La conchyliculture et la pisciculture marine

Ces deux filières de production disposent d’un savoir- faire reconnu depuis plus de trente ans, mais sont confrontées à de nombreuses contraintes :

  • conflits d’usage et d’occupation de l’espace notamment sur la frange littorale ;
  • qualité des eaux notamment sur certains étangs littoraux et dans les golfes fermés ;
  • diversification de l’alimentation et maladies des espèces élevées.

L’aquaculture corse est organisée autour de sept entreprises de production réparties sur tout le littoral de l’île mais principalement dans le sud de la Corse.
La profession est structurée et représentée par le CRPMEM et le Syndicat des aquaculteurs corses.
Le secteur emploie environ 90 personnes, principalement de la main d’oeuvre qualifiée :

  • la filière conchylicole est installée sur la côte orientale (étang de Diana). Elle regroupe trois entreprises de production d’huîtres creuses, d’huîtres plates et de moules ;
  • la filière piscicole est constituée de quatre entreprises qui produisent trois espèces, à savoir le loup (bar), la daurade royale et le maigre.

La production aquacole actuelle est d’environ 2 300 tonnes par an, soit 1 200 tonnes de poisson (bar, daurade et maigre) et 1 100 tonnes de coquillages (moule et huître). 95 % de la production piscicole et 30 % des coquillages, qui s’inscrivent dans une démarche « qualité » forte, sont exportés vers le continent et les pays d’Europe.

Cette démarche qualité est optimisée par diverses actions spécifiques :

  • veille quasi permanente du SAVU (Service d’assistance vétérinaire d’urgence) sur les exploitations corses ;
  • suivi environnemental des fermes piscicoles en mer ;
  • suivi Ifremer de la qualité des productions conchylicoles (phytoplacton toxique, microbiologie sanitaire) ;
  • suivi parasitaire avec l’Université de Corse ;
  • faible densité du cheptel dans les cages (quatre fois moins que dans les élevages grecs ou turcs) favorisant ainsi le bien-être de l’animal et la qualité du produit ;
  • obtention du Label rouge (le seul en France pour du poisson marin) pour les trois espèces de poissons élevés dans l’île

L’aquaculture corse représente, après la viticulture et la clémentine, la principale activité exportatrice de l’île. Son chiffre d’affaires annuel est proche des 13 millions d’euros.

Le développement de la pêche et de l’aquaculture devra être pris en compte dans la planification stratégique en mer et sur le littoral, dans les actions d’amélioration de la qualité des eaux
littorales et dans les programmes de recherche-développement.

L’enjeu actuel est le développement de nouveaux sites qui permettront de répondre aux impératifs de production en limitant au maximum les impacts environnementaux.
Ces sites recensés et fixés par le Schéma régional de développement de l’aquaculture marine (SRDAM) approuvé le 27 novembre 2015 par arrêté préfectoral, sont au nombre de 17 (14 en pisciculture et 3 en conchyliculture).

Les professionnels ont d’ailleurs adapté leur stratégie de production au développement durable ; ainsi les étangs de la côte orientale de l’île sont aujourd’hui exclusivement consacrés à la conchyliculture. Les échecs économiques d’une pisciculture intensive organisée sur les lagunes dans les années 1990 ont eu raison de cette activité. L’évolution des pratiques d’alimentation et l’abandon de l’utilisation des antibiotiques de croissance constituent les socles de la nouvelle charte du développement durable de l’aquaculture en France adoptée par les acteurs corses de la filière en 2011.

 

Ferme aquacole de la Parata
DREAL-SBEP, Bernard Recorbet

 

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