Les sports et loisirs liés à la nature

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Les activités avec prélèvements sur la faune

Ces activités traditionnelles sont elles aussi confrontées au développement d'un tourisme spécifique qui pour la chasse et la pêche intéresse les communes de l'intérieur et se déroule hors saison estivale. Ces formes de tourismes sont peu évaluées que ce soit pour leurs impacts que d'un point de vue économique.

 

La chasse

 

Activité traditionnelle, le nombre de validation de permis de chasser en Corse pour mille habitants était le plus élevé de France en 2013: 49 devançant l'Aquitaine (35) et le Limousin(34) (Chiffres ONCFS rapportés à la population (INSEE)).

 

Pour la saison 2018/2019, les données nationales ne sont pas connues mais le ratio pour la Corse est inchangé. La baisse des validations départementales pour la saison 2019/20 pourrait correspondre à la baisse du tarif de la validation nationale moins onéreuse qu'une validation bi-départementale.

 
Figure 58 : Validation du permis de chasse
 

La pêche en rivière

 
La pêche en rivière constitue une activité traditionnelle, encadrée par la fédération et réglementée. On note l'apparition, encore limitée, d'un tourisme halieutique proposant des séjours de pêche organisés (il existe quatre guides de pêche professionnels). Par ailleurs, une étude innovante réalisée par la Collectivité de Corse a monétarisée un certain nombre de services rendus gratuitement par le fleuve Taravo à la population locale. Cette dernière a permis d'évaluer à 516.000 euros/an de chiffre d'affaires l'activité pêche de loisir sur son bassin versant (Evaluation économique des services écosystémiques du Taravo).
 
 
La pratique du no-kill (remise à l'eau systématique des poissons capturés) est encore peu répandue mais pourrait se développer sous réserve d'un encadrement spécifique. Pour favoriser cette pratique, la fédération de pêche avec l'appui de la collectivité de Corse, des communes concernées et des acteurs locaux a mis en place 4 parcours depuis 2017 :
  • Restonica et Tavignano sur un linéaire d'un peu plus de 2 km
  • Gravona : 2 km
  • Taravo : 2 tronçons 1 km + 1,5 km
La pratique de la pêche en rivières ou en lacs est également doublée par un braconnage en partie responsable d'une raréfaction des effectifs de truites dans de nombreux torrents secondaires de l'île.
 

La pêche en mer

 
 
 
Au sens du Code rural et de la pêche maritime (Livre IX - Titre II - Chapitre 1er - Section 5 - Art R921-83) relatif à l'exercice de la pêche maritime de loisir, « est considérée comme pêche maritime de loisir la pêche dont le produit est destiné à la consommation exclusive du pêcheur et de sa famille et ne peut être colporté, exposé ou vendu. Elle est exercée soit à partir de navires ou embarcations autres que ceux titulaires d'un rôle d'équipage de pêche, soit en action de nage ou de plongée, soit à pied sur le domaine public maritime ».
 
Elle comprend des activités très diverses qui ciblent des espèces différentes : pêche du bord, petite pêche en bateau, pêche au gros, chasse sous-marine, cueillette des oursins.
 
Suite au Grenelle de la Mer, une « Charte d'engagement et d'objectifs pour une pêche maritime de loisir éco-responsable » (appelée aussi charte nationale de la pêche de loisir dans ce rapport) a été signée le 7 juillet 2010 en présence des associations et fédérations de pêcheurs de loisir en mer ainsi que des associations engagées (Corse), Cerema - École Centrale de Paris - 2018 dans la protection de l'environnement. Pour réviser l'encadrement de cette pratique, des propositions ont été faites pour la mise en place de mesures spécifiques par rapport à des thèmes définis : gestion de la ressource, marquage du poisson, lutte contre la fraude, repos biologique, respect des mailles biologiques des espèces, déclaration de l'activité...
 
Cette charte s'est concrétisée par la mise en place en 2011 de réglementations spécifiques nationales pour la pêche de loisir, notamment le marquage des captures de certaines espèces effectuées dans le cadre de la pêche maritime de loisir. Une grande partie de la réglementation des pêches est prise en région par le préfet et s'applique sur la taille, le quota, les périodes, les modes de pêche et les espèces autorisées à la pêche.
 
Les différents dispositifs de gouvernance prévus dans le cadre des dispositifs AMP et Natura 2000 sont complétés par la mise en place de réglementations spécifiques (arrêtés préfectoraux de réglementation des pêches sur certaines espèces (Holoturies, mérous, corbs, oursins...) ou par le biais d'instances de concertation interrégionale (Conseil maritime de façade - Art L219-6-1 du Code de l'environnement) et à travers notamment le plan d'action pour le milieu marin coordonnée par la DIRM Méditerranée (Art L 919- 9 du Code de l'environnement). Le plan d'action pour le milieu marin est élaboré sur la base d'une large concertation avec les acteurs maritimes et littoraux. Elle est suivie d'une consultation du public, à laquelle chaque citoyen peut participer. Les programmes de mesures prévoient, en autres, des actions visant la limitation des impacts des ancrages des navires de plaisance sur les herbiers de posidonie, l'amélioration des opérations de dragage, la mise au point d'outils et de méthodes innovants permettant la restauration de la biodiversité marine côtière, des programmes de mesure et de données de fréquentation des sites de plongée...
 
