La situation de la gestion des déchets en Corse s’est nettement améliorée ces dernières années, même si l’île reste confrontée à plusieurs défis majeurs dans ce domaine.

 

La production et le traitement des déchets

Les déchets ménagers et assimilés (DMA) ont été estimés à plus de 235 000 tonnes pour l’année 2010. La production par habitant est supérieure à moyenne nationale : 663 kg/hab./an contre 594. Toutefois, il convient de souligner l’impact significatif du tourisme dans la production de déchets.

Le total estimé par type de déchets est le suivant :

  • les déchets non dangereux regroupent les DMA (235.000 t), les déchets industriels banals collectés spécifiquement (103.500 t) et les boues de stations d’épuration (23.600 t) : 362.100 tonnes,
  • les déchets dangereux: 15.900 tonnes,
  • les déchets du BTP : 229.000 tonnes.

Les déchets ménagers et assimilés sont constitués en grande partie d’ordures ménagères résiduelles (163.000 tonnes), ainsi que de divers déchets potentiellement valorisables (emballages, papier, cartons, verre, métaux, déchets verts, gravats, bois, déchets d’équipements électriques et électroniques). Ceux-ci sont récupérés en déchèteries et représentaient 42.930 tonnes en 2010.

Ce sont les ordures ménagères résiduelles , le tout venant en apport volontaire, faute de méthode de tri efficace, et les déchets industriels banals (DIB) non valorisables qui sont destinés en Corse à l’enfouissement soit 186.000 tonnes traités pour l’année 2010.

Les boues de station d’épuration sont interdites dans les ISDND. Actuellement, seuls quatre sites en Corse sont déclarés pour traiter et valoriser par compostage les boues de stations d’épuration (STEP). 12.000 tonnes de boues sont traitées chaque année par ces installations, le reste est transféré vers d’autres régions.

Les déchets du BTP sont réutilisés sur les chantiers en remblais, sans toutefois faire l’objet de tri préalable. Une autre partie est éliminée en sites de stockage (en plaine orientale) ou irrégulièrement mais les volumes sont difficilement quantifiables.

 

 

Les infrastructures existantes

 

 

Jusque dans les années 2000, l’île a souffert d’une prolifération de décharges non autorisées (facteur de pollutions importantes et de défiguration des sites et paysages), du faible volume des déchets éliminés selon les conditions réglementaires en matière de protection de l’environnement, du développement limité du tri et de la valorisation de ceux-ci, ainsi que du mauvais fonctionnement de certaines installations.

Cette situation s’est nettement améliorée. La fermeture de toutes les décharges brutes (sur les 148 sites répertoriés, 52 ont été réhabilités ou sont en cours de réhabilitation, dont les décharges les plus importantes, celle de Bastia et Ajaccio), a incité les collectivités compétentes à s’organiser autour :

  • du transfert des ordures ménagères qui ne peuvent être valorisées (huit stations de transfert en 2003, treize en 2012) ;
  • du développement de l’ensemble des petites et grosses infrastructures qui sont nécessaires à l’organisation structurelle du territoire pour moderniser la gestion des déchets
  • d’un renforcement de la structuration intercommunale avec la création d’un syndicat de valorisation des déchets ménagers de Corse (Syvadec) avec les compétences « traitement » et « transfert ».

La collecte sélective


La collecte des déchets ménagers et assimilés est assurée par les communes ou leurs groupements, en régie pour les ordures ménagères résiduelles et en faisant appel, pour certaines d’entre-elles, à des prestataires privés pour la collecte sélective qui nécessite des équipements particuliers. Le territoire insulaire est desservi de manière inégale par la collecte sélective (points-tri pour emballages, verre, papier), le taux de desserte étant très variable d’un bassin de vie à l’autre : il est beaucoup plus important dans les zones urbaines que dans les zones rurales, mais cette différence tend à se réduire avec la généralisation du tri.

En 2003, sur les 360 communes de Corse, 111 étaient desservies par la collecte du verre, soit une collecte en mono-flux, ce qui représentait 26 % de la population, 31 étaient desservies par la collecte sélective tri-flux soit 37 % de la population.

Les dernières données (juin 2012) font apparaître une diminution de la collecte du mono-matériau (61 communes en 2012, soit 7 % de la population) en faveur d’une collecte tri-flux et une augmentation du nombre de communes ayant mis en place la collecte sélective en tri-flux. Ainsi 226 communes sont concernées représentant 84 % de la population totale Corse. Il reste donc 73 communes à équiper de mono, bi ou tri-flux soit 16 % de la population desservie. Ces valeurs attestent d’une nette amélioration de la couverture du territoire par la collecte sélective.

 

Cartographie des points de collecte

 

 

Les déchèteries, les quais de regroupement et le tri des valorisables

En 2003 le territoire insulaire était couvert par cinq déchèteries. En 2012, 25 déchèteries fonctionnent sur les neuf bassins. Ce maillage évoluera encore pendant l’année 2013. Ce nombre reste toutefois encore insuffisant, notamment en Haute-Corse, même si près des deux tiers des déchèteries prévues dans le plan interdépartemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés (PIEDMA) de 2002 ont été réalisées.

Nouvelle déchetterie de Piana

Pour regrouper les déchets valorisables issus de la collecte sélective, aucune structure en 2003 n’était en place. En 2012, et ce afin de pouvoir optimiser le transport de ces déchets vers le continent, on en compte douze y compris celles collectant également des déchets plus spécifiques tels que les déchets industriels spéciaux (DIS), la ferraille, les déchets toxiques en quantités dispersées (DTQD) et les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE).

Il existe un centre de tri depuis 2011 sur Biguglia accueillant des recyclables et conventionné avec les éco-organismes.

Le stockage

Quatre installations réglementaires de stockage des déchets sont en fonctionnement (deux en Corse-du-Sud à Viggianello et Vico et deux en Haute-Corse à Tallone et Prunelli-di-Fium’Orbu).
L’installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND) de Tallone arrivera à saturation en 2014, celle de Prunelli-di-Fium’Orbu sera saturée dès 2013.

La capacité maximum d’accueil pour l’ensemble des sites est de 155 000 tonnes.

Des projets de réalisation d’installation de stockage de déchets non dangereux ou d’extension de site sont proposés par des collectivités publiques ou des entreprises privées. Le nouveau Plan de prévention et de gestion des déchets non dangereux (PGDND) permettra d’avoir une vision globale des installations nécessaires à mettre en place, notamment sur les capacités d’accueil et leur situation géographique.

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