique par la multiplicité des particularismes locaux
  •   Parc de logements marqué par une forte proportion de résidences secondaires (35 % du total)
  •  Importance du nombre de constructions neuves en regard de la population
  •   Difficultés de formation des entreprises de bâtiment dues à leur faible taille et à un turn-over important, au regroupement de formations dans des centres alors qu’il convient de les délocaliser, et au nombre exigé de participants aux formations (de 8 à 10) trop élevé
  •  Parc de logements construit à 50 % avant l’existence d’une réglementation thermique
  • Tendances évolutives
  •   Marché de la rénovation énergétique important pour les entreprises compte tenu de l’état du parc
  •   Offre de formation conséquente et adaptée en augmentation depuis plusieurs années
  •   Adaptation progressive des métiers aux exigences du « Grenelle »
  •   Évolution en cours de la taxation des successions
  •   Augmentation des prix du foncier qui profite aux détenteurs de terrains mais empêche une forte proportion des ménages insulaires d’accéder à la propriété de leur logement
  •   Un réel besoin de logements, mais des perspectives limitées dans un contexte de crise financière

 

  Point positif   Point négatif

Pages du document :
3
  • Retour
  • Format imprimable

Espace privé

La Lettre