Le niveau de qualité des eaux et les objectifs de maintien ou de reconquête du bon état des milieux aquatiques

Objectifs d’état écologique des masses
d’eau superficielles.

L’eau est vitale pour l’ensemble de la population (eau potable) et pour son économie (pêche, agriculture, aquaculture, loisirs). Une eau de qualité et en quantité suffisante est indispensable pour le bon fonctionnement des milieux aquatiques.

Document de planification pour l’eau et les milieux aquatiques à l’échelle du bassin, le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin de Corse 2016-2021 est entré en vigueur le 21 décembre 2015. Il fixe pour une période de six ans les orientations fondamentales pour une gestion équilibrée de la ressource en eau et intègre les obligations définies par la directive cadre européenne sur l’eau, ainsi que les orientations du Grenelle de l’environnement. Il fixe un objectif général de maintien ou de restauration du bon état des eaux d’ici 2015.

La qualification de l’état des eaux est effectuée à l’échelle de la masse d’eau (249 en Corse), entité homogène du point de vue du fonctionnement écologique (caractéristiques physiques, biologiques et physico-chimiques) et des pressions dues aux activités humaines. Cette notion de bon état pour les masses d’eau naturelles (MEN) est appréciée par rapport aux conditions de référence et constitue un indicateur synthétique. La notion d’état écologique est remplacée par celle de potentiel écologique pour les milieux qui ont subi de profondes altérations physiques (onze masses d’eau fortement modifiées : MEFM).  

Le bon état des eaux brutes superficielles au titre de la DCE

Au sens de la directive cadre sur l’eau (DCE), le bon état des masses d’eau recouvre, pour les eaux superficielles (cours d’eau, plans d’eau, eaux de transition et eaux littorales), le bon état écologique et le bon état chimique des eaux.

L’état écologique

Plus de 80 % des masses d’eau superficielle de Corse ont été qualifiées en bon ou très bon état écologique. Cet état écologique est évalué à partir d’éléments de qualité biologique (flore aquatique, faune benthique), physico-chimique et hydromorphologique permettant un bon équilibre de l’écosystème.  Ainsi, le bon état écologique de l’eau requiert non seulement une bonne qualité d’eau mais également un bon fonctionnement des milieux aquatiques.

L’état chimique

Plus de 90 % des masses d’eau superficielle de Corse ont été qualifiées en bon état chimique. Cet état chimique est déterminé en mesurant la concentration de 41 substances prioritaires (métaux lourds : cadmium, mercure, nickel, etc. ; produits phytosanitaires : atrazine, alachlore, etc. ; polluants industriels : benzène, etc.) dans le milieu aquatique et en comparant ces concentrations à des valeurs limites à ne pas dépasser.

Des objectifs d’état basés essentiellement sur le principe de non-dégradation

La DCE fixe un objectif de résultats qui est d’atteindre le bon état pour tous les milieux aquatiques en 2015, sauf exemption motivée qui autorise un report de délai à 2021 ou 2027 et/ou un objectif moins strict pour un des paramètres. Dans le bassin de Corse, les objectifs portent essentiellement sur le maintien du bon état des eaux avec un état initial de situation déjà conforme aux objectifs de la loi Grenelle I.
Des informations complémentaires sont disponibles sur le site : www.corse.eaufrance.fr

D’autres approches du bon état des eaux superficielles

La qualité des eaux superficielles peut aussi être appréciée suivant leur usage avec des critères d’analyse distincts de ceux de la DCE.

La qualité des eaux de baignade des cours d’eau et en mer

Évolution de la qualité des eaux de baignade en rivière et
en mer depuis 2011.
Source : ARS

La baignade est une activité de loisir importante en Corse en période estivale. Le contrôle des eaux de baignade porte à la fois sur les caractéristiques microbiologiques et teneur en germes fécaux et sur les caractéristiques physiques du milieu :

  • surveillance renforcée des sites sensibles à l’eutrophisation (transparence, couleur…) ;
  • présence de corps étrangers (résidus goudronneux, de verre, de plastique ou d’autres déchets).

