La qualité de l'air

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LA QUALITÉ DE L'AIR EXTÉRIEUR

Station urbaine de mesure de la qualité de l’air
Qualitair Corse

La Corse est confrontée à une pollution atmosphérique qui est produite localement ou sur le Continent puis portée par les vents, voire les deux simultanément. Cette pollution peut être anthropique ou naturelle avec notamment les particules de sables venant du nord de l'Afrique. Les sources de pollutions potentielles locales sont notamment :

  • les transports routiers et maritimes,

  • les activités industrielles dont les deux centrales thermiques

  • le brûlage des déchets (industriels et verts) bien qu'il soit concerné par une interdiction prévue au Code de l'environnement ainsi qu'au règlement sanitaire départemental.

 

Voir le chapitre « Transports et déplacements durables » 

  

 

 

 

 

 

L'ASSOCIATION QUALITAIR CORSE

 
 Émissions des navires au port de Bastia 
Qualitair Corse

 

Qualitair Corse est l'observatoire régional pour la surveillance de la qualité de l'air agréé par le ministère de la transition écologique pour la région Corse. Cet organisme, composé de l'ensemble des acteurs locaux impliqués dans la problématique de la qualité de l'air, est constitué de quatre collèges : le collège État dont la DREAL, l'ADEME, ... ; le collège des collectivités : CAB, CAPA, ... ; le collège des acteurs économiques : EDF, Corsica Linea,... et le collège des associations et des personnes qualifiées représentant la société civile.

 

Tous les cinq ans, l'observatoire défini son programme régional de surveillance de la qualité de l'air (PRSQA) dont l'objectif est de répondre aux obligations réglementaires de surveillance édictées par l'union européenne et également de mettre en place l'ensemble des actions pouvant répondre aux besoins locaux de surveillance.

 

Ce programme composé de quatre axes, permet de répondre aux missions de l'observatoire, « mesurer, accompagner et informer » :

 

  • Adapter le dispositif de surveillance aux enjeux : Cette partie concerne la surveillance réglementaire avec la gestion de sites fixes de surveillance, la réalisation d'un inventaire régional spatialisé des émissions polluantes (IRS), la cartographie de la pollution et la prévision. Cet axe intègre également l'ensemble des études scientifiques visant à améliorer la connaissance de la qualité de l'air sur l'ensemble du territoire et évaluer les risques potentiels pour la santé humaine.

  • Accompagner les acteurs dans l'action en faveur de l'air en répondant à des besoins locaux d'expertise comme les Plans de protection de l'Atmosphère (PPA ou PLQA), les plans administratifs locaux (PDU, PCAET,...) ou la surveillance industrielle (centrales thermiques, carrières, ports,...).

  • Organiser la communication pour faciliter l'action en développant des outils numériques afin de sensibiliser la population et de permettre aux acteurs de mettre en œuvre une politique de réduction de la pollution.

  • Se donner les moyens de l'anticipation notamment en

    • assurant une veille constante sur les nouveaux polluants (en air extérieur comme en air intérieur) et sur l'évolution du matériel (analyse chimique, micro-capteur,..).
    • surveillant des composés présents dans l'air non réglementés. Plusieurs campagnes de mesures sur les pesticides dans l'air ont été réalisées depuis 2016.
    • évaluant l'exposition des personnes aux particules agrobiologiques (notamment les pollens) ont été adaptés à notre territoire (outil de sensibilisation et de science participative pollinair).

 

Figure 12 : Qualité de l'air - Mesure des polluants atmosphériques (Qualitair Corse)

   

BILAN ET TENDANCE DES POLLUANTS ATMOSPHÉRIQUES (QUALITAIR)

 

Un très grand nombre de composés chimiques sont présents dans l'air. Les directives européennes 2008/50/CE et 2004/107/CE fixent les polluants réglementaires. D'autres composés identifiés non réglementés comme les pesticides sont également reconnus dangereux pour la santé humaine.

 

Pour les polluants réglementés, les quatre principaux, notamment utilisés pour calculer les indices de qualité de l'air, sont le dioxyde d'azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2), l'ozone et les particules fines PM10.