Pour mémoire, le poids économique de cette activité a été chiffrée à 385 millions d'euros en 2009 dont 80 pour la sous-région marine méditerranéenne.
 
Par-delà son aspect financier, la pêche de loisir est avant tout une occupation à dimension sociale pour la population résidente des zones ur-baines et du littoral. Elle contribue aussi à l'engouement des habitants pour le nautisme.
 
Le nombre de pratiquants et le nombre et la nature des prises n'est pas connu précisément à l'échelle de l'île. En France métropolitaine, la pêche maritime de loisir, appelée aussi pêche récréative, était pratiquée par 5,1 % de la population française âgée de plus de quinze ans en 2005. À ce chiffre les touristes pratiquant la pêche, en général en période estivale, doivent être ajoutés. Environ 8 % des touristes pratiqueraient cette activité en Corse. Des informations plus précises sont disponibles à l'échelle de la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio qui a mis en place un suivi de l'activité :
 
  • environ 3.400 pêcheurs déclarent pratiquer une activité de pêche maritime de loisir sur les espaces autorisés à cet effet de la réserve en 2015 ;
  • sur les trois dernières années du suivi de l'activité, les résultats montrent une grande diversité des techniques utilisées. La diversité des fonds qu'offre ce territoire permet en effet de pratiquer aussi bien la traîne (27 %) que la palangrotte (32 %) ou la chasse-sous marine (21 %) ;
  • la pêche au bord est une activité déclarée par 17 % des pêcheurs. Cette pratique regroupant différentes techniques comme le rockfishing, le surf casting ou encore tout simplement la pêche à la ligne est une activité qui s'exerce le long des côtes de la réserve (hormis les zones de non prélèvement) ;
  • les cinq espèces les plus représentées dans les captures, en termes de biomasse sont : le denti (Dentex dentex), la sériole couronnée (Seriola dumerili), les serrans (Serranus sp.), le pagre (Pagrus pagrus), la dorade grise ou cathare (Spondyliosoma cantharus).
L'échantillonnage de l'ensemble des 80.000 ha de la réserve reste complexe. En couplant les sciences participatives aux suivis scientifiques, il serait possible d'obtenir une estimation des productions de pêches à une plus grande échelle.
 
Le Parc naturel marin du Cap Corse et de l'Agriate a validé son plan de gestion en juillet 2019. Au sein de ce document, une évolution de la réglementation à destination de la pêche de loisir a été évoquée. Depuis, plusieurs séances de concertation lors de commissions halieutiques ont conduit le Conseil de gestion du Parc à adopter une proposition d'arrêté visant à amener une nouvelle régle-mentation. Ainsi, les pêcheurs de loisir souhaitant pratiquer une activité de pêche dans le périmètre du Parc devront alors obtenir une autorisation de pêche. En parallèle, le Parc a lancé en 2020 une étude sur le terrain permettant de caractériser au sens large la pêche de loisir pratiquée sur son territoire (sociologie des pêcheurs, poids économique, espèces pêchées, etc.).
 
Les différents dispositifs de gouvernance prévus dans le cadre des dispositifs AMP et Natura 2000 sont complétés par la mise en place de réglementations spécifiques (arrêtés préfectoraux 208 de régle-mentation des pêches sur certaines espèces (Holoturies, mérous, corbs, oursins...) ou par le biais d'instances de concertation interrégionale (Conseil maritime de façade - Art L219-6-1 du Code de l'environnement) et à travers notamment le plan d'action pour le milieu marin (Art L 919-9 du Code de l'environnement). Le plan d'action pour le milieu marin est élaboré sur la base d'une large concertation avec les acteurs maritimes et littoraux. Elle est suivie d'une consultation du public, à laquelle chaque citoyen peut participer. Les programmes de mesures prévoient, en autres, des actions visant la limitation des impacts des ancrages des navires de plaisance sur les herbiers de posidonie ; l'amélioration des opérations de dragage ; la mise au point d'outils et de méthodes innovants permettant la restauration de la biodiversité marine côtière ; des programmes de mesure et de données de fréquentation des sites de plongée...
 
Enfin, on dénombre neuf sociétés corses proposant une activité commerciale d'embarquement de passagers (navires de plaisance à utilisation commerciale - NUC), titulaires d'un permis d'armement (catégorie d'armement commerce). Ces sociétés proposent des sorties de pêche à titre payant accompagné d'un moniteur-guide de pêche en mer, détenteur d'un diplôme d'État (BPJEPS pêche de loisirs).

 

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