Le parc de logements

L’Insee a dénombré en 2013, en Corse, 208.602 logements dont 138.964 résidences principales et 85.194 résidences secondaires. La très forte proportion de résidences secondaires est la caractéristique principale du parc de logements de la Corse.

  • Voir ci-avant § « Un étalement urbain conséquent… »

Les logements individuels sont très légèrement majoritaires (50,2 %) mais relativement moins nombreux que dans l’ensemble de la France métropolitaine. La répartition des logements par tranche d’année de construction sur l’ensemble de la Corse ne fait pas apparaître de différence notable par rapport à la moyenne nationale.

Une étude réalisée en 2015 par l’Insee et la DREAL permet d’estimer que la Corse compterait à l’horizon 2030, 46 000 ménages de plus qu’en 2009.  Cette hausse résulterait principalement de l’arrivée de nouveaux habitants sur le territoire, mais aussi du vieillissement de la population et de l’évolution des modes de cohabitation. Les personnes seules seraient de plus en plus nombreuses et ce, à tout âge.  De ce fait, la taille des ménages diminuerait.  La croissance du nombre de ménages suscitée par ces évolutions s’accompagne d’une augmentation des besoins en logements.  Ainsi, si les tendances se maintiennent et tout en tenant compte des caractéristiques et des mutations du parc de logements, il faudrait construire 70 000 nouveaux logements dans la région d’ici 2030, soit 3 300 logements par an.  Parmi eux, 40 000 couvriraient les besoins en résidences principales et 22 000 ceux en résidences secondaires.

La construction neuve

La construction, un secteur stratégique
pour l’économie corse

Sur la période 2001-2015, l’évolution du nombre de logements autorisés a été marquée par une hausse quasi-continue jusqu’à novembre 2006 (près de 5 000 autorisations sur un an contre 2 560 fin 2000). De décembre 2006 à février 2013, le niveau des autorisations a fluctué en dent de scie avec notamment une période de baisse marquée en 2008-2009, due à la crise de 2008, mais en février 2013 le niveau des autorisations était encore élevé avec près de 5.500 logements.

L’année 2013 marque le début de la crise majeure du secteur de la construction qui s’est manifesté par une réduction assez brutale du nombre de logements autorisés en Corse : – 28 % en un an alors que le taux est de – 11 % au niveau national. Le nombre de logements autorisés atteint ainsi 2 900 en mars 2014.

De 2014 à l’automne 2015, on observe une inversion de la courbe suivie d’une très forte augmentation en fin d’année 2015 : phénomène conjoncturel uniquement liée à la délivrance de quelques permis concernant 2 400 logements collectifs sur la région ajaccienne, où le PLU de la commune a bénéficié d’un sursis à annulation. La moyenne sur cinq ans s’établissant à 4 800 logements neufs supplémentaires par an en Corse.

Les périodes de crise correspondent depuis 2006 aux années où le logement collectif connaît des difficultés. Alors, qu’avant 2003, le nombre de logements collectifs autorisés était inférieur au nombre de maisons individuelles, en février 2013 il était 1,6 fois plus élevé. Tous logements confondus, la surface moyenne d’un logement neuf en 2015 est de 85 m2 ; elle est de 120 m2 pour un logement individuel et 62,5 m2 pour un logement collectif.

La qualité du patrimoine ancien

La Corse conserve un patrimoine exceptionnel d’architecture rurale ancien. Ces réalisations, qui ont vu le jour dans des temps difficiles, participent d’une volonté collective aujourd’hui disparue et sans laquelle il sera difficile de satisfaire aux objectifs optimistes de l’aménagement durable. Elles sont menacées par l’exode rural, l’indivision et la méconnaissance de leur valeur.

Les qualités thermiques du bâti ancien sont inégales, mais certains éléments techniques méritent d’être relevés : fenêtres avec contre-volets intérieurs et volets extérieurs, toitures doublées d’un platelage et isolées par des éléments végétaux. En outre, la production des matériaux de construction ne nécessitait que très peu d’énergie.

Devant la dégradation de ce patrimoine traditionnel dont l’exemplarité pourrait éclairer l’urbanisation future de la Corse, il est important de maintenir les mesures conservatoires et les actions éducatives déjà engagées par l’Office de l’environnement de la Corse (OEC) et les Conseils d’architecture d’urbanisme et d’environnement (CAUE), notamment en direction de tous les publics.
À titre d’exemple, chaque année depuis 2006, le CAUE de la Haute-Corse, dans le cadre d’un programme pédagogique initié par l’OEC et en collaboration avec l’Éducation nationale, intervient auprès d’un public scolaire (une dizaine de classes primaire et collège) autour d’un projet sur le patrimoine de proximité. Le CAUE de la Corse-du-Sud a mis en place également depuis plusieurs années un cycle « Patrimoine et pédagogie », véritable parcours de découverte et de sensibilisation à l’architecture et à l’urbanisme proposé aux scolaires de la ville d’Ajaccio.

D’autres initiatives, comme les « Sentiers du patrimoine » réalisés par l’OEC (treize à la fin de l’année 2016) constituent des itinéraires de découvertes basés sur la valorisation du patrimoine matériel et immatériel. Ils s’adressent à tous les publics et permettent la mise en commun des ressources locales, une meilleure accessibilité physique, culturelle et virtuelle du patrimoine et de recréer du sens et des liens entre les acteurs et les générations du territoire. Les techniques de construction en pierres sèches occupent une grande place. Afin d’assurer la pérennité du dispositif, les sentiers du patrimoine font l’objet d’un suivi et d’une évaluation par des représentants de l’OEC.

La mise en place de formations « Calade et pierre sèche » par la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat de Corse en Alta Rocca est également à noter. Le GRETA de Haute-Corse propose un certificat de qualification professionnelle « Ouvrier professionnel en pierre sèche ».

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