Le Schéma régional des infrastructures et des services des transports (SRIT)

Le PADDUC inclut, en annexe 4, le Schéma régional des infrastructures et des services des transports (SRIT). Ce schéma est appelé à développer l’intermodalité des transports intérieurs et extérieurs et à organiser le territoire de manière à optimiser les déplacements tout en respectant l’environnement.

Le SRIT décline les priorités suivantes :

1. Pour les transports extérieurs :

  • renforcement des équipements de dimension régionale ;
  • maintien de l’acquis portuaire et aéroportuaire ;
  • recherche de complémentarité entre équipements ;
  • intégration de la Corse dans le réseau des ports et aéroports méditerranéens et européens.

2. Pour les transports intérieurs :

  • mobilité entre les différents pôles urbains ;
  • rééquilibrage territorial par une politique routière ;
  • politique ferroviaire visant à améliorer la performance et la sécurité des services ainsi que les déplacements périurbains et le transport de fret ;
  • développement de l’intermodalité ;
  • développement des modes doux ;
  • meilleure coordination entre acteurs des politiques de transport.

 

Les transports extérieurs

Les principaux réseaux de transport  (hors bus)

DREAL Corse 2016

La Corse dispose de sept ports et quatre aéroports totalisant un peu moins de 8,5 millions de passagers en moyenne annuelle (entrées et sorties), en comptant les croisières.

Année Nombre dont juilet août
2011  3.684.036  41,8%
2012 3.690.982 41,9%
2013  3.744.535  42,0%
2014 3.719.550 41,7%
2015 3.744.395  41,8%
2016 (provisoire) 3.850.000 41,5%

 

 

 

 

 

 

 

L’offre de transport maritime

 

Près de 6.200 navires (ferries, navires rouliers, transports de vrac, bateaux de croisière) font escale chaque année dans les sept ports corses (OTC, oct 2015).

L’aménagement d’un nouveau port de commerce spécialisé marchandises, au fond du golfe d’Ajaccio à Saint-Joseph, ainsi que le projet d’un nouveau port de commerce sur le site de la Carbonite pour Bastia permettent d’envisager un accès plus aisé au centre des deux principales villes de Corse. Ces projets pourront également permettre des gains environnementaux importants au travers de l’électrification des postes à quai (poste du Marconaggio à Ajaccio et dans le futur quai de Saint Joseph).

Le potentiel du transport de fret par le train sera étudié en 2017. La connexion avec les ports actuels et futurs (Ajaccio, Bastia), de même que la présence d’installations de déchargements dans les principales gares font partie des enjeux d’infrastructure pour permettre ce transport.

À l’occasion du renouvellement de la délégation de service public dans le domaine maritime, devant être attribuée en décembre 2018 pour la période juin 2019 à juin 2029, de nouvelles exigences en matière de management environnemental pourraient être incluses dans le cahier des charges.

 

L’offre de transport aérien

Alors que le transport maritime de passagers stagne depuis 2010, une évolution très nette des parts de marché est à noter pour le transport aérien. Le transfert de quelque 620.000 passagers du maritime vers l’aérien contribue à alourdir l’empreinte carbone des voyageurs au départ ou à destination de l’île.

Les aéroports de Corse sont dotés de plans d’exposition au bruit visant à limiter les nuisances sonores.

Les flux de passagers vers la Corse

Les flux de passagers globaux, relativement stables depuis 2010, retrouvent une croissance de + 3 % en 2016. Des sérieuses évolutions en termes de mode de transport sont cependant marquées avec un rééquilibrage des flux aériens et maritimes.

