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Les politiques de protection et de réglementation
La Corse est confrontée à une pollution atmosphérique qui est produite localement ou sur le Continent puis portée par les vents, voire les deux. Cette pollution peut être anthropique ou naturelle avec notamment les particules de sables venant du nord de l’Afrique. Les sources de pollutions potentielles locales sont les transports routiers, les bateaux, les activités industrielles ainsi que le brûlage des déchets (industriels et verts) pour ne citer que les plus importantes. Deux centrales thermiques sont parmi les sites industriels polluants. La centrale de Lucciana B a été mise en service en 2014. Le renouvellement de la centrale d’Ajaccio est acté pour 2023 au plus tard. Le passage au fioul léger, effectif pour la centrale de Lucciana B a entraîné une baisse des émissions polluantes dans l’environnement. Le fonctionnement au gaz des centrales permettra d’abaisser encore les rejets de polluants atmosphériques principalement les dioxydes d’azote. Pour ce qui concerne les transports, les flux sont importants et ne cessent de progresser. Les principaux axes routiers sont très souvent encombrés, de même que les principales zones urbaines de l’île. De la même manière, les ports connaissent une augmentation du trafic avec, en particulier, une augmentation estivale pour les croisières et le transport de passagers.
D’autres activités impactent aussi la qualité de l’air comme les carrières (émission de poussières) et le brûlage des déchets industriels ou végétaux. Le brûlage, qu’il concerne les déchets des entreprises ou des particuliers, est concerné par une interdiction prévue au Code de l’environnement ainsi qu’au règlement sanitaire départemental.
L’association Qualitair Corse
L’association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air « Qualitair Corse » a développé son réseau ces dernières années pour atteindre neuf stations de mesures (quatre en région bastiaise, quatre à Ajaccio et une à Venaco) qui ont chacune leur type de surveillance : industrielle, urbaine, périurbaine, trafic et rurale. Qualitair Corse a vu son agrément renouvelé le 13 juillet 2014 pour une durée de trois ans. Ses principales missions sont la surveillance de la qualité de l’air, la diffusion des résultats des mesures et des prévisions et l’amélioration permanente de la connaissance du territoire. En plus des bulletins de prévisions de la qualité de l’air, elle est également un acteur majeur dans la mise en oeuvre de la procédure d’information et d’alerte en cas de pic de pollution atmosphérique. Qualitair Corse réalise des études afin d’affiner les connaissances de la qualité de l’air sur l’ensemble du territoire ainsi que ses modèles de prévision de la qualité de l’air. Les plans de protection de l’atmosphère (PPA)Entre 2010 et 2012, la surveillance assurée par Qualitair Corse, a montré des dépassements de la valeur limite annuelle en dioxyde d’azote (NO2) sur la station trafic « Saint Nicolas » à Bastia. La valeur moyenne annuelle obtenue a été pour les deux premières années de 41 μg/m3 au lieu de 40 μg/m3 (valeur réglementaire fixée par le code de l’environnement) et 40 μg/m3 pour la dernière année. Cette station se situe en zone urbaine, à proximité du port de commerce de Bastia, d’un axe routier fortement encombré, d’une sortie de tunnel et d’une sortie de parking. Suite à une cartographie de la pollution atmosphérique au NO2 du centre-ville ajaccien réalisée en 2013, une tendance amenant au dépassement du seuil réglementaire a été mise en évidence. Ainsi, certains sites du coeur d’Ajaccio présentent des concentrations moyennes annuelles estimées supérieures à la valeur limite réglementaire. Ces sites, essentiellement situés en bordure des grands axes routiers imputent les fortes concentrations aux transports terrestres essentiellement. Des dépassements ont également été constatés pour l’ozone sur la région. Compte tenu des dépassements des valeurs moyennes annuelles pour le NO2, sur les deux zones urbaines de Bastia et d’Ajaccio, les préfets de département ont lancé des démarches de Plan de protection de l’atmosphère (PPA). Les plans doivent fixer des mesures, définies avec les collectivités, acteurs, associations et services concernés, afin de rétablir le respect des valeurs limites réglementaires dans un délai de cinq ans après leur approbation. Le PPA de la région bastiaise a été approuvé le 29 décembre 2015. Il fixe dix-huit actions dont dix réglementaires. Un suivi annuel de la mise en oeuvre de chaque action sera présenté en Coderst (Conseil départemental de l’environnement, des risques sanitaires et technologiques) chaque année. Le PPA de la région ajaccienne a été lancé en janvier 2016 ; il a été présenté au Coderst le 4 octobre. La consultation des collectivités est en cours et l’approbation est prévue pour le début de l’année 2017. Des observatoiresLa Corse accueille dans le Cap Corse un des sites de mesures du projet Charmex (Chemistry- Aerosol Mediterranean Experiment) de suivi de la qualité atmosphérique en Méditerranée. En lien avec Charmex, il est également prévu la mise en place d’une station du futur Observatoire du changement climatique Corsica (Centre d’observation régional pour la surveillance du climat et de l’environnement atmosphérique et océanographique en Méditerranée occidentale).
La qualité de l'air
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