La qualité des eaux de baignade est relativement stable. En 2015, les analyses montrent que les eaux de baignade sont conformes à plus de 98 %. On observe toutefois en 2015 une diminution des sites disposant d’eaux de baignade de bonne qualité au profit d’une qualité toujours conforme mais juste suffisante. En eaux douces, 94 % des sites restent conformes mais 52 % d’entre eux sont de qualité moyenne (tout en restant conforme). Pour les eaux de mer, tous les sites sont conformes et seulement 11 % sont de qualité moyenne.

En 2015, seulement 16 % des sites de baignade disposent d’un profil de baignade. Des progrès sont cependant enregistrés. En mer, le taux de réalisation des profils de baignade était de 1,2 % en 2011. Il est passé de 6,5 % en 2012 à 18 % en 2015. En rivière, le taux de réalisation est passé à 0 % en 2011 à 7 % en 2015. Les rappels aux maires et les financements disponibles pour la réalisation des travaux inscrits dans le profil ne produisent pas encore les effets escomptés.

 

La qualité des eaux destinées à la conchyliculture

L’activité conchylicole historiquement concentrée sur les étangs de Diana et Urbino en Haute-Corse, n’est plus aujourd’hui présente qu’à Diana. Ces étangs sont soumis aux apports des bassins versants provoquant des contaminations par les nutriments et des toxiques et présentent également une sensibilité particulière due au faible taux de renouvellement des eaux. Les actions menées sur les bassins versants doivent assurer la réduction des pollutions et assurer une conformité des eaux avec les seuils fixés (substances organo-halogénées, métaux, coliformes fécaux, etc.) pour les eaux conchylicoles.

 

Piezomètre (BRGM)

La qualité des eaux marines

Une mer saine, propre et productive, un bon fonctionnement des écosystèmes marins et un usage durable des biens et services associés : tels sont les objectifs que se fixe la directive cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM) du 17 juin 2008 (2008/56/CE), avec pour but l’atteinte du bon état écologique des eaux marines à l’horizon 2020. 
Son champ d’application intègre les eaux territoriales et la zone de protection écologique en Méditerranée. Le plan d’action pour le milieu marin (PAMM) décline les objectifs de la DCSMM à l’échelle de chaque sous-région marine, dont la Méditerranée occidentale pour la Corse. Le PAMM se base sur 11 descripteurs de milieu et 56 indicateurs dont certains sont communs avec la DCE (eutrophisation, substances, biodiversité). Une évaluation initiale comprenant une analyse de l’état physique, chimique, biologique, des pressions et impacts sur le milieu et une analyse économique et sociale a été établie au sein de la façade méditerranéenne de la sous-région marine Méditerranée occidentale.

La Méditerranée, mer fermée, globalement oligotrophe est particulièrement influencée par les apports des cours d’eau côtiers dont le Rhône, qui sont des vecteurs importants de contaminants chimiques et de déchets plastiques. Ainsi les paramètres relatifs à l’acidification des eaux, les variations spatio-temporelles des nutriments et de la chlorophylle, ou encore les contaminants chimiques dans différents compartiments biologiques sont autant d’éléments qui ont été pris en compte dans ce premier bilan de l’existant.

L’état des lieux initial du milieu soulève la nécessité de structurer les suivis d’une part, mais également la nécessité de faire évoluer certains paramètres qui ne sont pas réglementés, tels que l’argent, le nickel, les organo-étains, le cuivre, les phtalates ou encore des PCB, indicateurs pour ce qui concerne la chimie du milieu.

Si les caractéristiques globales du milieu sont bien identifiées (faible charge nutritive, gradient trophique d’ouest en est, déficit en azote par rapport au phosphore), les lacunes dans les données empêchent cependant de déceler des tendances significatives, faute de suivis réguliers.

En termes d’impacts significatifs, la gestion des déchets plastiques et des contaminants chimiques dans le milieu, qui trouvent leur source dans les apports telluriques, sont des enjeux importants du programme de mesures pour ces prochaines années. Il en est de même pour la perte d’habitats marins côtiers, causés par l’artificialisation du littoral.

En termes d’actions, le programme de mesures s’attache à réduire les pollutions telluriques (aires de carénage, techniques de dragage), comprend un volet très significatif de mesures sur les déchets marins, et prévoit de mettre en oeuvre des mesures de sensibilisation, de communication, et de formation nécessaires à la conduite du changement et à la diffusion des bonnes pratiques.

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