Les évolutions suivantes sont observées :

  • une part de l’aérien en constante augmentation (+ 29 % depuis 2010 soit une moyenne de 4,15 %/an) pour représenter en 2016, 47,5 % des flux) ;
  • une croissance essentiellement due (pour 75 %) au trafic low cost qui représente aujourd’hui plus du quart du trafic aérien global et qui s’exprime à la fois dans des liaisons depuis la plupart des aéroports de province comme dans des lignes court courriers des bassins émetteurs européen ;
  • une croissance aérienne, conjuguée au développement des courts séjours qui a développé de manière significative le parc de location de véhicules dans les aéroports, ce qui nécessite le transfert des flottes chaque année par bateau de véhicules, qui présentent néanmoins l’avantage d’être neufs et donc plus conforme aux nouvelles normes environnementales que la moyenne du parc. Pour répondre à la demande de plus en plus forte de véhicules de location, les offres entre particuliers se multiplient. La région s’était d’ailleurs classée en troisième position en 2013, après l’Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur, en matière d’offres de location de véhicules entre particuliers par habitant ; (Source : étude Carsonar, 2013).
  • une quasi-disparition des vols charters ;
  • une relative stabilité des flux maritimes en 2016 qui représentent environ quatre millions de passages soit 52,5 % des trafics globaux. Il convient d’observer néanmoins une sérieuse chute de ce mode de transport, de l’ordre de 600 000 passages depuis 2010, soit – 13 % ;
  • un port sur les sept, Bastia, accueille près de 52 % des passagers transportés et avec Ajaccio concentre 77 % des flux ;
  • les flux de croisiéristes représentent 767 800 passages en 2015, dont 78 % pour le seul port d’Ajaccio. En 2016, ce port a accueilli 214 navires de croisières à la journée dont certains ont une capacité voisine de 4 000 passagers ;
  • en 2015, 28 000 camping-cars, avec une tendance haussière, sont transportés par voie maritime alors que l’île est peu équipée et peu adaptée par sa fragilité et son réseau routier à ce type de pratique dès lors qu’elle conduit à des stationnements sauvages.
     

Les transports intérieurs

La connaissance de la mobilité interne (déplacements des résidents) reste lacunaire. Cette méconnaissance concerne tant la mobilité urbaine, périurbaine que rurale, et touche aussi bien les flux, leurs volumes que les motifs de déplacement.Pour cette raison et comme préconisé par le PADDUC, une « enquête ménage déplacements » (EMD) à l’échelle régionale complétée par des « enquêtes cordons véhicules légers » (interrogations des conducteurs sur le bord de la voirie) et transports en commun (interrogation des usagers dans les autocars et trains) sont en cours et doivent produire leurs premiers résultats pour l’été 2017.
Une enquête présentielle estivale est prévue durant l’été 2017.

L’Insee à travers le recensement de la population produit des données sur les trajets domicile-travail. Celles-ci montrent qu’en Corse, encore plus que sur le continent, la voiture particulière domine tous les autres modes de transport pour ces trajets.

Seuls 2 % des actifs utilisent les transports en commun pour se rendre au travail contre 7 % dans les régions métropolitaines, hors Île-de-France, et 14 % pour l’ensemble des régions.
En revanche, près de 10 % des actifs vont au travail à pied ce qui dépasse la moyenne française de 8 %.

Le kilométrage moyen effectué pour se rendre sur le lieu de travail était de 7,6 km en 1999, pour 9,7 km à l’échelle nationale. Cette différence peut paraître paradoxale compte-tenu de l’étalement des lieux d’habitation sur l’île, mais elle peut s’expliquer par le fait que seulement 42 % des actifs en 2008 travaillent hors de leur commune de résidence (65,1 % pour la France métropolitaine). Ce ratio, qui n’est que de 30 % en Corse-du-Sud, s’élève à 47 % en Haute-Corse. Cet écart est dû à la présence de nombreux pôles d’emplois autour de Bastia constituant ainsi un lieu d’échanges très important. Cette plus grande mobilité des actifs du département se constate également au sein des zones d’emploi rurales.
  

Le transport ferroviaire

AMG 801
 CTC, S. Alessandri

 

Le réseau ferré en Y de 231 km qui relie Ajaccio à Bastia mais aussi la Balagne, à partir de Ponte-Leccia, a, pour l’instant, une vocation essentiellement touristique.

