Les espèces terrestres et aquatiques continentales

État de la mise en oeuvre de la Stratégie de
création des aires protégées terrestres
(SCAP) fin 2016
Source : DREAL Corse

 

La flore de Corse se singularise par la présence d’un taux important d’espèces endémiques (propres à la Corse ou aux régions proches) mais également par la présence sur le territoire d’espèces en limite d’aire de répartition. On y trouve aussi un nombre d’espèces rares hors du commun (800 taxons en moins de dix localités). La présence de nombreuses espèces endémiques accroît de manière considérable la richesse patrimoniale mais nécessite aussi une grande vigilance du fait de l’extrême localisation de certains éléments botaniques ou faunistiques.

Quelques indicateurs traduisent la richesse et la fragilité de la Corse malgré sa taille réduite :

  • 2.508 taxons floristiques indigènes (si on ajoute les introduites… 2.954 taxons en tout en 2015) ;
  • plus d’espèces végétales introduites envahissantes que d’espèces endémiques ;
  • 182 espèces végétales des listes nationales et régionales des espèces protégées sont présentes en Corse ;
  • 55 espèces végétales disparues, 31 en danger critique d’extinction, 44 en danger d’extinction, 81 vulnérables et 169 quasi menacées (Source : CBNC, liste rouge régionale, Corse 2015) ;
  • 146 taxons strictement endémiques à la Corse ;
  • 28 espèces d’oiseaux mentionnées à l’annexe I de la directive 79/409/CEE et 17 espèces végétales mentionnées à l’annexe II de la directive 92/43/CEE (plus forte concentration de France pour la flore) ;
  • plusieurs espèces considérées dans un état critique de survie au niveau mondial dont un mollusque et trois plantes ;
  • pour les oiseaux, au moins trois espèces nicheuses ont disparues au XXe siècle (érismature à tête blanche, sterne caspienne et pygargue à queue blanche) ; la liste rouge des oiseaux nicheurs de Corse en cours d’élaboration identifie près de trente espèces menacées (CR, EN, VU) (Source : CEN de Corse, 2016);
  • parmi les cinq espèces de mammifères classées menacées (VU et CR) de la liste rouge française UICN, quatre sont présentes en Corse (Mouflon, minioptère de Schreibers, murin de Capaccini et murin du Maghreb) dont deux ne sont présentes qu’en Corse (mouflon et murin du Maghreb)

La liste des espèces de flore protégées (arrêté national de la liste nationale et arrêté national de la liste régionale) fait l’objet d’une révision en cours qui permettra de mieux prendre en compte la flore insulaire en tenant compte des acquis sur la connaissance des taxons. Ce programme est piloté en Corse par le CBNC pour le compte du MEEM.

Séséli précoce, en bord de route
(espèce endémique du littoral,
golfe de Porto)
DREAL-SBEP, Bernard Recorbet

Concernant les insectes, qui représentent plus des deux tiers de la biodiversité animale, beaucoup reste à faire. Dix espèces protégées sont citées en Corse, dont deux papillons endémiques Papilio hospiton et Argynnis elisa. Des actions de suivi et de conservation sont mises en oeuvre par l’OEC, via son Observatoire-conservatoire des insectes de Corse, avec le soutien des services de l’État. La liste rouge corse des odonates et papillons diurnes et zygènes menacés vient d’être élaborée et validée par un comité d’expert (Berquier et Andre-Ruiz, OCIC, 2016). On dénombre quatre espèces de papillons diurnes et zygènes menacés sur 55 évalués et trois espèces d’odonates menacées sur 40 espèces évaluées. Les politiques de conservation de la biodiversité issues du « Grenelle » poursuivent leur mise en oeuvre :

