Les filières industielles

Les infrastructures de collecte et de traitement
Source : OEC, Observatoire régional des déchets

 

Les déchets industriels à caractère banals (DIB) spécifiques sont pris en charge par des entreprises spécialisées :

  • neuf entreprises collectent les véhicules hors d’usage et les envoient pour valorisation sur le continent ;
  • trois entreprises collectent les pneumatiques (valorisation sur le continent) ;
  • les déchets d’emballages, les encombrants et les gravats sont traités par quatre déchetteries pour le secteur industriel (valorisation sur le continent ou élimination en installation de stockage en Corse).

Les filières à responsabilité élargie des producteurs (REP) se sont progressivement mises en place. Les déchets sont collectés auprès des distributeurs et dans les déchetteries par des entreprises agréées par les éco-organismes. Ils sont triés et conditionnés en Corse, avant transport jusqu’aux sites de valorisation sur le continent.

Le traitement des déchets du BTP, dont certains sont recyclés sur les plateformes existantes, s’organise par le développement d’un réseau d’infrastructures de collecte, de tri et de stockage.

En raison des faibles gisements, il n’existe pas de centre de traitement des déchets dangereux (DD) en Corse. Les producteurs de déchets dangereux font appel à des collecteurs agréés qui envoient les déchets dans des centres situés pour la plupart en région PACA et Occitanie. Les conditions d’élimination actuelles des DD de l’industrie sont satisfaisantes, mais celles des déchets toxiques en quantités dispersées (DTQD) et des déchets ménagers spéciaux (DMS) doivent encore être améliorées. L’augmentation du nombre de déchetteries des collectivités contribue à mieux capter ces déchets Les huiles usagées font l’objet d’une collecte par deux entreprises spécialisées et sont valorisées sur le continent.

Les déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) produits par les centres hospitaliers, les cliniques et laboratoires, les professions libérales de la santé et les patients en auto-traitement de la région (environ 1.200 tonnes par an) sont traités dans une unité d’inertage exploitée à Ajaccio (site de Sarrola). Une fois broyés et stérilisés dans une cuve soumise à hautes pression et température, les DASRI sont considérés comme des déchets ménagers et sont traités comme des DND.

 

Une forte mobilisation des subventions publiques pour soutenir les nouveaux projets

 

Sur la période 2007-2013 plus de soixante millions d’euros ont été mobilisés dans le cadre des différents programmes de financement.

Dans le cadre du Contrat de plan et du FEDER, les bilans financiers par type d’opération montrent que ce sont en premier lieu les réhabilitations de décharges qui ont mobilisé le plus de financements puis viennent les opérations de collecte et de transit de valorisables (collecte sélective, déchetteries, plate-forme de transit des valorisables).

Le volet « Déchets » du PEI / Plan de relance a été consacré plus particulièrement à la réalisation des centres techniques et notamment aux installations de stockage des déchets non dangereux (ISDND).

 

Les pistes de progression

Centre de tri de Biguglia
OEC-ORD, Marie-Claire Colombani

L’amélioration de la filière passe par la poursuite de la mise en place d’une gestion moderne des déchets en Corse, par la création d’infrastructures et de filières et par la priorité à donner à la prévention et au recyclage. Il est important également de s’assurer du débouché de certains valorisables sur le territoire. La réalisation d’infrastructures modernes dans la chaîne de gestion des déchets ménagers doit être poursuivie (collecte, tri, déchetteries, quais de transfert, équipements de valorisation ou de stockage).

Des solutions doivent également être recherchées pour la gestion des déchets qui nécessitent la mise en place de filières spécifiques (déchets du BTP, boues de STEP, déchets carnés, etc).

Pour les déchets du BTP, il conviendrait que les acteurs publics intègrent davantage l’importance du cycle de vie des matériaux à toutes les étapes de leurs projets afin que les matériaux « nobles » puissent être mieux réutilisés (infrastructures de transports et bâtiment). Une attention particulière doit être portée aux déblais amiantifères qui nécessitent la recherche de solutions de traitement spécifiques, pour l’instant nulles. Par ailleurs, il serait intéressant d’étudier la pertinence technico-économique à l’échelle de la Corse des procédés alternatifs de traitement ou pré-traitement permettant une plus grande valorisation des déchets résiduels. Enfin, des pistes sont à explorer pour le développement de filières de recyclage sur place afin de favoriser les sources d’activités économiques locales favorables à l’emploi.

La politique de prévention et de recyclage s’inscrit dans le cadre des orientations du plan national d’actions déchets et de loi de transition énergétique pour une croissance verte qui fixent comme priorités la prévention et le recyclage.

En limitant les quantités destinées à l’élimination, la réduction à la source et la valorisation matière et organique sont des enjeux majeurs dans le contexte insulaire de la Corse où les solutions de traitement sont limitées, d’autant plus que la valorisation énergétique par incinération a été écartée par la Collectivité territoriale de Corse.

Dans ces domaines, les marges de progression sont fortes mais les volets d’action prévus dans les différentes planifications sont nombreux : sensibilisation et information pour modifier les comportements des consommateurs, actions de prévention, incitation à l’écoconception des produits, développement qualitatif et quantitatif du tri, etc.
La valorisation organique des déchets (partie fermentescible des ordures ménagères, déchets verts, boues de STEP en particulier, qui représentent près de 30 % des déchets municipaux produits) est l’une des clefs de la réussite pour atteindre les objectifs de la loi de transition énergétique. Les modalités de cette valorisation (généralisation du compostage en amont, pré-traitement pour les ordures résiduelles, co-compostage boues / déchets verts, organisation territoriale des équipements) devront être définies lors de l’élaboration du PTGD et dictées par des impératifs de faisabilité technico-économique.
Toutefois, il est important de s’assurer que la filière permette l’utilisation de tout le compost produit.

Les nouveaux plans définiront les orientations stratégiques en matière de prévention et de gestion.

 

Les déchets

  • Caractéristiques principales
  •  Augmentation du nombre et de la qualité des infrastructures
  •  Fort développement de l'organisation de la collecte sélective
  •  Capacités de stockage largement insuffisantes
  •  Production par habitant des DMA supérieure à la moyenne nationale et soumise à de très forte variations saisonnières
  •  Gestion des DIB non valorisables
  •  Filières d'élimination des déchets toxiques en quantités dispersées (DTQD) et les déchets ménagers spéciaux (DMS) en progrès mais insuffisantes
  •  Faibles volumes de déchets valorisables nécessitant leur exportation vers d'autres régions
  • Tendances évolutives
  •   Développement de politiques visant à limiter les quantités destinées à l'élimination, réduction à la source et valorisation des matériaux et matières organiques
  •   Révision du PREDIS et du PIEDMA
  •   Augmentation du tri
  •   Baisse de la production de déchets par habitant

 

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