Le service de transport ferroviaire, qui est assuré par la SAEM Chemins de fer de la Corse détenue majoritairement par la CTC, ne concerne que le transport de passagers ; le service fret « wagon » a été interrompu en 2005, seul un service « messagerie » subsiste. Une étude visant à établir le potentiel de fret et les moyens à mettre en oeuvre sera engagée en 2017. À plus court terme, il est envisagé de développer le transport de messagerie (petits colis) existant entre les principales gares du réseau.
Ce transport existe déjà mais pourrait être renforcé.

De 2012 à 2016, les flux de passagers ont augmenté de 70 % sur le réseau ferroviaire insulaire grâce en particulier à la fiabilisation de l’offre et le développement du périurbain.

Pour la même période, les flux de passagers sur les dessertes périurbaines de Bastia, Ajaccio et Calvi ont progressé de 60 %. C’est sur le périurbain d’Ajaccio, que l’augmentation a été la plus marquée. La mise en service de la navette ferroviaire et la création de nouvelles haltes a permis de multiplier la fréquentation par vingt. Cette dynamique devrait se poursuivre dans les années à venir.

Les perspectives d’amélioration sont les suivantes :

  • levée des ralentissements grâce aux travaux de modernisation de l’infrastructure (ouvrages d’art, passages à niveaux, sécurisation des parois rocheuses) ;
  • déploiement sur le périurbain d’Ajaccio de la commande centralisée ;
  • création de points de croisements supplémentaires sur Bastia et Ajaccio ;
  • création de nouvelles haltes dans le périurbain ;
  • modernisation de l’ensemble des gares et haltes du réseau avec une priorité sur l’axe Bastia-Casamozza ;
  • mise en conformité des gares principales pour l’accessibilité des personnes à mobilité réduite.

Le nouveau matériel roulant a également permis une amélioration du service même si la consommation par voyageur est supérieure à celle des anciennes rames Soulé de l’ordre de 18 % (1,2 l/km pour 98 places assises sur les Soulé et 1,5 l/km pour 104 places assises sur les AMG).

 

Les autres offres de transports en commun

L’offre de transport en commun de voyageurs souffre d’un déficit d’image lié à ses défaillances ; pour autant, elle se structure et progresse en Corse-du-Sud avec notamment de gros progrès réalisés sur l’information des voyageurs.
L’agglomération ajaccienne est ainsi le premier territoire à tester l’information en temps réel ainsi que la billettique. 

La CAPA propose une offre riche mais dont la fiabilité est perfectible. 

Pour le train et les cars du département de Corse-du-Sud, c’est la situation inverse : le mode de déplacement est fiable mais l’offre est limitée pour des raisons d’infrastructure et de densité de population.

En Haute-Corse, aucune ligne interurbaine n’est conventionnée et les transporteurs proposent des trajets à leurs risques et périls. Cette situation rend la communication difficile avec une offre peu pérenne répartie sur de multiples petites structures concurrentes.

À Bastia, le Plan global de déplacements (PGD, équivalent à un PDU volontaire) doit être l’occasion de moderniser le réseau de transport urbain notamment en termes d’information et de tracé des lignes tout en améliorant l’intermodalité avec le train.

La faiblesse chronique de l’offre de transport collectif, liée à la dispersion de l’habitat dans les zones périurbaines et la faible densité du territoire, expliquent en partie le recours quasi exclusif à la voiture individuelle.

L’intermodalité est très limitée avec notamment l’absence de connexion entre les gares, les aéroports et les arrêts de bus ou de car. Néanmoins, des progrès ont été faits ces dernières années avec la convention entre la Communauté d’agglomération du Pays ajaccien (CAPA) et la CTC permettant de prendre le train avec le titre de transport de la CAPA ou encore le basculement des écoliers de la Gravona vers le train au niveau du parc-relais de Mezzana afin de limiter les embouteillages du centre-ville.

