Le milieu marin

Le pourtour de la Corse se caractérise par de nombreux éléments biologiques et biocénotiques liés aux caractéristiques physiques. Ainsi, le plateau continental est quasi absent sauf au nord du Cap Corse et dans une moindre mesure sur la façade orientale.

74 % du linéaire côtier est constitué de substrat dur, milieu très intéressant d’un point de vue écologique. Les connaissances concernant ces milieux ont fortement progressé au cours de la dernière décennie même si elles ne peuvent encore être considérées comme complètes. Ainsi le projet Carthamed en intégrant l’ensemble des données cartographiques existantes en privilégiant les plus pertinentes, a permis de produire une carte continue des peuplements benthiques de Corse, accompagnée d’une carte de fiabilité (Carthamed - Corse, Agence des AMP / Univ. Corse / CNRS, 2015). Ce travail vise à permettre au gestionnaire d’identifier rapidement où se situent les lacunes et les faiblesses en termes de connaissances dans la distribution des peuplements benthiques de Corse et d’apprécier la confiance à porter aux données disponibles.Cependant, le milieu marin est soumis à un certain nombre d’aménagements, dont certains peuvent altérer les fonds riches ou sensibles (aménagements portuaires, mouillages sauvages, rejets d’effluents en mer, etc.) et déstabiliser les équilibres écologiques.

Herbier de posidonie et grande nacre
Eric Volto pour OEC

Plusieurs habitats marins présentent un intérêt majeur au niveau régional, il s’agit en particulier :

  • des trottoirs à Lithophyllum, qui constituent, par leur ampleur, dans la réserve naturelle de Scandola notamment, de véritables monuments naturels;

  • des grottes sous-marines, partiellement ou totalement submergées ;

  • des forêts de cystoseires qui sont largement représentées sur les côtes rocheuses de l’île en particulier dans les zones les plus superficielles de l’étage infralittoral ;

  • des herbiers de posidonies qui occupent plus de 60 % de ces fonds infralittoraux et sont encore assez bien préservés du fait d’un aménagement contrôlé du littoral, comme l’atteste le réseau de suivi de cette espèce, initié en 2004, par l’OEC, la DREAL et l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse avec les scientifiques de l’université de Corse ;

  • des communautés coralligènes, qui représentent la deuxième biocénose marine clé de Méditerranée, caractéristique de l’étage circalittoral. Ces communautés comme les fonds à rhodolithes semblent présenter une extension importante en Corse. En outre les campagnes d’investigations récentes au niveau du Cap Corse (programmes Capcoral et Coralcorse) ont permis de mettre en évidence des structures uniques en Méditerranée vers – 120 m : les atolls de coralligène.
    Ces atolls, dont la formation est évaluée à plus de 7000 ans, résultent de mécanismes de bioconstructions et d’érosion, associés à la lente remontée des eaux depuis le dernier maximum glaciaire ;

  • enfin, plus profondément, les campagnes Corseacan initiées par l’Agence des aires marines protégées a permis de mener une première investigation des têtes de canyons de la côte occidentale et de mettre en évidence la diversité biologique qui leur sont associées.

   

Lithophyllum, algue rouge calcifiée
Gérard Pergent

 

Principaux peuplements et types de fonds du littoral corse
Source : Université de Corse, EqEL
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