 

Le dioxyde d'azote en Corse est émis par différents secteurs, les principaux restent la production d'électricité et le transport (routier, maritime...). Les valeurs limites réglementaires sont respectées sur l'ensemble du territoire à l'exception de quelques points noirs routiers dans le centre-ville de Bastia et d'Ajaccio, entre autres, qui peuvent potentiellement enregistrer des dépassements de la moyenne annuelle réglementaire. Ces sites en proximité automobile sont fortement influencés par le trafic routier qui peut dépasser les 40 000 véhicules jours auquel s'ajoute un niveau de fond alimenté par les centrales thermiques (notamment à Ajaccio) et les émissions maritimes.

Figure 13 : Modélisation pour le dioxyde d'azote (Qualitair Corse)

 

 

Le dioxyde de soufre, polluant historique de la qualité de l'air, n'est plus une problématique actuellement. Les principaux émetteurs comme les centrales thermiques et les navires émettent des quantités très faibles de ce composé au regard des normes d'émission. La centrale thermique du Vazzio est la seule à utiliser encore du fioul dit « lourd » mais avec une concentration en soufre très basse (la nouvelle centrale de Lucciana B fonctionnant avec du fioul dit « léger » depuis sa reconstruction). Concernant les navires, la réglementation internationale oblige l'ensemble des navires à utiliser un fioul maritime à 0,5 % de soufre depuis le 1er janvier 2020 (diminution par 3 des pourcentages de soufre dans les carburants maritimes pour les navires à passager).

 

L'ozone est un polluant dit « secondaire ». Il n'est pas émis directement mais est le résultat de réaction photochimique entre différents composés : le dioxyde d'azote et les Composés Organiques Volatils (COV) issus des activités anthropiques (industrie) ou de sources naturelles (arbres,...). Ce polluant se développe lorsque le rayonnement est maximal à savoir en été et au plus chaud de la journée. Sa durée de vie est de l'ordre de 2 semaines dans l'atmosphère et peut donc se déplacer sur plusieurs centaines de kilomètres. En Corse, les concentrations les plus importantes se situent en Haute-Corse, l'ozone venant pour partie du sud de la France ou de la plaine du Pô. Depuis quelques années, on observe une diminution des niveaux en ozone avec des maxima estivaux en baisse. En revanche, certains indicateurs comme la valeur cible de protection de la santé (25 jours maximum de dépassement de la moyenne sur 8 heures de 120µg/m3) enregistrent toujours des dépassements tout particulièrement en Haute- Corse, comme l'AOT (norme concernant l'impact de l'ozone sur la végétation).

 

Figure 14 : Modélisation pour l'ozone (Qualitair Corse)

 

Les particules PM10 représentent l'ensemble des composés solides ou liquides dans l'air dont le diamètre est inférieur à 10 microns. Ces polluants restent les principaux observés en Corse car différentes sources naturelles ou anthropiques sont présentes sur le territoire. La proximité des côtes nord-africaine entraîne plusieurs fois par an un passage de poussières sahariennes sur la Corse. La plupart des dépassements du premier seuil journalier réglementaire (seuil d'information et de recommandation) est caractérisée par des concentrations élevées en poussières désertiques. Au niveau des zones d'Ajaccio et de Bastia, les sources d'émissions en PM sont équivalentes au NO2 avec les secteurs des transports (routiers et maritimes) ainsi que de la production d'électricité. On retrouve également de fortes émissions mais dans un périmètre plus restreint en proximité des carrières. Localement avec le brûlage des déchets verts, l'utilisation des cheminées ou à plus grande échelle avec les incendies, la combustion de la végétation est également une source importante de particules fines.

 

Huit autres composés sont également réglementés par l'union européenne. On peut les classer en 2 catégories : gaz et composition des particules. Dans cette dernière catégorie, on retrouve en premier lieu l'ensemble des particules inférieures à 2,5 microns. Ces particules représentent la partie des particules fines pénétrant profondément dans l'appareil respiratoire dont l'origine est essentiellement anthropique. En effet la partie de particules fines comprises entre 2,5 et 10 microns est plutôt représentative des particules d'origine naturelle. Les mesures actuelles montrent un respect de la réglementation européenne comme de la valeur cible de l'OMS pour les Pm2.5 sur l'ensemble de la Corse.