La voiture particulière

Évolution des motorisations essence ou
diesel en Corse
Source : MEEM SOeS
 

En dehors des zones urbaines, le territoire est caractérisé par la lenteur des temps de parcours avec des vitesses moyennes de 60 km/h en voiture en raison du relief.

Avec 8.000 km de voirie, (576 km de RT, ex-RN, 4.458 km de routes départementales et 3.049 km de routes communales) le réseau routier est relativement dense, mais la forte saisonnalité des trafics l’amène ponctuellement à saturation.

Plus de 700.000 véhicules particuliers entrent chaque année en Corse. Ce chiffre varie en proportion des flux touristiques : 80 % des touristes utilisent une voiture et la mobilité touristique est estimée à un quart de la mobilité totale.

Les chiffres d’importation de carburants (Source : Dépôts pétroliers de la Corse) montrent la forte saisonnalité des consommations : celles-ci doublent entre l’hiver et l’été. On peut ainsi attribuer près de 40 % des consommations de carburants à l’activité touristique.

Le parc local compte 180.000 voitures particulières et commerciales (Source : MEDDE-SOeS). Il est relativement constant depuis plus de vingt ans, malgré l’augmentation constante de la population.

Le diesel a fait l’objet dans le passé d’un soutien national. Malgré les dernières dispositions visant à en réduire l’usage, le parc de véhicules roulant au gazole ne cesse de croître tandis que celui alimenté en essence diminue régulièrement. Cette évolution du parc automobile se répercute sur les importations de carburants qui se sont traduites en cumulé par une augmentation de 30.000 tonnes équivalent pétrole des importations de carburant, soit 16 % depuis 2001.

Le transport de marchandise

Depuis la fin du fret ferroviaire, la route constitue le seul mode de transport des marchandises à l’intérieur de la Corse. En 2011, ce secteur consommait plus de 46.000 tep de carburant (OREGES, 2011), ce qui, compte-tenu des caractéristiques du diesel, correspond à l’émission de plus de 174.000 tonnes équivalent CO2. Il s’agit donc d’un secteur d’importance majeur en termes de consommation d’énergie et d’émission de gaz à effet de serre et de polluant. La démarche nationale « Charte CO2 », visant à améliorer les pratiques du transport de marchandises routier, est en cours d’appropriation par les professionnels locaux avec deux entreprises signataires et trois nouvelles prévues.

Les modes doux

Vélo à assistance électrique (VAE)
Théo Teixeira pour CTC-AUE 

La qualité des itinéraires piétons est souvent critiquable avec des ruptures de continuité des cheminements, du stationnement illicite et des terrasses sur les trottoirs déjà étroits ou encore l’absence de passages inter-quartiers. Pour autant, la marche est le mode de déplacement le plus efficace en centre-ville.

Bien qu’une croissance de l’usage du vélo soit empiriquement constatée, l’absence d’aménagement cyclable en milieu urbain ne facilite pas le développement de ce mode de transport. De trop nombreux projets d’aménagements routiers se font encore au mépris de la loi « Laure », qui impose depuis 1996, de créer un itinéraire cyclable pour toute création ou réaménagement de voirie en ville. Progressivement, les élus et les techniciens se rendent compte de l’attrait (pour l’instant touristique) du développement d’itinéraires doux et des projets sont en cours de réalisation dans plusieurs villes comme Spassi Mare à Bastia (reliant Port Toga à l’Arinella) ou la voie douce des Sanguinaires à Ajaccio (entre le cimetière et le Scudo).

Afin d’encourager cette évolution des mentalités, la Collectivité territoriale de Corse (via à l’Agence d’urbanisme et d’énergie de la Corse) octroie une aide à l’achat pour les vélos à assistance électrique (VAE) à destination des particuliers, des collectivités et des entreprises. Le VAE est rapide en ville (19 km/h en moyenne), il « se gare » facilement et permet de pratiquer une activité physique à tout âge. Par rapport à un vélo mécanique, l’assistance légère permet d’allonger les distances parcourues, de ne pas être gêné par le dénivelé et de ne pas souffrir de la chaleur.