  • la Trame verte et bleue, élément cartographique du Schéma régional de cohérence écologique (SRCE), a été réalisée par la CTC/OEC dans le cadre du PADDUC approuvé. Elle a été intégrée à la carte des enjeux environnementaux et un document annexe lui est dédiée. Le SRCE reste à finaliser ; il vise à maintenir (et restaurer) des réservoirs et des corridors écologiques pour maintenir des surfaces d’habitats suffisant à la conservation des espèces ;
  • la Stratégie de création des aires protégées terrestres (SCAP), pilotée par la DREAL en concertation étroite avec l’OEC : quarante-deux sites de projets potentiellement éligibles (en protection réglementaire de type réserve naturelle de Corse, arrêté de protection de biotope ou réserve biologique ou géotopes qui concernent plus d’une centaine d’espèces ont été proposés et validés par le Conseil national de protection de la nature (CNPN) en mars 2012. Ils constituent la feuille de route à l’horizon 2019. La démarche SCAP prend en compte aussi la géologie, la paléontologie et la minéralogie (sites remarquables) ;
  • la mise en oeuvre des plans nationaux d’action (PNA) avec, pour la Corse, quatre espèces « Grenelle » pour un total de 17 plans sur 72 existants au niveau national.

La Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages du 21 juillet 2016 renforce certains principes, avec entre autres :

  • dans le cadre des dérogations liées aux espèces protégées, touchées par des aménagements, la mise en place d’opérateurs de compensation, sites naturels de compensation, garanties financières auprès des porteurs de projets et création d’un registre géo-référencé de la totalité des mesures compensatoires ;
  • la lutte contre la consommation d’espaces donc la perte d’espèces, et valorisation des terrains de l’État écologiquement riches (mobilisation des CEN) ;
  • la lutte contre les espèces exotiques envahissantes (EEE) ;
  • la lutte contre le changement climatique.
 

Au plan régional, la réalisation d’atlas et des listes rouges d’espèces associée à la mise en place d’actions de sensibilisation à l’environnement (sciences participatives dont Vigie Nature, Atlas de la biodiversité des communes, action de communication des acteurs institutionnels lors des manifestations locales) favorisent l’appropriation par les collectivités et les particuliers des inventaires du patrimoine de la flore et de la faune.

A contrario de la connaissance en constant progrès, les moyens alloués à la surveillance et la gestion des espèces fragiles (mouflon…) et des espaces restent notablement insuffisants ou, s’ils existent virtuellement, peu opérationnels.

Les plans de contrôles départementaux mis en place dans le cadre de chaque Mission inter-service de l’eau et de la nature (MISEN) ont permis d’améliorer notablement la coordination et la synergie, mais il reste beaucoup de chemin à parcourir.

 

Tableau 2 : Les mesures fortes de protection des espèces
Sources : DREAL Corse, OEC, 2016.

Nombre d’espèces terrestres bénéficiant d’un régime
de protection total

Région
Espèces de flore de la liste nationale protégées  126
Espèces de flore de la liste régionale protégées 56
Espèces de flore citées dans les directives européennes (annexe II et IV)  18
Espèces de reptiles protégées 13
Espèces d'amphibiens protégés 7
Espèces de poissons protégés 22
Espèces d'oiseaux protégés 122
Espèces de mammifères terrestres protégés 38
Espèces d'insectes protégés 10
Espèces de mollusques terrestres protégés 5

 

 

Tableau 3 : Les plans nationaux et régionaux d’action pour la Corse (au 1er septembre 2016)
Sources : DREAL Corse, OEC, ONCFS.

Plans nationaux Plans régionaux (Corse)
Flore  
Buglosse crépue ou crispée Flore des bords de route
Centhrante  
Euphorbe peplis  
Liparis de Loesel  
Lunetière de Rotgès  
Oiseaux  
Balbuzard pêcheur  
Gypaète barbu  
Milan royal  
Pies grièches (une espèce concernée)  
Sittelle corse  
Amphibiens et reptiles  
Cistude d’Europe  
Crapaud vert  
Tortue d’Hermann  
Poissons  
   Truite corse
Mammifères  
Chauves souris (toutes les espèces soit 22 en Corse)  Cerf de Corse
   Chat forestier
   Mouflon de Corse
Invertébrés  
Escargot de Corse  
Insectes  
Maculinea (papillons)  
Odonates (libellules)  
Insectes pollinisateurs sauvages  

 

 

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