 

Certains composants chimiques des particules sont également réglementés comme les métaux lourds (Arsenic, Cadmium, Plomb et Nickel) ou les hydrocarbures Aromatiques polycycliques (Benz(a) Pyrène). Tous ces composés respectent les valeurs limites sanitaires sur l'ensemble du territoire. Parmi les gaz, sont mesurés également le monoxyde de carbone et le benzène. Seul le benzène dépasse légèrement la valeur cible européenne en proximité automobile mais respecte nettement les seuils réglementaires.

 

En dehors, des polluants réglementés d'autres composés sont mesurés mais il n'existe pour ceux-là aucune norme sanitaire dans l'air. C'est le cas pour l'ammoniac, le sulfure d'hydrogène et surtout les pesticides. Pour ces derniers, plus de 80 composés ont été mesurés sur la période 2016 à 2020 sur différentes typologie de sites : viticole, arboricole...

 

Les premiers résultats ont pu être comparés par la suite aux résultats de la campagne nationale (2019-2020) et les concentrations en produits phytosanitaires dans l'air en Corse sont proches de la moyenne nationale pour les composés détectés, avec une même distribution temporelle (essentiellement au printemps et en été). La majorité des mesures indique une moyenne annuelle inférieure à 0,1 ng/m3 mais en l'absence de norme, il est difficile de caractériser le risque associé à de telles concentrations. Les principaux composés identifiés sont le lindane (pourtant interdit depuis plusieurs années), le chlorpyriphos methyl et le folpel.

 

LES PLANS DE PROTECTION DE L'ATMOSPHÈRE (PPA)

 

La loi LAURE ou loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie (intégrée au Code de l'Environnement) définit des plans d'état à l'échelle d'une zone ou d'une région : ce sont les Plans de Protection de l'Atmosphère. Ces plans sont mis en place pour toutes les agglomérations de plus de 250 000 habitants, ainsi que dans les zones où, dans certaines conditions, les valeurs limites de l'article 3 sont dépassées ou risquent de l'être. Le Préfet doit alors élaborer un plan de protection de l'atmosphère.

Le PPA a pour objectif, dans un délai donné, de faire diminuer les concentrations en dessous des valeurs limites dans les zones concernées.

Compte tenu des dépassements des valeurs moyennes annuelles pour le NO2, sur les deux zones urbaines de Bastia et d'Ajaccio, les préfets de département ont lancé des démarches de Plan de protection de l'atmosphère (PPA). Les plans doivent fixer des mesures, définies avec les collectivités, acteurs, associations et services concernés, afin de rétablir le respect des valeurs limites réglementaires dans un délai de cinq ans après leur approbation. 

Le PPA de la région bastiaise a été approuvé le 29 décembre 2015. Il fixe dix-huit actions dont dix réglementaires. 

Le PPA de la région ajaccienne est en cours d'instruction.

 

D'AUTRES OBSERVATOIRES

 

La Plateforme CORSiCA (Centre d'observation régional pour la surveillance du climat et de l'environnement atmosphérique et océanographique en Méditerranée occidentale) d'Observations Atmosphériques (PCOA) du Laboratoire d'Aérologie de Toulouse est implantée en Corse sur une quinzaine de sites pour répondre aux différentes thématiques étudiées par les participants de plusieurs laboratoires de recherche reconnus au niveau européen pour leurs travaux sur la météorologie, la qualité de l'air et le changement climatique.

 

Leur but est d'améliorer la compréhension du fonctionnement environnemental du bassin ouest méditerranéen sous la pression du changement global pour en prédire l'évolution future. L'objectif principal est l'amélioration des connaissances dans les domaines de la physique et de la chimie de l'atmosphère en lien direct avec le climat.

 

Les principales thématiques traitées portant sur les événements météorologiques intenses, les précipitations, les éclairs, la pollution de l'air, les gaz à effet de serre, les particules fines, etc. La création de la plateforme a été financée en grande partie par la Collectivité de Corse, l'État et l'Europe (dans le cadre du PO FEDER 2007-2013).

 

Station de mesure de la qualité de l'air (Qualitair Corse)

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