 

Les perspectives de développement des réseaux de transport

Le désengorgement des pôles urbains est une nécessité ; il constitue un enjeu en matière d’amélioration de la qualité de l’air et de la qualité de vie.

En termes de planification

La loi NOTRe et la future Collectivité unique vont amener la CTC à gérer les lignes routières régionales et scolaires. La Collectivité souhaite donc travailler sur un schéma régional structurant multimodal (train et autocar) permettant d’intégrer le train et les principales lignes de car avec un niveau de fréquence et une tarification homogène. L’amélioration de l’intermodalité avec les aéroports et les ports doit aussi être étudiée.

Un Plan de déplacements urbains (PDU), visant à diminuer le nombre de véhicules et à développer l’offre de transport public et les liaisons douces, a été adopté par la CAPA en 2006. Il est en cours de révision entre 2015 et 2017.

La Communauté d’agglomération de Bastia (CAB) entame en 2016 un Plan global de déplacements dépassant ses propres limites géographiques (Furiani, Santa-Maria-di-Lota) et visant à développer l’intermodalité fer et route sur un secteur allant de Casamozza à Brando.  

En termes d’infrastructures

Des actions planifiées dans le domaine de l’urbanisme et des transports (plans de circulation, développement des transports en commun et des modes doux, création d’aménagements doux en particulier à Ajaccio et à Bastia) commencent à émerger au niveau des communautés d’agglomérations.

Le développement des transports en commun en site propre (TCSP) de type lourds (tramway ou bus à haut niveau de service) est possible dans les agglomérations corses. Des études sont en cours notamment à Ajaccio (localisation de noeuds inter modaux en centre-ville notamment) en partenariat avec la CTC, dans le cadre de l’aménagement d’entrée de ville. Une liaison maritime interne au golfe d’Ajaccio, reliant Porticcio au centre-ville d’Ajaccio a été expérimentée pendant l’hiver et le printemps 2015-2016. Fort de son succès, le service a été pérennisé et est, pour l’instant, gratuit aux détenteurs d’une carte nominative des TCA (Transports en commun ajaccien).

En matière de transport ferroviaire, d’importants travaux de remise à niveau du réseau sont entrepris par l’État et la Collectivité territoriale de Corse :

  • études de l’extension de la ligne ferroviaire entre Bastia - Casamozza et Bonifacio et du renforcement de la desserte suburbaine d’Ajaccio (éventualité d’un prolongement ferroviaire jusqu’à la gare routière et maritime et le futur quai de croisière) ;
  • modernisation de l’infrastructure, notamment pour la mise en sécurité de la voie (automatisation des passages à niveau, réparation des ouvrages d’art, stabilisation des talus, création et rénovation de haltes ferroviaires).

Cette politique ambitieuse de mise à niveau des installations et de renouvellement du matériel roulant est de nature à soulager le réseau routier.

 

En termes d’information des voyageurs

Par ailleurs, conformément au SRIT qui encourage la création d’une « centrale de mobilité [facilitant] un recours accru aux modes de déplacements de personnes alternatifs à la voiture en solo. [En effet] les systèmes d’information multimodale sont la clé de l’organisation de la mobilité. Il s’agit de créer un portail de multi-mobilité centralisant l’ensemble des données relatives aux trajets, horaires, tarifs des différents services de transports collectifs, intérieurs et extérieurs », la DREAL et l’AUE ont copiloté un projet de calculateur d’itinéraire régional dont un prototype est d’ores et déjà accessible. La réalisation de ce calculateur d’itinéraire, basé sur l'outil sur OpenTrip Planner, a été rendu possible grace à un travail de collecte de l’ensemble des données transport régionales et de cartographie des lignes et des arrêts des transports en commun (bus, car et train).

A partir de ce prototype, un outil d’information multimodal, à disposition des partenaires, devrait être livré pour l’été 2017, financé par l’État et l’AUE (www.mubilita.corsica).

