Les déchets

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Les filières industielles

 

Les déchets industriels banals (DIB) spécifiques sont pris en charge par des entreprises spécialisées :

  • neuf entreprises collectent et dépolluent les véhicules hors d'usage et les envoient pour valorisation sur le continent ;
  • trois entreprises collectent les pneumatiques (valorisation sur le continent) ;
  • les déchets d'emballages, les encombrants et les gravats sont traités par quatre déchetteries pour le secteur industriel (valorisation sur le continent ou élimination en installation de stockage en Corse).

Les filières à responsabilité élargie des producteurs (REP) se sont progressivement mises en place. Les déchets sont collectés auprès des distributeurs et dans les déchetteries par des entreprises agréées par les éco-organismes. Ils sont triés et conditionnés en Corse, avant transport jusqu'aux sites de valorisation sur le continent.

Le traitement des déchets du BTP, dont certains sont recyclés sur les plateformes existantes, s'organise par le développement d'un réseau d'infrastructures de collecte, de tri et de stockage.

En raison des faibles gisements, il n'existe pas de centre de traitement des déchets dangereux (DD) en Corse. Les producteurs font appel à des collecteurs agréés qui envoient les déchets dangereux dans des centres situés pour la plupart en région PACA et Occitanie. Les conditions d'élimination actuelles des DD de l'industrie sont satisfaisantes, mais celles des déchets toxiques en quantités dispersées (DTQD) et des déchets ménagers spéciaux (DMS) doivent encore être améliorées.

L'augmentation du nombre de déchetteries des collectivités contribue à mieux capter ces déchets. Les huiles noires usagées font l'objet d'une collecte par deux entreprises spécialisées et sont valorisées sur le continent.

Les déchets d'activités de soins à risques infectieux (DASRI) produits par les centres hospitaliers, les cliniques et laboratoires, les professions libérales de la santé et les patients en auto-traitement de la région (environ 1 200 tonnes par an) sont traités dans une unité d'inertage exploitée à Ajaccio (site de Sarrola).

Une fois broyés et stérilisés dans une cuve soumise à haute pression et température, les DASRI sont considérés comme des déchets ménagers et sont traités comme des DND.

 

Une forte mobilisation des subventions publiques pour soutenir les nouveaux projets

 

Sur la période 2015 - 2020, dans le cadre des différents programmes de financement plus de soixante millions d'euros ont été mobilisés.

Dans le cadre du Contrat de plan (plus de 17 millions d'euros), les bilans financiers par type d'opération montrent que ce sont en premier lieu les opérations pour la collecte c'est-à-dire, la collecte sélective, la rénovation des déchetteries avec réception d'au moins un flux supplémentaire, les déchetteries secondaires, le transit de valorisables, puis les opérations de compostage domestique et les opérations spécifiques à la thématique économie circulaire (EC) qui répondent aux différents appels à projets qui ont mobilisé le plus de financements.

  

A titre d'exemple sur une année d'engagement :

Le volet « Déchets » du PEI / Plan de relance a été consacré plus particulièrement à la réalisation des déchetteries principales (les déchetteries secondaires pouvant être financées par le CPER, les quais de transfert, sur 2020, le PEI se consacrera notamment aux projets de centres de surtri ainsi qu'à une ou des installations de traitement (ISDND). Il est à noter également que le PEI a participé à la réhabilitation du site de VICO. 

  

Les pistes de progression

Centre de tri de Biguglia
OEC-ORD, Marie-Claire Colombani

 

L'amélioration de la filière passe par la poursuite de la mise en place d'une gestion moderne des déchets en Corse, par la création d'infrastructures et de filières et par la priorité à donner à la prévention et au recyclage. Il est important également de s'assurer du débouché de certains valorisables sur le territoire. La réalisation d'infrastructures modernes dans la chaîne de gestion des déchets ménagers doit être poursuivie (collecte, tri, déchetteries, quais de transfert, équipements de valorisation ou de stockage).

Des solutions doivent également être recherchées pour la gestion des déchets qui nécessitent la mise en place de filières spécifiques (déchets du BTP, boues de STEP, déchets carnés, etc).

Pour les déchets du BTP, il conviendrait que les acteurs publics intègrent davantage l'importance du cycle de vie des matériaux à toutes les étapes de leurs projets afin que les matériaux « nobles » puissent être mieux réutilisés (infrastructures de transports et bâtiment).

Une attention particulière doit être portée aux déblais amiantifères qui nécessitent la recherche de solutions de traitement spécifiques, pour l'instant nulles. Actuellement il n'existe aucun site de stockage d'amiante environnementale en Corse. La gestion des terres amiantifères issues des chantiers du BTP passe par une utilisation de celles-ci sur le chantier en remblai.

La société ORIENTE environnement a été autorisée par le tribunal administratif, outre pour l'exploitation d'une ISDND, mais également pour une installation de stockage de terres amiantifères sur le site de Giuncaggio; cette installation vise à prendre en charge les terres amiantifères issues des chantiers 59 qui ne peuvent pas répondre à la gestion déblais/ remblais précitée.

Par ailleurs, il serait intéressant d'étudier la pertinence technico-économique à l'échelle de la Corse des procédés alternatifs de traitement ou pré-traitement permettant une plus grande valorisation des déchets résiduels. Enfin, des pistes sont à explorer pour le développement de filières de recyclage sur place afin de favoriser les sources d'activités économiques locales favorables à l'emploi.

La politique de prévention et de recyclage s'inscrit dans le cadre des orientations du plan national d'actions déchets et de loi de transition énergétique pour une croissance verte qui fixent comme priorités la prévention et le recyclage.

En limitant les quantités destinées à l'élimination, la réduction à la source et la valorisation matière et organique sont des enjeux majeurs dans le contexte insulaire de la Corse où les solutions de traitement sont limitées, d'autant plus que la valorisation énergétique par incinération a été écartée par la Collectivité territoriale de Corse.

Dans ces domaines, les marges de progression sont fortes mais les volets d'action prévus dans les différentes planifications sont nombreux : sensibilisation et information pour modifier les comportements des consommateurs, actions de prévention, incitation à l'écoconception des produits, développement qualitatif et quantitatif du tri, etc. La valorisation organique des déchets (partie fermentescible des ordures ménagères, déchets verts qui représente près de 30 % des déchets municipaux produits auxquels s'ajoutent les boues de STEP) est l'une des clefs de la réussite pour atteindre les objectifs de la loi de transition énergétique. Les modalités de cette valorisation (généralisation du compostage en amont, généralisation du tri à la source des biodéchets au niveau des EPCI, à étudier à l'occasion de l'organisation complète du service de collecte dans le cadre de la collecte sélective, pré-traitement pour les ordures résiduelles, co-compostage boues / déchets verts sous réserve d'une validation préfectorale telle que définie à l'article R.211-29 du code de l'environnement,, organisation territoriale des équipements) devront être définies lors de l'élaboration du PTPGD et dictées par des impératifs de faisabilité technico-économique. Toutefois, il est important de s'assurer de la qualité du compost produit et des capacités locales de retour au sol.

Le nouveau plan (PTPGD) définira les orientations stratégiques en matière de prévention et de gestion.

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