 

En termes de nouvelles alimentations énergétiques

La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) co-élaborée par la CTC et l’État prévoit le développement d’infrastructures de recharge électrique estimé à 700 points de charge d’ici 2023. Le développement de la mobilité électrique doit être encadrée du fait de la spécificité insulaire de la Corse : en effet, une croissance incontrôlée pourrait mener à un bilan environnemental moins bon qu’en ayant recours à des véhicules thermiques récents.

Par ailleurs, la PPE envisage le déploiement de sept stations de recharge à hydrogène d’ici 2020.

 

 

La consommation d’énergie finale en 2014 en Corse
Source : OREGES

 

Transports et environnement

Un impact majeur

Le 20 décembre 2013, par délibération AC 13/272, l’Assemblée de Corse a adopté le Schéma régional air - climat - énergie (SRCAE) fixant un objectif d’autonomie énergétique à l’horizon 2050. Ce document stratégique identifie notamment les transports comme le principal secteur de consommation d’énergie et d’émissions de gaz à effets de serre. En effet, l’industrie étant peu développée, les autres secteurs (transports et résidentiel) sont surreprésentés.

37 % des émissions de gaz à effet de serre globales relèvent du secteur des transports. En particulier, les modes individuels motorisés (véhicules et deux roues) représentent 97 % des consommations pour 89 % des kilomètres parcourus. Les deux principales agglomérations corses font l’objet d’un Plan de protection de l’atmosphère (PPA) lié au dépassement de la concentration en dioxyde d’azote (NO2) principalement dû au trafic routier. Celui de Bastia est approuvé en décembre 2015 ; plus de la moitié des actions concernent les transports avec notamment la réalisation de plans de mobilité entreprise et administration (PME et PMA), la promotion des modes de déplacements moins polluants ou l’élaboration d’un état des lieux de l’intermodalité sur le territoire. Pour le Grand Ajaccio, le PPA est en cours de réalisation avec une approbation prévue en 2017.

 

Modélisation de la concentration de dioxyde d’azote à Ajaccio (2015, à gauche) et Bastia (2013, à droite).

Source : Qualitair Corse 

 

 

Avec un temps d’escale variant de 50 min à 11 h 45 min, les navires à quai en centre-ville contribuent à la dégradation de la qualité de l’air du fait qu’ils doivent conserver leurs moteurs en fonctionnement. Ce phénomène est amplifié lors des escales des navires de croisière dont les générateurs fournissent en continu l’électricité nécessaire aux activités de plusieurs milliers de personnes (équivalent à des petites villes).

Le flux de véhicules en traitement sur les ports ou y accédant via des réseaux routiers urbains saturés renforce sensiblement l’émission de polluants au cours de la période de pointe estivale, les trafics moyens journaliers pouvant être multipliés par six de février à août. De même, des nuisances sonores se manifestent autour de ces plates-formes : bruit des moteurs, circulation, opérations de chargement, annonces, etc.

Un besoin de sensibilisation de la population

La population n’a pas conscience de l’impact de sa mobilité sur son environnement et pense souvent ne « pas avoir d’autre solution pour se déplacer » que d’utiliser son véhicule individuel alors que de très nombreux trajets en voiture pourraient être faits à pied.

Il existe donc un besoin de sensibiliser le grand public à travers des campagnes de communication, comme celles menées à l’occasion de la Semaine européenne de la mobilité (tous les ans, du 16 au 22 septembre) par l’AUE et ses partenaires, comme les espaces Info Énergie de Corse.

Par ailleurs, les démarches de « plans de mobilité », qu’elles concernent des entreprises, des administrations ou des établissements scolaires, sont de formidables processus au cours desquels les modes de déplacements durables sont mis en avant. Une vraie prise de conscience de la population sur le sujet de l’écoconduite pourrait permettre une économie globale annuelle de 20 % des consommations de carburant liées au transport routier d’après l’Ademe.

Enfin, un diagnostic du covoiturage en Corse est en cours. Ce travail mené avec les services des routes et de la mobilité des différentes collectivités est l’occasion de les sensibiliser sur l’énorme potentiel lié à cette pratique. Avec deux personnes au lieu d’une par véhicule, on divise en effet par deux la pollution, la consommation d’énergie, l’émission de gaz à effet de serre, les nuisances sonores, etc. Cette solution présente donc un rapport coût / efficacité remarquable compte-tenu des investissements limités. En Corse, le covoiturage n’a pas encore connu l’essor constaté sur le continent et se limite à des trajets entre connaissances. Afin de valoriser cette pratique et de favoriser son développement, l’aménagement d’aires dédiées permettrait aux autres usagers de la route de voir que le covoiturage peut marcher en Corse aussi.

Aspect social des transports

La vulnérabilité énergétique liée aux déplacements, un triste record pour la Corse

En Corse, 28 % des ménages consacrent au moins un demi-mois de leur revenu annuel pour honorer leur facture de carburant, ce qui fait d’elle la première région en termes de vulnérabilité énergétique (Étude sur la vulnérabilité énergétique des ménages INSEE janvier 2015, https://www.insee.fr/fr/statistiques/1288192) liée aux déplacements. Ces chiffres peuvent s’expliquer par les temps de parcours longs sur l’île ainsi qu’une plus grande dépendance à la voiture par manque d’alternative. Ceci est particulièrement vrai dans l’espace rural et à la périphérie des agglomérations où les ménages consacrent environ 1 600 E par an à l’achat de carburant 100. Pour rappel, les estimations du coût annuel moyen d’un véhicule varient entre 4.000 et 8.000 euros pour son propriétaire dont plus de 1.000 € pour les seuls carburants (Source : Adetec).

De nombreux ménages habitent en périphérie pour des raisons financières mais subissent la double peine du transport quotidien associant fatigue et coût important, d’où des taux de vulnérabilité énergétique inquiétants dans les périphéries ajacciennes (44 %) et surtout bastiaise (58 %).

Le développement de solutions de mobilité alternatives à la voiture solo contribuera à un accès à la mobilité plus équitable.

L’association Opra Leccia Comité de quartier propose un conseil et un accompagnement de la mobilité pour aider les publics précaires à trouver une formation ou un emploi. Elle propose des formations au permis de conduire, la location de véhicules à tarif solidaire, du transport à la demande, un diagnostic personnalisé ou encore une plateforme d’information en ligne inaugurée en septembre 2015. Elle travaille avec de nombreux acteurs sociaux du territoire afin d’élargir son action sur l’ensemble de la Haute-Corse.

Par ailleurs, des garages solidaires associatifs ont été créés à Porto-Vecchio, Ajaccio et Calvi.

Pour conclure, les solutions respectueuses de l’environnement créées seront autant de possibilités supplémentaires pour les publics précaires.

 

 

Le port de Bastia, second port de France pour le trafic passager
CCI de la Haute-Corse

Les déplacements

  • Caractéristiques principales
  •  Forte implication de la CTC sur le ferroviaire.
  •   Document de planification du territoire approuvé (PADDUC).
  •  Connaissance lacunaire sur la mobilité interne.
  •   Saisonnalité du tourisme.
  •  Offre de transports collectifs insuffisante.
  •   Étalement urbain non maîtrisé handicapant l'essor des transports collectifs.
  •  Insularité.
  •   Faible densité du territoire.
  •  Interruption du service fret ferroviaire.
  •   Modes doux systématiquement oubliés lors des aménagements routiers.
  • Tendances évolutives
  •   Poursuite de la périurbanisation.
  •   Dynamisme démographique des deux principales agglomérations favorisant l’essor des transports collectifs.
  •   Mise en oeuvre du Schéma régional climat air énergie.
  •   Réalisation des enquêtes sur la mobilité.
  •   Mise en place d’une seule Autorité organisatrice de transport interurbain à l’échelle de la Corse.
  •   Travail en cours sur l’information transport et une meilleure gouvernance des transports en Corse.

 

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